mercredi 31 mars 2010

Quel sort faut-il réserver aux présidents gaffeurs ?

|(AfriSCOOP Analyse) — L’ombre de la mauvaise gouvernance qui a caractérisé la fin du second mandat de Mamadou Tandja à la tête du Niger plane toujours sur son pays. Référence indirecte à la crise alimentaire que connaît aujourd’hui une partie de cet Etat producteur d’uranium. Une “calamité naturelle” qui invite à jeter un coup d’œil sur les “calamités humaines” qui l’ont produite, et surtout à envisager la sanction à infliger dorénavant à de telles inconduites en Afrique. Pas seulement au Niger.
Au plus fort de la crise institutionnelle et politique que son referendum constitutionnel du second semestre 2009 avait provoqué au Niger, Mamadou Tandja avait eu le toupet de déclarer à la face du monde que son pays ne fait face à aucune crise alimentaire. Même les cris d’alarme lancés par diverses structures de la société civile nigérienne n’y ont rien changé. « Gouverner, c’est prévoir », dit la maxime que les gouvernés opposent souvent aux gouvernants pour déblatérer contre leurs inconduites de divers ordres. Au cours de son second mandat constitutionnel à la tête du Niger, le vieux colonel avait plutôt pour credo : « Gouverner, c’est se maintenir au sommet de son pays envers et contre tous » !

Du coup, l’ancien homme fort de ce vaste Etat désertique n’a pas vu venir les corollaires du manque de pluies dans certaines régions de son pays. Un défaut de prévision qui a, à l’heure actuelle, comme répercussions, la récurrence de mauvaises récoltes entraînant de plus en plus, le déplacement d’une partie de la population nigérienne des zones rurales vers les milieux urbains.

Mamadou Tandja ne s’est donc pas seulement rendu coupable de coup d’Etat constitutionnel à travers lequel il s’est octroyé une prorogation de son deuxième mandat. Il a aussi et surtout organisé la crise alimentaire dans son pays. Ces forfaitures sont hélas devenues des “griffes de marque” de sombres dictatures africaines. Quel sort faut-il ainsi réserver à ces mauvais fils d’Afrique ? L’évolution du droit international voudrait qu’ils soient jugés devant une juridiction impartiale qui puisse préserver leurs droits élémentaires de “personnes détenues”.

Mais, en Afrique, dans des Républiques dans lesquelles les militaires se sont invités pendant une certaine période dans le débat politique, on peut craindre que la ou les décisions de ces juridictions précitées puissent être remises en cause par un nouvel coup d’Etat qui ramène l’ex prévenu aux affaires. Dans le cas nigérien, ce scénario relèverait d’une gageure, tant la junte actuellement au pouvoir et la population nigérienne ont grande soif d’une « real politique » ! Mais pareil script ubuesque a déjà été matérialisé au Congo-Brazzaville en 1997, même si avant son come-back par la force cette année-là à la tête du Congo, Denis Sassou Nguesso n’avait été jugé.

Dans le même ordre d’idées, on imagine qu’une partie de la population centrafricaine a toujours des griefs contre le président Patasse au nom des crimes contre l’humanité commis sous sa présidence, que certains Nigérians en veulent toujours au président Obasanjo pour avoir voulu changer la constitution de son pays (en vue de briguer un troisième mandat)… C’est justement parce que l’impunité entraîne la récidive que les Etats africains doivent plus que jamais se montrer fermes dans la punition d’actes qui ont enténébré le destin de toute une nation, et par contrecoup, celui d’une ou des générations de citoyens.

Au début de ce troisième millénaire, nombreux sont de plus en plus les Etats africains qui tournent le dos à la peine de mort. Toutefois, demandons-nous si le Ghana aurait pu connaître l’essor qui est le sien aujourd’hui si le capitaine Rawlings n’avait pas fait fusiller la cohorte d’ennemis du développement de son pays dans les années 80 ?

Des proches de Tandja accusés d'"atteinte à la sûreté de l'Etat"

Les personnalités proches de l'ex-président Mamadou Tandja arrêtées depuis dimanche sont accusées "d'atteinte à la sûreté de l'Etat", a indiqué dans un communiqué l'ex-parti au pouvoir, qui demande leur libération.
"Le Mouvement national pour la société de développement (MNSD) déplore la manière légère avec laquelle sont avancés de graves chefs +d'accusations d'atteinte à la sûreté de l'Etat+ à l'encontre de ces personnalités", a affirmé le MNSD dans un communiqué lu à la radio privée Anfani.

Niamey a annoncé l'arrestation d'une dizaine de personnes proches de l'ex-président renversé Mamadou Tandja pour "activités subversives" contre le régime de transition.

Selon le ministre nigérien de l'Intérieur, Ousmane Cissé, ces arrestations ont été menées sur la base de "renseignements" de la police, sans plus de précisions.

Le MNSD estime que les arrestations ont été opérées "en violation de toute règle de procédure" et il "demande la libération immédiate et sans condition" des personnes "illégalement détenues".

Cette formation a "réitéré sa demande de libération" de Mamadou Tandja, renversé le 18 février, et de l'ex-ministre de l'Intérieur Albadé Abouba, toujours aux mains des putschistes.

Selon les médias privés, dix-sept personnes proches de l'ancien président ont été arrêtées et gardées dans un camp de la police où elles reçoivent les visites de leur famille.

En revanche, leurs avocats ne sont pas encore autorisés à leur parler, a indiqué à la presse un des défenseurs, Me Daouda Samna.

Quatre ex-ministres figurent parmi la dizaine de personnes arrêtées depuis dimanche. Il s'agit de Garba Lompo (Justice), Ali Lamine Zène (Finances), Lamido Moumouni (Equipement) et Moctar Kassoum (Communication et porte-parole du gouvernement).

Mohamed Ben Omar, un autre ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, et l'ex-président du Conseil supérieur de la Communication (CSC), Daouda Diallo ont également été arrêtés.

Seïni Oumarou, le président du MNSD et président du parlement dissous par la junte fait partie des

Nominations de conseillers spéciaux et techniques à la présidence du CSRD

Le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, Chef de l'Etat, le Chef d'Escadron Djibo Salou, a signé, hier, plusieurs décrets portant nominations à la Présidence du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.
Ainsi :

Monsieur Issa Lamine, est nommé Conseiller spécial du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, avec rang de ministre.

Monsieur Mohamed Anako, est nommé Conseiller spécial du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Monsieur Djibrin Issa Bana, est nommé Conseiller spécial du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, chargé des Affaires Religieuses.

Monsieur Hadari Maman Amadou, est nommé Conseiller spécial du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Le Colonel Moussa Moumouni Djermakoye, est nommé Conseiller spécial du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Le Lieutenant-Colonel Hassimi Djingo, est nommé Conseiller spécial du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Madame Guero Dan Malam Nafissata, est nommée Conseillère spéciale du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Monsieur Chérif Ould Abidine, est nommé Conseiller spécial du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Le Général Youssoufa Maïga, est nommé Conseiller spécial du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Monsieur Goumour Ibrahim, est nommé Conseiller spécial du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Monsieur Abdou Aboubacar, Conseiller des Affaires Etrangères, à la retraite, est nommé Conseiller Technique auprès du Secrétaire Permanent du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Monsieur Diallo Ahmed Ousmane, Expert Comptable, est nommé Conseiller Technique auprès du Secrétaire Permanent du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Monsieur Larwana Ibrahim, Directeur Administratif, est nommé Conseiller Technique auprès du Secrétaire Permanent du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Enfin, Monsieur Waliakoye Saïdou, Juriste, est nommé Conseiller Technique auprès du Secrétaire Permanent du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

Arrestation de Rhissa Ag Boula, dirigeant de la rébellion touareg

Rhissa Ag Boula, figure historique de la rébellion touareg au Niger, a été arrêté à Niamey, a-t-on appris mercredi de source policière.

"Rhissa Ag Boula a été arrêté mardi et écroué à la prison civile de Niamey", a indiqué à l'AFP une source policière qui a requis l'anonymat.

Le commandant Kindo Zada, un officier nigérien qui avait déserté l'armée pour rejoindre la rébellion touareg en 2007, a également été écroué, selon cette source policière.

La semaine dernière, les principaux chefs des trois mouvements armés touareg, y compris Rhissa Ag Boula, étaient arrivés à Niamey dans le but de rencontrer la junte militaire au pouvoir depuis le coup d'Etat du 18 février.

Les rebelles touaregs nigériens ont déposé les armes en octobre 2009, après la médiation du dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi. Celui-ci les avait appelés en mars 2009 à cesser les hostilités et à intégrer un processus de paix.

Niamey avait alors amnistié tous les rebelles touareg, à l'exception de Rhissa Ag Boula, condamné à mort par contumace en 2008 pour l'assassinat présumé d'Adam Amangué, un homme politique dans le nord du pays.

Ancien ministre de l'Artisanat et du Tourisme, M. Ag Boula avait été limogé en février 2004 puis incarcéré pour "complicité" de meurtre de M. Amangué en 2004.

Sa liberté provisoire avait été négociée en mars 2005 sous l'égide de la Libye, en échange de la libération de quatre otages -trois gendarmes et un soldat- capturés par d'anciens rebelles qui avaient mené plusieurs attaques pour obtenir sa remise en liberté.

Il avait fui le Niger après avoir bénéficié d'une liberté conditionnelle.

Depuis son exil, il a créé le Front des forces de redressement (FFR), un mouvement dissident du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ).

Trois autres personnes reconnues coupables de l'assassinat d'Adam Amangué ont écopé chacune de 20 ans de prison ferme et sont écrouées depuis quatre ans

mardi 30 mars 2010

618 personnes interpellées à Niamey dans une opération de sécurisation

Quelque 618 personnes dont 44 femmes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi, au cours d’une opération spéciale menée par la police nationale, sur instruction du ministre de la Sécurité, a appris APA de source officielle.

Dénommée « patrouille spéciale pour sécuriser Niamey », cette opération a été lancée tard dans la soirée de lundi au camp de la police nationale, par le directeur de la sécurité publique, le commissaire Mounkaila Yacouba.

Le coup de filet qui a concerné plusieurs quartiers de la capitale nigérienne, réputé être des gîtes pour divers malfrats, a permis d’interpeller 618 personnes qui seront soumises à une identification judiciaire, a-t-on expliqué de source policière.

Selon diverses explications, cette patrouille est une promesse de la junte au pouvoir, qui a appris l’engagement d’assurer la sécurité des populations nigériennes, au lendemain du putsch du 18 février, qui a renversé Mamadou Tandja.

La traque des « malfrats » a été lancée, alors que plusieurs proches de l’ancien Président sont arrêtés et détenus dans un camp de la police pour « actes subversifs ». Cependant aucun lien n’a été établi entre ces « suspects » et la série d’arrestations opérée depuis deux jours dans la camp du régime déchu.

Parmi les 14 personnalités arrêtées on cite l’ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, Seini Oumarou, et plusieurs autres comme Lamine Zeine, Lamido Harouna et Lompo Garba, respectivement anciens ministres des Finances, de l’Equipement et de la justice.

Moctar Kassoum et Mohamed Ben Omar, tous deux anciens ministres de la communication et porte-parole du gouvernement sont également mis aux arrêts en même temps que Salou Seini et Amadou Dioffo, patrons de la Société du patrimoine des eaux du Niger (SPEN) et de la Société nigérienne des produits pétroliers (SONIDEP).

Se prononçant sur cette vague d’arrestations, le ministre de la Sécurité, Ousmane Cissé, a affirmé que « tout acte et toute opinion de nature à perturber la tranquillité et le bon ordre public seront (...) punis conformément aux lois et règlements de la République ». selon M. Cissé Ousmane

Depuis quelque temps, a-t-il dit, « certains individus, sous couvert d’associations ou groupes d’intérêts, s’évertuent à transformer les podiums des médias (…) en tribunes d’expression, d’opinions et d’idées qui ne visent que la promotion d’intérêts égoïstes, sans aucune considération des aspirations profondes de l’écrasante majorité des populations nigériennes ».

Le ministre Cissé a cependant réaffirmé que la junte nigérienne organisée au sein du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) ne dévie pas à sa promesse de « restaurer la démocratie et de moraliser la vie publique ».

Nominations d'un aide de camp et d'un directeur de protocole d'Etat à la PCSRD

Le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, Chef de l'Etat, le Chef d'Escadron Djibo Salou, a signé, hier, deux décrets.

Aux termes du premier décret, le Capitaine Mahamadou Moussa Guedel, est nommé Aide de Camp du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie. Aux termes du second décret, Monsieur Tahirou Boureima, est nommé directeur du Protocole d'Etat à la Présidence du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

lundi 29 mars 2010

Les proches de Tandja arrêtés pour "activités subversives"

Le ministre nigérien de l'Intérieur, Ousmane Cissé, a confirmé lundi l'arrestation d'une dizaine de personnalités, dont d'anciens ministres, proches de l'ex-président renversé Mamadou Tandja, accusées d'"activités subversives" contre le régime de transition.
"Je confirme l'interpellation de certaines personnalités parce qu'elles se livraient à des activités subversives et de sape contre le régime en place et le processus de transition en cours au Niger", a affirmé M. Cissé devant la presse sans donner davantage de précisions sur la nature de ces "activités".

Il s'agit des premières interpellations d'envergure opérées parmi les partisans de l'ex-président depuis la prise du pouvoir par une junte militaire lors d'un coup d'Etat le 18 février.

Au moins quatre ex-ministres figurent parmi les interpellés, selon une source policière. Il s'agit de Garba Lompo (Justice), Ali Lamine Zène (Finances), Lamido Moumouni (Equipement) et Moctar Kassoum (Communication et porte-parole du gouvernement).

Mohamed Ben Omar, un autre ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a aussi été interpellé, ainsi que l'ex-président du Conseil supérieur de la Communication (CSC), Daouda Diallo, selon cette source policière.

Deux membres influents du Mouvement national pour la société de développement (MNSD) l'ex-parti au pouvoir, Ali Sabo et Issoufou Tamboura sont également détenus, a-t-elle ajouté.

"Nous ne pouvons pas comprendre que des individus s'arrogent le droit de saper le régime en place parce qu'ils sont tout simplement mécontents d'avoir été écartés de la chose publique en raison de leur comportement irresponsable", a déclaré M. Cissé, indiquant que d'autres interpellations pourraient suivre.

Seïni Oumarou, président du parlement dissous par la junte, a aussi été interpellé lundi a indiqué à l'AFP l'un de ses proches, sous couvert d'anonymat..

"Il a été interpellé vers 13 heures locales (12H GMT) et conduit au camp (de police) Bano de Niamey", selon ce proche.

M. Oumarou, un ancien Premier ministre, est l'actuel président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), l'ex parti au pouvoir.

Dimanche soir, M. Cissé avait déclaré à la radio et la télévision publiques que "l'Etat ne saurait dorénavant tolérer que ces pratiques viennent saper les efforts que déploie le CSRD (Conseil suprême pour la restauration de la démocratie) pour réconcilier les Nigériens".

"Tout acte, toute opinion de nature à perturber la tranquillité publique seront à compter de ce jour punis conformément aux lois et règlements de la République", a déclaré M. Cissé, sans donner plus de détails.

M. Tandja, renversé après 10 ans à la tête du pays, et l'ex-ministre de l'Intérieur Albadé Abouba, sont toujours aux mains des putschistes qui ont promis de rendre le pouvoir aux civils après une période de transition dont la durée n'a pas été fixée.

Les dignitaires de l’ancien régime nigérien dans le collimateur du pouvoir

Niamey, la capitale du Niger a été, hier 28 mars, le théâtre d'une vague d'arrestations. D’anciens ministres de l’ex-président de la République Mamadou Tandja, mais aussi des directeurs généraux d'entreprises ont été interpellés. Plus d'une dizaine de personnalités sont détenues dans les locaux de l'école de police de Niamey. Elles sont soupçonnées par les nouvelles autorités d'actes de subversion contre le régime en place. Les interpellations pourraient bien se poursuivre aujourd’hui.

La première vague d’interpellations concerne plus d’une dizaine de personnalités, toutes proches de l’ancien président Mamadou Tandja.Elles ont été interpellées depuis hier soir et seraient actuellement au nombre de 13 : Il y a 5 anciens ministres ; parmi eux, celui des Finances Ali Mahamane Lamine Zène, de la Justice Garba Lompo et les deux anciens porte-parole du gouvernement, Mohamed Ben Omar et Moctar Kassoum.

Du côté des sociétés d’Etat et d’économie mixte, on peut citer le puissant directeur général de la Société générale d’électricité (Nigelec), Ibrahim Foukori, et Seyni Salou de la Société des patrimoines des eaux du Niger (SPEN). Les interpellations concernent également les milieux politiques. L'ancien président du Conseil supérieur de la communication Daouda Diallo fait partie des personnalités arrêtées.

Selon Ousmane Cissé, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, qui contrôle ces interpellations, « toutes ces personnalités se livreraient à des activités subversives ». La police a décidé de passer à la vitesse supérieure après plusieurs rapports concordants, précise-t-on dans les cercles du pouvoir à Niamey. Ousmane Cissé qui confirme également que les interpellations vont se poursuivre, a toutefois précisé que « s’il s’avère qu’il n’y a rien à leur reprocher, ils seront libérés ».

Depuis quelques jours en tout cas, les renseignements généraux de la police sont à pied d’œuvre. « Toutes opinions de nature à perturber la tranquillité de l’ordre public seront, à compter de ce jour, punies », affirme le ministre de l’Intérieur qui ne mâche pas ses mots : « toutes ces personnalités, a-t-il martelé, traînent des casseroles ».

En tout cas, ces interpellations ont surpris plus d’un Nigérien et nombreux sont ceux qui se demandent si ce n’est pas le début de l’assainissement tant réclamé par le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD

Le Niger s’achemine vers la dépénalisation du délit commis par voie de presse

Des professionnels de l’information du Niger et leurs confrères africains se pencheront sur l’élaboration d’un avant projet de loi sur la dépénalisation du délit de presse au cours des états généraux de la presse qui s’ouvrent lundi au Palais des congrès de Niamey, a appris APA de source officielle.

Divers sujets seront débattus au cours de ces assises dont des communications sur les nouvelles technologies de la communication, la convention collective des professionnels des médias, a expliqué Aminatou Takoubakoye, la ministre nigérienne de la Communication et de la Culture.

Les états généraux de la presse, qui s’achèvent mercredi, permettront également d’explorer les possibilités en vue de l’adoption d’un avant texte portant suppression des peines privatives de libertés en cas de délits commis par voie de presse, a-t-elle indiqué.

Parmi les invités africains à ce forum, figurent notamment l’Ivoirien Alfred Dan Moussa et le Sénégalais Madiambal Diagne, respectivement président de l’Union internationale de la presse francophone (UPF) et directeur du groupe Avenir Communication.

La presse nigérienne, dont la composante privée est née à la faveur de la démocratisation au début des années 1990, fait face à plusieurs problèmes liés souvent à la précarité des entreprises de presse et au déficit de professionnalisme constaté chez nombre de ses animateurs.

De même, souligne-t-on, plusieurs journalistes ont été emprisonnés au cours de ces dernières années comme en 2009 lorsque huit éditeurs de la presse indépendante ont été auditionnés à la police, après avoir dénoncé un cas présumé de corruption impliquant des proches de l’ex-Président Mamadou Tandja.

Les assisses de Niamey accordent une place importante aux discussions sur ces « nombreux problèmes afin d’en trouver les solutions », a souligné Abdoulaye Mamoudou, président du comité national d’organisation de ces états généraux de la presse qui se tiennent 18 ans après le premier forum national sur la communication.

Le paysage médiatique nigérien est constitué d’une cinquantaine de titres, six chaînes de télévision dont quatre privées, une trentaine de radios commerciales et une centaine de radios communautai

Ouverture au Niger des «états généraux» de la presse

C'est aujourd'hui lundi 29 mars que doivent s'ouvrir à Niamey au Niger des «états généraux» de la presse. Journalistes, juristes, représentants du gouvernement et défenseurs des droit de l'homme, les participants vont travailler à remplacer les peines de prison pour les journalistes accusés de délits de presse par des amendes. Egalement à l'ordre du jour, la réglementation de la publicité et l'élaboration d'une convention collective pour les journalistes.

Depuis une décennie, les journalistes nigériens sont au garde-à-vous. Car dans la recherche d’une reprise en main de la situation, Mamadou Tandja n’a pas hésité à mettre tous les médias sous la coupe d’un décret qui a réduit presque à néant la marge de manœuvre des journalistes.

De l’opposition à la société civile, la condamnation a été unanime. Les journalistes, principaux concernés, n’ont jamais hésité, même lourdement condamnés à des peines de prison, à défendre leur espace de liberté.

Dans les faits, l’espace des libertés s'est trouvé gravement restreint et le fonctionnement de la démocratie nigérienne en a gravement souffert. Les voix ne se sont pas pour autant tues.

Sous pression de la communauté internationale et des organisations de défense des libertés, le président Tandja a finalement cédé, concédant à remplacer les peines de prison pour les journalistes accusés de délits de presse par des amendes.

Selon nos informations, un projet de loi était même prêt. Mais le coup d'Etat du 18 février 2010 a eu raison du régime Tandja. Il ne restait donc au Conseil suprême pour la restauration de la démocratie qu'à ressusciter le projet et l'enrober dans des états généraux pour être reconnu comme libérateur des médias nigériens.

Interpellation de plusieurs personnalités du régime Tandja

Plusieurs personnalités du régime déchu ont été arrêtés hier dans l’après midi à Niamey. On peut citer entre autres: L’ex-ministre des finances Lamine Zeine, l’ex-ministre de la justice Garba Lampo, le directeur général de la SONIDEP Amadou Dioffo , Foukori Ibrahim ex-directeur général de la Nigelec , Seyni Salou actuel directeur général de la SPEN et M. Ali Sabo membre influent du bureau politique du MNSD etc. Toutes ces personnes sont soupçonnées d’avoir mené des activités de subversion visant à déstabiliser le régime du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, la junte militaire actuellement au pouvoir au Niger. Ces personnalités sont connues être très proche de Tandja. Intervenant sur RFI, Le ministre de l’intérieur a fustigé le comportement de ces personnes, au moment ou, selon lui, le gouvernement prône la réconciliation entre les Nigériens.

Greenpeace accuse Areva de mettre en danger la vie des Nigériens

AFP - L'organisation internationale de défense de l'environnement Greenpeace a accusé le groupe français Areva de mettre en danger la santé des riverains des mines d'uranium qu'il exploite dans le nord du Niger, dans un rapport publié lundi.

Greenpeace exige qu'une étude indépendante établisse le niveau de radiation dans deux cités minières, Arlit et Akokan (nord-ouest du Niger), et demande leur décontamination.

Areva, numéro un mondial du nucléaire civil, est le premier employeur privé au Niger, pays sahélien très pauvre, où l'entreprise exploite des gisements d'uraniumun.

"Les habitants d'Arlit et d'Akokan vivent entourés d'air empoisonné, de terres contaminées et d'eau polluée. Chaque jour qui passe, les Nigériens sont exposés aux radiations, à la pauvreté et aux maladies", assure Greenpeace.

L'organisation a mené une enquête à Arlit et à Akokan en novembre 2009 en collaboration avec la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD, France) et le Réseau des Organisations pour la Transparence et l'Analyse Budgetaire (ROTAB, Niger).

Dans un rapport de trente pages, non exhaustif selon l'ONG, Greenpeace a mis en évidence des concentrations anormales d'uranium dans le sol, et de radon, un gaz naturel radoactif, dans l'air, ou encore la présence sur les marchés de matériels radioactifs recyclés, provenant des mines.

Les prélèvements ont été effectués aux abords des mines comme dans les deux localités, où vivent environ 80.000 personnes.

Ainsi, par exemple, "dans quatre échantillons sur cinq d'eau recueillis par Greenpeace dans la région d'Arlit, la concentration d'uranium était supérieure à la limite recommandée par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) pour l'eau potable", écrit l'organisation écologiste.

Areva a assuré en janvier qu'il organiserait "d'ici fin 2010" une inspection générale des sites qu'il expolite au Niger pour démontrer l'absence d'exposition radioactive de la population

Football: Le Niger élimine le Nigeria du CHAN 2011

Championnat d'Afrique des nations de football - Le Niger a éliminé son voisin, le Nigeria, des éliminatoires du Championnat d'Afrique des nations de football (CHAN) de 2011, à l'issue du match retour joué dimanche à Kano (Nord) et soldé par un score nul et vierge (0-0).

A l'aller, il y a quinze jours à Niamey, les Nigériens l'avaient emporté par 2 buts à 0.

Le gardien nigérien était le héros de ce match retour après avoir arrêté un penalty accordé aux Nigérians en première mi-temps.

C'est la deuxième fois consécutive que le Nigeria va manquer cette compétition réservée exclusivement aux joueurs évoluant dans les championnats nationaux sur le continent après avoir raté la première édition jouée en 2009 en Côte d'Ivoire.

Le Soudan va accueillir l'édition 2011 à laquelle participeront 16 équipes contre 8 lors de la première édition

Compaoré : « J’avais dit que Tandja partait droit dans le mur »

Le président du Faso, Blaise Compaoré, a pris part, le 24 mars 2010 à Tunis en Tunisie, à un forum sur le renforcement des capacités dans les pays postconflit. L’initiative est de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) qui fête son 20e anniversaire, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD). A l’occasion, le chef de l’Etat burkinabè, dans l’optique de la prévention des crises, a indiqué que, lors du sommet de l’Union africaine, il avait suggéré à ses pairs de condamner l’attitude de Mamadou Tandja, car celui-ci se dirigeait droit dans le mur. La suite, on la connaît. Retour sur un débat de haut niveau dont l’objectif est de contribuer à la reconstruction des Etats fragilisés par les conflits armés.



« Quel que soit le montant des ressources financières injectées dans le développement de l’Afrique, les résultats obtenus seront limités ou modestes si les pays ne disposent pas de capacités humaines, organisationnelles et institutionnelles nécessaires pour absorber et utiliser efficacement ces ressources ». Cet extrait du Document de stratégie des capacités de la BAD, approuvé par le Conseil d’administration le 13 janvier 2010, résume l’importance de la question du renforcement des capacités, objet du forum.

Mercredi 24 mars 2010, hôtel Ramada Plaza de Tunis, sis à un jet de pierre de la mer : il est 10h 30, et le président du Faso, Blaise Compaoré, est acceuilli par des ovations dans la salle de conférences qui abrite les travaux et installé au présidium en face d’un public venu de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe en compagnie de trois autres panelistes, en l’occurrence Dr Donald Kaberuka, président de la BAD ; Anastase Murekezi, ministre de la Fonction publique, représentant Paul Kagamé ; et Frannie Leautier, secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique. A tout seigneur, tout honneur.

Dr Donald Kaberuka est le premier invité à prendre la parole en sa qualité d’initiateur du forum pour l’allocution d’ouverture. L’ancien ministre des Finances du Rwanda sait, mieux que quiconque, les ravages que peut entraîner la guerre dans un pays, le sien ayant connu un génocide. Il est d’ailleurs considéré comme l’architecte du succès des programmes de réformes économiques et de reconstruction engagés au lendemain de la guerre : « L’Afrique, a-t-il dit, a beaucoup souffert des conflits armés, qui ont détruit les infrastructures et les ressources humaines…

C’est pourquoi mon institution s’investit, dans le cadre de la reconstruction de ces pays fragilisés, dans le renforcement des capacités dans les secteurs public et privé ». S’inspirant des expériences au Liberia, en Sierra Leone, aux Comores, Dr Kaberuka pense qu’on peut aider d’autres Etats comme le Zimbabwe et la Somalie à se reconstruire.

Son compatriote Anastase Murekezi, ministre de la Fonction publique du Rwanda, représentant le président Paul Kagamé, a lui axé son intervention sur l’expérience rwandaise dans le renforcement des capacités post-conflit : « Avec le génocide de 1994, tout était à refaire dans mon pays. Mais nous avons réussi à reconstruire, en mettant l’accent sur les secteurs de l’éducation et de la santé.

Grâce à un système d’assurance-maladie, dont 92% des Rwandais bénéficient, la situation sanitaire s’est améliorée. L’éducation est gratuite pendant 9 ans et des centres de formation professionnelle dans différents secteurs ont été créés… Notre système traditionnel de résolution des conflits, appelé « Gaçaça », a été activé pour administrer la justice et conserver l’unité et la réconciliation ». Et ce n’est pas tout, deux stratégies de réduction de la pauvreté et de développement du capital humain ont été adoptées.

Si donc le Rwanda a pu se relancer, c’est grâce à ses différentes politiques de renforcement des capacités, qui ont permis de mettre en branle la machine de l’Etat à travers le leadership dans tous les secteurs d’activités, la participation active des populations et la promotion de la bonne gouvernance.

Le plaidoyer de Blaise Compaoré

C’est, du reste, ce que le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, a souligné dans son discours : « La reconstruction postconflit est un processus complexe et dynamique qui exige, pour chaque pays, une approche spécifique… Il convient d’établir un cadre d’intervention cohérent associant l’Etat, les populations bénéficiaires et l’ensemble des acteurs intervenant dans le processus ». Pour le président Compaoré, ce cadre d’intervention doit être caractérisé par une combinaison judicieuse d’exigences, dont les principales portent sur la consolidation de la paix et de la sécurité, le renforcement des capacités de l’Etat à assurer les services requis, l’appui à l’identification des besoins en renforcement des capacités, l’affirmation d’une réelle volonté politique et d’un engagement fort de la part des dirigeants des pays postconflit et la lutte contre la corruption. La vision de Blaise Compaoré colle avec celle des Rwandais, à écouter le représentant du président Paul Kagamé.

C’est pourquoi il convient de saluer la tenue de ce forum, car « le partage des réflexions sur le renforcement des capacités dans les pays en situation postconflit est une importante initiative pour la valorisation des ressources humaines, dimension essentielle du processus de développement du continent africain ». Le locataire du palais de Kosyam a exprimé sa gratitude à la BAD, dont « la claire vision des enjeux du développement du continent s’est illustrée par la création de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), qui œuvre, depuis deux décennies, à la promotion du capital humain et à l’accélération d’une croissance soutenue dans les Etats fragiles ».

Car, « quels que soient la qualité et le volume des programmes de développement élaborés, l’impulsion de leur mise en œuvre est d’abord le fait des capacités et non des programmes eux-mêmes », a indiqué Blaise Compaoré, qui encourage la BAD à œuvrer à la création d’un fonds destiné à assurer le retour des personnels qualifiés, l’accroissement de l’appui financier alloué aux Etats fragiles pour le renforcement des capacités humaines et institutionnelles et le soutien continu à la Fondation afin de lui permettre d’étendre son assistance aux pays frontaliers sortant de conflit.

« La longevité au pouvoir n’est pas le plus important »

Le discours du président Compaoré résumait la problématique dans tous ses aspects. Restait maintenant les échanges pour approfondir le problème et cela s’est fait lors du débat sous forme de questions-réponses qui a été animé avec maestria par James Makawa, fondateur et directeur général d’Africa Channel. Les panelistes que sont Blaise Compaoré, Anastase Murekezi, Dr Donald Kaberuka et Frannie Leautier, secrétaire exécutif de la Fondation ont précisé davantage leur vision du renforcement des capacités telle que ébauchée dans leurs discours respectifs.

Mais s’il y a un aspect qui a le plus retenu notre attention, c’est la question des causes des crises socio-politiques en Afrique. Et Blaise Compaoré de dire à ce propos que lors du sommet de l’Union africaine, le débat sur la situation au Niger a été posé et il n’a pas manqué de dire à ses pairs de condamner l’attitude du président Mamadou Tandja qui se dirigeait droit au mur en voulant faire un passage en force.

Comme pour réagir à cette clairvoyance du n°1 burkinabè, un Ghanéen a demandé à Blaise Compaoré si la longévité des dirigeants africains, la succession et l’insécurité d’après-pouvoir ne sont pas les causes principales des conflits. Réponse de l’enfant terrible de Ziniaré : « Le problème ne se pose pas en termes de 10, 20 ou 30 ans au pouvoir. Le plus important, c’est la construction d’une démocratie véritable, c’est-à-dire faire en sorte que les institutions soient crédibles, que les citoyens croient aux élections organisées. Le problème, c’est donc comment organiser des élections transparentes et que le peuple puisse se retrouver dans le scrutin

samedi 27 mars 2010

Les dirigeants des Etats membres du CILSS disposés à soutenir le processus démocratique au Niger

Les chefs d’Etat de la ré­gion du Sahel ont pro­mis d’ac­com­pa­gner le pro­ces­sus de res­tau­ra­tion de la dé­mo­cra­tie au Niger, en­clen­chée au len­de­main du putsch qui a ren­ver­sé Ma­ma­dou Tand­ja, a an­non­cé ven­dre­di Ma­ha­ma­dou Dan­dah, le Pre­mier mi­nistre du gou­ver­ne­ment de tran­si­tion, de re­tour de N’Dja­me­na où s’est tenu le 15ème Som­met du Co­mi­té In­ter-​Etats de Lutte contre la Sé­che­resse au Sahel (CILSS).

« Il était nor­mal, dans l’an­ti­chambre de cette tran­si­tion, que nous pro­fi­tions des ex­pé­riences de ces aînés (…) Et les Pré­si­dents Ama­dou Tou­ma­ni Touré, Ab­dou­laye Wade, Idriss Déby Itno et Blaise Com­pao­ré ont fait montre d’une grande ou­ver­ture et ont ma­ni­fes­té leur ferme vo­lon­té d’ac­com­pa­gner le Niger dans ce pro­ces­sus », a-​t-​il dit, au cours d’un point de presse tenu à Nia­mey.

Ce som­met d’une jour­née, qui s’est dé­rou­lé dans la ca­pi­tale tcha­dienne, « a aussi été l’oc­ca­sion pour la dé­lé­ga­tion ni­gé­rienne de mener des of­fen­sives sur l’évo­lu­tion de la si­tua­tion po­li­tique et so­ciale dans notre pays » a dé­cla­ré M. Dan­dah.

« J’ai tenu à les (les di­ri­geants du CILSS) ren­con­trer in­di­vi­duel­le­ment pour leur ex­pli­quer da­van­tage l’évo­lu­tion de la si­tua­tion au Niger et leur ex­po­ser les actes concrets posés par le CSRD (Conseil su­prême pour la res­tau­ra­tion de la dé­mo­cra­tie, junte) al­lant dans le sens d’un re­tour à un ordre dé­mo­cra­tique nor­mal dans notre pays » a-​t-​il in­di­qué.

Evo­quant la crise ali­men­taire qui me­nace plus de 7 mil­lions de Ni­gé­riens en 2010, M. Dan­dah a sou­li­gné qu’un ex­po­sé a été fait à l’at­ten­tion du Pré­sident Wade, le­quel a ins­tam­ment of­fert un prêt de « plu­sieurs tonnes de mil au cas où nous nous trou­ve­rons dans une si­tua­tion d’ur­gence en pé­riode de sou­dure ».

Le Niger est di­ri­gé par une junte mi­li­taire consti­tué au­tour du CSRD, de­puis le coup d’Etat qui a dé­po­sé le 18 fé­vrier der­nier, Ma­ma­dou Tand­ja, dont l’in­ten­tion de res­ter au pou­voir (au-​de­là de son man­dat légal) a plon­gé le pays dans une longue crise po­li­tique.

Le nou­vel homme fort du Niger, Com­man­dant Djibo Salou, a nommé un gou­ver­ne­ment de tran­si­tion et pro­mis l’ins­tal­la­tion d’un Conseil consul­ta­tif en vue d’or­ga­ni­ser des élec­tions dé­mo­cra­tiques, au terme d’une tran­si­tion dont la durée n’a pas en­core été dé­ter­mi­née.

APA-​Nia­mey.

Les opposants à Tandja rentrent au Niger, mais restent discrets

La junte militaire qui a évincé du pouvoir le 18 février dernier, au Niger, Mamadou Tandja, avait promis aux responsables de l'opposition à l'ex-président exilé à l'étranger qu'ils pouvaient revenir au pays sans problème. Promesse tenue. Hama Amadou, l'ancien Premier ministre, a quitté jeudi 25 mars Paris pour Niamey. L'ex-président du Parlement Mahamane Ousmane est rentré, lui, mercredi 24 mars en provenance du Nigeria voisin.


Après huit mois d’exil forcé, les deux leaders opposés au régime de Mamadou Tandja sont aujourd’hui libres de leurs mouvements et n’encourent plus de sanctions depuis que la junte militaire, arrivée au pouvoir en février dernier, n’a pas souhaité réactiver les mandats d’arrêts internationaux lancés contre eux par l’ancien régime.

D’ailleurs, 48 heures seulement après son retour au pays, Mahamane Ousmane de la CDS Rahama (la Convention démocratique et sociale) a repris son bâton de pèlerin. Quant à Hama Amadou, l’ancien Premier ministre nigérien, il continue de recevoir ses camarades, parents et amis dans son village natal de Youri, non loin de la capitale Niamey.

Avec Mamadou Issoufou du PNDS-Taraya (le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme) rentré il y a un mois, les trois leaders, incontournables sur la scène politique nigérienne, sont restés discrets et sans aucune déclaration fracassante.

On se rappelle qu’il y a quelques jours, lors de sa première rencontre avec les représentants des partis politiques, le nouvel homme fort de Niamey avait déclaré que les politiciens nigériens sont d’une manière ou d’une autre responsables de la crise que le Niger a connue.

Ce retour des trois leaders de l’opposition coïncide avec la convocation en début du mois d’avril du conseil consultatif qui déterminera la durée de la transition et les dates des élections. Leur participation est très attendue.

Par RFI

vendredi 19 mars 2010

Le Niger, de nouveau face aux menaces de famine

En raison de la baisse de la production agricole, les réserves de céréales des Nigériens sont maigres et souvent déjà épuisées.
Cinq ans après sa plus grave famine de la décennie, ce pays d'Afrique de l'Ouest se trouve à nouveau en situation de crise. Le gouvernement et les ONG appellent à la mobilisation internationale.

«Urgence pour les enfants du Niger». Les organisations humanitaires présentes dans ce pays d'Afrique de l'Ouest ont lancé un appel à la mobilisation mondiale pour enrayer la crise alimentaire qui frappe cette année près de 7,8 millions de Nigériens, dont plus de 300.000 enfants de manière grave.

En cause, la baisse de la production agricole à laquelle fait face cette année le Niger, de l'ordre de 25% selon l'Unicef. Conséquence : les réserves de céréales sont maigres et souvent déjà épuisées. Or la population doit encore tenir jusqu'à la prochaine récolte, en octobre. C'est ce qu'on appelle la période de soudure, durant laquelle se déclenchent les famines. Une situation qui concerne d'autres pays de la bande sahélienne, touchés par l'irrégularité des pluies. Au Tchad voisin, la crise alimentaire menace également près de 2 millions de personnes, estime l'Unicef.

La famine n'arrive pas d'un seul coup, elle est précédée d'une crise alimentaire. Au Niger, plus de la moitié de la population y est déjà confrontée, dont 20% de manière aiguë. «Les régions du sud-est du pays, notamment, enregistrent un fort taux de malnutrition», détaille Michael Flachaire, chef de mission pour Action contre la faim (ACF) dans le pays. Même en tenant compte des nouvelles méthodes de calcul correspondant aux normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui augmentent mécaniquement le nombre de cas comptabilisés, «on peut considérer que le scénario est quasi identique à 2005, voire pire dans certaines zones», analyse l'humanitaire.


Réagir plus tôt qu'en 2005

2005, c'est le cauchemar des ONG. A l'époque, la communauté internationale avait réagi tardivement, ignorant les premiers signaux de la famine qui s'annonçait. Plus de trois millions de personnes avaient alors été gravement affectées par la disette, sans qu'aucun bilan du nombre de morts ait été publié. Point positif dans un sombre tableau, le gouvernement nigérien semble cette fois mieux préparé à la situation. «Il y a eu quatre ans de travail des autorités et des ONG, explique Michael Flachaire. Les personnels ont été formés, il y a un protocole national de prise en charge des enfants.» Le coup d'Etat militaire de janvier dernier semble n'avoir pas eu de répercussions sur ce point. «Les administrations fonctionnent et continuent à collaborer avec les ONG», assure le chef de mission d'ACF.

Au début du mois, la junte au pouvoir a d'ailleurs démarré un plan de soutien, avec une opération de vente promotionnelle de 60.000 tonnes de céréales prélevées dans ses réserves. «La cellule de crise alimentaire du gouvernement a défini un calendrier avec plusieurs phases d'action distinctes», explique Michael Flachaire. Dans un premier temps, il s'agit de permettre à la population d'accéder au marché des ressources alimentaires, soit en baissant leur prix, soit en soutenant financièrement les ménages. Le but : aider la population à se nourrir en maintenant l'économie.

Reste que pour mener à bien ce plan, il faut des fonds. D'où l'appel pressant lancé aux bailleurs internationaux. «C'est maintenant que l'argent doit arriver», insistent les ONG. Dans le cas contraire, la crise se transformera en famine et il faudra alors passer à une action d'urgence, de distribution gratuite de nourriture. Comme en 2005. «Le Niger a besoin d'un soutien international massif», a déclaré le premier ministre Mahamadou Danda, qui estime qu'il manque 91 millions d'euros.

Par Thomas Vampouille (Le figaro)

Conseil des ministres du 18/03/2010 : MESURES NOMINATIVES.

MESURES NOMINATIVES.

Le conseil des ministres a examiné et adopté les mesures individuelles suivantes:

1. PRESIDENCE DU CONSEIL

SUPREME POUR LA RESTAURATION DE LA DEMOCRATIE

. M. MAMOUDOU MOUMOUNI, professeur certifié, est nommé Secrétaire général de la Présidence.

Docteur HAMIDOU MAMADOU ABDOU, PHD, MBA est nommé Conseiller spécial du Président.

Maître BOUBACAR ISSA, notaire, est nommé Conseiller spécial du Président.

M. ABOUBACAR YAOU, Directeur Administratif est nommé Secrétaire général Adjoint du gouvernement.

M. HASSANE AYOUBA, Magistrat matricule 74262/F est nommé directeur du Contentieux de l'Etat.

2. AU TITRE DU MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE, PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT

• Monsieur MATTI MOUSSA, Inspecteur Central du Trésor, Mle 26739/Z, est nommé directeur des Ressources Financières et du Matériel au Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique.

3. AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L'HOMME

• Docteur BACHIR TALFI IDRISSA, Enseignant-Chercheur à l'Université Abdou Moumouni de Niamey, est nommé Conseiller Technique du ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Garde des Sceaux

4. AU TITRE DU MINISTERE DE

L'EQUIPEMENT

Monsieur MAÏGA SEYDOU BEIDARI, Ingénieur Général des Travaux Publics, est nommé Conseiller Technique du ministre.

Monsieur IDI KOABO, Ingénieur des Travaux Publics, Mle 52730, est nommé Conseiller Technique du ministre.

Monsieur DIORI AMADOU, Ingénieur Général des Travaux Publics de classe principale, 2eme échelon, Mle 41032/M, est nommé Conseiller Technique du ministre.

Monsieur GARBA BAKO, Ingénieur Général des Travaux Publics, est nommé Inspecteur Général des Services.

Monsieur MAMADOU TAHIROU

FADJIMI, Ingénieur Général des Travaux Publics, est nommé Secrétaire général du Ministère.

Madame ABANI ZEINABA, Ingénieur Géomètre de classe principale, est nommée Secrétaire générale adjointe du Ministère.

Monsieur ALI BOUKARI, Ingénieur des Travaux Publics, Mle 64256/R, est nommé directeur Général des Travaux Publics.

Monsieur CHAIBOU ADAMOU, Ingénieur principal des Travaux Publics, Mle 71248/G, est nommé directeur de l'Entretien Routier à la Direction Générale des Travaux Publics.

Monsieur IBRAHIM MAMANE SANDA, Ingénieur en Chef des Travaux Publics, Mle 55966, est nommé directeur des Travaux Neufs à la Direction Générale des Travaux Publics.

Monsieur KANDARGA MAHAMANE TAHIR, Ingénieur en chef des Travaux Publics, est nommé directeur Technique à la Direction Générale des Travaux Publics.

Monsieur ABDOULAYE OUMA dit AHAMET, Ingénieur en chef des Travaux Publics, Mle 71240, est nommé directeur général des Routes Rurales.

• Monsieur DOUDOU SEYDOU, Ingénieur en chef des Travaux Publics, Mle 63148, est nommé directeur du Contrôle des Travaux à la Direction Générale des Routes Rurales.

• Monsieur SEYNI DIAKITE DAOUDA, Ingénieur en chef des Travaux Publics, Mle 61115/A, est nommé directeur des Etudes à la Direction Générale des Routes Rurales.

Monsieur SAKARIOU AMOUSSA, Ingénieur Général des Travaux Publics, Mle 43105/F, est nommé directeur de l'Assistance Technique aux Communautés à la Direction Générale des Routes Rurales.

Monsieur SOULEYMANE YACOUBA, Directeur Administratif de classe principale, 2eme échelon, est nommé directeur des Ressources Financières et du Matériel.

Madame BOUREIMA AMINA HASSANE, Inspectrice des Services, Mle 63647/Y, est nommé directrice des Ressources Humaines.

Monsieur SANI ABDOULAYE, Directeur Administratif de classe principale, 3eme échelon, Mle 40074/P, est nommé directeur de la Législation.

Monsieur ABDOURAMANE TARI BAKO, Directeur Administratif, Mle 27003/Z, est nommé directeur des Etudes et de la Programmation.

Monsieur AMADOU BASSIROU, Ingénieur des Travaux Statistiques, est nommé directeur de la Statistique.

Monsieur OUSMANE SANDA GARBA, Ingénieur en chef des Travaux Publics et Mines, Mle 58434/k, est nommé directeur du Laboratoire National des Travaux Publics.

Monsieur ARZIKA SOULEYMANE, Ingénieur Général des Travaux Publics, Mle 37359/X, est nommé directeur du Centre de Perfectionnement des Travaux Publics.

5. AU TITRE DU MINISTERE DE L'EAU, DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION

Monsieur ISSOUFOU ISSAKA, Ingénieur Géomètre des Travaux Publics et Mines, Géophysicien, Mle 63238/E, est nommé Secrétaire général du Ministère.

Monsieur LAMINOU ATTAOU MAHAMAN, Ingénieur des Eaux et Forêts, Mle 28425/G, est nommé Secrétaire général Adjoint du Ministère.

jeudi 18 mars 2010

Uranium : le Niger veut revoir les permis miniers d'Areva

Areva exploite au Niger deux sociétés minières depuis la fin des années 1960, dont la production a atteint 3.200 tonnes en 2009.
Mauvaise nouvelle pour Areva. Un mois après le coup d'Etat militaire qui a renversé le président Mamadou Tandja, le Niger a annoncé hier qu'il voulait revoir tous les contrats miniers du pays, y compris ceux signés avec le champion français du nucléaire. En jeu, le partage de la rente minière entre le pays et les entreprises étrangères. "Les autorités militaires ont décidé d'auditer tous les contrats d'uranium et d'or", a déclaré à l'agence Bloomberg un conseiller du nouveau ministre des Mines et de l'Energie, Mahaman Abda, installé par la junte le 1er mars.

Le groupe français, qui produit au Niger près de la moitié de son uranium, ne se sent pas immédiatement visé par une éventuelle remise en cause de ses permis. "Areva a toujours mené ses activités au Niger en totale transparence , a indiqué hier un porte-parole. A ce titre, le groupe reste à la disposition des autorités nigériennes pour toute information sur les accords commerciaux passés avec le pays." En interne, on a le sentiment que les compagnies minières chinoises ou canadiennes sont plus dans le collimateur.

Areva exploite au Niger deux sociétés minières depuis la fin des années 1960, dont la production a atteint 3.200 tonnes en 2009. Après avoir obtenu une licence d'exploitation l'an dernier, le groupe prévoit un investissement de 1,2 milliard d'euros à Imouraren, le plus grand gisement d'uranium d'Afrique.

Samedi dernier, des organisations non gouvernementales du Niger ont demandé à la junte militaire de "renégocier" des contrats miniers douteux signés depuis 2008 avec des firmes internationales. Le Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire a ainsi exigé une enquête pour "situer les responsabilités" sur des affaires présumées de corruption concernant des ventes de permis miniers par le régime du président renversé. Le Niger est le sixième producteur mondial d'uranium. Premier produit d'exportation, le minerai représente 5 % de son PIB et génère plus de 5 % des recettes fiscales.

THIBAUT MADELIN, Les Echos

mercredi 17 mars 2010

Salou Djibo rencontre l’ensemble des corps diplomatiques accrédités au pays

Le chef d’escadron, président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) Salou Djibo a rencontré mardi les chefs des missions diplomatiques et consulaires ainsi que les représentants des organisations internationales et régionales accrédités au Niger.

Il s’agit pour le chef de l’Etat, de leur faire part des réelles motivations qui ont soutenu les évènements du 18 février 2010.

Lee chef d’Etat nigérien a déclaré être persuadé que les corps diplomatiques, qui ont été témoins de l’évolution politique nigérienne en l’absence de compromis et de consensus au sein de la classe politique, comprennent "aisément cette intervention de l’armée, devenue une fois de plus nécessaire pour éviter au Niger de graves dérives et des lendemains incertains".

"L’armée nigérienne, ayant suffisamment donné les preuves de sa loyauté envers les institutions républicaines dans le passé, c’est pour cette raison qu’aux premières heures de cette crise institutionnelle, cette armée a réaffirmé sa neutralité, se fondant sur la responsabilité première des hommes politiques dans la recherche de mécanismes politiques et juridiques appropriés pour trouver la solution la plus convenable", a ajouté le chef de l’Etat.

Il a ensuite poursuivi qu’aujourd’hui, "nous voulons regarder vers l’avenir, aller de l’avant, remettre le Niger en marche sur des bases solides et démocratiquement convenues".

Le chef de d’escadron a également réaffirmé qu’au cours de la période de transition dont la durée sera déterminée par un conseil consultatif qui sera bientôt mis en place, "aucun des animateurs de la transition ne pourra se présenter aux futures échéances électorales".

D’ici là, le CSRD ainsi que le gouvernement, s’activeront sur les objectifs essentiels qui seront, "la restauration de la démocratie et l’Etat de droit ; l’assainissement de la situation politique et économique du pays ; et la réconciliation des Nigériens et leur remise au travail à tous les échelons de la Nation", a indiqué le chef de l’Etat.

"Nous avons également réaffirmé le respect des engagements internationaux régulièrement souscrits par notre pays, c’est-à- dire la mise en oeuvre de notre politique extérieure et de coopération", a-t-il ajouté.

C’est dans ce cadre que le chef de l’Etat a lancé à l’endroit des membres des corps diplomatiques que, "nous cherchons les voies et moyens les plus appropriés pour renforcer davantage nos relations de coopération avec tous les partenaires en vue de trouver les appuis nécessaires à nos programmes de développement économique et de lutte contre la pauvreté".

Le chef de l’Etat s’est enfin réjouis "des annonces et promesses d’aides et de contributions de la part des partenaires techniques et financiers, à l’occasion de la réunion de la Commission mixte de concertation Etat-donateurs", tenue le 10 mars 2010 à Niamey.

mardi 16 mars 2010

Quatre hommes et une junte

Leurs divisions sont en grande partie responsables de l’instabilité politique de ces dernières années. Cette fois, les ténors de l’opposition promettent que, pour s’assurer du départ des militaires, ils sauront faire front.

Leur silence est assourdissant. Depuis le coup d’État du 18 février, les leaders politiques nigériens ne parlent pas. Officiellement parce qu’ils veulent voir la tournure que prennent les événements. En réalité parce qu’ils redoutent d’être associés aux militaires putschistes. « Si je parle, on va dire que je les manipule », confie l’un d’eux. « De toute façon, un homme politique n’a pas intérêt à faire entrer l’hyène dans la bergerie », lâche un autre. Soucieux de ne pas être confondus avec les putschistes, ils reviennent au pays au compte-gouttes et sur la pointe des pieds. Mahamadou Issoufou et Amadou Boubacar Cissé ne sont rentrés qu’à la fin de février. Hama Amadou et Mahamane Ousmane sont encore à l’étranger. Tous se sont donné le mot : « Soyons le plus discrets possible. »

Sont-ils inquiets pour leur avenir politique ? Il est vrai qu’ils n’ont aucun représentant dans le nouveau gouvernement, et qu’aucune date d’élection n’est fixée. Mais, pour se rassurer, ils insistent sur les qualités personnelles du chef de la junte, le commandant Salou Djibo. « C’est quelqu’un de très sérieux, confie l’un d’eux. Je le connais depuis longtemps et je l’ai revu la semaine dernière. Il m’a reçu chez lui, sans tapage. C’est un homme discret, qui n’aime pas les mondanités. Il parle peu, mais il tient parole. » Un autre tempère : « S’il n’y avait que lui, je serais plutôt confiant. Mais il y a toujours des courtisans. Il faut faire attention aux crapauds qui vont coasser et lui dire qu’il est l’homme providentiel. »

Des officiers de parole

En fait, ce qui rassure un peu les chefs de partis nigériens, c’est l’adresse du commandant Djibo à la nation, le 28 février dernier, sur les ondes de la Voix du Sahel. D’un ton martial mais d’une voix encore mal assurée, le nouveau maître du Niger a pris l’engagement « qu’aucun membre du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie [CSRD] ou du gouvernement de transition ne sera candidat à la prochaine élection présidentielle ». Le 12 mars, il a renouvelé sa promesse en signant des ordonnances interdisant à tous les responsables de la transition, des militaires au ministres en place, de se porter candidat aux prochaines élections. L’homme est-il sincère ? Les figures politiques de Niamey pensent que oui. « À la différence de la Guinée, nous avons une vraie armée, affirme l’une d’elles. Chez nous, ce sont les officiers qui commandent, pas les bidasses. Et quand ces officiers disent quelque chose, ils le font. En 1996, quand le général Baré a annoncé qu’il resterait au pouvoir, il a tenu parole. Cela lui a coûté la vie. En 1999, quand le commandant Wanké a promis de rendre le pouvoir, il a tenu parole aussi. »

L’absence de date pour l’élection ? « À l’heure qu’il est, c’est normal, dit le même leader politique. Il vaut mieux ne pas donner de date que d’en donner une fausse. » À Dakar, le 3 mars, lors d’une « tournée d’explication » au Sénégal, l’un des chefs de la junte, le colonel Hassan Mossi – le patron de l’armée de l’air –, a annoncé la création prochaine d’un « conseil consultatif » qui aura notamment pour tâche de fixer la date de la présidentielle. « Dans ce conseil, il y aura tous les partis politiques, la société civile, les associations de tout le pays », a-t-il précisé. « Cela nous va. Nous sommes prêts à y aller », répondent en chœur les ténors politiques. « Et pour la date de l’élection, nous avons une petite idée. Pourquoi pas le 22 décembre 2010 ? Ce sera l’anniversaire du jour où Tandja devait quitter le pouvoir, l’an dernier… »

L’armée est-elle tentée d’éliminer certains hommes politiques de la course à la présidentielle ? À Niamey, certains le pensent… et le souhaitent. De fait, une partie de l’opinion publique est persuadée que les grands partis de la place sont responsables des impasses de ces quinze dernières années et des putschs à répétition. Depuis le coup du 18 février, le porte-parole de la junte, le colonel Goukoye, parle volontiers de la nécessité « d’assainir » la vie politique. Le 3 mars à Dakar, son frère d’armes, le colonel Mossi, a lancé sur un ton énigmatique : « Pourquoi, au Niger, faut-il toujours revenir en arrière ? Que faut-il pour que l’armée ne revienne plus ? Combien de temps cela va-t-il nous prendre pour régler ce problème ? Le conseil consultatif va statuer sur tout cela. »

Si la junte voulait vraiment faire le ménage, ce serait facile. Il lui suffirait de réactiver les procédures judiciaires lancées par l’ex-président Tandja contre ses opposants, notamment contre les anciens Premiers ministres Hama Amadou et Mahamadou Issoufou. Mais, à Niamey, tout le monde sait que ces dossiers de « malversations » ont été fabriqués de toutes pièces par Tandja pour se débarrasser de ses rivaux. D’ailleurs, le 28 février, dans son adresse à la nation, le nouvel homme fort du pays, Djibo Salou, a mis les choses au point. Il a dénoncé « les tentatives d’utilisation politique de l’appareil judiciaire et les violations des droits humains, notamment par l’emprisonnement et le harcèlement » – allusion probable au séjour de Hama Amadou dans les prisons nigériennes, un an après sa rupture avec Mamadou Tandja.

Grand ménage

Il reste tout de même une incertitude. Dans ses déclarations, la junte annonce qu’elle va mener des audits sur la gestion passée de l’État, notamment sur les attributions de permis de recherche minière et sur les privatisations (eau, téléphone, etc.). A priori, les premiers visés sont l’ex-président Tandja et les six membres de son dernier gouvernement que la junte garde « au frais » depuis le 18 février. Mais si le CSRD décide de remonter dans le temps, d’autres hommes politiques peuvent être ciblés. Lors du putsch précédent, en 1999, Abdoulaye Adamou Harouna et autres colonels, tel Djibrilla Hima Hamidou – dit Pelé –, avaient négligé de faire le ménage parmi les hommes politiques corrompus. Aujourd’hui, les mêmes semblent pris d’un zèle purificateur…

Évidemment, le risque d’une telle entreprise, c’est qu’elle tourne à la chasse aux sorcières et que la junte en profite pour régler ses comptes. Alors, pour la première fois depuis la conférence nationale de 1991, les principaux leaders politiques du pays essaient de s’entendre. « Nous savons bien que nos chamailleries de 1995 ont précipité le coup d’État de Baré en 1996 », avoue l’un d’eux. « Si Tandja nous a roulés dans la farine l’an dernier, c’est parce qu’il a pu jouer sur nos rivalités », reconnaît un autre. Aujourd’hui, l’ex-président Mahamane Ousmane et les ex-Premiers ministres Hama Amadou, Mahamadou Issoufou et Amadou Boubacar Cissé sont réunis dans un front commun, la Coordination des forces pour la démocratie et la République (CFDR). Créé l’an dernier pour contrer le coup de force de Mamadou Tandja, ce front risque de voler en éclats à l’approche des élections. Mais avant de se disputer de nouveau, les quatre ténors essaient de mettre en place un code de bonne conduite, voire une feuille de route. Objectif : ne plus ouvrir de boulevards aux apprentis dictateurs. Comme dit l’un d’eux, « la démocratie sous protectorat militaire, c’est bien, mais c’est un jeu dangereux ».

Par Christophe Boisbouvier(Jeune Afrique)

La Société civile invitée à s'impliquer dans la transition

Politique - Le chef de la junte, le chef d'Escadron Djibo Salou, a invité lundi la Société civile nigérienne à s'impliquer dans la transition en cours dans ce pays depuis la prise du pouvoir par un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), a constaté la PANA.

Recevant les acteurs de la Société civile à Niamey, le président du CSRD leur a demandé d'apporter leur contribution en termes de réflexions et de propositions en vue de la réussite de la transition démocratique.

Selon lui, les analyses et propositions des acteurs de la Société civile éclaireront le CSRD sur les orientations à donner au Conseil consultatif en vue d'une restauration effective et durable de la démocratie au Niger.

"Vous avez été témoins de la crise politique dans laquelle notre pays a été plongé et des risques auxquels il était exposé, je vous demande à travers vos réflexions et propositions d'aider à élargir le champ des libertés démocratiques en vue de donner des chances de réussite à la transition politique", a notamment dit Salou Djibo, félicitant la Société civile nigérienne pour son combat pour un retour à la démocratie.

Cette rencontre avec la Société civile intervient 48 heures après celle qu'il a eue avec les représentants des partis politiques qu'il a accusé d'être responsables de la crise politique et de l'irruption de l'armée sur la scène politique.

Cette série de rencontres avec les acteurs de la vie politique, sociale et économique du Niger vise à recueillir le maximum de propositions et suggestions en vue de la mise en place du Conseil consultatif qui aura pour mission d'élaborer le chronogramme de la transition.

Niamey - Pana 16/03/2010

samedi 13 mars 2010

Le Chef de la junte nigérienne rend « responsables » les partis des péripéties politiques au Niger

APA-Niamey (Niger) Le chef de la junte militaire nigérienne, le Commandant Djibo Salou, a accusé samedi l’ensemble des partis politiques d’être « acteurs et responsables » des péripéties ayant conduit à une nouvelle intervention de l’armée sur la scène politique, a constaté APA à Niamey.

« La classe politique dans son ensemble est comptable devant l’histoire (…) des événements du 18 février dernier » a-t-il dit, lors de sa première rencontre avec les responsables des partis politiques du Niger.

Le Commandant Salou a invité l’ensemble des protagonistes politiques de son pays à « prendre conscience » de leurs « propres responsabilités » afin d’éviter au Niger « de nouvelles épreuves » faisant allusion au coup d’Etat du 18 février qui a mis un terme à une longue crise politique née de la volonté du Président Mamadou Tandja de se maintenir au pouvoir.

Devant les responsables des partis, le chef de la junte a affirmé que l’armée nigérienne va créer les « meilleures conditions » pour relancer le processus de restauration de la démocratie à travers la création d’un Conseil consultatif constitué des différentes sensibilités du pays.

Cet organe, a-t-il expliqué, aura pour tâche de formuler des propositions sur la durée de la transition militaire, la rédaction d’une nouvelle Constitution, d’une loi électorale ainsi que la charte des partis politiques.

« Je rappelle que notre armée n’a pas pour vocation de faire de la politique encore moins de gérer les institutions de la république » a-t-il répété, encourageant la classe politique à apporter des « contributions de qualité » pour faire « renaître l’espoir » dans les cœurs des Nigériens.

Le Commandant Salou, qui s’est proclamé Chef de l’Etat au lendemain du putsch du 18 février dernier, a signé le 12 mars dernier, un texte qui déclare « inéligibles » les militaires, paramilitaires et les ministres aux prochaines élections dont il n’a pas encore donné le calendrier.

« C’est un discours qui a une tonalité que nous apprécions bien (…) cela nous fait plaisir. En revanche nous ne devons pas être comptable de ce qui a conduit au Coup d’Etat du 18 février » a indiqué à APA, Mohamed Bazoum, le vice-Président du PNDS, chef de file de l’opposition nigérienne.

Selon lui, la crise qu’a connue le Niger résultait de la « volonté exclusive » du dirigeant déchu de se maintenir à son poste, en dépit de l’expiration de son mandat légal.

Mohamed Bazoum a réitéré la disponibilité de l’opposition à accompagner la junte dans son effort de restauration de la démocratie.

« Nous prenons acte. Nous attendons la mise en place effective de ce Conseil consultatif pour y apporter notre contribution » a laissé entendre Seini Oumarou, président du MNSD, le parti de l’ex Président Tandja.

Lors de son premier message à la nation en début mars, le Commandant Salou a assuré qu’aucun membre du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), l’organe dirigeant de la junte, ne se présentera à l’élection présidentielle.

Ce gouvernement, conduit par le Premier ministre Mahamadou Dandah, un ancien ministre sous la transition militaire de 1999, aura pour mission principale d’organiser des élections démocratiques dans les mois à venir, souligne-t-on.

Le Niger domine le Nigeria (2-0) en éliminatoires CHAN 2011

APA - Niamey (Niger) - L’équipe nationale de football du Niger, le « Mena », a battu les « Supers Eagles » du Nigeria sur le score de 2 buts zéro, samedi à Niamey, en match comptant pour la manche aller du 1er tour des éliminatoires du 2ème Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), dont la phase finales est prévue en début 2011 au Soudan.

Les buts ont été inscrits en première période par Abdoulaye Mohamed (18è) et Modibo Sidibé (40è).

Le match retour est prévu dans deux semaines au Nigeria. Le vainqueur de cette double confrontation se qualifiera pour la 2ème édition du CHAN prévue en 2011 au Soudan.

Des ONG nigériennes invitent la junte à renégocier les contrats miniers signés sous Tandja

APA-Niamey (Niger) Des ONG nigériennes ont recommandé samedi à la junte militaire de « renégocier » des contrats miniers jugés douteux signés depuis 2008 sous le régime du président déchu Mamadou Tandja avec des compagnies étrangères.

Dans un communiqué publié samedi à Niamey, Ali Idrissa, le président du ROTAB, coalition d’ONG travaillant pour la transparence dans les industries extractives, a affirmé qu’une « opacité entoure la délivrance des permis miniers et pétroliers depuis 2008 au Niger et nous recommandons la mise en place d’une Commission d’enquête et la renégociation des contrats ».

Selon le ROTAB, membre de la campagne « publiez ce que vous payez », cette enquête doit permettre de « situer les responsabilités » sur des affaires présumées de corruption sur des ventes des permis miniers par le régime du président Tandja.

Depuis l’adoption par le gouvernement nigérien d’une nouvelle politique minière qui préconise la diversification des ressources minières et des partenaires, quelque 122 permis ont été octroyés à des compagnies françaises, chinoises, canadiennes, australiennes, américaines et sud-africaines, indique-t-on.

La diversification des partenaires décidée à la mi-2007 par les autorités de Niamey dans l’exploitation des ressources minières a eu pour effet direct de casser le monopole du groupe français AREVA, qui exploite depuis 40 ans l’uranium nigérien dans le nord du pays.

En 2009, les députés de la majorité présidentielle ont rejeté un projet de déclaration proposé par leurs collègues de l’opposition pour la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les contrats miniers accordés ces dernières années par le Niger.

Quelques semaines plus tard, des journaux nigériens ont publié des articles mettant en cause Hadia Toulaye Tandja et Ibrahim Hamidou, un journaliste proche de la famille de Tandja, d’avoir perçu un « pot de vin » de 5 millions de dollars versé par Niger Uranium Venture SA, détenue par des Australiens, après l’obtention d’un permis de recherche d’uranium dans le nord du Niger.

Niamey s’est engagé depuis 2005, dans le processus mondial pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), proposée en 2002 par l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, au Sommet mondial sur le développement durable.

Inéligibilité des militaires au Niger: l'ONU se réjouit et encourage la junte

DAKAR - Le représentant du secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest Saïd Djinnit s'est réjoui samedi de la décision de la junte au pouvoir au Niger qui rend "inéligibles" les militaires, les para-militaires et les ministres aux prochaines élections.


"On ne peut que se réjouir d'une telle décision qui vient confirmer un engagement qu'ils (les putschistes) ont fait lors de notre visite conjointe ONU, Union africaine, Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) trois jours après le coup d'Etat" du 18 février, a dit M. Djinnit dans un entretien avec l'AFP à Dakar, où il est basé.


"Nous encourageons les autorités militaires à tenir leur engagement et, comme convenu, la communauté internationale travaillera activement et de manière concertée pour aider au retour à l'ordre constitutionnel au Niger", a-t-il ajouté.


Le chef de la junte du Niger, le chef d'escadron Salou Djibo a signé vendredi une ordonnance qui rend "inéligibles" les militaires, les para-militaires et les ministres aux prochaines élections.



"L'inéligibilité s'applique particulièrement au président du Conseil suprême de restauration de la démocratie (CSRD-junte) et ses membres", a précisé le texte lu sur les ondes de la Voix du Sahel, la radio d'Etat.



Selon le responsable de l'ONU, "il a été décidé d'étendre la médiation de la Cédéao à l'Union africaine qui a récemment nommé un envoyé spécial", Albert Tévoèdjéré du Bénin. "Les Nations unies travailleront très étroitement avec la médiation africaine pour accompagner la transition au Niger".

jeudi 11 mars 2010

La famine menace la majorité de la population du Niger

Par RFI
Niger
Il y a bien un risque de famine au Niger, de l'aveu même du Premier ministre Mahamadou Danda. Près de 60% des Nigériens sont confrontés à la faim. L'ONU et l'Union européenne s'engagent à soutenir le pays.

Jusqu'ici, il était interdit d'en parler publiquement. Mais, depuis mercredi 10 mars 2010, le mot a été lâché. Le Premier ministre nigérien a prononcé le terme de « famine » devant les partenaires étrangers. Mahamadou Danda a lancé un « appel pressant » à la communauté internationale pour que son pays puisse faire face à la crise alimentaire. Selon lui, 58% des Nigériens sont confrontés à la faim de manière « sévère ou modérée ». Les donateurs, de l'ONU et de l'Union européenne, se sont engagés lors de cette rencontre à soutenir le Niger.

Le mot de «famine» n'est, donc, plus tabou à Niamey et dans le reste du pays. La crise alimentaire - que l’ancien régime du président Mamadou Tandja a voulu cacher - est officiellement reconnue. Là où l’ancien gouvernement annonçait un excédent céréalier de 18 000 tonnes, en 2009, une récente enquête vient de révéler un déficit céréalier brut de 400 000 tonnes.

Les effets combinés de l’irrégularité et de l’arrêt précoce des pluies ont plongé plus de sept millions de Nigériens, soit la moitié de la population, dans une situation alimentaire difficile. Ce qui a fait dire au Premier ministre Mahamadou Danda que le pays traverse actuellement une crise alimentaire aigüe.

Dans un entretien à la presse en 2005, on s’en souvient, Mamadou Tandja avait nié la situation de famine au Niger. Pour lui et son entourage, l’idée de crise alimentaire ou de famine sonnait comme une menace pour la stabilité du régime. Les conséquences sont connues de tous : plus de 200 000 enfants souffrant de malnutrition sévère ont été admis dans les centres nutritionnels.

Avec cette nouvelle transition, la junte militaire nigérienne est décidée à sécuriser les populations contre la crise alimentaire, en ordonnant des ventes promotionnelles de vivres et en mettant en place un plan de soutien de 89 milliards de francs CFA (plus de 135 millions d’euros). Les partenaires au développement du Niger ont promis d’appuyer l’initiative

Nominations à la GP et Police du 05/03/2010

Le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, Chef de l'Etat, le Chef d'Escadron Djibo Salou, a signé, vendredi dernier, plusieurs décrets de nomination à la Présidence du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie et au Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses. Ainsi :

I. A la Présidence du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie

•Le Colonel Soumaïla Garba, Officier des FAN, est nommé chef de Corps de la Garde Présidentielle.
• Le Commandant Douramane Mamoudou, Officier des FAN, est nommé chef de Corps Adjoint de la Garde Présidentielle.

II. Au Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses
• Monsieur Ibrahim Mory, Directeur Administratif, Mle 26765/C, est nommé Secrétaire général du Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses.
• Le Commissaire Principal de Police Souleymane Garba, est nommé directeur Général de la Police Nationale.
• Le Commissaire de Police Souley Dioffo, est nommé directeur Général Adjoint de la Police Nationale.
• Le Commissaire Divisionnaire de Police Mounkaila Yacouba, est nommé directeur de la Sécurité Publique à la Direction Générale de la Police Nationale.

• Le Commissaire de Police Saley Boubacar, est nommé directeur de la Surveillance du Territoire à la Direction Générale de la Police Nationale.
• Le Commissaire Divisionnaire de Police Boubé Souley, est nommé directeur de la Police Judiciaire à la Direction Générale de la Police Nationale.
• Le Commissaire Principal de Police Alfarouk Abdourahamane, est nommé directeur de la Logistique à la Direction Générale de la Police Nationale.
• Le Commissaire Divisionnaire de Police Rachidou Assoumane, est nommé directeur des Ressources Humaines à la Direction Générale de la Police Nationale.
• Le Commissaire principal de Police Dan Baki Yaou, est nommé directeur des Ressources Financières à la Direction Générale de la Police Nationale.
• Le Commissaire Divisionnaire de Police Amadou Seybou, est nommé directeur de l'Ecole Nationale de Police et de la Formation Permanente à la Direction Générale de la Police Nationale.
• Le Commissaire de Police Ibrahim Guimouni, est nommé directeur des Renseignements Généraux à la Direction Générale de la Police Nationale.
• Enfin, le Commissaire de Police Tongueye Boureima, est nommé directeur de la Protection des Hautes Personnalités à la Direction Générale de la Police Nationale.

Nomination des gouverneurs des huit régions

Le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, Chef de l'Etat, le Chef d'Escadron Djibo Salou, a signé, hier, plusieurs décrets de nomination. Ainsi :
Le Contrôleur Général Issoufou Yacouba, est nommé Gouverneur de la région de Dosso.
Le Colonel Sani Issa Kaché, est nommé Gouverneur de la région deTahoua.

Le Colonel Yayé Garba, est nommé Gouverneur de la région d'Agadez.

Le Colonel Soumana Djibo, est nommé Gouverneur de la région de Niamey.

Le Lieutenant-Colonel Ibrahim Bagadoma, est nommé Gouverneur de la région de Tillabéri.

Le Colonel Fodé Camara, est nommé Gouverneur de la région de Diffa.

Le Colonel Mahamadou Barazé, est nommé Gouverneur de la région de Zinder.

Le Colonel Garba Maïkido, est nommé Gouverneur de la région de Maradi.

mercredi 3 mars 2010

Niger: 30 minutes chrono pour faire un putsch !

Tandja est tombé sans que personne ne s’en émeuve véritablement. Lui, le bien aimé du peuple nigérien qui déclarait à ses visiteurs qu’il vivait une expérience inédite dans la vie d’un président de la république. Il aurait tellement bien travaillé que le peuple nigérien lui impose de rester encore à la tête du pays. Le problème, c’est qu’à force de répéter ce mensonge à ses interlocuteurs, il avait fini par y croire lui-même. Sur un mensonge devenu vérité officielle, Tandja a entrepris son règne à vie. Arrivé au pouvoir par la démocratie, il s’est alors échiné à démanteler le système qui l’a fait roi. Il y a dans cette tragédie un entêtement et un aveuglement jamais égalés. Pendant toute l’année 2009 et de façon méthodique, Tandja a déconstruit la démocratie nigérienne qui était sans aucun doute la mieux pensée des Etats francophones d’Afrique.

Mais le processus avait été si bien fait que l’entreprise suicidaire de Tandja ne pouvait pas s’accomplir sans attirer l’opprobre sur son auteur. C’est ce qui a fini par arriver. Finalement, il aura fait son parjure pour juste un minable bonus de 57 jours de pouvoir en plus à la tête du pays, alors qu’il en escomptait 1095 jours, puis devait s’ouvrir devant lui un règne à vie. Maigre bénéfice pour une si grande forfaiture. S’il était parti le 22 décembre 2009, il serait aujourd’hui le héros vivant de son pays. Il a préféré le déshonneur du coup d’Etat. Il ferait depuis son arrestation une grève de la faim. Mais qui s’en préoccupe ? Nous avons passé 72 heures à Niamey dans l’ambiance du putsch.

Où sont passés ceux qui ont massivement voté la 6e république le 4 août dernier au Niger ? En 30 minutes, le chef d’escadron Salou Djibo a balayé la République de Tandja, sans rencontrer de résistance. La tragi-comédie tazartchiste s’est tristement achevée. Pour un grand dessein espéré, Tandja a récolté le déshonneur d’une défénestration du pouvoir.

C’est une journée banale, ce 18 février qui allait changer le cours de l’histoire dans ce qui était entrain de devenir inexorablement la "république de Tandja". Une réunion des plus ordinaires des chefs militaires de la zone de défense de la région de Niamey se tient dans les bureaux du commandant de la zone, le colonel Djibrila Hima dit Pélé. Le chef d’escadron, Salou Djibo, commandant de la compagnie d’appui est présent, mais personne ne sait que dans quelques heures, ce sera lui le président du Niger. Rien ne donne l’impression que quelque chose de capital est en préparation. Même le commandant de la zone n’en est pas informé. La chose a été étroitement préparée par deux hommes et pas plus : le chef d’escadron Salou Djibo et le jeune capitaine des para commando Djibril Adamou Arouna. Vers 11h 45, la réunion informelle s’achève et Salou Djibo retourne tranquillement à sa base.

Le compte à rebours est désormais en marche. Il sait qu’il lui reste exactement 1h15 mn avant le début du premier coup de feu qui allait donner le signal du raid. L’opération est parfaitement orchestrée. Trois véhicules légers dont deux équipés de 12/7 et un autre en système LRM quittent incognito le camp du CA et prennent la direction du palais présidentiel qu’ils sont chargés d’attaquer de front. La section commando de Djibril Adamou prend d’assaut par derrière la présidence en longeant la corniche. La jonction est prévue dans l’enceinte de la présidence après le coup de feu "top départ" et la progression des commandos couverte par un déluge de l’artillerie. La violence et la rapidité de l’attaque ont surpris et neutralisé les éléments de la garde présidentielle restés fidèles.

L’opération montée comme un raid commando avait un objectif principal ; se saisir du président Tandja Mamadou et le séquestrer au camp de la compagnie et maintenant faire face aux éventuelles résistances dans la zone militaire de Niamey et peut-être aussi de certaines garnisons de l’intérieur dont la fameuse unité PSI ( Plan Sahel Initiative) formée par les Américains dans le cadre de la lutte antiterroriste. Le blitzkrieg de Salou Djibo n’aura laissé aucune chance à une éventuelle riposte. Un blindé de la garde présidentielle s’aventure à faire de la résistance dans les alentours du rond point de l’hôpital national, mal lui en a pris. Son toit est détruit par un obus déchiquetant du même coup, les quatre soldats qui l’occupaient. C’est la seule vraie tentative de résistance.

Le patron de la zone, le colonel Pélé, mis devant le fait accompli, se range et avec lui un autre colonel important de la place d’arme de Niamey, le colonel Abdoulaye Adamou Harouna, qui n’est autre que le frère aîné du jeune capitaine para commando qui a mené le blitzkrieg. Un autre colonel, le commandant de la base aérienne, aurait, dit-on, aussi joué un rôle important. Il s’agit du colonel Mossi que l’on voit d’ailleurs sur les premières images de la junte, au moment de la lecture de leur première déclaration, à la gauche immédiate de Salou Djibo. A sa droite se trouve le jeune capitaine Djibril. Le colonel Hima dit Pélé est au premier rang, mais pas très proche de l’homme fort. Après l’audience avec la délégation conjointe CEDEAO-UA-ONU, le colonel Mossi sera le seul avec Salou Djibo à poser pour les photos. Contrairement donc aux premières informations qui ont circulé, le trio qui a fait le coup le 18 février est composé de Salou Djibo dont la compagnie a dirigé le putsch, du capitaine Djibril qui a entraîné avec lui sa section dans le raid et le colonel Mossi de l’armée de l’air qui a couvert en arrière plan l’attaque. La disposition des protagonistes sur la première photo de la junte est suffisamment éloquente sur les rôles des uns et des autres.

Pourquoi ce 18 février ?

Maintenant que le putsch a eu lieu, tout le monde croit savoir qu’il était dans l’ordre des choses. Il était prévisible certes, mais depuis ce temps que les tracts circulent à Niamey, on avait fini par ne plus y croire. Au lendemain du référendum contesté, des tracts avaient inondé Niamey indiquant le mécontentement des officiers. En son temps, le même colonel Goukoy, présentement porte-parole de la junte, avait fait une sortie sur les médias publics pour expliquer que les militaires s’en tenaient à leur rôle traditionnel. Une sortie qui avait ragaillardi les tazerchistes et peiné les forces de l’opposition. Le tort est réparé depuis la soirée du 18 février. Pourquoi les putschistes ont-ils agi le 18 février ? Il semble qu’il y avait une opportunité stratégique, notamment la préparation d’un tournoi de ballon militaire. Le chef d’escadron en a profité pour infiltrer les compétiteurs arrivés sans armes dans les alentours de la présidence de la république. Ces éléments auraient joué un rôle important dans la neutralisation de la garde présidentielle dont le gros de l’armement avait été saboté.

Deuxième circonstance, l’échec des pourparlers inter-nigériens, consacré par le sommet de la CEDEAO qui s’était achevé la veille à Abuja. La délégation gouvernementale conduite par l’ex-Premier ministre Gamatié est revenue dépitée, avec le dessein de retirer le Niger de la CEDEAO. Le Conseil des ministres de ce jeudi devrait justement prendre cette importante décision. En outre, il y avait, dit-on, en projet un mouvement dans l’armée qui devait affecter à l’intérieur du pays, des commandants peu fiables et mettre carrément à la retraite anticipée les officiers qui se montraient peu sensibles aux opérations de charme de Tandja. Personne apparemment n’aurait refusé les largesses du chef, pour ne pas attirer sur lui inutilement des soupçons. Mais au même moment, un des tracts attribués aux officiers indiquait clairement que "passé la date du 22 décembre, le président Tandja ne serait plus légitime".

Les rédacteurs du tract expliquent justement que "c’est parce que l’armée nigérienne est républicaine qu’elle ne peut reconnaître la légalité du pouvoir actuel au-delà du 22 décembre". Ainsi prévenu, Tandja fait accentuer la surveillance des officiers les plus en vue. Il s’agit d’abord du chef d’Etat-major des armées, le général Moumouni Bouriema dit "Tchanga" (il avait participé au coup d’Etat de Wanké de 1999), de son adjoint Seyni Garba et de deux autres généraux Mamadou Ousseini, chef de l’armée de terre et de Seyni Salou, chef de l’armée de l’air. Vis-à-vis d’eux, Tandja est méfiant et en même temps généreux. Le colonel Pélé est aussi l’un des officiers surveillé. Si les premiers sont directement surveillés par Tandja, le colonel Pélé par contre est sous la surveillance de Tchanga, le chef d’Etat major qui craint qu’il ne le double. C’est pourquoi, explique certaines sources bien introduites, le colonel Pélé ne pouvait pas exécuter le présent coup d’Etat, même s’il y pensait chaque matin en se rasant.

Informé des intentions du gouvernement, le chef d’escadron Salou Djibo, certainement moins surveillé que les autres, décide de prendre ses responsabilités. Mais la perfection de l’exécution du putsch indique qu’il avait été bien préparé. Ceux qui sont dans les secrets des dieux pensent que le plan de l’attaque aurait été préparé par le colonel Abdoulaye Adamou Harouna, tellement il rappelle le raid de ce dernier sur le bastion de la rébellion touareg à Tadek dans les montagnes de l’Aïr. Même s’il a fait le plan, il n’aurait pas joué les premiers rôles dans l’exécution du putsch, en témoigne la hiérarchie au sein du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) qui dirige le Niger depuis le 18 février dernier. Pour certains, c’est un vrai travail de pros. Salou Djibo a bien conçu et exécuté sa chose. Il l’a si bien fait qu’il n’a pas jugé utile de fermer immédiatement les frontières, de prendre la radio télévision, de couper le téléphone et de suspendre les libertés publiques. La constitution de la 6e république et les institutions qui en sont issues sont suspendues, mais les partis politiques ne sont pas interdits. La preuve, deux jours après avoir été chassé du pourvoir, l’ex parti majoritaire, le MNSD, pouvait donner une conférence de presse à son siège pour fustiger le putsch et prendre acte de son avènement. Au 20 heures de Télé Sahel, la télévision nationale, la déclaration est effectivement diffusée. C’est le signe que la restauration de la démocratie est en marche au Niger. Sous la république de Tandja, les médias publics étaient interdits à l’opposition. Serait-ce un signe des temps ? On veut bien y croire.

mardi 2 mars 2010

Le Gouvernement Américain réaffirme son soutien à la démocratie et au peuple nigérien

Le gouvernement des Etats Unis d’Amérique présente ses condoléances aux familles des personnes qui ont perdu la vie lors des événements du 18 Février 2010, ainsi qu’à tous ceux qui ont souffert pour avoir exprimé des points de vue politiques dissidents durant l’année écoulée.

Les Etats-Unis expriment leur profonde préoccupation face à toute prise de pouvoir par la force, ou par le démantèlement anticonstitutionnel d’institutions démocratiques. Nous nous joignons au peuple du Niger, à la CEDEAO, à l’Union Africaine, aux Nations Unies, et à la communauté internationale pour lancer un appel pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel et l’organisation des élections justes, libres et transparentes. Nous soutenons vivement la voie d’un retour à la démocratie qui soit inclusive, participative, crédible et qui reflète un caractère véritablement national. Nous respectons la souveraineté du Niger et faisons confiance au peuple nigérien pour tracer sa propre voie.
Le président Obama a dit lors de sa visite au Ghana que « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes. »

Nous exhortons le Niger à agir rapidement pour l’installation d’institutions démocratiques durables pour que le peuple ait son mot à dire dans la manière dont il est gouverné et qu’il puisse jouer un rôle essentiel dans la prise en charge des questions importantes auxquelles il doit faire face : la sécurité alimentaire, l’éducation, la paix et la stabilité, et le développement économique.

Nous saluons le courage des Nigériens au sein des media indépendants, de la société civile et des différents partis politiques pour leurs vaillantes luttes pour la défense de la démocratie.

Une presse libre est indispensable pour la défense de la démocratie pendant cette transition afin de donner aux citoyens les moyens de s’acquitter de leurs responsabilités dans une démocratie à l’aide d’informations exactes ainsi qu’une liberté d’expression.

Le peuple des Etats-Unis d’Amérique continuera à rester aux côtés du peuple nigérien en tant que partenaire et ami. Nous espérons que dans les années à venir nous regarderons et reconnaîtrons que ce moment aura été le début d’une nouvelle ère de progrès et de prospérité.

Les Nigériens apprécient diversement le gouvernement de transition

Les réactions étaient mitigées mardi au Niger au lendemain de l'annonce par la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat du 18 février, de la composition du gouvernement de transition : quelques militaires de haut rang et des civils essentiellement inconnus du grand public.

"Il y a beaucoup de noms inconnus, donc difficile de juger ou d'apprécier", a déclaré à l'AFP Issoufou Sidibé, le dirigeant de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN, centrale syndicale).

Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte), qui a renversé le président Mamadou Tandja, a présenté lundi soir un gouvernement de 20 membres parmi lesquels figurent cinq militaires.

Le chef de la junte Salou Djibo avait auparavant été proclamé président et un ancien ministre, Mahamadou Danda, Premier ministre.

Le nouveau gouvernement sera aux commandes le temps d'une transition dont la durée n'a pas été précisée et devant aboutir à des élections.

Seuls les militaires qui y ont été nommés, notamment trois généraux, sont connus du public pour avoir servi aux côtés de M. Tandja.

Ainsi, le général Mamadou Ousseïni, précédemment chef d'Etat major de l'armée de Terre, a été nommé minitre de la Défense.

Le général Maï Manga Oumara, promu aux Sports, était le chef d'Etat major particulier de M. Tandja et le général Abdou Kaza, devenu ministre de l'Environnement, est l'ex-aide de camp du président déchu.

Le colonel Ahmed Mohamed, qui s'est vu confier les Transports a été plusieurs fois préfet de région, tandis que le colonel Diallo Amadou, qui détient le portefeuille de l'Equipement, a été président du Tribunal militaire.

"Je suis déçu. Je constate qu'il y a des gens qui ont collaboré avec l'ancien président qui a géré ce pays de manière catastrophique", a déploré mardi Aksar Moussa, directeur de la revue privée l'Evènement.

Le nouveau Premier ministre avait annoncé que son gouvernement serait formé de "technocrates", sans coloration politique. Plusieurs d'entre eux vivent à l'étranger, comme la nouvelle chef de la diplomatie, Touré Aminatou Maïga, ambassadrice du Niger aux Etats-Unis.

C'est aussi le cas du nouveau ministre de l'Intérieur, Cissé Ousmane, ancien directeur général de la Police sous M. Tandja, rappelé du Tchad.

Badamassi Anou, nommé aux Finances, est un économiste qui vit aux Etats-Unis et Me Souley Mamadou Abba, le ministre des Mines et Energie, est avocat en France.

Marou Amadou, figure influente de la société civile, a affirmé avoir "une bonne impression" de l'équipe.

"Elle est capable d'oeuvrer au retour rapide à la démocratie et réconcilier les Nigériens, nous allons lui apporter notre soutien", a-t-il assuré à l'AFP.

"Il faut regretter que ce ne soient pas les partis politiques qui doivent mener la transition", a de son côté déploré Ali Sabo, vice-président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), l'ex parti au pouvoir.

lundi 1 mars 2010

Membres du gouvernement de la République du Niger

- PCSRD, Chef de l'Etat, Président du Conseil des ministres Chef d'escadron SALOU DJIBO
- Premier ministre Mahamadou Danda
- Ministre de la Défense Nationale Général de Brigade Mamadou Ousseini
- Ministre de la Jeunesse et des Sports Général de Brigade Mai Manga Oumara
- Ministre de l'Eau, de l'Environnement et de la Lutte contre la Désertification Général de Brigade Abdou Kaza
- Ministre des Transports, du Tourisme et de l'Artisanat Colonel Ahmed Mohamed
- Ministre de l'Equipement Colonel Diallo Amadou
- Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses Monsieur Cissé Ousmane
- Ministre de l'Economie et des Finances Monsieur Badamassi Annou
- Ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche scientifique Monsieur Mahaman Laouali Dan Dah
- Ministre des Affaires Etrangères, de l'Intégration Africaine et des Nigériens à l'Etranger Madame Touré Aminatou Maiga
- Ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Garde des Sceaux Monsieur Abdoulaye Djibo
- Ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion des Jeunes Entrepreneurs Monsieur Hamid Hamed
- Ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant Madame Tchimadem Hadattan Sanady
- Ministre des Mines et de l'Energie Maître Souleymane Mamadou Abba
- Ministre de l'Agriculture et de l'Elevage Monsieur Malick Sadelher
- Ministre de la Santé Publique Professeur Nounou Hassan
- Ministre de l'Education Nationale Madame Sidibé Maman Dioula Fadjimata
- Ministre de la Fonction Publique et de l'Emploi Monsieur Yahaya Chaibou
- Ministre de la Communication, des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Culture Madame Takoubakoye Aminata Boureima
- Ministre de la Formation Professionnelle et de l'Alphabétisation Monsieur Tidjani Harouna Dembo
- Ministre de l'Urbanisme, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire Madame Djibo Salamatou Gourouza Magagi