dimanche 16 décembre 2012

Niger: l'opposition rejette l'idée d'un "gouvernement d'union nationale"

L'opposition nigérienne a rejeté samedi toute participation à un "gouvernement d'union nationale", une offre qui, selon elle, lui a été faite par le président Mahamadou Issoufou. "L'Alliance pour la réconciliation nationale (ARN) rejette toute idée de gouvernement d'union nationale. Cette proposition, que d'aucuns qualifient d'escroquerie politique, n'est qu'une absence de solution aux préoccupations de plus en plus fortes des citoyens", affirme cette coalition d'opposition dans un communiqué. Le chef de file de l'opposition, Seïni Oumarou, a déclaré vendredi à la presse "s'être entretenu deux fois" cette semaine avec le président Issoufou, qui lui aurait "transmis une invitation" en vue d'une participation de l'opposition à un cabinet d'union. Battu à la présidentielle de mars 2011 par M. Issoufou, M. Oumarou est le président de l'une des formations de l'ARN, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD) du président Mamadou Tandja, renversé en février 2010 par un coup d'Etat militaire. Selon le communiqué de la coalition, l'idée d'un gouvernement d'union est "un aveu d'échec des autorités" et en pratique "mettrait entre parenthèses la démocratie". Elle "invite" par conséquent le président Issoufou à "tirer toutes les conséquences de son échec", sans plus de précisions. Le chef de l'Etat n'a pas évoqué publiquement une telle offre. Mais son principal allié, le président du Parlement Hama Amadou, a créé la surprise le 4 décembre en appelant la classe politique à intégrer un "gouvernement d'union nationale", "si jamais" le président Issoufou faisait "cette proposition salutaire". Le Niger ne traverse pas actuellement de crise politique. La très grave crise au Mali voisin, dont le Nord est occupé par des islamistes armés, inquiète cependant fortement les dirigeants nigériens.

dimanche 2 décembre 2012

Niger : Début le 10 décembre prochain du 4e recensement général de la population

Ce 4ème recensement général de la population et de l’habitat a pour objectif d’évaluer les changements intervenus depuis le dernier recensement de 2001, et de déterminer les besoins des populations notamment en matière de scolarisation et de santé, ce qui permet d’élaborer de politiques plus adéquates en vue de leur satisfaction, selon un communiqué du gouvernement réuni en conseil vendredi 30 novembre. Il mettra ainsi à la disposition des décideurs et autres utilisateurs des informations exhaustives sur chacune des localités habitées du pays. Les données qui seront collectées au cours du présent recensement porteront essentiellement sur l’effectif, les caractéristiques et la distribution spatiale de la population ; les caractéristiques socio-économiques et culturelles de la population, les phénomènes démographiques tels que la natalité, la fécondité, la mortalité et la migration, les caractéristiques des habitations. Le recensement général de la population et de l’habitat est une opération exhaustive de collecte de données socio-économiques et démographiques qui se déroule normalement tous les 10 ans, selon les recommandations des Nations unies. Le Niger a réalisé son dernier recensement général de la population et de l’habitat en juin 2001. Le budget total du 4eme recensement général de la population et de l’habitat 2102 est estimé à 11,196 milliards de FCFA. Il nécessitera la mobilisation de 26.400 agents de terrain et près de 5.000 véhicules.

Niger: un officier malien échappe à une "tentative d'assassinat" à Niamey

Un colonel de l'armée malienne basé depuis plusieurs mois au Niger avec sa troupe après la prise du nord du Mali par des groupes islamistes, a affirmé avoir échappé dimanche à Niamey à une "tentative d'assassinat", une attaque confirmée côté nigérien. "J'ai échappé ce dimanche à une tentative d'assassinat ici même à Niamey", a déclaré à l'AFP le colonel Alaji Ag Gamou. En treillis et visiblement en bonne forme, le gradé s'est rendu dimanche en fin matinée au palais de la présidence à Niamey, où le chef de l'Etat Mahamadou Issoufou recevait son homologue malien Dioncounda Traoré. Le colonel Gamou, un Touareg, est le chef de plus de 400 soldats maliens cantonnés depuis début mai près de la capitale nigérienne. Ils ont rejoint ce pays voisin après avoir fui face aux rebelles touareg et aux islamistes armés qui ont pris en avril le nord du Mali après avoir mis en déroute l'armée malienne. "Ce matin à 08H30 (locales, 07H30 GMT), je sortais de chez moi quand quelqu'un a foncé vers moi à moto et a commencé à tirer sur moi", a indiqué le colonel malien. "Il a tiré trois balles, qui ont touché ma chemise et mon téléphone portable", a-t-il raconté, soulignant en être sorti indemne. "Mon garde du corps a reçu deux balles dans la cuisse", a-t-il ajouté, précisant que l'agresseur a été "remis aux gendarmes" nigériens. Selon lui, le tireur est un Nigérien de 32 ans, à la "peau noire". Plus tôt, une source gouvernementale nigérienne avait annoncé à l'AFP que le colonel Gamou avait été visé par un inconnu armé à sa résidence à Niamey, mais qu'il s'en était sorti "sain et sauf". Elle a ajouté que le suspect a été interpellé et qu'une enquête est en cours. Une autre source malienne sur place a souligné que la vie du garde n'était "pas en danger". Le colonel Gamou était l'un des piliers du système sécuritaire malien dans le nord du Mali jusqu'à la déroute de Bamako face aux insurgés. Selon des sources concordantes, ses hommes cantonnés près de Niamey pourraient participer à une intervention armée africaine actuellement en préparation pour chasser les islamistes de l'immense Nord malien. Lors d'une visite en juillet, le Premier ministre malien de transition Cheick Modibo Diarra leur avait dit que le Mali comptait sur eux pour relever le "défi" de la reconquête du Nord. Cette région est désormais contrôlée par trois groupes islamistes armés - dont les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) - qui ont chassé les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, laïc) avec lesquels ils avaient combattu l'armée malienne début 2012. Ils y appliquent de façon très stricte la charia (loi islamique). L'attaque contre le colonel malien en plein Niamey survient alors que le président malien de transition se trouve depuis samedi dans la capitale nigérienne. Avant l'entretien de dimanche, Dioncounda Traoré avait déjà rencontre samedi Mahamadou Issoufou. Le président nigérien est l'un des plus fervents avocats d'une opération armée dans le nord du Mali.

Force africaine au Mali: Bamako et Niamey regrettent un "recul" de l'ONU

Le Mali et le Niger ont regretté dimanche un "recul" de l'ONU concernant une intervention armée africaine dans le Nord malien occupé par des islamistes armés, après le rapport de Ban Ki-moon au Conseil de sécurité alertant sur les risques d'un recours à la force. Evoquant ce rapport du secrétaire général de l'ONU, le président nigérien Mahamadou Issoufou et son homologue malien Dioncounda Traoré ont déploré "un recul d'autant plus regrettable que les conditions d'existence des populations vivant sous le joug des groupes terroristes étrangers" dans le nord du Mali se sont "considérablement dégradées", selon le communiqué publié à l'issue de leur rencontre à Niamey. Les "risques" d'une opération armée africaine "ponctuelle, encadrée et supervisée par la communauté internationales ont été cernés" et "ne sauraient en aucune manière constituer un obstacle à l'impératif de libération des populations maliennes" qui subissent "un martyr", ajoute le texte. Après l'Union africaine, le Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réuni à Abidjan, a lui aussi regretté dimanche un "déphasage" de l'ONU par rapport à "l'urgence" à agir au Mali. Dans un rapport adressé le 28 novembre au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a considéré qu'une intervention militaire dans le nord du Mali serait "sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes" des groupes armés. Mais il a mis en garde sur les risques du recours à la force sur la situation humanitaire et les chances d'une solution politique. Le 11 novembre à Abuja, la Cédéao a approuvé l'envoi d'une force militaire de 3.300 hommes soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention, en se fondant notamment sur le rapport de M. Ban. "Nous devons agir vite", toute l'Afrique de l'Ouest "est concernée" et, au-delà, l'enracinement de "terroristes" est une "menace à la paix et à la sécurité internationales", a plaidé dimanche le président du Niger. Le président malien a affirmé que le recours à la force était une nécessité face aux "terroristes étrangers" occupant le nord de son pays, tels Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Et le dialogue ne peut avoir lieu avec les autres mouvements que s'ils renoncent à certaines de leurs revendications, a-t-il expliqué. Selon M. Traoré, en "préalable au dialogue", la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, laïc) doit ainsi "renoncer à l'indépendance et à l'autodétermination" et Ansar Dine, l'un des mouvements islamistes armés occupant le Nord, doit abandonner la charia (loi islamique), qu'il applique avec une extrême rigueur dans les zones sous son contrôle. Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a engagé des négociations à Ouagadougou avec Ansar Dine et le MNLA. Il doit recevoir lundi à Ouagadougou une délégation du gouvernement malien pour lui soumettre un "agenda de pourparlers" avec ces deux mouvements touareg.