Le Niger, 3èmeproducteur mondial d’uranium, a décidé de relancer ses initiatives pour siéger au sein de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), ont annoncé les nouvelles autorités de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Bien que producteur d’uranium, le Niger ne joue aucun rôle au niveau mondial dans le domaine très stratégique de l’industrie nucléaire, pourtant dépendante de ce minerai.
L’annonce des autorités nigériennes fait suite à la mission d’un membre du gouvernement qui a assisté en qualité d’observateur à des travaux de l’AIEA, tenu en juin 2010 à Vienne, selon un communiqué du gouvernement parvenu à Ouestafnews.
En même temps qu’il a formulé une demande pour un poste de gouverneur au sein de l’AIEA, le Niger a également fait part de son intention de se lancer dans l’industrie électronucléaire, affirme la même source.
Le but poursuivi à travers la candidature au poste de gouverneur « est de permettre au Niger, une fois dans le conseil, de mieux s'informer sur les politiques et stratégies nécessaires pour mieux commercialiser son uranium et réaliser son programme nucléaire », selon le gouvernement.
Le Niger avec une production annuelle aux alentours de 3000 tonnes, est le 3ème producteur mondiale d’uranium après le Canada et l’Australie. Mais l’essentiel de la production d’uranium au Niger est contrôlée par la France, par le biais de l’entreprise Areva.
Cette société française a d’ailleurs signé en janvier 2009 un nouvel accord pour l’exploitation d’une nouvelle mine, à Imouraren dans le nord du pays.
Avec ce nouveau gisement, les analystes prévoient que le Niger devrait se retrouver facilement u rang de deuxième producteur mondial d’uranium.
Selon un article du quotidien économique français « Les Echos », Areva a produit au total en 2008 6.300 tonnes d’uranium, dont la moitié provient du Niger.
En moyenne, Areva tire annuellement du sous-sol nigérien au moins 40 % de son uranium produite dans le monde.
Avec la mine d’Imouraren, considérée par les experts comme « la deuxième plus grande mine d’uranium au monde », ces chiffres pourraient changer de façon considérable, selon les prévision des analystes.
Plusieurs organisations non gouvernementales et associations, nigériennes et internationales, ont toujours dénoncé les agissements d’Areva dans les mines d’uranium du Niger, qui en près de 4 décennies d’exploitation, ont très peu profité à ce pays sahélien, considéré comme l’un des « plus pauvres » du monde et qui est souvent confronté à la famine ou à des crises alimentaires.
En dehors des problèmes environnementaux et sanitaires que vivent les populations locales dans les zones minières, Areva est souvent accusée de s’emparer de « la part du lion » dans le partage des ressources financières générées par l’uranium nigérien.
Ainsi, lors de la 5ème édition du Forum Social Africain tenu début décembre 2008 à Niamey, des acteurs de la société civile nigérienne avaient révélé qu’en près d’une quarantaine d’années d’exploitation, l’uranium nigérien a généré environ 2.500 milliards FCFA, mais que l’Etat nigérien a perçu moins de 300 milliards durant cette même période.
La signature en 2009 de l’accord pour l’exploitation de la mine d’Imouraren, perpétue ce « partage inéquitable », puisque l’entreprise française détient les deux tiers du capital de la société en charge de son exploitation.
Ces déséquilibres avait fait d’Areva le « lauréat » en janvier 2008 de « l’oscar de la honte » de « l’entreprise la plus irresponsable de l’année » décernée par l’ONG suisse Public Eye.
Evoquant plutôt un partenariat « gagnant-gagnant », Areva avait rejeté ce « trophée » peu glorieux dans une réponse affichée à l’époque sur son site internet
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