mercredi 30 mars 2011

L’Assemblée nationale du Niger installée pour un mandat de 5 ans

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Abdourahamane Ghousmane, a officiellement installé mercredi à Niamey la nouvelle Assemblée nationale de la septième République du Niger, un cérémonial qui survient à une semaine de l’investiture du nouveau Président élu, dernière étape pour la restauration de la démocratie dans ce pays dirigé par une junte militaire depuis février 2010.
Installée pour un mandat de cinq ans, l’Assemblée nationale est constituée pour l’instant de 107 membres sur les 113, en attendant la reprise des élections législatives dans la région d’Agadez pour pourvoir les six sièges de députés annulés par le Conseil constitutionnel.
Quatorze femmes ont fait leur entrée dans cette assemblée où seulement huit partis sont représentés sur la soixantaine de formations politiques qui composent le paysage politique nigérien.
L’innovation majeure de cette assemblée réside dans l’interdiction faite par la nouvelle Constitution à tout député de postuler à des marchés publics et aussi un quota de 25% accordé aux parlementaires non lettrés.
Mahamadou Issoufou, 59 ans, qui a remporté l'élection présidentielle du 12 mars au Niger, avec près de 58% contre 42% pour l'ex-Premier ministre Seïni Oumarou, devra remplacer le général Djibo Salou, chef de la junte militaire qui a destitué en février 2010 Mamadou Tandja.
(APA)

mardi 29 mars 2011

Niger: l'investiture du président élu reportée au 7 avril

L'investiture du nouveau président du Niger, Mahamadou Issoufou, initialement fixée au 6 avril est repoussée au lendemain, en raison d'une autre cérémonie d'investiture prévue le 6 avril au Bénin voisin, a affirmé à l'AFP la présidence nigérienne.
"L'investiture du président élu Mahamadou Issoufou est effectivement reportée au 7 avril parce que le 6 doit se tenir l'investiture du président réélu du Bénin", a indiqué à l'AFP le service de presse de la présidence.
Sani Iro, un proche de M. Issoufou a indiqué à l'AFP que l'investiture "a bien lieu le 7 au lieu du 6 avril" .
Le Comité chargé d'organiser la cérémonie d'investiture a également souligné qu'elle aura lieu le 7 avril au Palais des sports de Niamey.
M. Issoufou a remporté l'élection présidentielle du 12 mars au Niger, avec près de 58% des suffrages, contre quelque 42% pour son rival, l'ex-Premier ministre Seïni Oumarou, selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
M. Oumarou a reconnu sa défaite devant ses partisans.
L'investiture de M. Issoufou, un ingénieur des mines de 59 ans, doit clore la transition militaire entamée après le putsch du 18 février 2010 contre Mamadou Tandja après dix ans de pouvoir.
M. Issoufou promet notamment de combattre la pauvreté et l'insécurité au Niger, riche en uranium, et qui vit depuis quelques années sous la menace grandissante d'Al-Qaïda qui y multiplie les rapts d'Occidentaux.
(AFP)

jeudi 24 mars 2011

Vers un retour effectif du Niger dans les instances de la CEDEAO

Le Niger va faire son retour effectif dans les instances de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), au terme du sommet ordinaire des dirigeants de l’organisation régionale, qui s’achève jeudi à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, a appris APA de source officielle.
Ce sommet, qui s’est ouvert mercredi, va examiner le mémorandum relatif à la révision de la décision portant suspension du Niger de la CEDEAO, suite à l’instabilité politique marquée par l’organisation d’élections législatives en 2009 du fait du changement de la Constitution par l’ex-président nigérien, Mamadou Tandja.
Niamey avait été suspendu des instances de la CEDEAO, suite à la décision du régime défunt d'organiser un référendum constitutionnel, une décision que la communauté ouest-africaine avait qualifiée de ‘’violation de la constitution’’ du Niger et des textes de l’organisation régionale.
Après la tenue de scrutins jugés ‘’libres, démocratiques et transparents’’ sanctionnés par l’élection d’un nouveau président, de députés ainsi que d’élus locaux, la junte militaire au pouvoir au Niger a mérité la confiance placée en elle par la CEDEAO.
Le Chef de la junte militaire, général Djibo Salou, prend part au Sommet d’Abuja en compagnie du nouveau président élu, Mahamadou Issoufou et de son challenger, l’ex-Premier ministre Seini Oumarou.

(Source APA)

jeudi 17 mars 2011

L'Union africaine lève la suspension contre le Niger

L'Union africaine (UA) a levé mercredi la suspension dont le Niger faisait l'objet, après que le pays a organisé dans le calme et la transparence l'élection présidentielle, marquant ainsi le retour à l'ordre constitutionnel. Le second tour de la présidentielle nigérienne s'est tenu dimanche dernier et selon les résultats provisoires annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Mahamadou Issoufou a remporté le scrutin par 57,95% des voix contre 42,05% pour Seyni Oumarou. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA s'est réuni à Addis-Abeba, en Ethiopie, et il a annoncé la levée de la sanction imposée le 19 février 2010, conformément aux lois en vigueur dans l'instance continentale, qui considèrent illégaux les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique.

'Le Conseil a pris note de la restauration de l'ordre constitutionnel au Niger et a décidé de lever la suspension sur la participation de la République du Niger à toutes les activités de l'UA”, a annoncé le Conseil dans un communiqué publié mercredi à la fin de sa rencontre.

L'UA avait suspendu le Niger après le coup d'état militaire survenu dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest, qui a renversé l'ancien président Mamadou Tandja pour une prolongation illégale de son mandat.

Le Niger fut suspendu de toute participation aux activités de l'UA, y compris de toutes les instances de décision, une mesure qui ôtait au gouvernement militaire, formé après le coup, toute légitimité jusqu'au retour à un gouvernement civil.

Les électeurs nigériens se sont rendus aux urnes pour le deuxième tour de la présidentielle qui a vu la victoire du candidat de l'opposition, Mahamadou Issoufou et son élection au poste de président. Son accession à la présidence met un terme au régime militaire qui a gagné la reconnaissance, sans précédent, de la communauté internationale, y compris de la France.

'Cette élection marque le point culminant du processus de transition initié en mars 2010 par le conseil militaire et qui a mené à la tenue du référendum constitutionnel le 31 octobre 2010, aux élections locales le 8 janvier 2011 et aux élections législatives et au premier tour du scrutin présidentiel, le 31 janvier 2011', a expliqué le communiqué.
(Source PANA)

Validation et proclamation par le conseil constitutionnel de résultats définitifs des élections législatives du 31 janvier 2011 : 107 députés déclarés élus, les opérations de vote au niveau de la région d’Agadez annulées

·Le C.C.T valide et proclame les résultats définitifs des élections législatives du 31 janvier 2011 ainsi qu’il suit :


Nombre de circonscriptions 16
Nombre de circonscriptions traitées 16
Inscrits 6.740.493
Inscrits ayants voté 3.181.275
Votants sur liste additive 136.660
Nombre total de votants 3.317.935
Bulletins blancs ou nuls 87.437
suffrages exprimés valables 3.230.498
Taux de participation 49, 22 %

Répartition des voix et sièges

Structures politiques Total des voix obtenues Total des sièges obtenus
ANDP Zaman Lahiya 242770 8
ARD Adaltchi Mutuntchi 14971 0
CDS Rahama 105828 3
CNRD Tchigaba 336 0
CONIR Himma 56 0
MNSD Nassara 664525 25
MODEN/Lumana Africa 637108 23
PDP Annour 186 0
PNA Al'Oumma 0 0
PND Awewaya 990 0
PNDS Tarraya 1066011 34
PNRD Alfidjir 404 0
PPN RDA 12549 0
PSDN Alhéri 5319 0
RDP Jama'a 209622 7
RDNC Bil'Adam 1334 0
RSD Gaskiya 58947 0
UDR Tabbat 175876 6
UDSN Talaka le Bâtisseur 375 0
UNI 32018 1
Indépendants TELE 234 0
RaCCIN Hadin Kay 1039 0
TOTAL 3.230.498 107



· Déclare élus députés à l’Assemblée Nationale, ensemble avec leurs suppléants personnels, à l’issue des élections, pour un mandat de 5 ans allant de la période du 16 mars 2011 à 00 heure au 15 mars 2016 à minuit, les personnes dont les noms suivent, classées par ordre alphabétique :

N° TITULAIRES SUPPLEANTS
1 M. Abdou Djariri M. Hassane Abdoulaye
2 M. Abdoulkadri Tidjani M.Mantaou Dan Ima
3 M. Abdoul-Moumouni Gousmane M.Gousmane Djikiri
4 M. Aboubakar Elhadj M.Moumouni Abdou
5 Mme Adiza Dadi Mme Rékiatou Sadou
6 M. Ahamat Ben Hameda M.Maazou Boukar
7 M. Ahmed Babati M. Abdoulmoumine Issa
8 M. Ahmoudou Mohamed M. Mohamed Maraba
9 M. Albadé Abouba Assibite Acotey
10 M. Algabi Elhadji Atta M. Imini Mahamane
11 M. Ali Magagi Issaka M. Yacouba Na Allah
12 M. Amadou Boubakar Alkaly M.Amadou Issaka Traoré
13 M. Amadou Djibo Ali Mme Fati Amadou Moussa
14 M. Amadou Salifou M. Djibo Moussa Mossi
15 Mme Amina Abdou Souna Mme Hadiza Gandah
16 Mme Amina Tiémoko Ousmane Mme Aïchatou Oumarou
17 Mme Aminatou Habibou Mme Rabi Ali Sagé Mamane
18 Mme Aoua Ibro Mme Adama Modi
19 M. Argi Dan Dadi M. Adamou Bakousso
20 Mme Assamaou Garba Mme Roukayatou Gado Noma
21 M. Assoumana Mallam Issa M.Salifou Boubakar Marafa
22 M. Barmini Akourki M. Salifou Badagé
23 M. Bassirou Ibo M. Chaïbou Yahala
24 M. Bazoum Mohamed M. Mahamane Idrichi
25 M. Boucary Sani M. Ousmane Maïkassoua
26 M. Boukari Abdou M. Ismael Adam
27 M. Daouda Jigo Mme Balkissa Yaou Korgom
28 M. Daouda Mamadou Marthé M. Fougou Boukar
29 M. Daoudou Nouhou Mme Zenaba Larabou
30 M. Diabiri Assimiou M. Ibrahim Djibo
31 M. Djafarou Moumouni Kalilou Mme Fati Djibo
32 M. Djibo Attinine M. Alidou Hamani
33 M. Falké Bacharou M. Chefou Maïrounkoundoum
34 M. Gado Moumouni M. Daouda Abdou
35 Mme Barka Gaïchatou Mahamane Mme Habsou Salifou
36 Mme Hadizatou Moussa Gros Mme Ramatoulaye Idrissa Koubokoye
37 M. Halidou Badjé M. Hassimi Dambaro
38 M. Hama Amadou M. Ibrahima Belko
39 M. Harou Kalla M. Habou Souley
40 M. Harouna Hamani M. Soumana Yayé
41 Elh. Harouna Kané M. Sani Abdou
42 M. Ibrahim Foukori M. Assane Mamane Danki
43 M. Idrissa Also M. Maïzama Gaya
44 M. Idrissa Maïdagi M. Abdou Saddi
45 M. Illa Kané M. Abdoul-Aziz Mounkaïla
46 M. Illa Ousmane M. Mamane Wagé
47 M. Issa Lémine M. Ali Hassane Mohamed
48 M. Issoufou Mahamadou M. Habibou Andaché
49 M. Jadi Adamou M. Iro Abdou
50 M. Janaïdou Gado Sabo M. Maâzou Ousmane
51 M. Lamido Moumouni Harouna M.Ibrahim Tidjani Katchella
52 M. Laoual Amadou Maïzoumbou M.Ibrahim Djibo Maïna
53 M. Mahamadou Mounirou M. Yaou Mamane
54 M. Mahamadou Ouhoumoudou M.Saadou Dillé
55 M. Mahaman El Hadj Souley M.Mousbahou Moustapha
56 M. Mahaman Laouali Gonda M. Mahaman Sanouchi Gonda
57 M. Mahaman Moustala Ali M.Laouali Ousmane
58 M. Mahaman Salissou Oumarou M.Mahamane Bassirou Souley
59 M. Mahaman Sani Amadou M. Saïdou Habou
60 M. Mahamane Sani Adamou M.Harouna Ousmane
61 M. Maman Waziri M. Maman Kabirou Manzo
62 M. Mamane Chouda M. Maman Sanoussi Boukari
63 M. Mamane Rabiou Maïna M. Maman Rayana Salé
64 Mme Mariama Manzo Mme Annatou Seydou Ibrahima
65 M. Massaoudou Hamadou M. Saïdou Hangadoumbo
66 M. Mohamed Ben Omar M. Manzo Liman Amadou
67 M. Mohamed Chérif M. Chérif Moussa Kaddour
68 M. Mohamed Imbarek M. Mohamed Hamed Albarka
69 M. Mohamed Rissa Ali M. Ould Rissa Ali Boubacar
70 M. Mohamed Sanoussi Elhadj Samro M.Maman Nakori
71 M. Moussa Adamou M. Saïdou Illa
72 M. Moussa Kallam Moumouni M.Seïni Siddo
73 M. Moussa Moumouni Djermakoye M. Garba Amadou
74 M. Moussa Zangaou M.Guili Gousmane
75 M. Moussabahou Moussa M.Issoufou Koko
76 M. Moustapha Maï Tanimoune M.Mallame Malam Adji
77 M. Moutari Idi M.Oumarou Sani Harou
78 Mme Hamballi Nana Hawaou Abdou Mme Abdou M. Mamadou Ramatou
79 Mme Nana Mariama Elh. Amadou Mme Jamila Hamassaidi Nichim
80 M. Nassirou Amadou M.Amadou Soumana
81 M. Nassirou Halidou M.Hamadou Seyni
82 M. Nouhou Moussa M.Daouda Anabéri
83 M. Omar Hamidou Tchiana M.Boubacar Mossi
84 M. Oumarou Amadou M.Ibrahima Souleymane
85 Mme Rabi Maman Kaïla Zeidoun Ilagamo
86 M. Saadou Amadou M.Amadou Yacouba
87 M. Sabiou Mamane M. Maman Oumarou
88 M. Saïdou Ama M. Salifou Bouda
89 M. Saidou Bakari M. Abdoul Aziz Hamza
90 M. Sala Assane Amadou M. Abdou Djibo
91 M. Saley Hassane M. Laouali Nomao
92 M. Salma Hachimou M. Laouali Ibrah
93 M. Samaïla Ali M. Moussa Amadou
94 M. Sampari Mindeba M. Yombo Hindou
95 M. Sani Maïgochi M. Mamane Yahaya
96 M. Sani Ousmane dit Dan-Didjé M.Amadou Seyni
97 M. Sanoussi Moussa Mareini M.Sadikou Laouali
98 Mme Bala Saratou Boukari Mme Amina Chaïbou
99 M. Seïni Saley M. Abdoulaye Gouroubaba
100 M. Soumaïla Salou M. Soumaïla Albégné
101 M. Tanimoune Oumarou M. Issa Naméoua
102 M. Tondy Younoussa M. Soumana Mamma
103 M. Touhounout Hama M. Hanazoua Joujou
104 M. Yacine Ben Mohamad M. Abdoulahi Albadey
105 M. Zakari Oumarou M. Zakari Jadi
106 M. Zakou Djibo M. Karimou Boureima
107 Mme Zara Elhadj Bako Mme Nana Aïcha Amadou

mercredi 16 mars 2011

Présidentielle au Niger: Seïni Oumarou reconnaît sa défaite

L'ex-Premier ministre Seïni Oumarou a reconnu mercredi sa défaite à l'élection présidentielle du 12 mars au Niger, remportée par l'opposant historique Mahamadou Issoufou, disant ne pas vouloir entraîner le pays dans des "difficultés interminables".
Avant la proclamation prochaine des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel, cette déclaration marque un processus électoral réussi, destiné à rétablir un régime civil après un an de junte militaire à la suite du coup d'Etat de février 2010 contre Mamadou Tandja.

"Je prends acte des résultats provisoires proclamés par la Céni" (Commission électorale nationale indépendante), a lancé M. Oumarou devant ses militants à Niamey.

"Je présente mes sincères félicitations ainsi que mes voeux de bonne chance et de succès à son Excellence Mahamadou Issoufou pour tout ce qu'il entreprendra de bien pour le Niger", a-t-il poursuivi.

"J'ai décidé de n'ouvrir aucun dossier en contentieux électoral et de ne saisir le Conseil constitutionnel d'aucun recours en annulation", malgré des "insuffisances" dans l'organisation du vote, a ajouté l'ex-candidat.

En présence de son principal allié, l'ex-chef d'Etat Mahamane Ousmane, M. Oumarou a exprimé "sa volonté de ne pas entraîner le Niger dans une nouvelle spirale de difficultés interminables", et d'"oeuvrer à une véritable réconciliation nationale".
Selon les résultats publiés lundi par la Céni, M. Issoufou a remporté le scrutin avec près de 58% des suffrages, contre quelque 42% pour son rival.
Le président élu doit être investi le 6 avril.
Les deux finalistes avaient des profils radicalement différents: le vainqueur a été l'éternel adversaire de Mamadou Tandja, alors que M. Oumarou est l'"héritier" autoproclamé du chef de l'Etat déchu et détenu depuis un an, dont il fut Premier ministre.
Quelque 6,7 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce pays sahélien, important producteur d'uranium mais classé parmi les plus pauvres du monde. Le pays doit faire face aussi à la menace croissante d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui multiplie les rapts d'Occidentaux.
Allié à Hama Amadou, autre ex-chef du gouvernement de M. Tandja, le nouveau président pourra s'appuyer sur une large majorité au Parlement.
Le Conseil constitutionnel a confirmé mercredi la victoire aux législatives de janvier de son Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNSD), avec 34 sièges, devant le Mouvement national pour la société de développement (MNSD) de Seïni Oumarou (25 sièges).
Avant l'organisation d'élections partielles à Agadez (nord) après des "irrégularités", la coalition pro-Issoufou dispose de 78 sièges, sur 107 déjà pourvus.

mardi 15 mars 2011

Après la victoire de Mahamadou Issoufou, les leçons politiques de la présidentielle nigérienne

Mahamadou Issoufou est le nouveau président du Niger démocratiquement élu, avec 57,95% des voix. Une élection qui s’est déroulée dans le calme et la transparence. Lundi 14 mars 2011, les vainqueurs ont fêté discrètement leur victoire. Quant aux perdants ils n’ont toujours pas fait de déclaration. La victoire de Mahamadou Issoufou devra être confirmée par le Conseil constitutionnel, après le traitement d’éventuels recours. C’est une victoire nette mais certains dans le camp des vainqueurs espéraient mieux.
« On aurait dû faire mieux ». C’est un militant de la majorité présidentielle qui parle. Il commente à haute voix les résultats de ce second tour de la présidentielle, région par région.
Arithmétiquement, Mahamadou Issoufou avait un fort réservoir de voix avec ses alliés de l’entre-deux tours. Certains n’hésitaient pas à parler d’une victoire au-delà des 60%. C’était sans compter sur les électeurs, sur l’abstention, et sur la combativité de l’adversaire.
Seyni Oumarou, du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) fait un vrai carton dans la région de Zinder, la plus peuplée du pays, avec prés de 75% des suffrages. Zinder c’est le fief de Mahamane Ousmane, ancien chef de l’Etat et principal allié du candidat MNSD. Etrangement absent dans la campagne du premier tour Mahamane Ousmane est allé prouver qu’il fallait toujours compter sur lui. Seyni Oumarou arrive en tête à Maradi et à Diffa à l’Est.
Au total, Mahamadou Issoufou s’impose dans 5 régions sur 8. Il bat des records à Tahoua, sa région natale. Il fait le plein également sur Niamey, Dosso, Agadez ; mais aussi à Tillabéri, un fief djerma de Seyni Oumarou et .de Hama Amadou, leader du Mouvement démocratique nigérien (Moden), arrivé troisième du premier tour. Lundi, dans les rangs du parti Lumana, on était pas peu fier de relever les 69% obtenu à Tillabéri. Mahamadou Issoufou ne s’y est pas trompé : durant son allocution, il a remercié chaleureusement Hama et son parti pour leur loyauté remarquable.
L’histoire retiendra au passage qu’un djerma s’est imposé en terre sudiste haoussa et que le nouveau président haoussa a obtenu sa victoire avec le soutien des djermas
(Source: RFI)

lundi 14 mars 2011

Mahamadou Issoufou élu président du Niger avec 57,95 % des voix

Mahamadou Issoufou a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle du 12 mars dernier, avec une avance confortable : 57,95 % des voix.

Le supsense n'aura pas duré très longtemps. La commission électorale nationale indépendant du Niger l'a annoncé en fin de matinée, ce lundi 14 mars : l'opposant historique Mahamadou Issoufou a remporté le second tour de la présidentielle du 12 mars avec près de 58 % des suffrages.

Il devance Seïni Oumarou (42,05 % des suffrages) en obtenant quelque 1,8 million de voix, soit 57,95 % des voix, contre 1,3 million pour son rival, a annoncé Gousmane Abdourahamane, président de la Ceni, lors d'une cérémonie à Niamey. Le taux de participation est plus élevé qu'annoncé initialement et se situe à 48,17%, nettement en-deçà cependant des 51,56 % du premier tour du 31 janvier.

Investiture le 6 avril

Le bon déroulement du second tour a été salué par les observateurs internationaux. Il doit aboutir à la fin d'une transition d'un an, au terme de laquelle la junte militaire menée par le général Salou Djibo doit rendre le pouvoir aux civils, un peu plus d'un an après le coup d'Etat de février 2010 contre Mamadou Tandja. L'investiture du nouveau président est prévue le 6 avril.

dimanche 13 mars 2011

Présidentielle au Niger: résultats pour lundi, les candidats optimistes

Les camps des candidats du second tour de l'élection présidentielle du Niger se sont chacun dits dimanche confiant de l'emporter, dans l'attente de la publication des résultats, prévue lundi, d'un scrutin qui doit mettre fin à un an de régime militaire.
Le vote, qui s'est déroulé sans incident, doit départager l'opposant historique Mahamadou Issoufou, 59 ans, et l'ex-Premier ministre Seïni Oumarou, 60 ans.
"Tout s'est bien passé pour nous. Nous sommes en train d'additionner les résultats envoyés par nos représentants et nous avons un espoir ferme quant à la victoire", a déclaré à l'AFP, Tamboura Issoufou, un porte-parole de M. Oumarou.
"Nous sommes toujours très confiants, on est très largement en tête pour les résultats", a de son côté assuré Hassoumi Massaoudou, directeur de campagne de M. Issoufou.
A Niamey, l'opposant Issoufou l'emporte à une écrasante majorité, selon des résultats partiels proclamés dimanche par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
M. Issoufou totaliserait plus de 75.000 voix contre 27.000 pour son rival, selon les résultats des cinq communes de la capitale publiés à la télévision par le président de la Commission électorale.
Niamey est le fief de l'ex-Premier ministre Hama Amadou, arrivé troisième avec 19% au premier tour et qui avait décidé de soutenir M. Issoufou au second.
Le président civil succèdera aux putschistes de février 2010 qui avait renversé le président Mamadou Tandja, après dix ans de pouvoir et une grave crise née de sa volonté de se maintenir au-delà de son second et dernier quinquennat légal.
Les deux finalistes ont des profils radicalement différents: M. Issoufou a été l'éternel adversaire du chef de l'Etat déchu et détenu depuis un an, alors que M. Oumarou est l'"héritier" autoproclamé de M. Tandja, dont il fut Premier ministre.
Arrivé en tête (36%) au premier tour, M. Issoufou part favori grâce au soutien de M. Amadou. M. Oumarou (23%) bénéficie pour sa part du ralliement de l'ex-chef de l'Etat Mahamane Ousmane (8%).
Quelque 6,7 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce pays sahélien, important producteur d'uranium mais pourtant classé parmi les plus pauvres du monde, qui doit également faire face à la menace croissante d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Gousmane Abdourahamane, le président de la Commission électorale nationale indépendante avait affirmé samedi qu'il allait proclamer les résultats globaux provisoires au "plus tard dimanche soir", ajoutant que le taux de participation tournait autour de "35 à 38%".
Mais il a finalement indiqué dimanche qu'ils seraient "proclamés lundi".
La Céni a fait état d'un taux de participation entre 24 et 35% dans la capitale.
Les missions d'observation se sont félicités du déroulement du vote.
La mission de l'UA "marque sa satisfaction quant à la bonne conduite du processus électoral et de la transition".
Celle de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) considère que le second tour "s'est déroulée dans une atmosphère de calme et de transparence et que les citoyens nigériens ont pu exercer librement leur droit et devoir civique".
Le chef de la junte, le général Salou Djibo, avait symboliquement ouvert le vote à Niamey. "Si nous réussissons ce scrutin si honorable, nous aurons accompli ensemble cette démocratie qui servira d'exemple à l'Afrique", a-t-il indiqué.

vendredi 11 mars 2011

Le Niger prend congé de la junte et vote samedi pour un président civil

Les Nigériens se préparaient à un rendez-vous crucial samedi dans ce pays parmi les plus déshérités au monde: choisir un nouveau président pour prendre congé de la junte, au pouvoir depuis un an, et arrêter d'"être les derniers" en se consacrant enfin au développement.
"C'est une élection très importante parce que ça fait longtemps qu'on attendait le changement", dit à l'AFP Salamatou, 34 ans, croisée au petit marché de Niamey.
Le second tour devra départager l'opposant historique Mahamadou Issoufou et l'ex-Premier ministre Seïni Oumarou. Arrivé en tête (36%) au premier tour, M. Issoufou part favori grâce au soutien d'un autre ancien chef du gouvernement, Hama Amadou (19%). M. Oumarou (23%) bénéficie du ralliement de l'ex-chef de l'Etat Mahamane Ousmane (8%).
Les bureaux de vote ouvriront à 08H00 (07H00 GMT) et fermeront à 19H00 (18H00 GMT). Les résultats globaux sont attendus en milieu de semaine, selon une source proche de la commission électorale.
"Le changement que j'attends, c'est surtout au niveau du comportement des dirigeants, qu'ils se soucient vraiment des problèmes du pays. La jeunesse et le monde rural, ce sont les deux priorités selon moi", explique Salamatou, un voile blanc cassé lui recouvrant les cheveux.
Quelque 6,7 millions d'électeurs de ce pays enclavé au coeur du Sahel sont appelés à tourner la page du putsch qui avait renversé en février 2010 le président Mamadou Tandja, après dix ans de pouvoir et une grave crise née de sa volonté de se maintenir au-delà de son second et dernier quinquennat légal.
Salamatou a déjà fait son choix: "je vais voter pour le PNDS (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, de M. Issoufou). On y croit, mais tout peut arriver et on ne peut pas dire qu'il a gagné d'avance".
Zada, chauffeur de taxi, environ 70 ans, n'est pas sûr d'aller voter. "Mais en tout cas je ne voterai pas pour Mahamadou Issoufou. Seïni Oumarou sera un bon président parce que c'est quelqu'un de très calme et il ne ment pas", explique-t-il au volant de son taxi, dans la circulation très dense du vendredi.
"On a besoin du développement, on ne peut pas continuer à toujours être les derniers. Seïni Oumarou, il peut nous faire avancer s'il est élu président", affirme-t-il dans la chaleur étouffante de son véhicule.
Dans ce pays abonné aux coups d'Etat, le scrutin de samedi est "important" car "on a besoin d'un président civil", renchérit Aboud Fatau, vendeur de fruits et légumes. "Le pays a besoin d'aide, le président doit aider les gens. Nous, on souffre, on n'a pas de travail. Les choses n'évoluent pas".
Au milieu de ses chèvres et moutons, Ado Nomaou, un berger de 35 ans rencontré au marché de bétail de Niamey, ira voter: "je préfère prendre trois minutes de mon temps pour aller voter et élire mon candidat que de le voir passer les cinq prochaines années dans l'opposition".
Entourée de jeunes enfants, Hamsatou Ali, vendeuse de beignets de 55 ans, est elle aussi mobilisée. "j'ai battu campagne pendant deux semaines pour mon candidat, toute ma famille ira voter", dit cette partisane de Seïni Oumarou.
Le chef de la junte, le général Salou Djibo, a appelé sur la radio publique, la Voix du Sahel, les deux candidats à accepter les résultats dans le calme, comme au premier tour: "je vous réitère mon appel au +fair-play+, je vous demande de lancer à vos militants des appels à l'apaisement".
L'investiture du nouveau président est prévue le 6 avril.

Niger : Le Lion de Tahoua sur un boulevard

Demain 12 mars 2011 en principe, plus de 6 millions de Nigériens vont départager les 2 qualifiés du second tour de la présidentielle : Mahamadou Issoufou, dit “Zaki” (lion), et Seini Oumarou. A l’issue du 1er tour du 31 janvier, le leader du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) a obtenu 36,16% des voix tandis que son challenger, héritier du parti-Etat, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD), en a engrangé 23,22%. Avec le ralliement réaliste de Hama Amadou, “Zaki” est pratiquement assuré de vaincre ce coup-ci. Au-delà, les Nigériens vont administrer une leçon de démocratie à l’Afrique. Et un homme pourrait bientôt inscrire son nom sur la short liste des “militaires putschistes démocrates” : le général Salou Djibo.
Ils y sont donc presque arrivés, les Nigériens ! Après moult difficultés, qui ont fait craindre le pire pour le processus électoral : bisbilles au sein de la junte avec à la clé l’arrestation de son n°2 et d’autres militaires, problème de timing, de logistique... Tout cela semble bien loin et proche à la fois et, ce samedi 12 mars, le peuple du Niger est appelé à donner réellement naissance à la VIIe République.

Terminus d’un dur cheminement qui aura vu les électeurs choisir leurs conseillers (11 janvier), puis leurs députés (31 janvier) et enfin dès demain le président de la République. Parcours du combattant pour un peuple qui a choisi depuis plusieurs années d’avoir la démocratie chevillée au corps, et qui a guerroyé pendant des mois contre le héraut du “tazartché” pour le prouver.

Enfin, deux leaders représentatifs de l’électorat de ce pays feront l’objet d’un choix définitif ce 12 mars 2011, jour nouveau pour le Niger, après justement la parenthèse Tandja. La campagne qui s’est achevée il y a 24 heures devait être couronnée justement par un débat télévisé entre ces deux candidats. A la dernière minute, le champion du MNSD, Seini Oumarou, s’est désisté pour un problème de calendrier. Mais qui sont ces deux pachydermes du fleuve Niger qui vont s’affronter demain ?

Mahamadou Issoufou, qui a compris que l’opiniâtreté paie toujours en politique. Trois fois il a remis le métier sur l’ouvrage, respectivement en 1999, en 2004, et en 2011, et cette fois semble la bonne. Figure de proue de l’anti-tazartché, il est aussi l’icône de l’opposition nigérienne ces 10 dernières années. Ce n’est pas pour rien que lors des deux précédents scrutins présidentiels, il a ballotté “le militaire civilisé” qu’était Mamadou Tandja.

D’ailleurs, ses adversaires politiques avaient flairé la grande capacité électorale du “lion” de Tahoua et avaient donc créé une coalition hétéroclite pour mettre prématurément fin à ses ambitions à la présidentielle de 2011. Finalement, et grâce aux 19,81% de Hama “plus” et aux petits scores d’autres ralliés, l’ancien pensionnaire de l’Ecole nationale supérieure des Mines de Saint-Etienne est pratiquement sur un boulevard.

Car on voit mal comment son adversaire Seini Oumarou, même avec les 8,32% de Mahamane Ousmane, pourra inverser la tendance.
Seini Oumarou : son score de 23,22% demeure une énigme pour de nombreux politologues. Comment expliquer ce suffrage de celui qui a repris les rênes de la formation de Mamadou Tandja ? N’est-ce pas une réhabilitation par procuration de Tandja qui ne dit pas son nom ?

Car les Nigériens auraient voulu que celui que le CSRD a renversé le 18 février 2010 revienne aux affaires via son parti qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. En acceptant d’être adoubé par le MNSD, Seini Oumarou, en adosse en même temps le lourd passif de ce parti créé par l’homme qui “ne riait qu’une fois l’an”, Seyni Kountché. Mais, en réussissant à éviter les dangers résiduels du Tazartché, l’ex-PM de Tandja parvint à faire peau neuve auprès d’un électorat mature.

Proche par amitié de Hama “plus”, il pourrait jouer un rôle dans le nouveau puzzle politique de cette VIIe République qui est en train de naître. Car on imagine mal que toutes ces alliances qui se nouent et se dénouent ont un prix, et un Hama Amadou pourrait se retrouver au perchoir pour ne pas être un éternel chef de gouvernement. Seini Oumarou pourrait alors revêtir la tunique de chef de file de l’opposition, une opposition qui pourrait, dans 4 ans, revenir au pouvoir. Au Niger, c’est dans l’univers du possible.

mardi 8 mars 2011

Niger : sale temps pour la China National Petroleum Corp

Après avoir perdu un allié de taille en la personne de l'ex président, Mamadou Tanja , qui était leur parrain, la compagnie chinoise CNPC, chargée de la construction de la raffinerie de Zinder ( 950 km à l'est de Niamey) vient d'être rappelée à l'ordre par la junte militaire au pouvoir depuis le 18 février 2010. Les autorités ont engagé depuis le 03 mars dernier des discussions avec les Chinois pour passer au crible les clauses de l'accord d'investissement.
Le grand projet de construction de la raffinerie de Zinder, dont la pose de la première des travaux avait été effectuée le 27 octobre 2008 par l'ex chef de l'Etat, Tanja Mamadou, en détention à Kollo, commence à battre de l'aile. Les autorités de Niamey via la Sonidep ( Société publique de développement des activités pétrolières) ont entamé des discussions avec le consortium chinois CNPC afin de revoir les clauses du permis de concession. La compagnie pétrolière chinoise s'était engagée, à la réalisation de la raffinerie Zinder estimée à un milliard de dollars, suite à un contrat de partage de production pour le bloc d'Agadem signé le 02 juin 2008 entre les deux parties.

Selon un officiel nigérien, contacté par Les Afriques, ce mardi, le plan d'investissement arrêté d'un commun accord n'a pas été respecté par les Chinois." Le général Salou Djibo avait pris le ferme engagement dès son arrivée au pouvoir de revoir tous les contrats signés avec les multinationales par l'ancien régime avant de céder le fauteuil à son successeur le 06 avril prochain. Nous ne ferons aucune faveur à telle ou telle multinationale. Une commission d'experts nigériens a été mise en place " a commenté notre source.

Selon nos informations, le contractant chinois qui n'a pas respecté le délai convenu lors de la signature du contrat n'a toujours pas mobilisé le 1/3 des ressources attendues réparties en deux volets ( 600 millions pour la construction de la raffinerie et 400 millions pour la réalisation de l'oléoduc).
Des informations rapportées à Les Afriques, à Niamey, confirment que les Chinois malgré le projet de loi d'expropriation des terres pour cause "d'utilité économique" pris par l'ancien régime, n'est pas en possession complète du domaine où devrait être érigée la raffinerie.
Faux, nous a rétorqué une source officielle, qui précise qu'une loi de transfert de domaine à la CNPC avait été mise à exécution dans le cadre du programme de transport des hydrocarbures du pipeline Agadem-Zinder.

La junte nigérienne, qui a pris le soin de s'attacher les services de cabinets de référence mondiale- a décidé- d'engager des poursuites internationales, contre les multinationales qui seraient attributaires de permis ou de concession non conformes aux intérêts nationaux.