jeudi 21 avril 2011

Niger: Membres du nouveau gouvernement

Le président nigérien Mahamadou Issoufou et son premier ministre Brigi Rafini ont formé aujourd'hui le nouveau gouvernement composé de 23 membres dont six femmes, essentiellement issus du parti au pouvoir et des alliés du second tour de la présidentielle du 12 mars.
Voici la liste complète du nouveau gouvernement :

Briggi Rafini

1er Ministre

Bazoum Mohamed

Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères

Amadou Boubacar Cissé

Ministre d’Etat, Ministre du Plan

Abdou Labo

Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur

Soumana Sanda

Ministre de la Santé

Foumakoye Gado

Ministre des Mines

Marou Amadou

Ministre de la Justice

Kalla Hankouraou

Ministre de l’Equipement

Moussa Bako Aboulkarim

Ministre de l’Urbanisme

Saley Seydou

Ministre du Commerce

Salifou Labo Bouché

Ministre de la Communication

Mme Maikibi Kadidjatou Dandobi

Ministre de la Promotion de la Femme

Karidjo Mahamadou

Ministre de la Défense

Ouhoumoudou Mahamadou

Ministre des Finance

Mme N'Gadé Nana Hadiza Noma Kaka

Ministre de la Formation Professionnelle

Mamadou Youba Diallo

Ministre de l’Enseignement Supérieur

Mme Ali Mariama Elhadji Ibrahim

Ministre de l’Education

Ouba Seydou

Ministre de l’Agriculture

Issoufou Issaka

Ministre de l’Hydraulique

Mahamane Elhadji Ousmane

Ministre de l’Elevage

Mme Salami Maïmouna Almou

Ministre des Transport

Kounou Hassane

Ministre des Sport

Mme Yahaya Baaré Haoua Abdou

Ministre du Tourisme et du Développent Industriel

Mme Sabo Fatouma Zara Boubacar

Ministre de la Fonction Publique

mercredi 20 avril 2011

Niger: Hama Amadou, ex-Premier ministre du Niger de 2000 à 2007 sous le régime du président déchu Mamadou Tandja, a été élu mardi soir président de la nouvelle Assemblée nationale, avec 103 voix pour et une contre

Hama Amadou, ex-Premier ministre du Niger de 2000 à 2007 sous le régime du président déchu Mamadou Tandja, a été élu mardi soir président de la nouvelle Assemblée nationale, a-t-on appris de source parlementaire. M. Amadou, 60 ans, seul candidat au perchoir, a été élu avec 103 voix pour et une contre, à l'issue d'un vote retransmis sur la radio du Parlement. Le Mouvement démocratique nigérien (Moden) qu'il dirige, compte 23 sièges au Parlement élu le 31 janvier, largement dominé par la coalition présidentielle. Arrivé troisième au premier tour du scrutin présidentiel, Hama Amadou avait soutenu Mahamadou Issoufou, favorisant son élection avec 58% des suffrages au second tour du 12 mars. L'investiture le 7 avril de M. Issoufou, un ingénieur de mines de 59 ans, a mis fin à la transition militaire débutée le 18 février 2010 par un putsch contre l'ex-président Mamadou Tandja qui dirigeait le pays depuis dix ans et avait tenté de s'imposer pour se maintenir au moins cinq ans de plus. Le nouveau président a nommé lors de son investiture Brigi Rafini, un Touareg d'Agadez (nord) au poste de Premier ministre, qui n'a toujours pas formé son gouvernement.

jeudi 14 avril 2011

Niger: Brigi Rafini, un Touareg énarque à la tête du gouvernement

Brigi Rafini, 58 ans, nommé il y a une semaine Premier ministre par le nouveau président nigérien Mahamadou Issoufou, est un Touareg d'Agadez (nord) formé à l'Ecole nationale d'administration de Niamey et de Paris, réputé pour sa discrétion.
Cet administrateur de petite taille, teint clair et air jovial, arbore de grosses lunettes et porte le plus souvent un turban, à l'instar de nombreux Touareg, communauté vivant dans plusieurs pays du Sahara.
Rafini est né le 7 avril 1953 à Iférouane, une localité aux confins du désert nigérien, dont l'attaque du camp militaire en février 2007 avait sonné le début la deuxième rébellion touareg qui a pris fin en 2009.
"Pas question au 21e siècle qu'il y ait des velléités d'anarchie ou de clivage (...), toutes les ethnies (nigériennes) forment aujourd'hui un seul Etat", avait-il estimé dans une déclaration au quotidien gouvernemental Le Sahel en 2009.
Le nouveau Premier ministre nigérien est marié, père de cinq enfants et, comme 90% de la population nigérienne, il est musulman. Avant de prendre officiellement ses fonctions dans les prochains jours, il doit prêter serment sur le Coran.
Après des études primaires à Agadez, Brigi Rafini a été formé à l'Ecole nationale d'administration (ENA) de son pays et est aussi diplômé de l'Institut international d'administration publique (IIAP) de Paris ainsi que de l'ENA en France d'où sortent les élites politiques de ce pays.
Plusieurs fois sous-préfet, il entre pour la première fois au gouvernement en 1987 comme secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur, avant d'être promu un an plus tard ministre de l'Agriculture et de l'Environnement.
De 1989 à 1991, Brigi Rafini occupe le poste de président du Conseil national de développement, une assemblée consultative de 140 membres créée à l'aube du multipartisme par la junte au pouvoir.
En 2004, il est élu maire d'Iférouane et député de la région d'Agadez pour le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), parti du président Ibrahim Baré Maïnassara qui a été assassiné en 1999 par des éléments de sa propre garde.
Le RDP, qui fut un allié du président déchu Mamadou Tandja, a soutenu la candidature de son opposant de toujours, Mahamadou Issoufou, au second tour de l'élection présidentielle du 12 mars dernier. Brigi Rafini a récemment démissionné de cette formation pour le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) de M. Issoufou.
"M. Rafini est un bon choix qui donne le signal du rassemblement des Nigériens", a commenté sur la télévision publique Hassoumi Massaoudou, directeur de cabinet du président Issoufou.
Pour Alkashe Alhada, un autre responsable à la présidence nigérienne, "que la communauté touareg soit représentée à un tel niveau de responsabilité est plutôt une bonne chose".
De nombreux Nigériens ont aussi salué la nomination de Rafini en raison de son "expérience", sa "sagesse" et sa "pondération".
Pour les analystes, cette nomination répond, de plus, au souci de la communauté touareg qui se plaint souvent d'être "marginalisée".
Cette "marginalisation" supposée a poussé de 2007 à 2009 de jeunes Touareg d'Agadez à la révolte armée pour réclamer une meilleure "insertion" dans l'administration et une "juste répartition" des revenus de l'uranium extrait dans leur zone.
Malgré sa richesse en uranium, le Niger demeure pauvre, avec des crises alimentaires récurrentes. Ce pays enclavé, aux deux-tiers désertique, est aussi sous la menace d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui y a multiplié depuis 2008 les rapts d'Occidentaux.
(AFP)

mercredi 13 avril 2011

Niger:Issoufou veut un gouvernement de ‘’22 à 23 membres’’ de bonne moralité

Le premier gouvernement en instance d’être formé par le président Mahamadou Issoufou se singularisera par sa taille comprise ‘’entre 22 et 23 membres’’, malgré la diversité de partis politiques constituant la majorité présidentielle.
''Le nombre des membres du gouvernement se situera entre 22 et 23 ministres’’, a expliqué Dr Alkache Alhada, le directeur de cabinent adjoint du Chef de l’Etat, au cours d’une intervention télévisée.
Une semaine après l’investiture du Président de la République et la nomination d’un Premier ministre, les Nigériens attendent toujours la publication de la liste des membres du gouvernement pour ce premier quinquennat du Président Issoufou.
Se prononçant sur les raisons de ce retard, Dr Alhada les a expliquées par ‘’un souci de compétence qui enjoint au Chef de l’Etat le respect d’une des dispositions de la Constitution qui stipulent +que nul ne peut être ministre que si il jouit d’une bonne moralité+’’.
Le nouveau Chef de l’Etat, a expliqué le directeur adjoint de son cabinet, veut rompre avec certaines pratiques qui avaient cours dans les gouvernements précédents et étaient liées à la proposition par les partis politiques de candidats à des fonctions ministérielles.
‘’Cette fois- ci, il s agit d’une liste de trois personnes qui est proposée à chaque ministère et c’est à la suite d’une enquête de moralité que le meilleur des trois noms sera retenu’’, a expliqué Dr Alhada.
En attendant la nomination dans les heures qui suivent de la nouvelle équipe gouvernementale, l’opposition politique et l’Intersyndicale ont décliné des offres de participation à un gouvernement d’union nationale, lancée à leur endroit par le Président Issoufou.
Pour l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), coalition de l’opposition, il est exclu toute participation de sa part à un gouvernement d’ouverture, tandis que l’Intersyndicale invoque ‘’une incompatibilité’’ entre la fonction syndicale et celle de membre du gouvernement.

Source:APA

lundi 11 avril 2011

L’opposition nigérienne décline l’invitation du président Issoufou pour un gouvernement d’union nationale

La coalition de l’opposition nigérienne a rejeté « avec la plus grande courtoisie » l’offre de formation d’un gouvernement d’union nationale formulée par le président nigérien Elhadj Mahamadou Issoufou, lors de son investiture le 7 avril dernier, a appris APA lundi de source officielle.
Dans un communiqué publié lundi, l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), coalition de l’opposition nigérienne, a salué « la grandeur du geste » de président nigérien tout en déclinant une éventuelle participation à un gouvernement d’union nationale.
«Nous avons décidé de travailler en tant qu’opposition et nous comptons l’assumer » indique l’Alliance, qui a soutenu la candidature de l’ex-premier ministre Seini Oumarou, candidat malheureux au scrutin présidentiel du 12 mars dernier.
Au lendemain de la proclamation des résultats du scrutin présidentiel, M. Oumarou a reconnu sa défaite et s’est engagé à conduire une opposition « positive et constructive » pour la stabilité et la paix au Niger.
Je prends acte des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale. Je félicite le nouveau président et lui présente mes encouragements. J’ai décidé de n’introduire aucun dossier en contentieux électoral » a-t-il dit .
Ingénieur des mines âgé de 59 ans, M. Issoufou jadis opposant historique à l’ex-président Mamadou Tandja, a promis de travailler « sans exclusion » pour renforcer la démocratie et engager le Niger sur la rampe du développement.

dimanche 10 avril 2011

Discours d'investiture du Président élu de la 7ème République du Niger: «Mon devoir est de porte ce nouvel espoir», déclare SEM. Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l'Etat

Excellences Madame et Messieurs les Chefs d'Etat et de gouvernement,Excellence Monsieur le Président Salou Djibo,Excellence Monsieur le Premier ministre de la Transition, Excellence Monsieur le président du Conseil Consultatif National, Madame la présidente du Conseil Constitutionnel de Transition, Excellences Messieurs les anciens Présidents de la République, Excellences Mesdames et Messieurs les chefs de délégations,

Mesdames et Messieurs les ministres,

Honorables députés,

Mesdames et Messieurs les ambassadeurs et représentants des organisations internationales,

Honorables chefs traditionnels,

Mesdames et Messieurs les représentants des partis politiques,

Mesdames et Messieurs les représentants des syndicats et des organisations de la société civile,

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, mes chers concitoyens,

Par la grâce de Dieu, le 12 mars dernier, le Peuple nigérien a rendu, en moins de cinq (5) mois, son 6ème arbitrage électoral dans le calme, avec un sens de responsabilité et une maturité politique dignes des grandes démocraties.

A quelques exceptions près, il s'agit-là d'une tradition bien établie dans notre pays depuis maintenant vingt (20) ans. Certains peuvent trouver insolite qu'un peuple, constitué en majorité d'analphabètes, puisse accéder à un tel niveau de maturité politique. Le penser, c'est oublier que l'humanité a un socle de valeurs communes: en effet tous les peuples, quel que soit leur niveau de développement économique, social et culturel, aspirent à la liberté, à l'égalité et à la justice. Le penser, c'est aussi oublier que notre peuple, héritier de grands empires qui s'étaient partagé l'espace nigérien pendant des siècles, a une histoire politique, notamment institutionnelle, caractérisée par le développement d'une culture de compromis favorable à la promotion des valeurs démocratiques, une culture de compromis qui incite à la sagesse, favorise la tolérance et condamne l'extrémisme et la violence. Le penser, c'est enfin oublier que les forces démocratiques ont accompli, depuis vingt (20) ans, un travail politique d'une grande ampleur au sein du peuple. Je me félicite que le Niger soit devenu un authentique modèle démocratique et je ferai tout pour que ce modèle soit davantage connu dans le monde.

Excellences, Mesdames et Messieurs

Le Peuple nigérien a donc arbitré. Permettez-moi de lui exprimer toute ma reconnaissance pour m'avoir désigné en vue de le servir pendant les cinq (5) prochaines années. Je sais que les attentes sont fortes. Je sais qu'un nouvel espoir est né, celui de la renaissance du Niger. Ma responsabilité est de répondre à ces attentes. Mon devoir est de porter ce nouvel espoir. Le Peuple nigérien attend de moi une nouvelle gouvernance politique et économique. Il attend de moi que je me comporte en serviteur et non en maître. Il attend de moi la défense de l'intérêt général. Celui-ci sera ma boussole pour m'orienter dans la forêt des intérêts particuliers, il sera mon fil conducteur dans un monde où l'égoïsme est roi, dans un monde où chacun ne cherche qu'à tirer son épingle du jeu. Pour ne pas m'écarter de la route que le Peuple nigérien m'a tracée, je tiendrai dans ma main, avec fermeté, cette boussole et ce fil conducteur.

Du reste, je viens d'en faire la promesse par serment coranique. Pour rester fidèle à ce serment, pour réaliser les promesses de notre Constitution, pour réaliser les promesses de mon programme, je veillerai à la consolidation de l'Etat démocratique et républicain dont l'existence conditionne tout le reste. L'Etat doit être suffisamment fort pour garantir aux citoyens, à tous les citoyens sans exception, une vie meilleure dans la liberté, l'égalité, la justice et la solidarité. En effet, sans institutions fortes travaillant dans le respect de la règle d'équilibre des pouvoirs, il ne peut y avoir ni liberté ni égalité, ni justice, ni solidarité. Sans institutions fortes, l'Etat de droit, c'est-à-dire une situation où, à l'abri de l'arbitraire, la loi régit les rapports des citoyens entre eux d'une part et les rapports des citoyens avec l'Etat d'autre part, l'Etat de droit, dis-je, ne sera qu'un vain mot. Pour promouvoir toutes ces valeurs, pour que chaque citoyen jouisse de tous ses droits (droits politiques, droits économiques et sociaux) tout en accomplissant ses devoirs, je veillerai à ce que le pouvoir soit exercé de manière démocratique; je veillerai notamment à ce que l'accès au service public, aux emplois publics et aux marchés publics soit égal pour tous.

Mon ambition est de réconcilier les Nigériens, tous les Nigériens. Dans cette perspective, en plus des pouvoirs classiques (pouvoir exécutif, pouvoir législatif, pouvoir judiciaire), les partis politiques, les organisations de la société civile et la presse, participeront à la consolidation de l'équilibre des pouvoirs. Dans la même perspective, il sera mis fin à la politisation de l'administration. En effet, qui, mieux que nous qui en avons souffert pendant une quinzaine d'années, peut y mettre fin? Le mérite, la compétence, le sens du service public, l'ardeur et la ponctualité au travail, la conscience professionnelle, la discipline, la hiérarchie et l'autorité y seront rétablis. Des dispositions seront prises pour créer un environnement et des conditions favorables à l'accroissement de la productivité des agents de l'Etat. La corruption, les passe-droits, les trafics d'influence, les détournements des deniers publics, notamment les fausses factures et les surfacturations ainsi que toutes les autres dérives seront combattus. Si nous restons fidèles à nos valeurs, alors, nous réussirons à répondre aux attentes de notre peuple.

Excellences, Mesdames et Messieurs

Les menaces, auxquelles notre pays et les autres pays du Sahel sont exposés, sont bien connues. Les événements, qui secouent actuellement notre sous-région, aggravent ces menaces du fait des mouvements massifs des populations qu'ils provoquent et des risques qu'ils créent de dissémination d'armes de tout calibre. Pour toutes ces raisons, le Niger s'engagera, avec détermination, dans la recherche de la restauration de la paix en République de Côte d'Ivoire et en Libye. La situation qui nous vivons aujourd'hui illustre bien, pour un pays donné, la disparition de la frontière entre défense extérieure et sécurité intérieure. Les menaces sont devenues mondiales et naturellement ces menaces nécessitent des réponses mondiales ou, à tout le moins, régionales et sous-régionales. Par conséquent, pour assurer notre sécurité commune, je plaide pour une coopération plus forte entre les pays de la CEDEAO et les pays de la zone sahélo-saharienne.

Pour assurer la sécurité du Niger et contribuer à la sécurité commune, j'envisage une solution globale, à la fois sécuritaire, administrative, économique et sociale. Il s'agira de concevoir et de mettre en œuvre un meilleur encadrement administratif et un vaste programme de développement économique et social des zones pastorales. Il s'agira aussi de rétablir le monopole de la violence de l'Etat, seul censé détenir des armes de guerre sur l'ensemble du territoire national. Il s'agira, enfin, de doter nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) de ressources humaines bien formées et bien entraînées ainsi que d'équipements en quantité et en qualité suffisantes. Je veillerai personnellement, en tant que chef des armées, à la consolidation de l'unité et de la cohésion ainsi qu'au renforcement du moral de ceux qui ont la lourde mission d'assurer la sécurité des Nigériens et de leurs biens, de protéger nos frontières, et au-delà, de contribuer à la sécurité internationale.

Excellences, Mesdames et Messieurs

Le Peuple nigérien a un immense défi à relever, un défi qui a un rapport avec sa dignité et son honneur: le défi de l'éradication de la faim. Il est choquant que, de manière récurrente, nous soyons réduits à mendier notre pain quotidien auprès des autres peuples. Comme en témoignent les dernières élections, notre peuple a conquis sa liberté politique: il lui reste, maintenant, à réaliser l'alliance de la liberté et du pain. Pour réaliser cette alliance, le gouvernement, que le Premier ministre, que je nommerai aujourd'hui même, mettra en place, s'attaquera à la réalisation de l'initiative trois (3) ‘'N'', c'est-à-dire les ‘'Nigériens Nourrissent les Nigériens''. Cela est possible, car en plus des eaux de surface, comme celles du fleuve Niger, nous disposons d'immenses gisements d'eau souterraine. Cela est possible car nous avons des terres irrigables.

En mobilisant toutes ces ressources ainsi que les eaux pluviales, les sécheresses récurrentes ne seront plus synonymes de famines car nous parviendrons, Incha Allah, à mieux organiser le combat contre les effets des changements climatiques, à accroître les rendements des cultures pluviales, à promouvoir l'agriculture irriguée et à moderniser l'élevage. Cela nécessitera, entre autres mesures, le rétablissement des subventions de l'Etat aux producteurs afin de leur faciliter l'accès aux intrants et de leur permettre de se nourrir de leur propre travail plutôt que de laisser se développer en eux cette mentalité d'assistés qui est la conséquence inévitable de l'aide humanitaire: autrement dit, aux subventions en aval de la production, nous allons substituer les subventions en amont de la production. Ces mesures seront mises en œuvre dès la prochaine campagne agricole.

Excellences, Mesdames et Messieurs

La renaissance du Niger nécessite une économie compétitive. En plus du développement agricole, notre ambition est de nous attaquer à la réduction des coûts de deux facteurs de production importants pour un pays enclavé : le transport et l'énergie. Pour y parvenir nous envisageons, dans le cas du premier facteur, non seulement de poursuivre la consolidation des routes existantes et la réalisation de nouvelles routes bitumées et en terre, mais aussi de promouvoir le rail. Pour le second facteur, nous exploiterons toutes les sources d'énergie disponibles dans notre pays: l'eau, le charbon, le soleil, le vent, le fuel et le nucléaire.

Dans l'immédiat, nous mettrons l'accent sur la réalisation du barrage hydro-électrique de Kandadji et sur l'exploitation et la transformation du charbon de Salkadama. Il est vrai que le nucléaire connaît des difficultés avec les récents accidents dans certaines centrales nucléaires japonaises, mais je reste convaincu que les leçons qui en seront tirées rendront cette énergie propre, plus sûre. Je militerai donc au sein de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour une forte intégration énergétique sur la base du recours à cette énergie.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

La réalisation des infrastructures que je viens de citer donnera un coup de fouet à l'exploitation de nos ressources du sous-sol : en effet, des gisements dont l'exploitation n'est pas rentable dans les conditions actuelles pourront être mis en valeur. A l'uranium, à l'or, au charbon, au ciment déjà en exploitation, et au pétrole en instance d'exploitation, pourront venir s'ajouter le fer, les phosphates, le marbre etc. Le Niger regorge, en effet, d'énormes ressources du sous-sol que nous comptons mettre en valeur dans l'intérêt de notre peuple, dans l'intérêt des générations actuelles comme des générations futures. Nous sommes ouverts à tous les investisseurs étrangers, sans aucune distinction, à condition qu'ils respectent nos intérêts et acceptent d'établir avec nous des rapports gagnant-gagnant.

La bonne gouvernance, notamment la transparence, dans l'exploitation de ces ressources, sera de rigueur. Si d'autres pays ont pu financer leur développement industriel à partir des excédents dégagés par leur agriculture, le Niger, à l'inverse, pourra financer son développement économique et social à partir des excédents dégagés par l'industrie minière et pétrolière. Source de malédiction ailleurs, compte tenu des guerres qu'elle suscite, je veillerai à ce que les revenus qu'on en tire, parce que bien redistribués, contribuent à l'épanouissement des Nigériens notamment à travers l'accès à l'école, à la santé et à l'eau.

Excellences, Mesdames, Messieurs,

L'école recevra le quart (1/4) des ressources budgétaires pendant les cinq (5) prochaines années. Elle sera gratuite et obligatoire jusqu'à l'âge de seize (16) ans. L'enseignement professionnel et technique sera privilégié. Base sociale fondamentale du développement, ascenseur social par excellence, l'école, comme on le sait, contribue largement à l'égalité des chances. S'agissant de l'égalité de chance, mon itinéraire personnel en constitue une parfaite illustration. En ce jour solennel, je ne peux pas ne pas évoquer cette journée mémorable du mois d'octobre 1958, cette journée où j'ai été inscrit à l'école primaire d'Illéla, cette journée qui a été le point de départ de l'aventure qui m'a amené aujourd'hui au sommet de l'Etat. Evoquer cette journée, c'est rendre hommage à l'école qui, bien conçue, peut donner les mêmes chances d'ascension sociale à tous, qu'on soit riche ou pauvre, qu'on naisse à Soudouré ou Dandadji, à Fandou ou Namaro, à Dingazi ou Maîné Soroa, à Zinder, Douméga ou Yélou.

L'école m'a donné les outils et les armes qui ont contribué à faire de moi l'un des porteurs des valeurs qui triomphent aujourd'hui. Je souhaite que mon accession à la magistrature suprême encourage les pères et les mères à donner à leurs filles et fils, en les envoyant à l'école, les mêmes chances que celles que mes parents m'ont offertes. Le gouvernement, dès sa mise en place, prendra les dispositions utiles pour engager la construction de 2500 classes et la mise en formation de 2500 enseignants, conformément à la cadence annuelle prévue par mon programme électoral. En ce jour solennel, je pense aussi à ces femmes qui meurent en donnant la vie, à celles qui sont usées par les corvées d'eau, de bois et autres travaux ménagers; je pense également à ces enfants qui n'ont aucune chance de fêter leur cinquième (5ème) anniversaire, je pense enfin à ces jeunes, jeunes diplômés pour lesquels l'école a débouché sur le chômage, jeunes ruraux et urbains sans formation, oisifs et donc proies faciles de tous les vices.

Je connais leur attente et je m'efforcerai d'y répondre avec l'aide de Dieu. Dans l'immédiat, j'ai décidé de procéder au recrutement de médecins, d'infirmiers et de sages-femmes. En effet, il y a, aujourd'hui, plus de médecins au chômage que de médecins en activité, alors que la moitié des Nigériens n'a pas accès aux soins de santé. Il sera procédé également à des recrutements dans le secteur agro-pastoral et dans celui des régies financières. Pour améliorer l'accès à l'eau, les infrastructures existantes seront réhabilitées et deux mille (2000) puits et forages seront réalisés chaque année. Par ailleurs, pour lutter contre la pauvreté féminine, il sera créé un fonds pour les activités génératrices de revenus pour les femmes. Des programmes de logements sociaux seront lancés ainsi que la restructuration de la ville de Niamey pour qu'elle soit la digne capitale à laquelle les Nigériens ont toujours rêvé.Excellences, Mesdames et MessieursJe viens de prêter serment sur le Saint Coran.

Pour honorer ce serment, j'aurai besoin de l'aide de tous ceux qui auront à partager la charge du pouvoir avec moi. Au-delà d'eux, j'aurai besoin de l'aide de tous les Nigériens. Le changement de comportement est la principale aide que j'attends de tous: changement de comportement dans la gestion du temps qui est la ressource la plus gaspillée dans notre pays, changement de comportement par rapport au travail, changement de comportement dans le rapport avec les biens publics, etc. Nous devons lutter contre les forces de l'habitude et faire l'effort de nous changer nous-mêmes. Dans le Saint Coran, sur lequel je viens de prêter serment, Dieu a dit: ‘'Je ne change pas un peuple tant qu'il ne se change pas lui-même''. Nous devons donc changer nos comportements si nous voulons changer nos conditions de vie. Par ailleurs, il est important que nous méditions tous, le hadith suivant: « chaque chef de tribu sera présenté, le jour du jugement dernier, dans les chaînes: ou la justice l'en libérera ou l'injustice l'y fera périr».

C'est le principe de l'imputabilité: une responsabilité, une sanction, sous forme de récompense ou de punition. Pour paraphraser un grand homme d'Etat, le Président Kennedy, je souhaite que chaque Nigérien se ‘'demande ce qu'il peut faire pour le pays et non ce que le pays peut faire pour lui''. Cela suppose que nous combattions la mentalité d'assistés qui s'est beaucoup développée en nous. Il ne s'agit pas de remettre en cause les réseaux séculaires de solidarité tissés au sein de notre société; il s'agit, au contraire, de les rationaliser pour les rendre plus efficaces en attendant que se renforce, progressivement, la solidarité nationale organisée par l'Etat. Celle-ci ne sera possible que si l'Etat s'en donne les moyens en rétablissant notamment, de manière effective, son monopole fiscal actuellement fortement érodé par des fraudes en tout genre. Ma détermination à mobiliser les ressources internes et à améliorer l'efficacité de la dépense publique sera sans faille.

Excellences, Mesdames et Messieurs

Je sais qu'il est illusoire de penser que le développement soit possible à l'échelle d'un seul pays. L'Afrique est le continent qui a, aujourd'hui, le plus besoin d'intégration. N'Krumah avait raison de dire, il y a plus de cinquante ans, que l'Afrique doit s'unir ou périr. En regardant la carte de l'Afrique, on a le triste sentiment d'avoir face à soi un miroir brisé. Nous avons le devoir de réparer ce miroir. Notre génération a la responsabilité historique d'abattre ces murs que constituent nos frontières pour que circulent librement les personnes, les biens et les services. C'est dire que je serai un militant actif d'une intégration globale, politique, économique, sociale et culturelle, non seulement au niveau de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), mais aussi à l'échelle du continent.Excellences, Mesdames et Messieurs,Le Général de Corps d'Armée Salou Djibo me passe le témoin aujourd'hui.

Je voudrais lui dire combien j'apprécie son courage, son patriotisme et sa fermeté. Il a fait des promesses qu'il a tenues: c'est donc un homme de parole. Notre peuple, par ma voix, lui transmet ses plus vifs remerciements. Je suis sûr que la Nation restera toujours reconnaissante à ce soldat qui se retire dans l'honneur, dans la dignité avec la fierté d'avoir accompli une grande mission au service de la patrie. Je salue et je remercie les autres autorités de la Transition, notamment les responsables de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour l'honnêteté et la transparence avec lesquelles six (6) scrutins ont été organisés en moins de cinq (5) mois.

Mes remerciements vont également à la communauté internationale pour ses appuis multiformes avant et pendant la transition. C'est enfin le lieu de rendre un vibrant hommage à mon adversaire du second tour, le président Seïni Oumarou, pour le fair-play, le sens de responsabilité et la maturité politique dont il a fait preuve en reconnaissant les résultats des élections. Son comportement prouve qu'il n'y a, en réalité, qu'un seul vainqueur: le Peuple nigérien. Pour consolider cette victoire du Peuple nigérien, pour servir notre peuple qui en a tant besoin, je l'invite avec tous ses camarades à se joindre à nous pour qu'ensemble on puisse organiser l'action gouvernementale. Ne dispersons pas nos énergies; conjuguons nos efforts pour construire la Nation.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

La présence de nombreux Chefs d'Etat, de gouvernement, de chefs de délégation, de personnalités et d'amis, rehausse l'éclat de la présente cérémonie. Je les en remercie. Le temps ne me permet pas, malheureusement, de les citer tous. Permettez-moi, néanmoins de nommer les Chefs d'Etat présents: je salue et remercie le Président de la République du Sénégal, Son Excellence Abdoulaye Wade que nous appelons affectueusement le Doyen; je salue et remercie le Président de la République du Mali, Son Excellence Monsieur Amadou Toumani Touré; je salue et remercie le Président de la République du Congo, Son Excellence Denis Sassou NGuesso; je salue et remercie le Président de la République du Togo, Son Excellence Faure Gnassingbé; je salue et remercie le Président de la République du Bénin, Son Excellence Yayi Boni ; je salue et remercie la Présidente de la République du Libéria, Son Excellence Madame Hélène Searlef Johnson; je salue et remercie le Président de la République du Gabon, Son Excellence Monsieur Ali Bongo; je salue et remercie le Président de la République de Guinée, Son Excellence Alpha Condé. Je remercie enfin tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l'organisation et à la réussite de la présente cérémonie d'investiture.Que Dieu garde le Niger ! Je vous remercie.

jeudi 7 avril 2011

Brigi Rafini, un ancien administrateur civil nommé Premier ministre du Niger

Le président du Niger, Elhadj Mahamadou Issoufou, a nommé jeudi au poste de Premier ministre, Brigi Rafini, un administrateur âgé d’une soixantaine d’années, selon les termes d’un texte officiel lu sur Télé Sahel, la télévision nationale.

Originaire de la région d’Agadez (nord) et issu d’une tribu touarègue de la localité d’Iférouane, M.Rafini, a également été ministre dans différents gouvernement entre 1989 et 1997. Il a été aussi député-maire d’Iférouane, ancien théâtre de la rébellion touarègue qui a sévi dans le nord du Niger entre 2007 et 2009.

Au plan politique, le nouveau Premier ministre a été successivement, ancien membre du MNSD part-Etat, puis de l’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP) et le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), parti fondé par l’ex-président Ibrahim Baré Mainassara.

Il a démissionné du RDP pour rallier le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), formation politique dirigée par Mahamadou Issoufou.

Elhadj Mahamadou Issoufou, 59 ans, a officiellement prêté serment sur le Saint coran, en tant que chef de l’Etat, jeudi devant huit de ses pairs d’Afrique de l’Ouest et du centre, réunis dans l’amphithéâtre du Palais des sports de Niamey.

Mahamadou Issoufou officiellement installé dans ses fonctions de président du Niger

Le président élu du Niger, Elhadj Mahamadou Issoufou, 59 ans, a officiellement prêté serment sur le Saint coran, en tant que chef de l’Etat, jeudi devant huit de ses pairs d’Afrique de l’Ouest et du centre, réunis dans l’amphithéâtre du Palais des sports de Niamey, a constaté APA.

Le nouveau chef de l’Etat, élu pour un mandat de 5 ans une fois renouvelable, a également reçu les insignes de grand maitre des Ordres nationaux du Niger, des mains du Colonel Boulama Manga, membre de la Grande chancellerie des Ordres nationaux.

La cérémonie d’investiture a eu lieu en présence des présidents congolais Dénis Sassou Nguesso, sénégalais Abdoulaye Wade, guinéen Alpha Condé, libérien Ellen Johnson Sirleaf, togolais Faure Eyadema, béninois Boni Yayi, malien Amadou Toumani Touré et gabonais Ali Ben Bongo.

Le Chef de la junte militaire au pouvoir depuis le 18 février 2010, général Djibo Salou, était également à cette cérémonie à laquelle prenait part l’ex-Premier ministre Seini Oumarou, candidat malheureux au scrutin présidentiel du 12 mars dernier.

L’installation de M.Issoufou dans ses fonctions de Chef de l’Etat constitue ‘’une étape importante’’ dans le processus de restauration de la démocratie au Niger, après le coup d’Etat du 18 février 2010 suivi d’une transition ayant permis la tenue d’élections démocratiques, a estimé Seini Oumarou, un proche de l’ex-président Mamadou Tandja.

Ingénieur des mines de 59 ans, M. Issoufou a été élu président du Niger avec 58,04%. Le pays a connu un coup d’Etat ayant porté au pouvoir une junte militaire qui a évincé le 18 février dernier l’ex-président Tandja

vendredi 1 avril 2011

Niger : L’élection de Mahamadou Issoufou validée par le Conseil Constitutionnel

Issoufou Mahamadou : 1.797.382 soit 58, 04% ; Seïni Oumarou : 1.299.436 soit 41, 96%. Tels sont là les résultats définitifs proclamés par le Conseil constitutionnel ce vendredi 1er avril 2011, validant ainsi les résultats issus du second tour de l’élection présidentielle tenue le 12 mars passé.
Le Conseil constitutionnel vient donc de confirmer l’élection de M. Mahamadou Issoufou à la Présidence de la République du Niger, pour un mandat de 5 ans à compter de 2 avril 2011, a indiqué la Présidente du Conseil constitutionnel de transition Mme SALIFOU Fatimata BAZEYE à l’issue de l’audience publique de cette institution qu’elle dirige.

Le Conseil constitutionnel a par ailleurs procédé à l’annulation des résultats des 287 bureaux de vote. A Agadez : les résultats de 5 bureaux de vote ont été annulés ; à Diffa : 17 bureaux de vote annulés ; à Dosso : 22 bureaux de vote annulés ; à Maradi : 65 bureaux de vote annulés ; à Tahoua : 66 bureaux de vote annulés ; à Tillabéry : 47 bureaux de vote annulés ; à Zinder : 54 bureaux de vote annulés et à la Communauté urbaine de Niamey : les résultats de 11 bureaux de vote ont été annulés. Toutes ces annulations, sont liées à l’absence de certaines mentions obligatoires sur les procès verbaux de dépouillement des résultats.

Aucun recours en contentieux électoral n’a été fait devant le Conseil constitutionnel. On se rappelle, moins d’une semaine après la proclamation des résultats globaux provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le candidat malheureux Seïni Oumarou ainsi que la coalition des partis politiques qui soutiennent sa candidature, avaient officiellement reconnu la victoire de Mahamadou Issoufou, en déclarant qu’ils n’ont aucune intention de faire de recours devant le Conseil constitutionnel. En plus d’une déclaration, Seïni Oumarou va même rencontrer son challenger à son domicile pour le féliciter.

Notons que la validation des résultats issus des élections présidentielles intervient au lendemain de la clôture d'un olloque organisé par les forces de défense et de sécurité du 28 au 31 mars en vue de réfléchir sur un mécanisme qui puisse mettre fin à l’irruption de l’armée sur la scène politique nationale, à travers un coup d’état.

L’investiture du nouveau Président de la République est prévue pour se tenir le jeudi 7 avril 2011 au lieu de mercredi 6 avril, date initialement annoncée. Ce report est lié à l’investiture du Président de la République du Bénin, Docteur Thomas Yayi Boni, prévue pour le 6 avril prochain, pour un second mandat.