Par RFI
Niger
Il y a bien un risque de famine au Niger, de l'aveu même du Premier ministre Mahamadou Danda. Près de 60% des Nigériens sont confrontés à la faim. L'ONU et l'Union européenne s'engagent à soutenir le pays.
Jusqu'ici, il était interdit d'en parler publiquement. Mais, depuis mercredi 10 mars 2010, le mot a été lâché. Le Premier ministre nigérien a prononcé le terme de « famine » devant les partenaires étrangers. Mahamadou Danda a lancé un « appel pressant » à la communauté internationale pour que son pays puisse faire face à la crise alimentaire. Selon lui, 58% des Nigériens sont confrontés à la faim de manière « sévère ou modérée ». Les donateurs, de l'ONU et de l'Union européenne, se sont engagés lors de cette rencontre à soutenir le Niger.
Le mot de «famine» n'est, donc, plus tabou à Niamey et dans le reste du pays. La crise alimentaire - que l’ancien régime du président Mamadou Tandja a voulu cacher - est officiellement reconnue. Là où l’ancien gouvernement annonçait un excédent céréalier de 18 000 tonnes, en 2009, une récente enquête vient de révéler un déficit céréalier brut de 400 000 tonnes.
Les effets combinés de l’irrégularité et de l’arrêt précoce des pluies ont plongé plus de sept millions de Nigériens, soit la moitié de la population, dans une situation alimentaire difficile. Ce qui a fait dire au Premier ministre Mahamadou Danda que le pays traverse actuellement une crise alimentaire aigüe.
Dans un entretien à la presse en 2005, on s’en souvient, Mamadou Tandja avait nié la situation de famine au Niger. Pour lui et son entourage, l’idée de crise alimentaire ou de famine sonnait comme une menace pour la stabilité du régime. Les conséquences sont connues de tous : plus de 200 000 enfants souffrant de malnutrition sévère ont été admis dans les centres nutritionnels.
Avec cette nouvelle transition, la junte militaire nigérienne est décidée à sécuriser les populations contre la crise alimentaire, en ordonnant des ventes promotionnelles de vivres et en mettant en place un plan de soutien de 89 milliards de francs CFA (plus de 135 millions d’euros). Les partenaires au développement du Niger ont promis d’appuyer l’initiative
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