Les derniers spécimens de girafes d’Afrique de l’Ouest que l’on retrouve dans les régions nigériennes de Boboye et Kollo (sud-ouest) sont menacées de braconnage, ces derniers temps, a révélé à APA une mission de la direction nationale de la protection de la faune et de la chasse, qui s’est rendue samedi dans la bourgade de Kouré, à une soixantaine de kilomètre, de Niamey.
Ces espèces animales, en voie de disparition sur le continent africain, sont évaluées à environ 220 têtes disséminées dans les communes rurales des départements de Kollo et Boboye à savoir Kouré, Harikannassou, Ngonga et Kobodèye.
Selon Colonel Amadou Ounténi, chef de la mission, trois girafes ont été tuées récemment du fait du braconnage qui prend pied dans cette aire pourtant protégée et bénéficiant d’une surveillance accrue des services nigériens de l’environnement appuyés par divers partenaires engagés dans la protection de la faune.
Face à cette situation, qui menace la survie des dernières girafes d’Afrique de l’Ouest, les autorités nigériennes veulent intensifier les excursions pour sensibiliser les populations riveraines sur l’importance de ces espèces dont l’existence draine depuis quelques temps d’importantes subventions au profit des localités limitrophes.
« A cause de la girafe, les communes concernées bénéficient de plusieurs appuis des partenaires dans le cadre de la santé, de la construction des puits, des écoles et un certain nombre de projets qui vont dans le sens de l’aménagement du terroir, des mares et des crédits agricoles », explique colonel Ounténi.
De l’avis de plusieurs experts, la girafe a « toute son importance » dans un pays comme le Niger, qui abrite la dernière population de ces animaux en Afrique de l’Ouest.
« Nous avons le devoir de les protéger et de faire tout pour la sauvegarde de cette population » souligne, pour sa part, Dr Ibrahim Abdou, environnementaliste.
Les populations des communes voisines qui se rejettent la responsabilité dans la chasse à la girafe, reconnaissent néanmoins l’importance de ces animaux sauvages et le souci de les garder comme des animaux domestiques, selon Issoufou Garba, un notable de la Commune de Ngonga.
Malgré tout, la girafe occupe une place de choix dans la vie des populations qui partagent leur environnement et elle se révèle comme un excellent vecteur économique notamment pour les villages de Kouré, Ngonga, Kobodèye et Harikanassou, mais aussi pour le Niger tout entier qui peut s’en enorgueillir d’abriter les derniers spécimens de l’Afrique de l’Ouest
Estimé à une cinquantaine d’individus dans les années 1980, le troupeau de girafes vivant dans la région de Kouré s’est aujourd’hui multiplié, leur nombre ayant de plus en plus doublé, car cet animal autrefois craintif devient proche des hommes et vit en harmonie avec les paysans qui le considèrent comme faisant partie de leur patrimoine.
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