lundi 31 octobre 2011

Décès du général Ali Saïbou, président du Niger de 1987 à 1993

Le général Ali Saïbou, qui fut président du Niger de 1987 à 1993 et permit l'instauration du multipartisme, est décédé lundi à Niamey à l'âge de 71 ans, a annoncé la présidence.

Le chef de l'Etat Mahamadou Issoufou a le profond regret de vous annoncer le décès ce jour 31 octobre 2011 de Son Excellence le général de corps d'armée Ali Saïbou, ancien président de la République, indique un communiqué lu sur la télévision publique.

A compter de ce lundi un deuil de trois jours est décrété sur l'ensemble du territoire national, les drapeaux seront mis en berne pendant cette période, a ajouté la présidence.

Malade depuis plusieurs années selon sa famille, le défunt sera enterré mercredi dans son village natal de Dingajibanda (ouest), a précisé à l'AFP une source gouvernementale.

Le général Saïbou était très amaigri et fatigué lors de sa dernière apparition publique le 7 avril à Niamey, à l'occasion de la cérémonie d'investiture du président Issoufou, arrivé au pouvoir après plus d'un an de junte militaire.

Né en 1940, il avait été désigné en 1987, par la junte alors à la tête de ce pays abonné aux coups d'Etat, pour succéder au général-président Seïni Kountché, décédé des suites d'un cancer.

Dès sa prise de fonction, le général Saïbou décrète une période de décrispation durant laquelle il libère tous les détenus politiques du président Kountché, y compris Diori Hamani, premier président civil du pays, renversé par un coup d'Etat dirigé par Kountché le 14 avril 1974.

Il fera voter en 1989 par référendum la Constitution de la IIe République et sera dans la foulée élu président avec 99,5 % des suffrages, alors que le pays vit encore sous le régime du parti unique.

Son pouvoir a été secoué par de vastes mouvements sociaux, notamment d'étudiants et de syndicats réclamant la démocratie. Trois étudiants avaient été tués par les forces de l'ordre lors d'une manifestation en 1990 dans la capitale.

Sous la pression de la rue, il autorise en 1991 la tenue d'une Conférence nationale souveraine qui débouche en 1993 sur l'introduction du multipartisme, puis sur les premières élections démocratiques de l'histoire de cette ex-colonie française.

Le gouvernement du président Issoufou a institué le 29 juillet dernier une journée de la démocratie en souvenir de cette Conférence nationale.

Avant d'être chef de l'Etat, Ali Saïbou s'était rendu très populaire dans le monde rural, ultra-majoritaire dans ce pays sahélien très pauvre, en menant une vaste opération de distribution gratuite de vivres après la sécheresse des années 1970. Il était membre de la junte au pouvoir à l'époque.

Depuis son départ de la présidence, il s'était retiré de la vie politique active mais était régulièrement consulté par les gouvernants successifs.


(©AFP / 31 octobre 2011)

samedi 8 octobre 2011

Le Mena du Niger qualifié !

Le Niger s’est qualifié pour la première fois de son histoire à la CAN Orange. A égalité de points avec les Sud-Africains et les Sierra Leonais (9 pts), les Menas l’emportent à la différence de but particulière.

Malgré sa lourde défaite en Egypte (0-3, des buts de Mohsen (2) et Salah), les Nigériens se qualifient pour la phase finale de la CAN Orange 2012. Les Mena profitent du match nul (0-0) entre sud-Africains et Sierra-Léonais.

Les trois équipes étant à égalité à 9 points, c’est la différence de buts particulière qui les départage et elle est favorable aux partenaires de Moussa Maazou, qui sur les 4 rencontres ont pris 6 points ( 2 victoires contre l'Afrique du Sud, 2-1 et la Sierra Leone, 3-1) contre 5 à ses partenaires (victoire contre le Niger 2-0 pour l'Afrique du sud et 2-1 pour Sierra Leone; avec deux match nuls vierges).

lundi 3 octobre 2011

Tunisair à Niamey en novembre

La compagnie aérienne tunisienne devrait s’envoler en novembre pour la capitale du Niger, ouvrant ainsi sa cinquième ligne africaine en dehors du Maghreb.

Suite à un accord entre la Tunisie et le Niger, Tunisair ouvrira une ligne Tunis – Niamey en novembre, selon l’agence de presse PANA qui cite une source officielle. Ni la date de lancement, ni les fréquences, ni les horaires n’ont encore été communiqués officiellement, mais les vols devraient être assurés en Airbus A319.

Après Abidjan (la capitale de Côte d’Ivoire desservie deux fois par semaine), Bamako (la capitale malienne avec deux vols hebdomadaires), Dakar (capitale du Sénégal opérée trois fois par semaine) et Nouakchott (la capitale mauritanienne qui bénéficie de trois vols hebdomadaires), Niamey deviendra la cinquième destination africaine de Tunisair. Et la compagnie nationale de Tunisie, qui aimerait faire de Tunis un hub entre l’Europe et l’Afrique, devrait aussi ouvrir au début de la saison hivernale une liaison avec Ouagadougou (Burkina Faso).

A Niamey, Tunisair retrouvera deux autres compagnies maghrébines : Air Algérie et Royal Air Maroc. Mais l’aéroport nigérien est aussi desservi par Air France, Air Burkina, Air Mali, Asky Airlines et Senegal Airlines.

Les collectivités françaises appuient la démocratie nigérienne

A Saint-Brieuc, 130 personnes, dont le Premier ministre du Niger, ont participé aux Rencontres de la coopération décentralisée franco-nigérienne les 29 et 30 septembre 2011. Malgré les récentes difficultés politiques et les problèmes de sécurité au sud du Sahara, les collectivités françaises et nigériennes ont réaffirmé leurs engagements réciproques et lancent le 3ème volet du programme Aniya

«Au Niger, ‘Aniya’, ça veut dire volonté, engagement», expose Idi Tanko. Le coordinateur du programme Aniya 3 à Niamey était à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), les 29 et 30 septembre, à l’occasion des Rencontres de la coopération décentralisée franco-nigérienne auxquelles a participé Brigi Rafini, premier ministre du Niger nommé suite aux élections de mars 2011.

Mutualiser, coordonner, capitaliser - « En France, il y a peu de programmes concertés de coopération décentralisée comme Aniya, ajoute Stéphane Valli, vice-président de la Communauté de communes de Faucigny-Glières (Haute-Savoie, 7 communes, 25 000 habitants). Nous mutualisons nos moyens, nous coordonnons nos actions et nous capitalisons les expériences des collectivités françaises et nigériennes. »

Le premier programme Aniya a été lancé en 2003 et renouvelé en 2005. Mais la crise politique et institutionnelle ouverte en 2009 a retardé son troisième volet.
Aniya 3 implique désormais un réseau d’une quarantaine de collectivités françaises et d’une cinquantaine de collectivités nigériennes autour de 80 projets. Ce programme triennal bénéficie d’une subvention du Ministère des affaires étrangères de 300 000 € et du soutien financier et logistique des collectivités françaises. Ainsi 200 000 € sont annuellement investis au Niger.

Effet leviers des financements – « Les financements des collectivités françaises ont un effet levier important au Niger où 100% des investissements et 60% des budgets de fonctionnement relèvent de l’aide internationale, » commente M. Valli qui préside le groupe-pays Niger de Cités Unies France. « Mais la coopération décentralisée s’inscrit dans la durée, on apprend à se faire confiance, à se dire franchement les choses. On évite ainsi les relations qui peuvent y avoir avec un bailleur de fonds. »
La communalisation nigérienne co-existe avec le système traditionnel de chefferie où les chefs de village sont membres de droit du conseil municipal et où le « chef de canton », et non l’Etat, collecte les impôts.
«Le chef est élu à vie et le maire a un mandat, explique M. Tanko qui a été maire de Sabon Guida de 2004 à 2010. C’est problématique car le maire ne récupère pas toutes les taxes perçues par le chef de canton. Dans le meilleur des cas, les communes perçoivent la moitié des impôts envisagés. Dans ma commune de 74 000 habitants, nous disposions de 36 à 45 millions de francs CFA par an (55 000 – 68 600 euros). »

Impliquer malgré les restrictions budgétaires – En 2010, le Fonds monétaire international estimait à 381$ le PIB per capita au Niger et à 41 018 $ en France. « Le Niger n’est pas un pays pauvre, mais un pays mal géré, » déclarait Mahmadou Issoufou, le président de la république nigérienne, au moment de son élection.

« La Communauté de communes de Faucigny-Glières consacre 0,5% de son budget à la coopération décentralisée avec Téra (70 000 habitants), soit 100 000 euros dont la moitié sont financés par le MAE. Cette somme représente presque de leur moitié du budget communal. Malgré les restrictions budgétaires, nous n’y touchons pas. Mais ce contexte pose problème pour promouvoir la coopération décentralisée. Quarante collectivités françaises se sont engagées dans Aniya. Il en faudrait encore 210 pour que chaque commune nigérienne ait un partenaire. Finissez donc votre article en disant que le Niger est un pays exemplaire dont la démocratie a besoin d’appui ! »

Renforcer la qualification des élus et des territoriaux du Niger

Aniya 3 développe des projets dans cinq domaines :

le renforcement des capacités des communes nigériennes,
l’éducation,
la santé,
l’économie,
les échanges culturels.
Les efforts se concentrent dans le premier volet, appelé par la décentralisation nigérienne et la création, en 2004, de 255 communes et quatre villes. Les collectivités françaises apportent ainsi à leurs homologues nigériens un concours financier sur leurs projets de voierie, d’assainissement (latrines), d’eau potable ou d’activités génératrices de revenus communaux (par exemple, clôturer un marché aux bestiaux), mais aussi sur la formation des jeunes élus et fonctionnaires territoriaux.
Sur les cinq dernières années, 500 Nigériens ont ainsi bénéficié de formations ou de voyages d’études, notamment dans les pays d’Afrique de l’Ouest comme le Bénin ou le Burkina Faso qui ont l’expérience de la décentralisation. Pour faire face aux problèmes de sécurité au Niger – le MAE déconseille les voyages dans le pays – Aniya prévoit aussi la mise en place d’outils de téléconférence. Enfin, afin de faciliter les voyages de Nigériens en France, Aniya va proposer au ministère une charte sur la délivrance des visas.

S. Stoll