Le ministère nigérien en charge de l’Economie et des Finances a procédé à la dissolution de l’Union des mutuelles d’épargne et de crédit (UMEC-Niger), qui compte 30 mutuelles totalisant près de 17.000 membres, pour « manquements graves et répétés » à la réglementation sur le secteur de la microfinance au Niger, a appris APA jeudi de source officielle à Niamey.
Dans la notification de sa décision, dont APA a reçu copie, le ministre nigérien des Finances, Annou Badamassi, a indiqué que la dissolution de l’UMEC fait suite à son « incapacité à fournir les services attendus et à la cessation des activités de l’Union ».
Un responsable de l’UMEC, joint par APA, a confirmé cette décision, indiquant sous couvert d’anonymat, que depuis « plusieurs mois nous ne fonctionnons pas et faisons face à la colère de nos membres. Mais nous sommes dans un processus de relance ».
Par ailleurs, le ministre des Finances a désigné des liquidateurs dotés de « pleins pouvoirs » pour réaliser l’actif social de l’UMEC, payer les créanciers et répartir le solde conformément à la réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne ou de crédit au Niger.
L’UMEC-Niger a été créée en février 2004 avec l’appui de la Coopération allemande (GTZ) et compte 30 mutuelles totalisant 16.773 membres dont 5.475 femmes, un encours d’épargne de 597.721.464 FCFA et 434.358.924 FCFA d’encours de crédit.
Cette institution s’est dotée d’un plan d’affaires couvrant la période 2006-2009, rappele-t-on.
En début 20010, le gouvernement nigérien a annoncé son ambition d’asseoir une stratégie de redressement de ses 167 structures de systèmes financiers décentralisés et de la microfinance, répertoriées dans les différentes régions du pays où ce secteur draine d’autres opérateurs formels comme les projets et les ONG.
Un document compilant divers instruments juridiques à même de rendre plus performants les systèmes financiers décentralisés et de la microfinance au Niger a fait l’objet d’un atelier tenu récemment à Niamey.
Malgré leur expansion dans les huit régions du pays, les instituions de microfinance au Niger éprouvent des difficultés à se faire accompagner d’une réglementation adéquate, les experts ayant constaté ces dernières années « une absence de communication systématique des informations requises à l’autorité de surveillance et de contrôle ».
D’autres problèmes s’y ajoutent comme la maîtrise « insuffisante des informations sur les projets de développement à volet crédit, une faiblesse de l’organisation interne au sein des systèmes financiers décentralisés et la faiblesse des procédures de gestion et de contrôle interne couplée à l’absence de système d’information fiable, a-t-on souligné.
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