Les récentes inondations consécutives à de fortes pluies enregistrées au Niger ainsi que la grave pénurie alimentaire dans ce pays, ont également affecté plusieurs des 8 millions de Nigériens en proie à cette crise, a indiqué lundi l’Ong Oxfam, dans un communiqué transmis à APA.
Quelque 100.000 personnes dont certaines font partie des huit millions de victimes de la famine sont sinistrées par ces inondations, a indiqué Oxfam, qui souligne que « plusieurs hectares de cultures pluviales, quelques semaines avant une récolte longuement attendue dans ce pays en crise alimentaire » ont été engloutis par les eaux.
Ces fortes précipitations ont occasionné d’importants dégâts matériels, des pertes en vies humaines, la destruction du cheptel et la dévastation de plusieurs hectares de cultures, souligne-t-on.
Contrairement aux autres régions du pays, c’est la crue subite du fleuve Niger qui est à l’origine des inondations à Niamey, la capitale où l(on compte plus de 5000 sinistrées dans les quartiers situés sur les berges de ce courant d’eau qui n’a jamais atteint son niveau actuel de remplissage depuis des décennies.
« Les récoltes attendues (maraîchères et céréalières) devaient soulager les familles en insécurité alimentaire sévère. La population priait pour que les pluies soient bonnes pour leurs cultures et aujourd’hui certains ont tout perdu » a expliqué Raphael Sindaye, le directeur régional par intérim d’Oxfam pour l’Afrique de l’Ouest.
Il s’agit « d’une double catastrophe, la population n’avait plus rien à manger, mais même les plus petites réserves de céréales qui subsistaient ont été emportées par la pluie. Rien ne reste. » sanglote Ibrahim Mahaman, chef d’un village affecté par les inondations, cité par le communiqué.
Oxfam précise aussi que des routes ont été inondées, ce qui rend difficile l’acheminement de l’aide alimentaire dans les régions le plus reculées, tandis que des craintes persistent pour que les inondations n’augmentent les risques de diarrhée et de paludisme, les enfants étant déjà affaiblis à cause de la malnutrition.
« Nous venons en aide à des milliers de sinistrés, mais nous sommes limités dans une période où nous répondons déjà à la crise alimentaire la plus grave depuis des années. Le besoin d’assistance au Niger est très urgent et le pays a besoin de plus de moyens pour faire face à cette crise où des personnes sont doublement affectées », selon le directeur par intérim de Oxfam.
Oxfam et ses partenaires distribuent des kits d’hygiène et d’entretien, et installent des containers d’eau dans les écoles et bâtiments collectifs où les familles sinistrées sont hébergées temporairement, souligne-t-on.
Les Nations unies ont accordé la semaine dernière une aide supplémentaire de 15 millions USD (environ 7, 5 milliards FCFA) pour appuyer le Programme alimentaire mondiale (PAM) dans ses interventions en faveur des victimes de la pénurie alimentaire au Niger.
La situation alimentaire et nutritionnelle s’est aggravée ces dernières semaines au Niger avec des taux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans qui sont passés au dessus du seuil d’urgence (15%) pour atteindre 16,7%.
Auparavant, Oxfam, qui travaille avec les Nations unies dans l’aide alimentaire aux familles nigériennes, a mis en garde contre un arrêt précoce de l’aide fournie par le PAM au profit des familles victimes, en raison du déficit de crédits.
« Les enfants âgés de moins de deux ans seront prioritaires, tandis que 60% des gens qui en ont besoin pourraient ne pas recevoir l’assistance nécessaire », a précise l’Ong.
L’insuffisance et la mauvaise répartition des pluies de la campagne agricole 2009 au Niger ont entraîné d’importants déficits céréaliers et fourragers faisant chuter de 31 % la production céréalière par rapport à 2008 et le déficit fourrager équivaut aux besoins de 67 pour cent du cheptel national.
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