La junte au pouvoir au Niger a accusé jeudi dans un communiqué son ex-numéro deux et trois autres officiers supérieurs arrêtés la semaine dernière de "complot" destiné à stopper le processus de transition, "y compris en attentant à la vie" du chef de l'Etat, le général Salou Djibo.
Les quatre hauts gradés avaient "ourdi le complot qui vient d'être déjoué et qui consistait à mettre un terme à la transition, y compris en attentant à la vie" du général Djibo, selon un communiqué lu à la radio publique par le porte-parole de la junte, le colonel Abdoul Karim Goukoye.
Le référendum constitutionnel du 31 octobre et "les élections programmées seront organisés dans les délais prescrits et les nouvelles institutions démocratiques établies seront mises en place comme convenu", a assuré le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte), qui s'exprimait pour la première fois publiquement sur ce sujet.
L'ex-numéro deux du CSRD, le colonel Abdoulaye Badié, ainsi que trois autres hauts gradés sont toujours en garde-à-vue à la gendarmerie de Niamey depuis leur arrestation les 15 et 16 octobre.
Ces arrestations ont jeté une ombre sur la transition qui doit s'ouvrir avec le référendum du 31 octobre, avant une présidentielle le 31 janvier 2011 pour rétablir un régime civil en avril.
"La situation est sous contrôle et la restauration de la démocratie dans notre pays ne sera entravée par aucune vélléité négative ou ambition personnelle", a affirmé la junte.
"Ce dont notre pays a le plus besoin est la restauration de la démocratie, la réconciliation des Nigériens et l'assainissement économique et financier", a-t-elle insisté.
Selon le CSRD, les officiers arrêtés, "opposés depuis toujours" à un retour du Niger "dans un système démocratique et constitutionnel normal", voulaient "confisquer le pouvoir d'Etat à leur propre profit".
En outre, avance la junte, l'opération d'"assainissement" économique et financier voulue par le général Djibo "n'était pas pour conforter certains de ces officiers (...) impliqués dans la gestion de certains dossiers ténébreux".
Les travaux de la Commission de lutte contre la délinquance économique et financière, installée par le chef de la junte, ont conduit au placement en détention, pour de présumés détournements de fonds publics, de plusieurs caciques du régime du président Mamadou Tandja, renversé en février après dix ans de pouvoir.
Le colonel Badié avait été nommé sous l'ère Tandja chef de l'intendance des armées, un poste financier et hautement stratégique qu'il avait conservé tout en étant jusque récemment "secrétaire permanent" du CSRD, soit son numéro deux.
Par ailleurs, l'ex-patron du contre-espionnage, le commissaire de police à la retraite Seïni Chékaraou, limogé lundi et décrit comme un "proche" du colonel Badié, a été arrêté mercredi, selon une source sécuritaire.
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