Le colonel Abdoulaye Badié, numéro deux de la junte limogé il y a quelques jours, a finalement été mis aux arrêts. Tout comme le colonel Amadou Diallo et le lieutenant-colonel Abdou Sidikou. Ils auraient tenté de déstabiliser le processus de transition mené par Salou Djibo.
L'ex-numéro 2 de la junte au pouvoir au Niger, le colonel Abdoulaye Badié, dont le sort était incertain depuis jeudi, a été arrêté vendredi 15 octobre en fin de journée, a-t-on appris auprès de ses proches. D'insistantes rumeurs de coup d'Etat ont circulé ces dernières semaines à Niamey, où la présence des forces militaires est plus visible depuis quelques jours.
"Le colonel Abdoulaye Badié a été arrêté" à son domicile vers 18H30 (locales, 17H30 GMT), ont indiqué à l'AFP des membres de sa famille. Selon un autre proche de l'officier, il serait "gardé à la gendarmerie de Niamey".
Le lieutenant-colonel Abdou Sidikou a lui aussi été arrêté vendredi, après avoir été démis de ses fonctions de haut commandant de la Garde nationale (ex-Garde républicaine) le 8 octobre. Une source proche de la présidence a également affirmé que le colonel Amadou Diallo, limogé vendredi de son poste de ministre de l'Equipement, a aussi été "arrêté ce (samedi 16 ocotbre, NDLR) matin par la gendarmerie".
Épuration au sein de la junte
Des médias locaux ont fait état d'une grande proximité entre les colonels Badié et Diallo et le lieutenant-colonel Sidikou. "Depuis quelques semaines, ils étaient surveillés et on menait des investigations sur eux", a précisé une source sécuritaire.
Le lieutenant-colonel Abdou Sidikou et les colonels Abdoulaye Badié et Amadou Diallo sont accusés de "tentative de déstabilisation du régime, un projet qu'ils concoctaient depuis trois mois aux fins de prolonger la transition" en cours, a affirmé une source sécuritaire, évoquant des divergences anciennes au sein de la junte sur le terme de ce régime d'exception.
La situation du colonel Badié, dont le poste de numéro deux de la junte avait été supprimé le 10 octobre, restait incertaine depuis l'annonce, jeudi matin par plusieurs sources, de son arrestation. Il avait été finalement vu chez lui jeudi en fin d'après-midi. A l'issue d'un entretien avec le général Salou Djibo, chef de la junte, le président de la Commission de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), James Victor Gbeho, avait indiqué plus tôt vendredi que celui-ci lui avait "assuré" qu'il n'y avait eu "aucune arrestation".
Retour à la démocratie
M. Gbeho, accompagné de Saïd Djinnit, représentant de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, a également précisé avoir reçu du chef de l'Etat "des assurances fermes" que "le processus de retour à la démocratie serait conduit à son terme dans les délais fixés", malgré ce lourd climat.
Dans un message radio-télévisé vendredi soir, le général Djibo a appelé à un "vote massif en faveur du oui" au projet de Constitution soumis à référendum le 31 octobre. Le référendum, pour lequel tous les partis prônent le "oui", sera suivi d'une présidentielle le 31 janvier 2011, en vue de rétablir un régime civil en avril.
Les représentants des principales forces politiques et institutions du Niger ont signé vendredi à Rome un "accord pour un pacte républicain" et lancé un appel à "un processus électoral pacifique, transparent et honnête".
La junte militaire a accédé au pouvoir après le coup d'Etat de février contre le président Mamadou Tandja (1999-2010), qui avait plongé son pays dans une grave crise en changeant en août 2009 la Constitution pour pouvoir se maintenir au pouvoir au terme de son second mandat.
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