Seïni Oumarou, ex-Premier ministre du président nigérien déchu Mamadou Tandja, a été inculpé mais remis en liberté lundi après quatre jours de détention, de même que trois personnes soupçonnées comme lui de détournement de fonds publics, a-t-on appris de source judiciaire.
Détenus depuis jeudi à la gendarmerie de Niamey, M. Oumarou, qui fut ministre du Commerce, ainsi qu'un autre ancien titulaire du portefeuille, Sala Habi, et deux hauts fonctionnaires ont été présentés à un juge d'instruction "qui les a inculpés et laissés en liberté", a déclaré l'un de leurs avocats, Me Marc Lebihan.
S'exprimant devant la presse à l'issue de l'audience, l'avocat a refusé de préciser les chefs d'inculpation. "Il y a eu des cautions" versées pour leur libération, a-t-il ajouté, sans en indiquer le montant.
Les quatre inculpés ont quitté le Palais de justice sous les vivats d'une centaine de leurs partisans, a-t-on constaté.
Mise en place en mai par la junte au pouvoir depuis le renversement de M. Tandja en février, la "Commission de lutte contre la délinquance économique et financière" les avait accusés de détournement d'argent public destiné au Fonds de l'énergie créé pour subventionner l'essence et le gaz domestique.
Le Mouvement national pour la société de développement (MNSD, ex-parti au pouvoir) avait dénoncé une "chasse aux sorcières" et exigé la "libération immédiate" de son chef Seïni Oumarou, probable candidat au scrutin présidentiel du 3 janvier 2011.
Le chef de la junte, le général Salou Djibo, s'est engagé samedi à mener jusqu'à son terme "l'assainissement" promis des affaires publiques. "Celui qui sait qu'il a quelque chose à payer n'a qu'à aller payer, sinon il va en prison", a-t-il averti.
Mamadou Tandja et son ministre de l'Intérieur Albadé Abouba sont quant à eux détenus depuis le coup d'Etat du 18 février.
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