lundi 26 novembre 2012

Niger: ouverture d'"états généraux" de la justice, minée par la corruption

Des "états généraux" de la justice se sont ouverts lundi au Niger pour tenter, selon le président Mahamadou Issoufou, de "redresser" l'image d'un système judiciaire miné par la corruption, le manque de moyens et les ingérences politiques. "Notre justice suscite beaucoup de débat et de controverse, elle est l'objet de toutes sortes de supputations qui nuisent considérablement à son image et à son efficacité", a déclaré le président Issoufou à l'ouverture de cette première rencontre du genre, prévue jusqu'à vendredi à Niamey. Parmi les maux dont souffre la justice, il a cité "la corruption et les interventions du politique", "les sous-effectifs du personnel et l'insuffisance des moyens matériels et financiers". Citant les résultats d'un récent sondage réalisé dans la capitale par une structure publique, M. Issoufou a affirmé que "plus de 53%" des sondés ont dit "ne pas avoir confiance en la justice", "67%" pensent que "la corruption sévit dans le milieu judiciaire" et "50%" estiment que "le principe de la séparation des pouvoirs n'est pas une réalité". "Ces résultats renvoient une image inquiétante des rapports entre le système judiciaire et les citoyens" et "cette image doit être redressée", a estimé le chef de l'Etat, mettant en garde contre "les conséquences de l'affaiblissement de la justice sur les institutions et la société". Il a aussi dénoncé "la vétusté, l'exiguïté et l'inadaptation" des prisons du pays, dont les principales ont été construites durant la colonisation française, avant 1960. Selon M. Issoufou, 53% des détenus sont en attente de jugement. Les "états généraux", chargés de dresser un état des lieux de la justice, doivent réunir quelque 500 participants, magistrats et représentants des milieux socio-professionnels. Ils sont financés essentiellement par les partenaires extérieurs, pour près de 300 millions de francs CFA (450.000 euros). Pour combattre la corruption dans l'administration et en particulier dans la justice au Niger, l'un des pays les plus pauvres du monde, les autorités ont institué en 2011 un numéro vert que les citoyens peuvent appeler. Il a permis de révéler des cas présumés de corruption au sein de la magistrature.

lundi 19 novembre 2012

Niger : 645 personnes ont été tuées dans les accidents de la route en 2011

Avec plus de 5 000 accidents corporels enregistrés en 2011 ayant occasionné 645 décès, les accidents de la route constituent une insupportable tragédie au Niger, a déclaré le ministre des Transports, M. Ibrahim Yacouba, à l’occasion de la célébration dimanche de la première journée africaine de la sécurité routière sous le thème, "tous unis au service du développement". Le nombre de blessés graves causés par les accidents de la route est passé de 2 519 en 2009, à 2 547 en 2010 pour atteindre 2 782 en 2011. "C’est trop, c’est inacceptable", a martelé Ibrahim Yacouba. Par ailleurs, selon le ministre des Transports, le rapport de la situation de la sécurité routière dans le monde en 2009 de l’OMS place le Niger comme étant le pays qui enregistre le taux de gravité le plus élevé des accidents de la route en Afrique de l’Ouest. Ce taux de 37,7% pour 100 000 habitants. Le coût des accidents de la route en 2006 est estimé à plus de 42 milliards de FCFA équivalant ainsi à plus de 4 000 FCFA par habitant et représentant 25% du budget du ministère de la Santé publique à la même année. "Les accidents de la route constituent une insupportable tragédie ; et parce que nous sommes entièrement responsables, nous devons, nous pouvons rapidement renverser la tendance, et adopter de meilleurs comportements qui vont permettre de sauver des millions de vies humaines", a indiqué le ministre Ibrahim Yacouba. Aussi, a-t-il invité les Nigériens à être les meilleurs usagers de la route et à s’engager pour l’amélioration de la sécurité routière. Pour le ministre nigérien des Transports, les routes doivent être un facteur d’échanges humains, de mobilité sociale et de promotion économique ; elles ne doivent pas être un multiplicateur de la mortalité dans le pays. C’est pourquoi à travers le programme de Renaissance du président de la République, M. Mahamadou Issoufou, le gouvernement s’est engagé, sur le mandat, à réduire de 20% le nombre d’accidents de la route au Niger. Dans un sens un nouveau code la route sera bientôt adopté, un plan de circulation urbaine va être élaboré pour toutes les principales villes du Niger, le contrôle technique va être étendu et généralisé, et des mesures strictes nouvelles vont être édictées pour rendre les circulations plus fluides, plus sures et conformes aux normes urbaines modernes.