APA-Niamey (Niger) Des ONG nigériennes ont recommandé samedi à la junte militaire de « renégocier » des contrats miniers jugés douteux signés depuis 2008 sous le régime du président déchu Mamadou Tandja avec des compagnies étrangères.
Dans un communiqué publié samedi à Niamey, Ali Idrissa, le président du ROTAB, coalition d’ONG travaillant pour la transparence dans les industries extractives, a affirmé qu’une « opacité entoure la délivrance des permis miniers et pétroliers depuis 2008 au Niger et nous recommandons la mise en place d’une Commission d’enquête et la renégociation des contrats ».
Selon le ROTAB, membre de la campagne « publiez ce que vous payez », cette enquête doit permettre de « situer les responsabilités » sur des affaires présumées de corruption sur des ventes des permis miniers par le régime du président Tandja.
Depuis l’adoption par le gouvernement nigérien d’une nouvelle politique minière qui préconise la diversification des ressources minières et des partenaires, quelque 122 permis ont été octroyés à des compagnies françaises, chinoises, canadiennes, australiennes, américaines et sud-africaines, indique-t-on.
La diversification des partenaires décidée à la mi-2007 par les autorités de Niamey dans l’exploitation des ressources minières a eu pour effet direct de casser le monopole du groupe français AREVA, qui exploite depuis 40 ans l’uranium nigérien dans le nord du pays.
En 2009, les députés de la majorité présidentielle ont rejeté un projet de déclaration proposé par leurs collègues de l’opposition pour la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les contrats miniers accordés ces dernières années par le Niger.
Quelques semaines plus tard, des journaux nigériens ont publié des articles mettant en cause Hadia Toulaye Tandja et Ibrahim Hamidou, un journaliste proche de la famille de Tandja, d’avoir perçu un « pot de vin » de 5 millions de dollars versé par Niger Uranium Venture SA, détenue par des Australiens, après l’obtention d’un permis de recherche d’uranium dans le nord du Niger.
Niamey s’est engagé depuis 2005, dans le processus mondial pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), proposée en 2002 par l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, au Sommet mondial sur le développement durable.
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