APA-Niamey (Niger) Le chef de la junte militaire nigérienne, le Commandant Djibo Salou, a accusé samedi l’ensemble des partis politiques d’être « acteurs et responsables » des péripéties ayant conduit à une nouvelle intervention de l’armée sur la scène politique, a constaté APA à Niamey.
« La classe politique dans son ensemble est comptable devant l’histoire (…) des événements du 18 février dernier » a-t-il dit, lors de sa première rencontre avec les responsables des partis politiques du Niger.
Le Commandant Salou a invité l’ensemble des protagonistes politiques de son pays à « prendre conscience » de leurs « propres responsabilités » afin d’éviter au Niger « de nouvelles épreuves » faisant allusion au coup d’Etat du 18 février qui a mis un terme à une longue crise politique née de la volonté du Président Mamadou Tandja de se maintenir au pouvoir.
Devant les responsables des partis, le chef de la junte a affirmé que l’armée nigérienne va créer les « meilleures conditions » pour relancer le processus de restauration de la démocratie à travers la création d’un Conseil consultatif constitué des différentes sensibilités du pays.
Cet organe, a-t-il expliqué, aura pour tâche de formuler des propositions sur la durée de la transition militaire, la rédaction d’une nouvelle Constitution, d’une loi électorale ainsi que la charte des partis politiques.
« Je rappelle que notre armée n’a pas pour vocation de faire de la politique encore moins de gérer les institutions de la république » a-t-il répété, encourageant la classe politique à apporter des « contributions de qualité » pour faire « renaître l’espoir » dans les cœurs des Nigériens.
Le Commandant Salou, qui s’est proclamé Chef de l’Etat au lendemain du putsch du 18 février dernier, a signé le 12 mars dernier, un texte qui déclare « inéligibles » les militaires, paramilitaires et les ministres aux prochaines élections dont il n’a pas encore donné le calendrier.
« C’est un discours qui a une tonalité que nous apprécions bien (…) cela nous fait plaisir. En revanche nous ne devons pas être comptable de ce qui a conduit au Coup d’Etat du 18 février » a indiqué à APA, Mohamed Bazoum, le vice-Président du PNDS, chef de file de l’opposition nigérienne.
Selon lui, la crise qu’a connue le Niger résultait de la « volonté exclusive » du dirigeant déchu de se maintenir à son poste, en dépit de l’expiration de son mandat légal.
Mohamed Bazoum a réitéré la disponibilité de l’opposition à accompagner la junte dans son effort de restauration de la démocratie.
« Nous prenons acte. Nous attendons la mise en place effective de ce Conseil consultatif pour y apporter notre contribution » a laissé entendre Seini Oumarou, président du MNSD, le parti de l’ex Président Tandja.
Lors de son premier message à la nation en début mars, le Commandant Salou a assuré qu’aucun membre du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), l’organe dirigeant de la junte, ne se présentera à l’élection présidentielle.
Ce gouvernement, conduit par le Premier ministre Mahamadou Dandah, un ancien ministre sous la transition militaire de 1999, aura pour mission principale d’organiser des élections démocratiques dans les mois à venir, souligne-t-on.
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