Seïni Oumarou, ancien Premier ministre du président nigérien renversé en février Mamadou Tandja, a été interpellé jeudi à Niamey alors qu'il est soupçonné de détournement de fonds publics, a annoncé à l'AFP le porte-parole de son parti, Issoufou Tamboura.
Seïni Oumarou "est effectivement interpellé à la gendarmerie avec (l'ex-ministre) Sala Habi et un ancien secrétaire général du ministère du Commerce", a déclaré M. Tamboura, porte-parole du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, ex-parti au pouvoir), dont M. Oumarou est le président.
Sous le régime de Mamadou Tandja (1999-2010), Seïni Oumarou a été ministre du Commerce avant d'être nommé en 2007 Premier ministre puis président du Parlement en 2009. Sala Habi a également été ministre du Commerce.
"On peut penser que leur interpellation est relative à l'affaire dite du Fonds de l'énergie parue dans la presse et évoquée par la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale", a indiqué le porte-parole.
La commission a été mise en place à la mi-mai par la junte au pouvoir depuis le putsch de février, qui a promis d'"assainir" le pays en enquêtant notamment sur des malversations qui auraient été commises sous la présidence de M. Tandja.
Mi-juin, Hadia Toulaye Tandja, un fils de l'ex-chef de l'Etat, ainsi que l'ancien ministre des Mines Mohamed Abdoulayi et deux autres personnes ont été inculpés et écroués pour une affaire de vente de permis miniers remontant à l'époque Tandja.
La presse locale a rapporté récemment que la commission a appelé Seïni Oumarou à rembourser quelque 270 millions FCFA (400.000 EUR) qu'il aurait, à l'époque où il était en charge du Commerce, détournés du Fonds de l'énergie créé pour subventionner l'essence et le gaz domestique. Sala Habi s'est vu pour sa part réclamer environ 159 millions FCFA (240.000 EUR), selon la presse.
La commission a publié mi-juillet dans les journaux nigériens une liste de noms de personnalités, dont MM. Oumarou et Habi, accusées de détournements de fonds publics, avec les montants qu'elles sont censées devoir restituer.
Le chef de la junte, le général Salou Djibo, a déclaré à plusieurs reprises que son objectif n'était pas d'"emprisonner ceux qui ont détourné de l'argent" mais d'obtenir la restitution du "bien de l'Etat".
Il a cependant renforcé le 22 juillet les pouvoirs de la commission: une ordonnance stipule désormais qu'"en cas de refus" ou d'"impossibilité" de rembourser les fonds détournés, les personnes mises en cause peuvent voir leurs biens mis sous séquestre par cette structure, qui peut porter l'affaire devant les tribunaux.
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