Au Niger, l'ancien président Mamadou Tanja demande la clémence de la junte
C'est une information exclusive RFI : l'ancien président nigérien Mamadou Tanja, en résidence surveillée depuis le coup d'Etat du 18 février dernier, demande la clémence du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). Dans un courrier dactylographié daté du 22 juillet et que RFI a pu se procurer, Mamadou Tanja se désolidarise par ailleurs de la plainte pour détention arbitraire, déposée par sa famille devant la Cour de justice de la CEDEAO.
La première missive est adressée au président de la Cour de justice de la CEDEAO. Elle est brève, et sans ambiguïté. L'ancien chef de l'Etat nigérien explique qu'il a appris avec surprise la saisine des instances de la CEDEAO alors qu'il n'a mandaté personne. « Je prie votre juridiction de ne tenir compte d'aucune plainte », écrit Mamadou Tanja, et « Je n'autorise aucune personne ou structure à agir en mon nom », a-t-il ajouté. Le résident de la Villa verte à Niamey conclut : « Je vous adresse cette correspondance en âme et conscience et libre de toute contrainte ».
Sans contrainte, la question mérite d'être posée quand on sait que l'ancien chef de l'Etat est au secret depuis le 18 février dernier dans l'enceinte de la présidence. D'autant que dans le second courrier dont RFI a pris connaissance, une lettre adressée cette fois au président du Conseil supérieur pour la restauration de la démocratie, Mamadou Tanja demande la clémence de Salou Djibo. « Compte tenu de mon état de santé, je vous prie de bien vouloir reconsidérer votre décision de me mettre à la disposition de la justice », écrit-il, avant de demander son maintien dans son actuel lieu de détention, un lieu de détention où Mamadou Tanja, s'estime « bien traité ».
L'ancien chef de l'Etat craint-il la rigueur de la prison de haute sécurité de Koutoukalé ? Craint-il un procès et des investigations sur sa gestion alors que son fils Hadiatoulaye y est incarcéré ? A-t-il écrit de son plein gré ou sous la pression ? En tout cas, par ces missives, Mamadou Tandja va à contre courant de son parti, le MNSD (Mouvement national pour la société de développement), et de ceux qui se mobilisent pour sa libération.
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