vendredi 10 septembre 2010

La classe politique nigérienne s’oppose au vote des Nigériens de l’extérieur pour les scrutins de 2010-2011

La classe politique nigérienne a rejeté dans sa majorité le principe de vote pour les Nigériens de l’extérieur au cours des scrutins prévus en novembre prochain et en 2011, a annoncé vendredi, Dr Ousmane Cissé, le ministre de l’Intérieur au terme de deux jours de discussion au sein du Conseil national de dialogue politique (CNDP).
Une forte majorité des partis politiques nigériens s’est dégagée pour récuser le vote des Nigériens à l’étranger, estimant que les moyens matériels et financiers font défaut pour mieux encadrer la participation de la diaspora nigérienne aux prochaines joutes électorales.
« Le principe du vote des Nigériens de l’extérieur n’est pas remis en cause. Il y a actuellement des difficultés pour l’appliquer et ils sont donc exclus du vote pour les élections en 2010-2011 » a souligné Dr Cissé, tirant les conclusion du CNDP, un cadre de dialogue politique créé en janvier 2004 et dont le rôle est de prévenir et de résoudre toute divergence de nature politique.
Par ailleurs, indique-t-on, le nouveau chronogramme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) prévoit le 6 avril 2011 -au lieu du 11 mars prochain- comme date d’investiture du futur Président de la République.
A ce problème s’ajoutent des imprévus comme le transport du matériel électoral, la location et la sécurité des bureaux de vote à ouvrir aux électeurs nigériens vivant à l’étranger, qui n’ont pas été budgétisés.
Pour le vice-président du PNDS (ancienne opposition), Mohamed Bazoum, le Code électoral du Niger « règle le problème ».
« Nous pouvons comprendre que des arguments techniques et financiers militent cette année contre le vote des Nigériens vivant à l’étranger, mais qu’on ne nous oppose pas des arguments politiques parce que certains partis n’ont pas fait recenser leurs militants vivant à l’étranger », a soutenu Ladn Tchiana du MODEN, un autre parti de l’ex-opposition.
Par contre, estime Moussa Harouna du MNSD (ancienne majorité), « non seulement il est aberrant d’envoyer, par exemple, une mission en Suisse pour recenser tout juste deux Nigériens, mais il y a surtout le risque de contestations du fichier électoral car la plupart des Nigériens vivant dans l’espace CEDEAO, qui sont les plus nombreux des électeurs potentiels, sont des exodants très mobiles qu’on pourrait recenser plusieurs fois, car une même personne peut être recensée au Nigeria, en Côte d’Ivoire, au Ghana ».
D’autre part, le délégué des Nigériens de l’extérieur à la réunion du CNDP doute de la faisabilité du vote dans les 23 ambassades et 9 consulats du Niger.
La CENI va organiser un référendum en novembre prochain pour adopter une nouvelle Constitution. Des élections présidentielles, législatives et locales sont également prévues en 2011 pour rétablir un régime civil, après le Coup d’Etat qui a destitué en février dernier, l’ex-président Mamadou Tandja.
Un budget de 30 milliards FCFA a été établi par cette Commission pour la tenue de ces scrutins pour lesquels l’ONU a annoncé l’octroi de 20 milliard. FCFA.

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