dimanche 22 novembre 2009

Tandja doit partir

Niger: des milliers de manifestants réclament le départ du président Tandja
(AFP) –

NIAMEY — Des milliers de manifestants ont réclamé dimanche à Niamey le départ du président Mamadou Tandja qui a obtenu par un référendum controversé de rester au pouvoir jusqu'en 2012.

"Tandja doit partir!", "Non à sa Constitution!", "A bas le démolisseur de la démocratie", ont scandé les manifestants, munis de banderoles et de pancartes hostiles au régime.

Certains manifestants brandissaient des portraits des principaux opposants, comme l'ex-Premier ministre Hama Amadou et le président du parlement dissous en mai Mahamane Ousmane, qui vivent à l'étranger.

"Le mandat du président Tandja prend fin le 22 décembre (...) il nous appartient de nous mobiliser pour mettre un point final à la restauration autocratique", a déclaré l'opposant Mohamed Bazoum lors d'un rassemblement dans le centre de la capitale.

"A partir de cette date, il (M. Tandja) perd toute légitimité et légalité", a-t-il ajouté.

La manifestation avait lieu à l'appel de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), une coalition de partis politiques, d'organisations de défense des droits de l'Homme et de syndicats dénonçant le "coup d'Etat" du président Tandja.

Au lieu de se retirer à la fin de deux mandats consécutifs en décembre, celui-ci avait obtenu par un référendum contesté, en août, une prolongation de son mandat.

Pour pouvoir organiser ce référendum, il avait dissous le parlement et la Cour constitutionnelle, plongeant le Niger dans une grave crise politique.

jeudi 12 novembre 2009

CEDEAO: Le médiateur rencontre l'Opposition

Crise au Niger : le médiateur de la Cédéao rencontre l'opposition
(AFP) –

ABUJA — Des représentants de l'opposition au Niger ont entamé jeudi à Abuja des discussions avec un médiateur ouest-africain visant à sortir le Niger d'une longue crise politique, a constaté l'AFP.

Abdulsalami Abubakar, ex-dirigeant nigérian et médiateur de la Communuaté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), avait eu lundi dans la capitale nigériane des entretiens similaires avec une délégation représentant la mouvance présidentielle du Niger.

"Dans le cadre de la médiation, nous vous avons invités, ainsi qu'une délégation gouvernementale, à Abuja pour présenter votre version des faits", a déclaré M. Abubakar aux 40 membres de la délégation, en ouvrant la réunion à huis-clos.

La délégation d'opposition, dirigée par l'ex-chef d'Etat nigérien et ancien président du parlement Mahamane Ousmane, est composée de membres de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR).

Cette coalition regroupe des partis politiques, des organisations de défense des droits de l'Homme et des centrales syndicales.

L'ex-Premier ministre nigérien Hama Amadou ainsi que le principal opposant Mahamadou Issoufou étaient notamment présents à Abuja.

La Cédéao a suspendu le Niger après la tenue de législatives très controversées le 20 octobre, l'accusant d'avoir violé des textes communautaires sur la démocratie. Elle avait appelé au report de ce scrutin boycotté par l'opposition et remporté sans surprise par le parti au pouvoir.

Le Niger est plongé depuis des mois dans une crise politique.

Le président Tandja a obtenu le 4 août par un référendum constitutionnel une rallonge de trois ans après 10 ans à la tête du pays. L''opposition a dénoncé un coup d'Etat.

Pour pouvoir organiser ce référendum, le président avait dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle.

La Cédéao et l'Union européenne ont demandé à M. Tandja de renouer le dialogue avec ses opposants. La semaine dernière, l'UE a suspendu son aide au développement et donné un mois à Niamey pour ouvrir des "consultations" en vue d'un retour à "l'ordre constitutionnel".

mercredi 11 novembre 2009

La Guinée et le Niger privés d'une réunion de la CEDEAO

11-11-2009 : PANA


Les Représentants de la Guinée et du Niger au Conseil des sages de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sont interdits de participer à une réunion de cet organe qui doit s'ouvrir jeudi à Accra, au Ghana, a appris la PANA.

Cette rencontre de trois jours porte sur le "Renforcement des compétences en médiation et en facilitation" dans les 15 pays membres de la CEDEAO.

En janvier dernier, la CEDEAO a suspendu la Guinée après la prise de pouvoir par une junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara suite au décès du président Lansana Conté.

L'organisation régionale a également suspendu le Niger, le 20 octobre dernier, à cause du refus de ses autorités de reporter des élections législatives.

La CEDEAO avait demandé au gouvernement nigérien de reporter ce scrutin pour permettre un dialogue politique visant à mettre fin à la crise liée à l'organisation, le 4 août dernier, d'un référendum constitutionnel destiné à permettre au président Mamadou Tandja de rester au pouvoir après l'expiration de son second mandat de cinq ans, en décembre prochain.

lundi 9 novembre 2009

Médiation ouest-africaine à Abuja

Niger: début d'une médiation ouest-africaine pour une sortie de crise
ABUJA (AFP) - 09.11.2009 15:18
Une délégation nigérienne représentant la mouvance présidentielle a entamé lundi à Abuja des discussions avec un médiateur ouest-africain visant à sortir le Niger d'une longue crise politique.

Une délégation nigérienne représentant la mouvance présidentielle a entamé lundi à Abuja des discussions avec un médiateur ouest-africain visant à sortir le Niger d'une longue crise politique.

AFP/Infographie -
Une délégation nigérienne représentant la mouvance présidentielle a entamé lundi à Abuja des discussions avec un médiateur ouest-africain visant à sortir le Niger d'une longue crise politique.

La délégation de 22 membres, emenée par l'ancien Premier ministre Seïni Oumarou, actuel chef du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, au pouvoir) a rencontré le général Abdusalami Abubakar, ancien chef d'Etat nigérian désigné comme médiateur par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 membres).

"En raison des événements dans votre pays, les chefs d'Etat de la Cédéao (...) m'ont nommé médiateur et son excellence le président (nigérien) Mamadou Tandja a accepté", a rappelé M. Abubakar.

Selon une source à la Cédéao, le médiateur doit rencontrer jeudi une délégation de l'opposition nigérienne avant la tenue d'un forum rassemblant toutes les parties, à une date ultérieure.

La Cédéao a suspendu le Niger après la tenue de législatives très controversées le 20 octobre, l'accusant d'avoir violé des textes communautaires sur la démocratie. L'organisation régionale avait appelé au report de ce scrutin boycotté par l'opposition et remporté sans surprise par le parti au pouvoir.

Le Niger est plongé depuis des mois dans une crise politique.

Le président Tandja a obtenu le 4 août par un référendum constitutionnel une rallonge de trois ans au pouvoir, après 10 ans à la tête du pays. Cette consultation avait aussi été boycottée par l'opposition qui dénonce un coup d'Etat.

Pour pouvoir organiser ce référendum, le président avait dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle.

La Cédéao et l'UE, gros bailleur de fonds du Niger, ont demandé à M. Tandja de renouer le dialogue avec ses opposants.

La semaine dernière, l'UE a suspendu son aide au développement au Niger et donné un mois à Niamey pour ouvrir des "consultations" en vue d'un retour à "l'ordre constitutionnel".

La délégation nigérienne à Abuja comprend notamment deux dirigeants de partis soutenant M. Tandja, Cheiffou Amadou (Rassemblement social démocrate, RSD) et Hamid Algabid (Rassemblement pour la démocratie et le progrès, RDP).

samedi 7 novembre 2009

L'UE suspend son aide au Niger

L'UE suspend son aide au développement au Niger



BRUXELLES (AFP) - vendredi 06 novembre 2009 - - L'Union européenne (UE) a suspendu son aide au développement au Niger et donné un mois aux autorités de Niamey pour ouvrir des "consultations" en vue d'un retour à "l'ordre constitutionnel" , a-t-on appris vendredi auprès de la Commission européenne.
"La Commission européenne et les pays de l'UE ont demandé des consultations avec les autorités du Niger", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Commission pour les questions d'aide au développement, John Clancy.

En attendant le résultat de ces consultations, l'UE a suspendu son aide qui s'élève à 458 millions d'euros pour la période 2008-2013. En revanche, "l'aide humanitaire n'est pas affectée par cette suspension", a précisé M. Clancy.

"Nous espérons que ces consultations auront un effet positif pour toutes les parties offrant une feuille de route claire pour le retour de l'ordre constitutionnel au Niger", a ajouté le porte-parole.

Dans une lettre conjointe adressée mardi au président Mamadou Tandja, dont l'AFP a pris connaissance, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, au nom de la présidence suédoise de l'UE, ont exprimé leur "profonde préoccupation" face à la situation politique au Niger et demandé "un retour à l'ordre constitutionnel dans les meilleurs délais".

Qualifiant de "violation de la constitution" le référendum du 4 août dernier, grâce auquel M. Tandja a obtenu une rallonge de trois ans au pouvoir après 10 ans à la tête du pays, l'UE a décidé de recourir à l'article 96 des accords de Cotonou, qui traite du non respect des critères démocratiques et de défense des droits de l'Homme.

Cet article 96 de l'accord signé en 2000 entre l'UE et les pays Afrique/Caraïbes/Pacifique prévoit en dernier ressort, en cas d'échec des quatre mois de discussions prévues, la possibilité d'une suspension de la coopération communautaire.

L'UE avait déjà suspendu une aide budgétaire de 180 millions au Niger pour protester contre le référendum du 4 août.

Le 20 octobre, Niamey avait organisé des législatives controversées et boycottées par l'opposition, qui avaient entraîné sa suspension de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour violation des textes communautaires sur la démocratie.

vendredi 6 novembre 2009

Sanctions CEDEAO

Sanctions du Nigeria à l’encontre du Niger
6 novembre 2009
APA - Abuja (Ni­ge­ria) Le Ni­ge­ria semble vou­loir im­po­ser des sanc­tions à la Ré­pu­blique du Niger. Ses ser­vices des douanes ont en effet gelé leurs ac­ti­vi­tés au nord de la fron­tière avec ce pays a ap­pris APA jeudi à Abuja.


On si­gnale que c’est une étape ma­jeure qui se­rait des­ti­née à fa­vo­ri­ser la sus­pen­sion du Niger par la Com­mu­nau­té éco­no­mique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CE­DEAO).

Les ser­vices des douanes du Ni­ge­ria avaient dé­mé­na­gé de leur poste de contrôle ha­bi­tuel pour em­pê­cher l’ex­por­ta­tion de car­bu­rant, de cé­réales et d’autres den­rées de base à tra­vers la fron­tière de Jibia à Kat­si­na, dans le nord.

Ce­pen­dant le gou­ver­ne­ment fé­dé­ral du Ni­ge­ria n’a pas fait de dé­cla­ra­tion of­fi­cielle re­la­tive à la ques­tion.

Ce­pen­dant, le char­gé des re­la­tions pu­bliques du ser­vice des douanes des Etats de Kat­si­na et de Ka­du­na, Au­wa­lu Giyade, a confir­mé la fer­me­ture du poste fron­ta­lier de Jibia et de l’arrêt des ex­por­ta­tions de den­rées ali­men­taires et de pro­duits pé­tro­liers vers le Niger.

« Pas même la canne à sucre ne sera au­to­ri­sée à en­trer ou sor­tir de la Ré­pu­blique du Niger », a-​t-​il lancé.

La CE­DEAO a sus­pen­du le Niger en rai­son de la vo­lon­té du Pré­sident Ma­ma­dou Tand­ja de pro­lon­ger son man­dat au-​de­là des deux man­dats pré­vus par la Consti­tu­tion alors que son man­dat de­vait ex­pi­rer en dé­cembre.

Tou­te­fois, la fron­tière n’est pas fer­mée puisque les vé­hi­cules cir­culent mais ne sont pas au­to­ri­sés à trans­por­ter des den­rées de base vers le Niger.

Il convient de rap­pe­ler que le pré­sident en exer­cice de la CE­DEAO, le Pré­sident Umaru Yar’Adua du Ni­ge­ria, avait ex­pri­mé sa pré­oc­cu­pa­tion au sujet de la vo­lon­té du Niger de ne pas re­por­ter ses élec­tions lé­gis­la­tives du 20 oc­tobre.

« La tenue des élec­tions au Niger est une dé­fiance to­tale de l’Au­to­ri­té des chefs d’Etat et de gou­ver­ne­ment de la CE­DEAO et une dé­marche claire des au­to­ri­tés ni­gé­riennes d’af­fer­mir en­core l’illé­ga­li­té consti­tu­tion­nelle qui pré­vaut ac­tuel­le­ment dans le pays », avait in­di­qué alors le Pré­sident dans une dé­cla­ra­tion pu­bliée le 21 oc­tobre

L' UE donne un mois au Niger

L'UE donne un mois au Niger pour ouvrir des "consultations" sous peine de sanctions
(AFP) –

LAGOS — L'Union européenne (UE) a donné un mois aux autorités nigériennes pour ouvrir des "consultations" avec elle, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu'à la suspension totale de la coopération, a-t-on appris vendredi.

Dans une lettre conjointe adressée mardi au président Mamadou Tandja, dont l'AFP a pris connaissance, Jose Manuel Barroso pour la commission européenne et Carl Bildt au nom de la présidence suédoise de l'UE ont exprimé leur "profonde préoccupation" face à la situation politique au Niger et demandé "un retour à l'ordre constitutionnel dans les meilleurs délais".

Qualifiant de "violation de la constitution" le référendum du 4 août dernier, grâce auquel M. Tandja a obtenu une rallonge de trois ans au pouvoir après 10 ans à la tête du pays, l'UE a décidé de recourir à l'article 96 des accords de Cotonou, qui traite du non respect des critères démocratiques et de défense des droits de l'Homme.

Cet article 96 de l'accord signé en 2000 entre l'UE et les pays Afrique/Caraïbes/Pacifique prévoit en dernier ressort, en cas d'échec des quatre mois de discussions prévues, la possibilité d'une suspension de la coopération communautaire.

L'UE avait déjà suspendu une aide budgétaire de 180 millions au Niger pour protester contre le référendum du 4 août.

Sans préjuger du résultat des prochaines discussions, Bruxelles a décidé et annoncé des "mesures conservatoires" concernant ses actions de coopération au Niger.

Le 10ème FED (Fonds européen de développement) pour le Niger se monte à environ 450 millions d'euros.

Le 20 octobre, Niamey avait organisé des législatives controversées et boycottées par l'opposition, qui avait entraîné sa suspension de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour violation des textes communautaires sur la démocratie.

jeudi 5 novembre 2009

Le Nigeria ferme sa frontière avec le Niger

Le Nigeria ferme sa frontière avec le Niger






Lagos, Nigeria (PANA) - Le Nigeria a partiellement fermé sa frontière avec son voisin du Nord-Ouest, le Niger, à la suite de la suspension infligée à ce pays par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour violation du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, selon des sources proches de la CEDEAO et du gouvernement nigérian.

D'après ces sources, les cinq postes frontières entre les deux pays sont concernés par cette fermeture.

Mais les autorités nigérianes ont indiqué que si la circulation des biens était totalement interdite durant la fermeture de la frontière, les mesures étaient plus souples concernant la circulation des personnes.

Des observateurs politiques ont déclaré que cette mesure du Nigeria, dont les relations avec la plupart des autres pays de la sous-région sont essentielles à leur bien-être économique, est destinée à faire pression sur le Niger pour qu'il emprunte la voie de la constitutionnalité et de la bonne gouvernance.

Sentant apparemment la pression, les autorités nigériennes ont envoyé mardi le Premier ministre Ali Badjo Gamatie au Nigeria pour rencontrer le président Umaru Yar'Adua, également président en exercice de la CEDEAO. Rien n'a filtré sur leurs entretiens qui ont eu lieu à huis-clos.

Le mois dernier, les membres de la CEDEAO ont suspendu le Niger de l'organisation, après que les autorités nigériennes ont rejeté la requête de la Communauté de reporter les élections législatives dans leur pays.

Avant cette suspension, les dirigeants des autres pays membres de la CEDEAO avaient imposé d'autres sanctions au Niger, dont le président Mamadou Tandja a modifié la Constitution pour avoir la possibilité de briguer un troisième mandat.

Dans le cadre des sanctions précédentes, il était prévu que la CEDEAO ne soutiendrait pas les candidats présentés par le Niger pour des postes disponibles au niveau des organisations internationales et qu'elle n'organiserait pas ses réunions dans ce pays.

Par ailleurs, dans le cadre des efforts pour résoudre la crise politique au Niger, la réunion consultative de la CEDEAO des principales parties concernées nigériennes doit s'ouvrir à Abuja, la capitale du Nigeria, lundi.

Cinquante personnes, dont 15 représentants du gouvernement et 35 autres de l'opposition et des organisations de la Société civile doivent participer à ces négociations, qui seront présidées par le Médiateur de la CEDEAO pour le Niger, le général à la retraite, Abdusalami Abubakar du Nigeria.



Lagos - 05/11/2009

mardi 3 novembre 2009

Tandja, gangster politique préféré de la France

Mamadou Tandja, gangster politique préféré de la France
3 novembre 2009 par Danyel Dubreuil, Juliette Poirson
ThèmesNigerÉlectionsFraude électoraleMamadou Tandja
Les élections législatives du 20 octobre dernier ont été l’ultime étape du coup d’Etat constitutionnel de Tandja. Débuté en mai par la dissolution de l’Assemblée Nationale et confirmée, le 4 août, par l’adoption illégale d’une nouvelle constitution.

Le « gangstérisme politique » de Tandja, l’expression est imagée. C’est celle que l’on peut lire dans la déclaration du 30 octobre du Parlement Panafricain. Pas de quoi impressionner Tandja qui n’a eu que faire des demandes répétées de ses pairs africains de la CEDEAO d’un retour à l’ordre constitutionnel. Le 17 octobre, ils avaient menacé le Niger de sanctions s’il maintenait les élections législatives l’exhortant à reporter le scrutin et à ouvrir la dialogue avec l’opposition politique.

Lors de ces législatives, le parti du président, le MNSD (Mouvement national pour la société de développement) a remporté 76 sièges sur les 113, les autres sièges étant répartis entre différents petits partis alliés du pouvoir. Et pour cause : l’opposition n’avait présenté de candidats dans aucune circonscription et avait appelé au boycott. Le taux de participation, officiellement de 51,3%, aurait été de moins de 5% selon Issoufou Sidibé, leader syndicaliste de l’opposition. Il serait même plus faible que lors du référendum du 4 août, confirmant ainsi le rejet populaire de la nouvelle constitution.

Plus aucun pouvoir n’échappe à TandjaAinsi reconstituée, l’Assemblée nationale permettra un fonctionnement « normalisé » de la 6ème république, dont la constitution a été promulguée le 18 août 2009. Dans ce nouveau cadre, les pouvoirs du président sont très fortement renforcés : de semi-présidentiel, le Niger passe à un régime de type présidentiel fort, où le président est dépositaire de l’intégralité des pouvoirs exécutifs – chef de l’Etat, chef du gouvernement, chef de l’Armée, de l’administration et de la magistrature. Il ne peut plus être destitué par l’Assemblée nationale, dont les pouvoirs sont considérablement affaiblis. Un Sénat soumis à l’exécutif est mis en place pour faire contrepoids à une assemblée nationale. Celle-ci, exerçant à minima sa fonction de représentant du peuple, avait pourtant semblé trop rebelle au pouvoir au cours de ces derniers mois. Toutes les institutions de contrôle démocratique sont désormais à la botte du président : c’est lui qui nomme la majorité des membres de la Cour Constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Communication. Ainsi, la 6ème république n’est rien d’autre que l’institutionnalisation de la dictature de Mamadou Tandja.

Des sanctions pour du beurreEn bon dictateur, il a ignoré les sanctions de la CEDEAO qui suspend le Niger de toutes ses instances et ne reconnaît pas les résultats des législatives. Dans un sens, il n’a pas tort : si la CEDEAO a des principes de « démocratie » et de « bonne gouvernance » (article 45 de son protocole supplémentaire sur la démocratie et la bonne gouvernance), ses mesures de rétorsion restent purement politiques et diplomatiques. La CEDEAO ne s’enhardit pas dans la voie de sanctions économiques. Dommage car, ces dernières asphyxieraient très rapidement le pays et forceraient Tandja à faire marche arrière. L’impact serait en effet immédiat si le Niger n’avait plus de relations économiques avec le Nigéria, son grand voisin et principal partenaire commercial, par ailleurs producteur de toute son électricité.

Les sanctions de la CEDEAO, sans réelles conséquences, ont au moins le mérite d’exister et d’avoir relancé la question au niveau international. L’Union européenne s’est vue contrainte d’applaudir cette initiative. Karel de Gucht, commissaire au développement a réitéré au lendemain des élections qu’elle « suspendraitt sa coopération si le Niger ne restaurait pas l’ordre constitutionnel ». En effet, les articles 96 et 97 des accords de Cotonou prévoient dans ce cas (non-respect des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit) une procédure de consultation puis la suspension des accords si aucune solution acceptable n’est trouvée. Or si des discussions avec le Niger ont eu lieu depuis le mois de juillet 2009, dix jours après cette déclaration, la concrétisation des menaces se fait toujours attendre.

La France très discrèteDans un sens, on peut comprendre que l’UE hésite à mettre à exécution ses menaces : elles auraient des conséquences graves sur une population extrêmement pauvre – les 450 millions d’euros d’aide de l’UE annuel représentent 30% du budget de l’Etat. On peut être sûr que ces hésitations sont aussi entretenues par les pressions du gouvernement français, qui n’a fait aucune déclaration publique depuis les législatives appelées de ses voeux en août afin de légitimer la prise de pouvoir de Tandja.

Encore une fois, la France applique sa fameuse « doctrine de la stabilité ». Elle préfère un dictateur qui maintient un habillage démocratique et qui est finalement conciliant pour ses intérêts économiques plutôt que d’encourager le retour à une démocratie légitime. Il est vrai qu’avec un nouveau président et dans un cadre plus démocratique, la France devrait certainement renégocier les accords qui encadrent son activité d’extraction d’uranium.

Quant à Tandja, il cherche à rassurer l’armée, dont l’opposition lui serait fatale, en signant une amnistie générale pour tous les actes de guerre commis au Nord niger depuis 2007, tant pour les rebelles que pour les militaires. Encore une fois au Niger, l’impunité est faite valeur fondatrice d’un nouveau régime politique.

dimanche 1 novembre 2009

Déclaration ANDDH

Niger: une importante ONG demande de nouvelles législatives
(AFP) –
NIAMEY — L'Association nigérienne de défense des droits de l'Homme (ANDDH) a appelé dimanche à la tenue de nouvelles élections législatives, estimant que celles du 20 octobre perpétuaient le "déficit démocratique" du Niger.
"Après la tenue illégale du référendum constitutionnel, l'organisation de ces législatives n'a pas dissipé le déficit démocratique que connaît le Niger", a estimé la plus importante ONG du pays dans une déclaration transmise à l'AFP.
L'ANDDH demande "la reprise" de cette élection "dans des conditions de pluralisme politique et démocratique".
Remportées sans surprise par le parti au pouvoir, les législatives du 20 octobre avaient été boycottées par l'opposition et dénoncées par la communauté internationale.
Après avoir demandé leur report, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest a suspendu le Niger et affirmé qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats des élections.
L'ANDDH demande aussi "la suspension" de la Constitution adoptée le 4 août par un référendum très contesté.
Cette nouvelle loi fondamentale permet au président Mamadou Tandja, 71 ans, de rester au pouvoir au moins jusqu'en 2012 plutôt que de se retirer en décembre comme initialement prévu.
Le référendum est "anticonstitutionnel" et "à la base de la crise institutionnelle, politique et sociale actuelle au Niger", estime l'ANDDH.
L'ONG appelle la Cédéao, l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) "à maintenir toute leur attention sur le Niger pour contraindre ses autorités au respect des principes démocratiques".
Pour arriver à ses fins, M. Tandja avait dissous en mai et en juin le Parlement et la Cour constitutionnelle pour arriver à ses fins.
La Cédéao et l'UE, gros bailleur de fonds du Niger, ont demandé à M. Tandja de renouer le dialogue avec ses opposants. L'Union interpalementaire (UIP) a également suspendu le Niger.