Areva exploite au Niger deux sociétés minières depuis la fin des années 1960, dont la production a atteint 3.200 tonnes en 2009.
Mauvaise nouvelle pour Areva. Un mois après le coup d'Etat militaire qui a renversé le président Mamadou Tandja, le Niger a annoncé hier qu'il voulait revoir tous les contrats miniers du pays, y compris ceux signés avec le champion français du nucléaire. En jeu, le partage de la rente minière entre le pays et les entreprises étrangères. "Les autorités militaires ont décidé d'auditer tous les contrats d'uranium et d'or", a déclaré à l'agence Bloomberg un conseiller du nouveau ministre des Mines et de l'Energie, Mahaman Abda, installé par la junte le 1er mars.
Le groupe français, qui produit au Niger près de la moitié de son uranium, ne se sent pas immédiatement visé par une éventuelle remise en cause de ses permis. "Areva a toujours mené ses activités au Niger en totale transparence , a indiqué hier un porte-parole. A ce titre, le groupe reste à la disposition des autorités nigériennes pour toute information sur les accords commerciaux passés avec le pays." En interne, on a le sentiment que les compagnies minières chinoises ou canadiennes sont plus dans le collimateur.
Areva exploite au Niger deux sociétés minières depuis la fin des années 1960, dont la production a atteint 3.200 tonnes en 2009. Après avoir obtenu une licence d'exploitation l'an dernier, le groupe prévoit un investissement de 1,2 milliard d'euros à Imouraren, le plus grand gisement d'uranium d'Afrique.
Samedi dernier, des organisations non gouvernementales du Niger ont demandé à la junte militaire de "renégocier" des contrats miniers douteux signés depuis 2008 avec des firmes internationales. Le Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire a ainsi exigé une enquête pour "situer les responsabilités" sur des affaires présumées de corruption concernant des ventes de permis miniers par le régime du président renversé. Le Niger est le sixième producteur mondial d'uranium. Premier produit d'exportation, le minerai représente 5 % de son PIB et génère plus de 5 % des recettes fiscales.
THIBAUT MADELIN, Les Echos
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