jeudi 25 octobre 2012
Niger/Uranium : partenariat très déséquilibré en défaveur du pays
Le gouvernement nigérien estime que le partenariat dans l’exploitation de l’uranium est très déséquilibré en défaveur du pays, et ce depuis 41 ans d’exploitation de ce minerai, selon un communiqué du conseil des ministres réuni mercredi à Niamey.
Il faut rappeler que c’est le groupe français AREVA, alors COGEMA, qui intervient dans l’exploitation, la production et la commercialisation de l’uranium nigérien, depuis l’indépendance du Niger en 1960, à travers la Société minière de l’Aïr (SOMAIR) et la Compagnie minière d’Akouta (COMINAK), deux grandes compagnies implantées dans la région d’Agadez (extrême nord du pays).
En outre, depuis 2009, un autre chantier de construction d’un grand projet minier "Imouraren" du groupe même AREVA, a démarré dans la même région.
Avec l’exploitation de la mine d’Imouraren, initialement prévue à partir de 2014, le Niger se hisserait au premier rang en Afrique, et second au niveau mondial, de producteur d’uranium, après le Canada, avec une production annuelle qui passerait de 3.000 à 8.000 tonnes, d’après les études techniques. Mais ce projet semble avoir du plomb dans l’aile.
Il ressort d’une communication faite par le ministre d’Etat Omar Hamidou Tchana, sur la problématique de la question minière, mercredi 24 octobre, devant le conseil des ministres, rapporte le communiqué du gouvernement, que ce déséquilibre du partenariat entre le Niger et le groupe AREVA dans l’exploitation de l’uranium est corroboré par le fait que les recettes tirées de l’uranium représentent 5% des recettes du budget national alors même que le Niger passe dans l’opinion nationale et internationale comme un des producteurs phares de ce minerai, de part le monde et y tirant conséquemment des ressources importantes.
"Ce postulat à priori logique est pourtant loin de la réalité", précise le communiqué du gouvernement.
De manière spécifique, le gouvernement nigérien désapprouve, notamment, la non prise en compte du retour du permis du gisement d’Immouraren dans le domaine public lors de la transaction de 2009, ce qui a entrainé un manque à gagner important pour le Niger.
A cela vient s’ajouter un retard dans la mise en œuvre du planning d’exécution du programme d’Imouraren imputable à l’opérateur et qui entrainera également un manque à gagner pour l’Etat.
Au regard de toutes ces situations de fait, le gouvernement réaffirme sa volonté à accroître les retombées du secteur minier pour le peuple nigérien à travers notamment le renforcement de sa participation à la gouvernance du secteur.
Auparavant, en visitant, le 10 octobre dernier, le chantier de construction du projet Immouraren, le ministre nigérien en charge des Mines, M. Omar Hamidou Tchana, avait déjà déploré "le sérieux retard" accusé par les travaux.
Pour Omar Hamidou Tchana, la date limite de 2016, correspondant à la fin des travaux du génie civil, "doit être strictement respectée".
"Il ne sera pas question pour l’Etat du Niger d’entériner les insuffisances d’organisation de certaines entreprises incapables d’honorer leurs engagements", avait-il martelé.
Niger : Installation du Conseil de la République
Le président du Niger Issoufou Mahamadou a présidé, jeudi matin, l’installation du Conseil de la République, cette instance chargée de prévenir et de résoudre les crises institutionnelles et politiques, de manière consensuelle, dans le respect de la Constitution nigérienne.
Composé du président de la République, du président de l’Assemblée nationale, du Premier ministre, des anciens présidents de la République ainsi que du chef de file de l’Opposition, le Conseil de la République émet des avis sur les questions dont il est saisi.
Cette session a donc été consacrée à l’installation de cette institution constitutionnelle et a vu la participation du président de l’Assemblée nationale Hama Amadou, du Premier ministre Brigi Rafini, des anciens présidents de la République Mahamane Ousmane et Mamadou Tandja et le chef de file de l’Opposition nigérienne Seyni Oumarou.
Selon le Premier ministre nigérien, "même si cette première session n’a pas discuté de problèmes majeurs, elle a été l’occasion pour les participants d’échanger sur les compétences du Conseil en toute convivialité et en toute responsabilité, dans le respect mutuel et dans l’unité".
vendredi 19 octobre 2012
Terrorisme : Niger et Nigeria font « patrouilles communes »
Le Niger et le Nigeria ont décidé du « démarrage immédiat » de patrouilles communes le long de la frontière, en vue de lutter contre le terrorisme qui menace les deux Etats.
Il s’agit pour les deux pays de aire barrage à la dissémination du terrorisme dans la région ouest africaine, sérieusement menacé par des velléités séparatistes et des groupes islamistes armés dans certains pays, ou alors par les trafiquants de drogue et autre type de grande criminalité dans d’autres.
Pour parvenir à leur fins, les gouvernements du Niger et du Nigeria ont «donné des directives afin que les fonds et la logistique nécessaires soient (mis) à disposition pour la conduite de tels exercices », affirme un communiqué transmis à Ouestafnews le 18 octobre 2012.
Les présidents nigérien et nigérian s »étaient retrouvés à Niamey au Niger pour les besoins de la sixième réunion de leur commission mixte de coopération.
Le Nigeria est depuis des années en proie à la violence meurtrière menée par le groupe islamiste Boko Haram dont le bastion est situé dans le nord du pays, près de la frontière avec le Niger. Ce dernier pays est quant à lui soumis à une récurrente insurrection et devenu le terreau des « preneurs d’otage » qui opèrent ans la région du Sahel. En plus le Niger est frontalier du Mali ou des groupes islamistes radicaux occupent depuis plus de 6 mois la moitié nord du pays.
Aussi bien le Niger que le Nigeria se disent d’ailleurs favorables au principe du « déploiement d’une force internationale » pour « aider le Mali a recouvrer l’entièreté de son territoire », ont souligné les deux chefs d’Etat.
La crainte exprimée par de nombreux observateurs est de voir naître une « alliance » entre les groupes terroristes qui infestent la région du Sahel et notamment une jonction entre Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi, présente au Mali et dans quelques pays limitrophes) et le groupe Boko Haram du Nigeria.
mercredi 10 octobre 2012
Niger : création d’un établissement pour valoriser l’artisanat de la femme
Le gouvernement nigérien a annoncé mardi la création d’un établissement public à caractère professionnel pour la promotion de l’artisanat développé par les femmes.
L’établissement a été baptisé Salon international de l’artisanat pour la femme, selon le communiqué d’un conseil des ministres tenu mardi.
"L’artisanat nigérien est riche est varié et sa réputation a même dépassé les frontières nationales. Bien ancré dans les traditions séculaires du peuple, il s’adapte au contexte actuel vers le modernisme", indique le communiqué.
En 2000, le ministère chargé de l’Artisanat a initié le Salon international pour la femme (Safem) qui se tient tous les deux ans à Niamey et qui constitue un outil spécifique de marketing et de communication pour le secteur. Il a été institutionnalisé et doté d’un secrétariat permanent en 2005.
Les multiples réflexions menées dans le cadre de l’organisation et de l’évolution des précédentes éditions ont révélé que le Safem ne pourra plus, dans sa forme actuelle, répondre aux attentes de ses acteurs directs que sont les exposants, les acheteurs et autres professionnels de l’artisanat.
La principale recommandation qui en est ressorti est l’érection de son secrétariat permanent en Salon international de l’artisanat pour la femme (Safem), ce qui lui conférera le statut d’un établissement public à caractère professionnel doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière.
Le secteur de l’artisanat au Niger possède des avantages comparatifs considérables qui font de lui un des facteurs prioritaires de lutte contre la pauvreté, de création d’emplois et de distribution de revenus aux ménages nigériens. C’est aussi un secteur de croissance forte qui comporte 206 métiers inventoriés repartis dans 16 branches d’activités occupant 900.000 personnes en 2001, selon le recensement général de la population et de l’habitat.
lundi 8 octobre 2012
La CIJ examine le différend frontalier entre le Burkina Faso et le Niger
La Cour internationale de justice (CIJ) a commencé lundi l'examen d'un différend frontalier vieux de plusieurs décennies entre deux anciennes colonies françaises, le Burkina Faso et le Niger, lors d'audiences publiques à La Haye.
Appelant les juges de la CIJ à déterminer une frontière léguée par le colonisateur, le ministre burkinabé de l'Administration territoriale Jérôme Bougouma a accusé lundi le Niger d'être revenu sur son engagement initial dans le cadre de négociations sur le tracé de la frontière.
Habitués aux revirements de nos frères nigériens, nous préférons nous en remettre à la Cour, a ajouté M. Bougouma, appelant à ne pas sous-estimer un différend compliquant la situation des citoyens à la frontière. Les enjeux de souveraineté exacerbent trop souvent les passions, a-t-il soutenu.
Selon le département de l'Administration territoriale burkinabé, le différend porte sur environ 375 km des 630 km de frontière que partagent les deux pays.
Le nord de la zone litigieuse est une région désertique et semi-désertique peuplée principalement de nomades vivant de l'élevage tandis que les populations vivant au sud de la zone litigieuse sont plutôt sédentaires et vivent de l'agriculture.
Selon le géographe de la délégation du Burkina Faso, Claude Obin Tapsoba, il est très difficile d'estimer le nombre de personnes vivant dans la zone litigieuse.
Les problèmes liés au différend sont principalement administratifs, mais il peut également y avoir des problèmes lorsque, en toute bonne foi, des militaires du Burkina Faso patrouillent en territoire nigérien ou vice-versa, a déclaré le ministre Bougouma à l'AFP lors d'une interruption de l'audience.
Au final, il s'agit juste de tracer une ligne !, a-t-il conclu en souriant : ce serait dommage que cette histoire empoisonne les relations avec nos voisins nigériens.
Six journées d'audience sont prévues d'ici au 17 octobre pour l'examen du différend entre les deux pays, indépendants de la France depuis 1960. La délégation du Niger aura la parole à partir de jeudi.
Les deux pays ont engagé depuis des décennies un processus de matérialisation de leur frontière par la création d'une commission technique mixte, mais des divergences sont apparues sur certains points de bornage.
Le Niger et le Burkina Faso sont notamment en désaccord sur l'importance et l'interprétation de certains documents de l'administration coloniale datant des années vingt et portant sur la délimitation des deux territoires.
Les deux pays avaient saisi conjointement la Cour le 20 juillet 2010, en conséquence d'un compromis signé par les deux parties en février 2009.
Ils demandent à la Cour de déterminer le tracé de la frontière entre les pays dans une zone située au centre de la frontière entre le Burkina Faso et le Niger, le Mali et le Bénin se situant aux extrémités.
Etablie au Palais de la Paix à La Haye, la CIJ est le principal organe judiciaire des Nations unies et juge les différends entre les Etats.
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