Plus de 2000 exciseuses vivant dans la périphérie de la capitale nigérienne ont bénéficié d’une formation et ont abandonné leur pratique pour s’adonner à des activités génératrices de revenus grâce à un programme lancé en 2008 avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), a appris APA mercredi auprès du Comité nigérien sur les pratiques traditionnelles néfastes (CONIPRAT) à Niamey.
Aujourd’hui, les anciennes exciseuse du hameau de Kariel, à la lisière ouest de Niamey, ont déposé leurs lames et coutelas pour se tourner vers diverses activités à même de renforcer leur pouvoir économique.
« Grace à nos actions de formation et de sensibilisation appuyées par la BAD, les villageoises ont acquis de solides connaissances sur la base desquelles elles se sont engagées à tout mettre en œuvre pour abandonner et lutter contre l’excision » explique Boubé Fatouma, la présidente de CONIPRAT.
Elle a dit que ces femmes se consacrent maintenant à « des activités génératrices de revenus (et) aux actions de promotion de la santé de la mère et de l’enfant et de protection de l’environnement ».
L’ONG CONIPRAT travaille depuis plus d’une année avec la communauté du village de Kariel, sur les questions des droits humains, la santé de la reproduction et les pratiques traditionnelles néfastes, notamment les Mutilations génitales féminines (MGF).
Un centre multimédia, crée en 2008 sur financement de la BAD, procède à la formation des femmes et des jeunes à l’usage des TICs, par le biais du de renforcement de l’équité en matière de genre.
Au moyen de ses deux salles et 16 ordinateurs, le centre multimédia assure gratuitement des cours aux apprenantes qui en sortent nanties d’une attestation.
« En deux ans d’activités, le centre a formé plus de 2000 femmes malgré quelques difficultés auxquelles il fait face, à savoir le manque d’agents formateurs, de logiciel de gestion des inscriptions et de groupe électrogène » souligne la responsable de CONIPRAT.
Le gouvernement nigérien veut parvenir au but « zéro MGF » en 2015, au regard des résultats « encourageants » enregistrés ces dernières années dans la réduction de la prévalence des mutilations génitales féminines dont le taux est passé de 5,5 pour cent en 1998 à 2,2 % en 2006.
La pratique des MGF a diminué de moitié chez les femmes de 15 à 49 ans au Niger où de nouvelles dispositions du Code pénal, adopté en juin 2003, les criminalisent, les coupables étant passibles de peines de prisons et de fortes amendes.
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