mercredi 23 décembre 2009

Les USA demandent le départ de Tandja

Niger: Washington réclame le départ de Tandja et va suspendre son aide
(AFP) –

WASHINGTON — Les Etats-Unis vont réclamer le départ du pouvoir du président Mamadou Tandja et suspendre leur aide au Niger pour protester contre son maintien, a indiqué mercredi à l'AFP un responsable américain sous couvert d'anonymat.

"Nous pensons que (M. Tandja) doit renoncer pacifiquement au pouvoir et permettre qu'aient lieu des élections transparentes. Or il ne veut pas le faire. Nous avons clairement exprimé notre position depuis des mois", a déclaré cette source au sein du département d'Etat.

"Lui-même et ses soutiens combinent pour s'accrocher au pouvoir. Nous sommes totalement opposés à cela", a insisté le diplomate.

"Puisque nous ne voyons pas assez de progrès sur place, nous allons interdire les voyages aux Etats-Unis des personnes qui soutiennent (M.) Tandja et nous allons suspendre notre assistance au Niger", a ajouté cette source.

L'aide non-humanitaire américaine au Niger s'élevait approximativement à 27 millions de dollars en 2009, répartis entre la construction d'école, l'accès des filles à l'éducation, la promotion du commerce, l'agriculture et l'énergie.

Quelque 23 millions sont versés au titre du Millenium Challenge Corporation (MCC), un programme d'aide publique américaine visant à renforcer les politiques nationales visant "la réduction de la pauvreté par la croissance économique".

Quatre autres millions sont apportés par l'agence du développement USAID, qui dépend directement du département d'Etat.

Le responsable n'a pas indiqué si M. Tandja serait lui-même concerné par l'interdiction de se rendre aux Etats-Unis, arguant de la règle américaine selon laquelle les informations personnelles relatives aux visas doivent demeurer confidentielles.

Une annonce officielle devait intervenir dans la journée de mercredi, a enfin précisé la source.

Le deuxième quinquennat successif de M. Tandja devait expirer le 22 décembre mais il a été prolongé par l'adoption controversée d'une nouvelle Constitution en août, suscitant les protestations de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), médiatrice dans les négociations avec l'opposition.

L'Union européenne avait suspendu son aide au développement en novembre.

mardi 22 décembre 2009

Fin du mandat légal de Tandja

Niger : le mandat « légal » de Tandja prend fin, la Cedeao prône le dialogue politique et la retenue
Ouestafnews - La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a lancé un « appel pressant » au peuple nigérien et aux parties prenantes au dialogue politique qui a débuté le 21 décembre 2009, afin qu’ils se gardent de tout acte de nature à menacer la paix ou troubler l’ordre public dans ce pays.


Cet appel est lancé alors que l’opposition nigérienne considère que le deuxième et dernier mandat du président Mamadou Tandja arrive légalement à terme ce mardi 22 décembre 2009.
Pour protester contre le prolongement du régimeTandja, rendu possible par un changement unilatéral et controversé de la constitution, une coalition de syndicats ont appelé ce 22 décembre à une grève générale dans le pays pour protester contre ce qu’ils qualifient de « recul démocratique » pouvant être préjudiciables aux travailleurs en as de sanctions internationales contre Niamey.
Pendant ce temps, le dialogue politique inter-nigérien a été lancé le 21 décembre 2009 à Niamey entre représentants de l’opposition et partisans du régime en place, sous l’égide du Général Abdusalami Abubakar, ancien chef d’Etat du Nigeria et « médiateur de la Cedeao », rappelle l’organisation sous régionale dans un communiqué transmis à Ouestafnews.
Evaluant les premiers pas de ce dialogue, la Cedeao estime que « les différents protagonistes ont fait preuve d’un sens aigu des responsabilités et d’une grande capacité de dépassement pour franchir ce pas si important ».
« L’objectif de ce dialogue est d’arriver à un consensus autour d’un retour à l’ordre constitutionnel normal » rappelle la Cedeao qui affirme prendre acte « du fait que le 22 décembre 2009 sanctionne la fin légale du mandat du Président Mamadou Tandja ».
Alors que son mandat présidentiel devant officiellement prendre fin le 22 décembre 2009, Mamadou Tandja a organisé un référendum, le 20 octobre 2009 pour non seulement s’accorder une rallonge de trois ans supplémentaire sans élection mais aussi pour lui permettre de pouvoir se représenter à de nouvelles élections.
Pour exprimer leur désapprobation, la Cedeao et l’Union interparlementaire de la francophonie ont suspendu le Niger de leurs différentes instances respectives.

22 Décembre : Fin du mandat de Tandja Mamadou

Niger : Le mandat de Tandja expire aujourd’hui

Mardi 22 Décembre 2009 -
La date du 22 décembre 2009, ça ne vous dit rien? Vous n’avez pas besoin de cogiter très longtemps pour le savoir. Cette date concerne un chef d’Etat dont le mandat légal arrive à expiration aujourd’hui même. En un mot, il doit se retirer du pouvoir pour que la démocratie devienne une réalité dans son pays. Mais il a décidé, de son propre chef, de ne pas partir alors qu’il avait juré sur le Coran de respecter la Constitution. C’est un ancien militaire à la retraite qui répond au nom de Mamadou Tandja. Il a osé se dédire et le 4 août dernier, il a remué ciel et terre pour obtenir lors d’un référendum une prolongation d’au moins trois ans de mandat.


Pour parvenir à ses fins, l’homme fort de Niamey n’y est pas allé par quatre chemins pour dissoudre le Parlement et la Cour constitutionnelle. L’opposition a beau multiplier les manifestations et dénoncer cette forfaiture, le colonel n’a eu cure de leurs imprécations. Il a mûri la chose, sachant peut-être que rien ne lui arriverait. Et effectivement, il semble né sous une bonne étoile.
De la date de la révision de la Constitution jusqu’à ce 22 décembre, il est resté imperturbable malgré les sanctions prises par l’Union européenne. Ce passage en force pour une prolongation de son mandat de trois ans est une provocation et c’est encore la preuve que c’est un politicien assoiffé de pouvoir.
Si ce pays vit une grave crise politique, c’est sa faute et on se demande ce qu’il faisait pendant ses deux mandats consécutifs pour n’avoir pas achevé ses chantiers. L’usurpateur croit-il que sans lui d’autres fils de ce pays ne peuvent pas relever le défi du développement ?
Tandja, pour couronner ce qu’il a entrepris, avait organisé le 20 octobre des législatives controversées et boycottées par l’opposition. Le 27 décembre, on ira encore aux urnes pour les élections locales. Il y a quelques jours, dans un message à la nation, il avait son « peuple à lui » à une mobilisation générale pour élire souverainement leurs représentants et doter ainsi leurs entités communales de conseillers avertis.
Comme on le voit, l’homme au boubou regarde droit devant lui sans états d’âme. La CEDEAO, on le sait, avait suspendu le Niger pour violation des textes communautaires sur la démocratie. La Coordination des Forces pour la démocratie et la République ( CFDR), qui ne cesse de demander le départ de Tandja, a eu hier lundi 21 décembre 2009 une rencontre avec le pouvoir sous l’égide du médiateur de la CEDEAO, Abdulsalami Abubakar.
Quel résultat va-t-il sortir de ces consultations que le peuple nigérien attend ? Ce qui est certain, c’est que les deux parties vont camper sur leurs positions. La démission de Tandja va certainement revenir sur le tapis, et on voit mal celui-ci, après tout ce forcing pour se maintenir au pouvoir, lâcher du lest.

mercredi 16 décembre 2009

Voeu du Président Obama

Obama veut un Niger démocratique
Barack Obama a expliqué le souhait, mercredi, que la démocratie progresse au Niger. "L'Amérique attend le jour où le Niger pourra célébrer à la fois la proclamation de la république et sa transition solide vers la démocratie", dit le président américain dans un message adressé à son homologue nigérien, Mamadou Tandja,qui fait l'objet de critiques croissantes pour avoir prorogé son mandat par amendement à la Constitution.

mardi 15 décembre 2009

L'UE doit appliquer les accords de Cotonou

Communiqué du collectif Areva ne fera pas la loi au Niger, de la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie au Niger (CSD) et de Survie, 8/12/2009
Ce 8 décembre, un émissaire du pouvoir nigérien se déplace à Bruxelles pour débuter les consultations avec l'Union Européenne (UE), conformément aux accords de Cotonou [1]. Nos organisations demandent à l'UE de faire en sorte que ces consultations aboutissent, dans les plus brefs délais, à un retour à l'ordre constitutionnel basé sur la constitution de 1999.
Par le référendum sur la révision de la constitution en août dernier, le président du Niger, Mamadou Tandja, a organisé un coup d'Etat constitutionnel pour s’octroyer les pleins pouvoirs et profiter encore de la rente de l'uranium. Il peut ainsi rester à la présidence 3 ans de plus et se représenter à volonté. La société civile, les syndicats et la majorité des partis politiques nigériens refusent cet état de fait et en appellent à une élection présidentielle, au terme du mandat du président le 22 décembre prochain, comme prévu avant la révision constitutionnelle.
En octobre, malgré les menaces de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l'UE, le Niger a maintenu des élections législatives illégitimes. En conséquence, la CEDEAO l’a suspendu au titre d'"une violation grave de son protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance". L'UE a aussi durci le ton, appliquant ce que prévoient les accords de Cotonou en cas de manquements en matière de droits de l'Homme et de gouvernance : en appeler à des consultations et prendre des mesures conservatoires, notamment la suspension de son aide budgétaire au Niger.
Ces consultations UE-Niger pouvant aller jusqu'à 120 jours, leur démarrage a été repoussé au maximum par l'Etat nigérien. Cependant l'action conjointe CEDEAO - UE peut inciter le président nigérien à un dialogue avec l'opposition citoyenne et politique, laquelle exige un retour à l'ordre constitutionnel.
Nous notons avec satisfaction que l'UE ait commencé à appliquer les articles 9 et 96 des Accords révisés de Cotonou qui prévoient la non-exécution de ceux-ci en cas de violation des principes démocratiques et lui demandons de tout faire pour peser sur le cours de la démocratie au Niger, en appliquant ces mesures jusqu'à leur terme, s'il le faut. Nous demandons à l'UE de refuser tout compromis provoqué par des considérations économiques et par une position française complaisante.
Ces consultations sont une occasion et une chance pour l'Union Européenne de concrétiser son attachement à la démocratie et aux droits de l'Homme. Le retour à l'ordre démocratique au Niger serait un signe porteur d'espoir et de changement pour tous les pays africains, notamment ceux qui organisent des élections en 2010 : Togo, Tchad, Centrafrique, Burkina Faso, Madagascar.
Contact presse : - Stéphanie Dubois de Prisque - Chargée de communication Survie

stephanie.duboisdeprisque@survie.org - 01 44 61 03 25

- Moctar Chekaraou, Membre de la CSD - 06 50 40 59 56

[1] L'accord de Cotonou signé en 2000 entre l'Union Européenne et les États d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) a pour objectif de rétablir les équilibres macro-économiques, de développer le secteur privé, d'améliorer les services sociaux, de favoriser l'intégration régionale, de promouvoir l'égalité des chances hommes-femmes, de protéger l'environnement et d'abolir de manière progressive et réciproque les entraves aux échanges commerciaux

jeudi 10 décembre 2009

Les USA suspendent leur aide au Niger

Les Etats-Unis suspendent leur aide au Niger de Mamadou Tandja
Politique
Jeudi, 10 Décembre 2009
Les Etats-Unis ont suspendu les prêts au Niger dans le cadre d'un programme qui lie l'assistance à la bonne gouvernance. Le US Millenium Challenge Corp., qui distribue l'aide, a précisé mercredi qu'il réévaluerait un programme de 23 millions de dollars (15,5 millions d'euros) destiné à lutter contre la corruption ou favoriser l'éducation des filles.

L'organisme explique sa décision par le fait que le président Mamadou Tandja tente "d'étendre la durée de son mandat au delà du second (et dernier) terme".

Le programme soutient particulièrement les pays dont les gouvernement agissent pour améliorer la démocratie. Le chef du programme, Daniel Yohannes, a exprimé sa déception vis-à-vis du Niger.

"Le MCC aurait aimé poursuivre le programme si le Niger lui avait permis d'aller de l'avant", selon lui. AP

mercredi 9 décembre 2009

Rencontre NIGER - UE

Grand oral à l’UE : Les Nigériens sont allés prêcher dans un désert
mercredi 9 décembre 2009.



Hier mardi 8 décembre 2009, une délégation du gouvernement nigérien, conduite par le Premier ministre, Alio Badio Gamatié, devait être entendue par l’Union européenne (UE) à Bruxelles.

De par la volonté du président Mamadou Tandja de sacrifier sur l’autel de l’insouciance toutes les institutions de la république pour rester scotché à son fauteuil, le Niger est plongé depuis dans une crise sociopolitique. Epreuve de taille, ce grand oral l’est vraiment pour l’avenir des relations du pays d’Hamani Diori avec ses partenaires au développement. La délégation devait être reçue par la Commission dans le Palais de l’Europe pour faire des propositions acceptables de sortie de crise.

En rappel, début novembre, précisément le 3, un ultimatum de 30 jours avait été donné au Niger par l’UE pour entamer des consultations avec elle. Injonction lui a été faite d’acheminer à l’Union un carnet de route pour revenir à une vie constitutionnelle normale qui inclurait tous les acteurs de la scène politique du pays, à savoir l’opposition et la société civile.

Décision avait alors été prise de lui suspendre quelque 180 millions d’euros d’aide budgétaire. En outre, l’institution européenne a même menacé de rompre définitivement ses relations avec le pouvoir de Niamey. Raison évoquée, le Niger, qui figure parmi les plus pauvres au monde, depuis plusieurs mois patauge dans une crise politique sans précédent, situation créée par le président Mamadou Tandja, dont le deuxième mandat, n’eût été la constitution taillée sur mesure, arriverait à expiration le 22 décembre 2009.

Coup sur coup il a dissous en août dernier le Parlement et la Cour constitutionnelle, organisé un référendum autorisant une rallonge de sa mission jusqu’en 2012. Deux mois plus tard, ont eu lieu les législatives, boycottées par l’opposition. Contre la machine Tandja, qui écrase tout sur son passage, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui n’approuve pas l’entêtement du premier des Nigériens, a alors décidé de suspendre son pays de ses instances et réclame un retour au statu quo (constitutionnel) ante.

L’Union africaine (UA) également n’y est pas allée de main morte et a condamné la situation, même si elle peine à prononcer des sanctions contre le Niger. La rencontre d’hier devait se faire en présence des représentants des institutions sus-mentionnées, qui font chorus face à la « dérive en cours au Niger » pour exiger le retour sans condition à l’ordre constitutionnel antérieur.

A l’extérieur des lieux où le chef du gouvernement nigérien devait présenter le mémoire en défense de son pays, la diaspora nigérienne et des associations de défense des droits de l’homme devaient organiser une manifestation pour demander le départ du président Tandja de la tête de l’Etat.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la délégation nigérienne a certainement eu des difficultés à convaincre ses vis-à-vis de la justesse des tripatouillages opérés par le chef de l’Etat. Les menaces de l’UE ne peuvent alors qu’être mises à exécution, et c’est tout de même dommage pour le Niger, qui risque de perdre un soutien financier de poids, vu que près de 60% de son budget provient de l’aide extérieure et principalement de l’Union européenne ; une enveloppe de 180 millions d’euros, ce n’est quand même pas rien dans la balance de l’économie du Niger qui, en attendant peut-être de commencer l’exploitation de son or noir, devrait fébrilement s’arracher les cheveux pour trouver des solutions permettant de combler durablement le manque à gagner.

Durablement est vraiment le mot, car, au titre du 2e FED (Fonds européen de développement), l’Europe des 27 privera éventuellement Niamey de la somme faramineuse, tenez-vous bien, de rien moins que 400 milliards de francs CFA.

Et tous ces nuages s’amoncellent sur ce pays au moment où, du fait des changements climatiques, une pénurie de grains y a déjà cours. C’est dire que les folies de Tandja pourraient être très cher payées par toute sa nation. Sans sommation, l’UE aurait pu appliquer ses sanctions à l’encontre du Niger. Mais, comme on peut le constater, en optant d’entrebâiller la porte, elle a voulu donner au pays de Tandja la possibilité de se racheter. L’homme fort de Niamey saura-t-il saisir la balle au bon, ou persistera-t-il et signera-t-il ? préférant faire la sourde oreille, passer son chemin et laisser le chien aboyer vainement ? L’avenir nous le dira.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

mercredi 2 décembre 2009

Tandja dans la tourmente

Niger : Tandja dans la tourmente
- 01. déc, 2009 Catégorie : Politique -
Bien décidé à faire valoir ses droits sur la république, le président Mamadou Tandja a obtenu ce qu’il convoitait depuis belle lurette : un peu plus de pouvoir, un peu plus longtemps. Et le voilà reparti pour trois années de bonus à la tête de l’Etat, en attendant d’être sacré roi du Niger.

Pour ce faire, l’ancien colonel de l’armée n’a pas hésité à jouer de la gâchette du référendum constitutionnel pour parvenir à ses fins, nourrissant ainsi son ambition démesurée. Parmi les victimes de ce coup d’Etat légal, on comptera le Parlement et le Conseil constitutionnel, deux bastions démocratiques tombés au champ d’honneur et dissous par le père de la Sixième République. Dès lors, pour contrer les ambitions présidentielles du colonel-président, il ne restait plus que l’opposition, qui finira bâillonnée et réduite à sa plus simple expression.

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Et Mamadou Tandja a eu le loisir de s’en apercevoir, lui dont la cote d’impopularité a crevé tous les plafonds dans la sous-région et au sein de la communauté internationale. Mais l’impénitent président n’en a eu cure, lui qui, par la force de son référendum, avait réussi son forfait constitutionnel. Et tandis que, sous les auspices du médiateur de la CEDEAO, pouvoir et opposition entamaient à Abuja des discussions de sortie de crise, le président consommait à Niamey « sa chose » mal acquise.

C’était compter sans la grande muette et sa forte tradition putschiste. L’armée, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a su néanmoins se rappeler aux bons souvenirs du président. Et comme pour conjurer un certain mauvais sort, c’est le chef d’état-major, lui-même, qui s’est fendu d’une déclaration mettant les militaires en garde contre « une remise en cause des institution » ou du moins contre ce qu’il en reste après le passage de la réforme Tandja. Allusion à peine voilée à la grogne qui semblait se répandre dans leurs rangs. C’était il y a une quinzaine de jours.

Et depuis, mille et une petites attentions ont été accordées aux hommes de la grande muette, pour calmer quelque peu leurs envies de donner de la voix. Ces derniers temps, il est bon de porter l’uniforme sous la 6e République du colonel Tandja, et la Tabaski, fêtée ce samedi, n’a pas démenti cette nouvelle tendance. On se demande dès lors combien de temps le régime parviendra à faire oublier aux militaires les mauvaises habitudes acquises au fil de l’histoire politique de ce pays.

Pour l’heure, les discussions sont en cours sous l’égide du médiateur de la CEDEAO, qui entend bien trouver une solution civile et démocratique à la crise que traverse le Niger du fait des ambitions démesurées de son premier responsable

Par H. Marie Ouédraogo, l’Observateur

mardi 1 décembre 2009

L'UE accorde une semaine au niger

L'UE accorde un sursis d'une semaine au Niger sur le dialogue
NIAMEY, 1er décembre (Reuters) - L'Union européenne a accordé une semaine de répit au Niger pour que ses dirigeants ouvrent un dialogue politique avec l'opposition après la décision controversée du président Mamadou Tandja d'amender la Constitution afin de perpétuer son pouvoir, a-t-on appris mardi de sources politiques à Niamey.

Début novembre, les Vingt-Sept avaient gelé leur aide au développement à cet Etat sahélien riche en uranium mais déshérité pour protester contre une "grave violation" de l'ordre constitutionnnel.

Dans le même temps, l'UE donnait un mois à Niamey pour dépêcher un émissaire à Bruxelles pour s'entretenir des craintes nourries par les organisations syndicales nigériennes et lancait un appel pour "un retour à l'ordre constitutionnel dans les plus brefs délais".

"Le gouvernement a demandé un délai, que l'UE a accepté (...) Les Vingt-Sept ont accordé cinq jours (supplémentaires) ", a expliqué Morou Amadou, porte-parole de l'opposition et militant des droits de l'homme.

D'après ces sources, un émissaire du pouvoir se rendra à Bruxelles d'ici le 8 décembre.

Les Européens auraient accepté ce délai en raison de leur volonté d'agir de concert avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui a aussi ouvert un dialogue avec le pouvori en place à Niamey, ajoute-t-on.

dimanche 22 novembre 2009

Tandja doit partir

Niger: des milliers de manifestants réclament le départ du président Tandja
(AFP) –

NIAMEY — Des milliers de manifestants ont réclamé dimanche à Niamey le départ du président Mamadou Tandja qui a obtenu par un référendum controversé de rester au pouvoir jusqu'en 2012.

"Tandja doit partir!", "Non à sa Constitution!", "A bas le démolisseur de la démocratie", ont scandé les manifestants, munis de banderoles et de pancartes hostiles au régime.

Certains manifestants brandissaient des portraits des principaux opposants, comme l'ex-Premier ministre Hama Amadou et le président du parlement dissous en mai Mahamane Ousmane, qui vivent à l'étranger.

"Le mandat du président Tandja prend fin le 22 décembre (...) il nous appartient de nous mobiliser pour mettre un point final à la restauration autocratique", a déclaré l'opposant Mohamed Bazoum lors d'un rassemblement dans le centre de la capitale.

"A partir de cette date, il (M. Tandja) perd toute légitimité et légalité", a-t-il ajouté.

La manifestation avait lieu à l'appel de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), une coalition de partis politiques, d'organisations de défense des droits de l'Homme et de syndicats dénonçant le "coup d'Etat" du président Tandja.

Au lieu de se retirer à la fin de deux mandats consécutifs en décembre, celui-ci avait obtenu par un référendum contesté, en août, une prolongation de son mandat.

Pour pouvoir organiser ce référendum, il avait dissous le parlement et la Cour constitutionnelle, plongeant le Niger dans une grave crise politique.

jeudi 12 novembre 2009

CEDEAO: Le médiateur rencontre l'Opposition

Crise au Niger : le médiateur de la Cédéao rencontre l'opposition
(AFP) –

ABUJA — Des représentants de l'opposition au Niger ont entamé jeudi à Abuja des discussions avec un médiateur ouest-africain visant à sortir le Niger d'une longue crise politique, a constaté l'AFP.

Abdulsalami Abubakar, ex-dirigeant nigérian et médiateur de la Communuaté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), avait eu lundi dans la capitale nigériane des entretiens similaires avec une délégation représentant la mouvance présidentielle du Niger.

"Dans le cadre de la médiation, nous vous avons invités, ainsi qu'une délégation gouvernementale, à Abuja pour présenter votre version des faits", a déclaré M. Abubakar aux 40 membres de la délégation, en ouvrant la réunion à huis-clos.

La délégation d'opposition, dirigée par l'ex-chef d'Etat nigérien et ancien président du parlement Mahamane Ousmane, est composée de membres de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR).

Cette coalition regroupe des partis politiques, des organisations de défense des droits de l'Homme et des centrales syndicales.

L'ex-Premier ministre nigérien Hama Amadou ainsi que le principal opposant Mahamadou Issoufou étaient notamment présents à Abuja.

La Cédéao a suspendu le Niger après la tenue de législatives très controversées le 20 octobre, l'accusant d'avoir violé des textes communautaires sur la démocratie. Elle avait appelé au report de ce scrutin boycotté par l'opposition et remporté sans surprise par le parti au pouvoir.

Le Niger est plongé depuis des mois dans une crise politique.

Le président Tandja a obtenu le 4 août par un référendum constitutionnel une rallonge de trois ans après 10 ans à la tête du pays. L''opposition a dénoncé un coup d'Etat.

Pour pouvoir organiser ce référendum, le président avait dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle.

La Cédéao et l'Union européenne ont demandé à M. Tandja de renouer le dialogue avec ses opposants. La semaine dernière, l'UE a suspendu son aide au développement et donné un mois à Niamey pour ouvrir des "consultations" en vue d'un retour à "l'ordre constitutionnel".

mercredi 11 novembre 2009

La Guinée et le Niger privés d'une réunion de la CEDEAO

11-11-2009 : PANA


Les Représentants de la Guinée et du Niger au Conseil des sages de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sont interdits de participer à une réunion de cet organe qui doit s'ouvrir jeudi à Accra, au Ghana, a appris la PANA.

Cette rencontre de trois jours porte sur le "Renforcement des compétences en médiation et en facilitation" dans les 15 pays membres de la CEDEAO.

En janvier dernier, la CEDEAO a suspendu la Guinée après la prise de pouvoir par une junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara suite au décès du président Lansana Conté.

L'organisation régionale a également suspendu le Niger, le 20 octobre dernier, à cause du refus de ses autorités de reporter des élections législatives.

La CEDEAO avait demandé au gouvernement nigérien de reporter ce scrutin pour permettre un dialogue politique visant à mettre fin à la crise liée à l'organisation, le 4 août dernier, d'un référendum constitutionnel destiné à permettre au président Mamadou Tandja de rester au pouvoir après l'expiration de son second mandat de cinq ans, en décembre prochain.

lundi 9 novembre 2009

Médiation ouest-africaine à Abuja

Niger: début d'une médiation ouest-africaine pour une sortie de crise
ABUJA (AFP) - 09.11.2009 15:18
Une délégation nigérienne représentant la mouvance présidentielle a entamé lundi à Abuja des discussions avec un médiateur ouest-africain visant à sortir le Niger d'une longue crise politique.

Une délégation nigérienne représentant la mouvance présidentielle a entamé lundi à Abuja des discussions avec un médiateur ouest-africain visant à sortir le Niger d'une longue crise politique.

AFP/Infographie -
Une délégation nigérienne représentant la mouvance présidentielle a entamé lundi à Abuja des discussions avec un médiateur ouest-africain visant à sortir le Niger d'une longue crise politique.

La délégation de 22 membres, emenée par l'ancien Premier ministre Seïni Oumarou, actuel chef du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, au pouvoir) a rencontré le général Abdusalami Abubakar, ancien chef d'Etat nigérian désigné comme médiateur par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 membres).

"En raison des événements dans votre pays, les chefs d'Etat de la Cédéao (...) m'ont nommé médiateur et son excellence le président (nigérien) Mamadou Tandja a accepté", a rappelé M. Abubakar.

Selon une source à la Cédéao, le médiateur doit rencontrer jeudi une délégation de l'opposition nigérienne avant la tenue d'un forum rassemblant toutes les parties, à une date ultérieure.

La Cédéao a suspendu le Niger après la tenue de législatives très controversées le 20 octobre, l'accusant d'avoir violé des textes communautaires sur la démocratie. L'organisation régionale avait appelé au report de ce scrutin boycotté par l'opposition et remporté sans surprise par le parti au pouvoir.

Le Niger est plongé depuis des mois dans une crise politique.

Le président Tandja a obtenu le 4 août par un référendum constitutionnel une rallonge de trois ans au pouvoir, après 10 ans à la tête du pays. Cette consultation avait aussi été boycottée par l'opposition qui dénonce un coup d'Etat.

Pour pouvoir organiser ce référendum, le président avait dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle.

La Cédéao et l'UE, gros bailleur de fonds du Niger, ont demandé à M. Tandja de renouer le dialogue avec ses opposants.

La semaine dernière, l'UE a suspendu son aide au développement au Niger et donné un mois à Niamey pour ouvrir des "consultations" en vue d'un retour à "l'ordre constitutionnel".

La délégation nigérienne à Abuja comprend notamment deux dirigeants de partis soutenant M. Tandja, Cheiffou Amadou (Rassemblement social démocrate, RSD) et Hamid Algabid (Rassemblement pour la démocratie et le progrès, RDP).

samedi 7 novembre 2009

L'UE suspend son aide au Niger

L'UE suspend son aide au développement au Niger



BRUXELLES (AFP) - vendredi 06 novembre 2009 - - L'Union européenne (UE) a suspendu son aide au développement au Niger et donné un mois aux autorités de Niamey pour ouvrir des "consultations" en vue d'un retour à "l'ordre constitutionnel" , a-t-on appris vendredi auprès de la Commission européenne.
"La Commission européenne et les pays de l'UE ont demandé des consultations avec les autorités du Niger", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Commission pour les questions d'aide au développement, John Clancy.

En attendant le résultat de ces consultations, l'UE a suspendu son aide qui s'élève à 458 millions d'euros pour la période 2008-2013. En revanche, "l'aide humanitaire n'est pas affectée par cette suspension", a précisé M. Clancy.

"Nous espérons que ces consultations auront un effet positif pour toutes les parties offrant une feuille de route claire pour le retour de l'ordre constitutionnel au Niger", a ajouté le porte-parole.

Dans une lettre conjointe adressée mardi au président Mamadou Tandja, dont l'AFP a pris connaissance, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, au nom de la présidence suédoise de l'UE, ont exprimé leur "profonde préoccupation" face à la situation politique au Niger et demandé "un retour à l'ordre constitutionnel dans les meilleurs délais".

Qualifiant de "violation de la constitution" le référendum du 4 août dernier, grâce auquel M. Tandja a obtenu une rallonge de trois ans au pouvoir après 10 ans à la tête du pays, l'UE a décidé de recourir à l'article 96 des accords de Cotonou, qui traite du non respect des critères démocratiques et de défense des droits de l'Homme.

Cet article 96 de l'accord signé en 2000 entre l'UE et les pays Afrique/Caraïbes/Pacifique prévoit en dernier ressort, en cas d'échec des quatre mois de discussions prévues, la possibilité d'une suspension de la coopération communautaire.

L'UE avait déjà suspendu une aide budgétaire de 180 millions au Niger pour protester contre le référendum du 4 août.

Le 20 octobre, Niamey avait organisé des législatives controversées et boycottées par l'opposition, qui avaient entraîné sa suspension de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour violation des textes communautaires sur la démocratie.

vendredi 6 novembre 2009

Sanctions CEDEAO

Sanctions du Nigeria à l’encontre du Niger
6 novembre 2009
APA - Abuja (Ni­ge­ria) Le Ni­ge­ria semble vou­loir im­po­ser des sanc­tions à la Ré­pu­blique du Niger. Ses ser­vices des douanes ont en effet gelé leurs ac­ti­vi­tés au nord de la fron­tière avec ce pays a ap­pris APA jeudi à Abuja.


On si­gnale que c’est une étape ma­jeure qui se­rait des­ti­née à fa­vo­ri­ser la sus­pen­sion du Niger par la Com­mu­nau­té éco­no­mique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CE­DEAO).

Les ser­vices des douanes du Ni­ge­ria avaient dé­mé­na­gé de leur poste de contrôle ha­bi­tuel pour em­pê­cher l’ex­por­ta­tion de car­bu­rant, de cé­réales et d’autres den­rées de base à tra­vers la fron­tière de Jibia à Kat­si­na, dans le nord.

Ce­pen­dant le gou­ver­ne­ment fé­dé­ral du Ni­ge­ria n’a pas fait de dé­cla­ra­tion of­fi­cielle re­la­tive à la ques­tion.

Ce­pen­dant, le char­gé des re­la­tions pu­bliques du ser­vice des douanes des Etats de Kat­si­na et de Ka­du­na, Au­wa­lu Giyade, a confir­mé la fer­me­ture du poste fron­ta­lier de Jibia et de l’arrêt des ex­por­ta­tions de den­rées ali­men­taires et de pro­duits pé­tro­liers vers le Niger.

« Pas même la canne à sucre ne sera au­to­ri­sée à en­trer ou sor­tir de la Ré­pu­blique du Niger », a-​t-​il lancé.

La CE­DEAO a sus­pen­du le Niger en rai­son de la vo­lon­té du Pré­sident Ma­ma­dou Tand­ja de pro­lon­ger son man­dat au-​de­là des deux man­dats pré­vus par la Consti­tu­tion alors que son man­dat de­vait ex­pi­rer en dé­cembre.

Tou­te­fois, la fron­tière n’est pas fer­mée puisque les vé­hi­cules cir­culent mais ne sont pas au­to­ri­sés à trans­por­ter des den­rées de base vers le Niger.

Il convient de rap­pe­ler que le pré­sident en exer­cice de la CE­DEAO, le Pré­sident Umaru Yar’Adua du Ni­ge­ria, avait ex­pri­mé sa pré­oc­cu­pa­tion au sujet de la vo­lon­té du Niger de ne pas re­por­ter ses élec­tions lé­gis­la­tives du 20 oc­tobre.

« La tenue des élec­tions au Niger est une dé­fiance to­tale de l’Au­to­ri­té des chefs d’Etat et de gou­ver­ne­ment de la CE­DEAO et une dé­marche claire des au­to­ri­tés ni­gé­riennes d’af­fer­mir en­core l’illé­ga­li­té consti­tu­tion­nelle qui pré­vaut ac­tuel­le­ment dans le pays », avait in­di­qué alors le Pré­sident dans une dé­cla­ra­tion pu­bliée le 21 oc­tobre

L' UE donne un mois au Niger

L'UE donne un mois au Niger pour ouvrir des "consultations" sous peine de sanctions
(AFP) –

LAGOS — L'Union européenne (UE) a donné un mois aux autorités nigériennes pour ouvrir des "consultations" avec elle, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu'à la suspension totale de la coopération, a-t-on appris vendredi.

Dans une lettre conjointe adressée mardi au président Mamadou Tandja, dont l'AFP a pris connaissance, Jose Manuel Barroso pour la commission européenne et Carl Bildt au nom de la présidence suédoise de l'UE ont exprimé leur "profonde préoccupation" face à la situation politique au Niger et demandé "un retour à l'ordre constitutionnel dans les meilleurs délais".

Qualifiant de "violation de la constitution" le référendum du 4 août dernier, grâce auquel M. Tandja a obtenu une rallonge de trois ans au pouvoir après 10 ans à la tête du pays, l'UE a décidé de recourir à l'article 96 des accords de Cotonou, qui traite du non respect des critères démocratiques et de défense des droits de l'Homme.

Cet article 96 de l'accord signé en 2000 entre l'UE et les pays Afrique/Caraïbes/Pacifique prévoit en dernier ressort, en cas d'échec des quatre mois de discussions prévues, la possibilité d'une suspension de la coopération communautaire.

L'UE avait déjà suspendu une aide budgétaire de 180 millions au Niger pour protester contre le référendum du 4 août.

Sans préjuger du résultat des prochaines discussions, Bruxelles a décidé et annoncé des "mesures conservatoires" concernant ses actions de coopération au Niger.

Le 10ème FED (Fonds européen de développement) pour le Niger se monte à environ 450 millions d'euros.

Le 20 octobre, Niamey avait organisé des législatives controversées et boycottées par l'opposition, qui avait entraîné sa suspension de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour violation des textes communautaires sur la démocratie.

jeudi 5 novembre 2009

Le Nigeria ferme sa frontière avec le Niger

Le Nigeria ferme sa frontière avec le Niger






Lagos, Nigeria (PANA) - Le Nigeria a partiellement fermé sa frontière avec son voisin du Nord-Ouest, le Niger, à la suite de la suspension infligée à ce pays par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour violation du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, selon des sources proches de la CEDEAO et du gouvernement nigérian.

D'après ces sources, les cinq postes frontières entre les deux pays sont concernés par cette fermeture.

Mais les autorités nigérianes ont indiqué que si la circulation des biens était totalement interdite durant la fermeture de la frontière, les mesures étaient plus souples concernant la circulation des personnes.

Des observateurs politiques ont déclaré que cette mesure du Nigeria, dont les relations avec la plupart des autres pays de la sous-région sont essentielles à leur bien-être économique, est destinée à faire pression sur le Niger pour qu'il emprunte la voie de la constitutionnalité et de la bonne gouvernance.

Sentant apparemment la pression, les autorités nigériennes ont envoyé mardi le Premier ministre Ali Badjo Gamatie au Nigeria pour rencontrer le président Umaru Yar'Adua, également président en exercice de la CEDEAO. Rien n'a filtré sur leurs entretiens qui ont eu lieu à huis-clos.

Le mois dernier, les membres de la CEDEAO ont suspendu le Niger de l'organisation, après que les autorités nigériennes ont rejeté la requête de la Communauté de reporter les élections législatives dans leur pays.

Avant cette suspension, les dirigeants des autres pays membres de la CEDEAO avaient imposé d'autres sanctions au Niger, dont le président Mamadou Tandja a modifié la Constitution pour avoir la possibilité de briguer un troisième mandat.

Dans le cadre des sanctions précédentes, il était prévu que la CEDEAO ne soutiendrait pas les candidats présentés par le Niger pour des postes disponibles au niveau des organisations internationales et qu'elle n'organiserait pas ses réunions dans ce pays.

Par ailleurs, dans le cadre des efforts pour résoudre la crise politique au Niger, la réunion consultative de la CEDEAO des principales parties concernées nigériennes doit s'ouvrir à Abuja, la capitale du Nigeria, lundi.

Cinquante personnes, dont 15 représentants du gouvernement et 35 autres de l'opposition et des organisations de la Société civile doivent participer à ces négociations, qui seront présidées par le Médiateur de la CEDEAO pour le Niger, le général à la retraite, Abdusalami Abubakar du Nigeria.



Lagos - 05/11/2009

mardi 3 novembre 2009

Tandja, gangster politique préféré de la France

Mamadou Tandja, gangster politique préféré de la France
3 novembre 2009 par Danyel Dubreuil, Juliette Poirson
ThèmesNigerÉlectionsFraude électoraleMamadou Tandja
Les élections législatives du 20 octobre dernier ont été l’ultime étape du coup d’Etat constitutionnel de Tandja. Débuté en mai par la dissolution de l’Assemblée Nationale et confirmée, le 4 août, par l’adoption illégale d’une nouvelle constitution.

Le « gangstérisme politique » de Tandja, l’expression est imagée. C’est celle que l’on peut lire dans la déclaration du 30 octobre du Parlement Panafricain. Pas de quoi impressionner Tandja qui n’a eu que faire des demandes répétées de ses pairs africains de la CEDEAO d’un retour à l’ordre constitutionnel. Le 17 octobre, ils avaient menacé le Niger de sanctions s’il maintenait les élections législatives l’exhortant à reporter le scrutin et à ouvrir la dialogue avec l’opposition politique.

Lors de ces législatives, le parti du président, le MNSD (Mouvement national pour la société de développement) a remporté 76 sièges sur les 113, les autres sièges étant répartis entre différents petits partis alliés du pouvoir. Et pour cause : l’opposition n’avait présenté de candidats dans aucune circonscription et avait appelé au boycott. Le taux de participation, officiellement de 51,3%, aurait été de moins de 5% selon Issoufou Sidibé, leader syndicaliste de l’opposition. Il serait même plus faible que lors du référendum du 4 août, confirmant ainsi le rejet populaire de la nouvelle constitution.

Plus aucun pouvoir n’échappe à TandjaAinsi reconstituée, l’Assemblée nationale permettra un fonctionnement « normalisé » de la 6ème république, dont la constitution a été promulguée le 18 août 2009. Dans ce nouveau cadre, les pouvoirs du président sont très fortement renforcés : de semi-présidentiel, le Niger passe à un régime de type présidentiel fort, où le président est dépositaire de l’intégralité des pouvoirs exécutifs – chef de l’Etat, chef du gouvernement, chef de l’Armée, de l’administration et de la magistrature. Il ne peut plus être destitué par l’Assemblée nationale, dont les pouvoirs sont considérablement affaiblis. Un Sénat soumis à l’exécutif est mis en place pour faire contrepoids à une assemblée nationale. Celle-ci, exerçant à minima sa fonction de représentant du peuple, avait pourtant semblé trop rebelle au pouvoir au cours de ces derniers mois. Toutes les institutions de contrôle démocratique sont désormais à la botte du président : c’est lui qui nomme la majorité des membres de la Cour Constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Communication. Ainsi, la 6ème république n’est rien d’autre que l’institutionnalisation de la dictature de Mamadou Tandja.

Des sanctions pour du beurreEn bon dictateur, il a ignoré les sanctions de la CEDEAO qui suspend le Niger de toutes ses instances et ne reconnaît pas les résultats des législatives. Dans un sens, il n’a pas tort : si la CEDEAO a des principes de « démocratie » et de « bonne gouvernance » (article 45 de son protocole supplémentaire sur la démocratie et la bonne gouvernance), ses mesures de rétorsion restent purement politiques et diplomatiques. La CEDEAO ne s’enhardit pas dans la voie de sanctions économiques. Dommage car, ces dernières asphyxieraient très rapidement le pays et forceraient Tandja à faire marche arrière. L’impact serait en effet immédiat si le Niger n’avait plus de relations économiques avec le Nigéria, son grand voisin et principal partenaire commercial, par ailleurs producteur de toute son électricité.

Les sanctions de la CEDEAO, sans réelles conséquences, ont au moins le mérite d’exister et d’avoir relancé la question au niveau international. L’Union européenne s’est vue contrainte d’applaudir cette initiative. Karel de Gucht, commissaire au développement a réitéré au lendemain des élections qu’elle « suspendraitt sa coopération si le Niger ne restaurait pas l’ordre constitutionnel ». En effet, les articles 96 et 97 des accords de Cotonou prévoient dans ce cas (non-respect des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit) une procédure de consultation puis la suspension des accords si aucune solution acceptable n’est trouvée. Or si des discussions avec le Niger ont eu lieu depuis le mois de juillet 2009, dix jours après cette déclaration, la concrétisation des menaces se fait toujours attendre.

La France très discrèteDans un sens, on peut comprendre que l’UE hésite à mettre à exécution ses menaces : elles auraient des conséquences graves sur une population extrêmement pauvre – les 450 millions d’euros d’aide de l’UE annuel représentent 30% du budget de l’Etat. On peut être sûr que ces hésitations sont aussi entretenues par les pressions du gouvernement français, qui n’a fait aucune déclaration publique depuis les législatives appelées de ses voeux en août afin de légitimer la prise de pouvoir de Tandja.

Encore une fois, la France applique sa fameuse « doctrine de la stabilité ». Elle préfère un dictateur qui maintient un habillage démocratique et qui est finalement conciliant pour ses intérêts économiques plutôt que d’encourager le retour à une démocratie légitime. Il est vrai qu’avec un nouveau président et dans un cadre plus démocratique, la France devrait certainement renégocier les accords qui encadrent son activité d’extraction d’uranium.

Quant à Tandja, il cherche à rassurer l’armée, dont l’opposition lui serait fatale, en signant une amnistie générale pour tous les actes de guerre commis au Nord niger depuis 2007, tant pour les rebelles que pour les militaires. Encore une fois au Niger, l’impunité est faite valeur fondatrice d’un nouveau régime politique.

dimanche 1 novembre 2009

Déclaration ANDDH

Niger: une importante ONG demande de nouvelles législatives
(AFP) –
NIAMEY — L'Association nigérienne de défense des droits de l'Homme (ANDDH) a appelé dimanche à la tenue de nouvelles élections législatives, estimant que celles du 20 octobre perpétuaient le "déficit démocratique" du Niger.
"Après la tenue illégale du référendum constitutionnel, l'organisation de ces législatives n'a pas dissipé le déficit démocratique que connaît le Niger", a estimé la plus importante ONG du pays dans une déclaration transmise à l'AFP.
L'ANDDH demande "la reprise" de cette élection "dans des conditions de pluralisme politique et démocratique".
Remportées sans surprise par le parti au pouvoir, les législatives du 20 octobre avaient été boycottées par l'opposition et dénoncées par la communauté internationale.
Après avoir demandé leur report, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest a suspendu le Niger et affirmé qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats des élections.
L'ANDDH demande aussi "la suspension" de la Constitution adoptée le 4 août par un référendum très contesté.
Cette nouvelle loi fondamentale permet au président Mamadou Tandja, 71 ans, de rester au pouvoir au moins jusqu'en 2012 plutôt que de se retirer en décembre comme initialement prévu.
Le référendum est "anticonstitutionnel" et "à la base de la crise institutionnelle, politique et sociale actuelle au Niger", estime l'ANDDH.
L'ONG appelle la Cédéao, l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) "à maintenir toute leur attention sur le Niger pour contraindre ses autorités au respect des principes démocratiques".
Pour arriver à ses fins, M. Tandja avait dissous en mai et en juin le Parlement et la Cour constitutionnelle pour arriver à ses fins.
La Cédéao et l'UE, gros bailleur de fonds du Niger, ont demandé à M. Tandja de renouer le dialogue avec ses opposants. L'Union interpalementaire (UIP) a également suspendu le Niger.

samedi 31 octobre 2009

Mandat d'arrêt

Niger : le principal opposant se met "à la disposition de la justice"


NIAMEY — Mahamadou Issoufou, principal opposant du président nigérien Mamadou Tandja et sous le coup d'un mandat d'arrêt international, est rentré au Niger pour se mettre "à la disposition de la justice", a-t-il indiqué samedi dans les médias privés.

"Dès que j'ai appris qu'un mandat d'arrêt avait été lancé contre moi, j'ai décidé de rentrer pour me mettre à la disposition de la justice", a déclaré l'opposant, accueilli vendredi soir à l'aéroport de Niamey par des milliers de partisans qui l'ont escorté jusqu'à sa résidence.

Il arrivait d'Abuja, la capitale nigériane, où il avait effectué un séjour.

Des mandats d'arrêts internationaux ont été délivrés jeudi contre Issoufou et l'ex-Premier ministre, Hama Amadou, pour un présumé "blanchiment de capitaux", selon Garba Lompo, ministre nigérien de la Justice.

Les deux opposants sont accusés d'avoir fait "circuler des sommes très importantes d'origine douteuse dans des comptes en Afrique et en Europe", a dit le ministre.

M. Lompo n'a pas chiffré ces sommes mais indiqué avoir saisi Interpol.

MM. Issoufou et Amadou sont opposés au maintien au pouvoir du président Tandja, 71 ans, qui a obtenu par le biais d'un référendum constitutionnel très controversé de rester en fonction jusqu'en 2012 au lieu de se retirer en décembre 2009 comme initialement prévu.

Pour arriver à ses fins, M. Tandja avait dissout le Parlement et la Cour constitutionnelle qui s'opposaient à son projet.

MM. Amadou et Issoufou ainsi que le président du Parlement dissout, Mahamane Ousmane, également accusé de "blanchiment de capitaux", font actuellement l'objet d'une campagne menée par les partisans du président Tandja sur les médias d'Etat où ils sont qualifiés de "traîtres et d'apatrides" pour un présumé "rôle" dans la suspension du Niger par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Déjà opposée au référendum, la Cédéao a suspendu le Niger qui a tenu des législatives controversées et affirmé qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats du scrutin boycotté par l'opposition.

La Cédéao demande à M. Tandja d'ouvrir le dialogue avec ses opposants.

mardi 27 octobre 2009

Uranium ou Démocratie ?

Niger : Uranium ou démocratie ?

FRANCE/AFRIQUE, Politique Alors que le Président du Niger, Mamadou Tandja, vient de finir son bidouillage constitutionnel en vue de se donner la possibilité d'être président à vie de ce grand pays de l'Afrique de l'ouest, tous les regards des opposants sont tournés vers la France qui entretient des relations particulièrement fortes avec le pouvoir local.Il faut dire que le Niger n'est pas un pays comme les autres. Il abrite l'une des plus importantes mines d'uranium au monde, le gisement d'Imouraren. Areva y a signé un accord stratégique pour l'extraction du minerais et les chinois sont aux abois.En mars dernier, le Président Tandja donnait une conférence de presse à l'occasion de la visite éclair de Nicolas Sarkozy dans le pays. Il déclarait :"Notre constitution, que je respecte grandement ; j’ai grandi dans des règlements militaires, j’ai connu les lois et règlements de mon pays en tant que soldat, je suis venu à la politique, j’ai connu ce qu’est la constitution et j’ai aimé la démocratie. Dieu faisant bien les choses, me voilà un matin devenu Président de la République avec un droit de deux mandats que la Constitution me permet. Voilà que je termine mes deux mandats. Grandir, pour moi, est de partir la tête haute. Quand la table est desservie, il faut partir. Ne pas chercher à radoter autour, pour chercher un autre mandat. Je suis très clair là-dessus. Je n’ai jamais demandé à aucun Nigérien, un instant : est-ce qu’on peut ceci, on peut cela, où on va ? Jamais. Et je ne le ferai jamais, demander quoi que ce soit pour qui m’amène à changer la constitution nigérienne ou alors à chercher des modifications dans notre constitution." Six mois nous séparent de cette promesse pourtant sans équivoque et le Président Sarkozy était présent. Il sera certainement intéressant de voir l'ampleur de l'indignation française.On pourra ainsi mesurer qui de la démocratie et de parole donnée ou de l'uranium représente une priorité pour Nicolas Sarkozy.

La démocratie agonise, Paris fore à tout-va au Niger

La démocratie agonise, Paris fore à tout-va


NIGER - Le parti du président Mamadou Tandja a remporté les élections législatives controversées...
La démocratie nigérienne bat de l'aile. En maintenant, la semaine dernière, des élections législatives contestées, le président nigérien, Mamadou Tandja, a définitivement réussi à confisquer les institutions de son pays. Un virage amorcé le 4 août dernier, lors d'un référendum à l'issue duquel il a fait modifier la Constitution pour prolonger son mandat jusqu'en 2012, au lieu de se retirer en 2009 comme prévu. Sans surprise, les résultats de la consultation connus samedi ont donné une victoire écrasante à son parti, avec 76 sièges sur 113 au Parlement.
«Un véritable coup d'Etat constitutionnel», dénonce Olivier Thimonier, secrétaire général de Survie, qui travaille sur la politique de la France en Afrique. Pour l'association, cette situation n'est possible qu'en raison de la rente tirée des ressources en uranium du pays et accaparée par ses dirigeants. Principal acteur de l'exploitation minière au Niger: la société française Areva, anciennement Cogema. Une position qui remonte à 1961, aux lendemains de l'indépendance et de la signature d'un accord de défense entre Paris et Niamey instaurant un accès privilégié de la France aux ressources nigériennes. Ainsi, Areva, leader mondial du nucléaire civil, tire aujourd'hui près de 40% de sa production d'uranium des mines d'Arlit et d'Akouta.
Pas étonnant donc que Paris se soit montré plutôt timide pour dénoncer les agissements du président Tandja. Par la voie de son porte-parole, le Quai d'Orsay a dit «veiller à préserver des contacts à haut niveau avec la classe politique nigérienne et, tout particulièrement, avec les représentants de l'opposition.» Pas de condamnation ni d'avertissement à l'adresse d'un régime qui, en quelques semaines, a fait arrêter pas moins de cinquante militants opposés à la réforme constitutionnelle, et qui a accusé de corruption chaque député qui critiquait la confiscation des institutions par l'exécutif.
Pour Antoine Glaser, directeur de La Lettre du Continent, la France est même la complice tacite de ce coup de force de Tandja contre les institutions: «C'est le partenaire privilégié pour l'exploitation de la mine d'uranium d'Imouraren, donc il est très important qu'il reste en poste.» Ce site, découvert en 1966 par Areva (alors CEA), est au coeur des relations entre Paris et Niamey. Il explique la grande prudence dont fait preuve la France dès qu'on touche aux affaires nigériennes. Car il aura fallu attendre plus de quarante ans pour qu'Areva obtienne le permis d'exploiter Imouraren, en janvier 2009. Ce site, le plus important d'Afrique, devrait entrer en service en 2012 pour trente-cinq ans au moins et permettre à Areva de doubler ses ressources en uranium, pour atteindre 10.000 tonnes par an.
Symboliquement, c'est à l'occasion de l'inauguration de la mine, le 4 mai dernier, que Mamadou Tandja, 71 ans, a fait part aux autorités françaises, représentées par Alain Joyandet, secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, de sa volonté de prolonger son mandat. Au cabinet du ministre, on dit avoir pris la peine d'exprimer à Tandja la ferme opposition de Paris à ses projets. «Mais, pour des raisons de sécurité dans cette zone du Sahel où Al-Qaida est de plus en plus présente, on ne peut pas aller jusqu'à la rupture des liens.» Rien qui, dans le discours officiel, ne concerne Areva et ses intérêts gigantesques dans le pays.
La présence d'Areva au Niger n'est, en outre, pas exempte de reproche. Des rapports de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) ont mis en cause les « négligences » du groupe nucléaire en matière de protection sanitaire et environnementale. Autant d'accusations qu'Areva dément. Reste ce constat, implacable. Après quarante ans de présence du géant du nucléaire civil, le Niger reste l'un des pays les plus pauvres du monde.
Armelle Le Goff

lundi 26 octobre 2009

De l' Association SURVIE sur le Niger

Législatives au Niger : La France ne doit pas entériner la dictature
octobre 2009 par Survie


L’organisation ce 20 octobre d’élections législatives, boycottées par l’ensemble des forces démocratiques, constitue une nouvelle étape dans la dérive dictatoriale de Mamadou Tandja, à la tête du premier pays fournisseur d’uranium à la France. Nos associations demandent donc l’annulation de ces élections et des sanctions de la France et de l’Union européenne visant au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Ce qui est considéré comme un coup d’Etat constitutionnel est le résultat d’un processus de destruction des institutions démocratiques par Mamadou Tandja initié dès la fin de l’année 2008, afin de rester président, en opposition avec la constitution nigérienne. Refusant de se soumettre aux avis de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle, il a dissous ces institutions et pris les pleins pouvoirs. Il a alors eu les mains libres pour organiser un référendum-plébiscite, le 4 août, dont les résultats truqués ont été sans surprise : la poursuite de son mandat.
Avec une nouvelle constitution taillée sur mesure et promulguée le 18 août 2009, Mamadou Tandja reste président jusqu’en 2012 et peut se représenter à volonté. Il devient « le détenteur exclusif du pouvoir exécutif » alors que les prérogatives des députés sont considérablement réduites. Par ailleurs, le Conseil Supérieur de la Communication et la Cour constitutionnelle sont désormais sous sa coupe puisqu’il y nomme plus de la moitié des membres.
Parallèlement, les dérives autoritaires sont flagrantes : rejet dans l’illégalité des grèves et manifestations, entrave à la liberté de réunion des militants, mise en accusation de 128 députés, plainte contre 8 directeurs de publication, emprisonnement de 50 opposants membres de la CFDR (Coordination des Forces pour la Démocratie et la République, regroupant les 7 centrales syndicales, la majorité des partis politiques, y compris un pan du parti présidentiel et la société civile).
Ces élections législatives, boycottées par les forces démocratiques, permettront de sceller le coup d’Etat constitutionnel d’un président de plus en plus isolé aux niveaux national et international. Au Niger, adossé aux revenus des industries extractives, il ne tient plus que grâce à une frange minime de l’armée. Depuis 2007, il a distribué 158 permis miniers ou pétroliers par le biais d’un groupe opaque d’affairistes composé notamment de deux de ses fils. Sur la scène internationale, le Niger a subi un fort discrédit : l’Union Européenne a gelé son aide début juillet et nombre de coopérations bilatérales ont suspendue la leur (notamment le Luxembourg et le Danemark).
Mais Mamadou Tandja est soutenu par la Libye et par la diplomatie française qui freine toute prise de décision ferme de l’Union Européenne. Une attitude en relation évidente avec la position dominante d’Areva au Niger.
Le 10 août, le Quai d’Orsay a simplement « pris note » des résultats du référendum et a appelé à des législatives avec une large participation des forces politiques, ce qui est une façon de légitimer le régime et de soutenir à mots couverts le président.
Face à cette situation, l’association Survie se fait le relais des revendications des mouvements de la société civile nigérienne, rassemblés au sein de la CFDR pour exiger :
l’annulation des élections législatives illégales et illégitimes, le retour à l’ordre constitutionnel par le rétablissement des institutions dans leur fonction (Assemblée nationale, Cour constitutionnelle), l’annulation du référendum du 4 août dernier et le retour à la constitution de 1999, l’arrêt des poursuites et intimidations à l’encontre des membres de l’opposition démocratique et de la société civile.
Nous demandons à l’Etat français et à l’Union européenne d’agir dans ce sens en faisant pression sur le régime nigérien par :
une condamnation ferme de la dérive dictatoriale depuis 2008, la non-reconnaissance du référendum du 4 août 2009 et des élections législatives du 20 octobre 2009, la suspension de leurs coopérations avec le régime tant que le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas effectif, l’application par l’Union Européenne des articles 96 et 97 des Accords révisés de Cotonou : puisque « le respect des droits de l’Homme, des principes démocratiques et de l’État de droit » sont violés, une procédure de consultation devrait être menée et des mesures prises, et la suspension des accords avec le Niger en cas d’absence de solution acceptable.
La France et l’Union Européenne ne doivent pas se rendre complices, pour les seules raisons del’approvisionnement français en uranium, de l’enterrement de l’expérience démocratique que le Niger a représenté pour l’ensemble du continent africain, prouvant qu’une autre voie que celle de la dictature est possible.

Proposition de Sanctions du Niger

Guinée et Niger : l’Onu demande à la Cedeao de corser les sanctions contre Dadis et Tandja
Ouestafnews - Le Bureau des nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (Unowa), a lancé un appel en direction des chefs d’Etat de le Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) pour qu’ils renforcent les sanctions déjà prises contre le Niger et la Guinée, deux pays en proie à de graves crises politico-institutionnels depuis plusieurs mois.
L’appel a été lancé à la suite d’une rencontre tenue au Sénégal portant sur « crise politiques et droits de l’homme en Afrique de l’Ouest », selon un communiqué de l’Unowa transmis à Ouestafnews. La Cedeao a déjà pris des sanctions contre le Niger et la Guinée, respectivement une « suspension de toutes les instances » de l’organisation sous-régionale pour le Niger et un « embargo sur les armes » pour ce qui est de la Guinée. Les participants à la réunion de l’Unowa encouragent la Cedeao « en plus des mesures déjà prises, à procéder, au besoin, au gel des avoirs des dirigeants civils et militaires, de leurs familles, ainsi qu’à leur interdiction de voyage et de séjour à l’étranger », affirme le communiqué. La même source préconise « une profonde réforme du secteur de la Défense et de la Sécurité » dans les deux pays. En Guinée, des actes violences perpétrées par des militaires le 28 septembre 2009 contre des partisans de l’opposition ont mis en péril la transition initiée en décembre 2008 par le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte militaire). Cette junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara est aujourd’hui soumise à de fortes pressions de la communauté internationale, notamment celles de la France et des Etats-Unis. Au Niger, des élections législatives boycottées par l’opposition ont davantage discrédité le régime du président Mamadou Tandja déjà largement affecté par l’organisation d’un référendum contesté et rejeté par l’opposition nigérienne et l’ensemble de la communauté internationale. Ce référendum qui a modifié la constitution permet au président nigérien de rester au pouvoir pour trois années supplémentaires et de pouvoir se représenter à une éventuelle présidentielle alors que selon l’ancienne constitution son mandat deuxième et dernier mandat devait arriver arrivait à expiration en décembre 2009.
Lundi 26 Octobre 2009
Ouestaf News