Le groupe Areva avait choisi de confier la sécurité de son personnel à Arlit (nord du Niger) à "des agents privés pas armés" plutôt qu'aux militaires, a affirmé dimanche le porte-parole du gouvernement nigérien, après l'enlèvement jeudi de sept personnes sur ce site minier.
"Il y a moins de deux mois, le gouvernement avait fait à Areva la proposition de prendre en charge la sécurité de ses agents" par le biais des "Forces de défense et de sécurité" (FDS: armée, gendarmerie, police), a déclaré le porte-parole du gouvernement Laouali Dan Dah depuis Abidjan.
"C'est Areva qui a fait le choix d'assurer la sécurité de son personnel, ce qui n'est pas le cas d'autres opérateurs (miniers dans le pays)", a-t-il poursuivi.
L'armée est seulement présente à Arlit pour protéger les sites d'extraction d'uranium, qui sont "stratégiques", a-t-il expliqué.
"Qu'elle (Areva) ne rejette pas la responsabilité sur le gouvernement", a lancé le porte-parole. "Si les ravisseurs ont pu opérer avec cette facilité, c'est parce que, entre autres, la sécurité du personnel était assurée par des agents privés qui n'étaient pas armés", a-t-il estimé.
Les groupes français Areva et Vinci avaient confirmé dimanche que les agents des sociétés privées chargées de la sécurité de leurs expatriés français à Arlit n'étaient pas armés.
Une porte-parole d'Areva avait affirmé que cette disposition relevait d'un accord avec le gouvernement nigérien, qui assurait la présence à Arlit de 350 gendarmes et militaires armés et qui pratiquaient rondes et patrouilles pour la protection du site où logeaient les expatriés.
Cinq Français, un Togolais et un Malgache, pour l'essentiel des collaborateurs des deux groupes, ont été kidnappés jeudi à leur domicile à Arlit (1.000 km au nord-est de Niamey).
Après avoir annoncé dès jeudi le renforcement des mesures de sécurité sur le site, Areva et Vinci ont finalement entrepris d'évacuer leurs expatriés de la région.
Dans un courrier officiel en date du 1er septembre, dont l'AFP a obtenu copie, le préfet d'Arlit soulignait que la situation sécuritaire était "en train de se dégrader" dans la région et "particulièrement dans le département d'Arlit".
Le 23 août, "une colonne de 8 Toyota" avait été signalée dans la zone mais "la riposte" des forces de sécurité n'avait "pas permis à ce groupe armé d'accomplir son dessein qui consiste, selon les renseignements, à l'enlèvement de matériel militaire et de personnel expatrié", écrivait-il
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