Le ministre nigérien de l'Intérieur, Ousmane Cissé, a confirmé lundi l'arrestation d'une dizaine de personnalités, dont d'anciens ministres, proches de l'ex-président renversé Mamadou Tandja, accusées d'"activités subversives" contre le régime de transition.
"Je confirme l'interpellation de certaines personnalités parce qu'elles se livraient à des activités subversives et de sape contre le régime en place et le processus de transition en cours au Niger", a affirmé M. Cissé devant la presse sans donner davantage de précisions sur la nature de ces "activités".
Il s'agit des premières interpellations d'envergure opérées parmi les partisans de l'ex-président depuis la prise du pouvoir par une junte militaire lors d'un coup d'Etat le 18 février.
Au moins quatre ex-ministres figurent parmi les interpellés, selon une source policière. Il s'agit de Garba Lompo (Justice), Ali Lamine Zène (Finances), Lamido Moumouni (Equipement) et Moctar Kassoum (Communication et porte-parole du gouvernement).
Mohamed Ben Omar, un autre ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a aussi été interpellé, ainsi que l'ex-président du Conseil supérieur de la Communication (CSC), Daouda Diallo, selon cette source policière.
Deux membres influents du Mouvement national pour la société de développement (MNSD) l'ex-parti au pouvoir, Ali Sabo et Issoufou Tamboura sont également détenus, a-t-elle ajouté.
"Nous ne pouvons pas comprendre que des individus s'arrogent le droit de saper le régime en place parce qu'ils sont tout simplement mécontents d'avoir été écartés de la chose publique en raison de leur comportement irresponsable", a déclaré M. Cissé, indiquant que d'autres interpellations pourraient suivre.
Seïni Oumarou, président du parlement dissous par la junte, a aussi été interpellé lundi a indiqué à l'AFP l'un de ses proches, sous couvert d'anonymat..
"Il a été interpellé vers 13 heures locales (12H GMT) et conduit au camp (de police) Bano de Niamey", selon ce proche.
M. Oumarou, un ancien Premier ministre, est l'actuel président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), l'ex parti au pouvoir.
Dimanche soir, M. Cissé avait déclaré à la radio et la télévision publiques que "l'Etat ne saurait dorénavant tolérer que ces pratiques viennent saper les efforts que déploie le CSRD (Conseil suprême pour la restauration de la démocratie) pour réconcilier les Nigériens".
"Tout acte, toute opinion de nature à perturber la tranquillité publique seront à compter de ce jour punis conformément aux lois et règlements de la République", a déclaré M. Cissé, sans donner plus de détails.
M. Tandja, renversé après 10 ans à la tête du pays, et l'ex-ministre de l'Intérieur Albadé Abouba, sont toujours aux mains des putschistes qui ont promis de rendre le pouvoir aux civils après une période de transition dont la durée n'a pas été fixée.
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