Quelque 150 participants aux "Etats généraux" de la presse au Niger ont adopté à l'issue de trois jours de travaux un texte proposant de remplacer par des amendes les peines de prison pour les journalistes accusés de délits de presse, a-t-on appris aujourd'hui auprès de la profession.
Le texte sera soumis aux autorités pour adoption, a indiqué Boubacar Diallo, président de l'Association nigérienne des éditeurs de la presse indépendante (Anepi), souhaitant qu'il "entre rapidement en vigueur". Le journaliste condamné pour délit de presse ne devrait plus être envoyé en prison mais écoperait de sanctions pécuniaires, a-t-il expliqué. Parmi les délits visés figurent la diffamation, l'injure ou la propagation de fausses nouvelles.
Sous le régime de l'ex-président Mamadou Tandja (1999-2010), renversé en février par un coup d'Etat, les journalistes avaient dénoncé des tentatives de "musellement" par les autorités. Responsables de publications et journalistes avaient été souvent écroués à la suite de plaintes de personnalités proches du pouvoir. "La prison n'était pas la solution. (...) Peut-être que les amendes vont corriger les choses, à condition qu'elles ne tuent pas l'organe de presse", a estimé M. Diallo.
Cependant, cette dépénalisation "ne peut et ne doit être une carte blanche aux journalistes au détriment du citoyen, de la société et de l'Etat", a averti le Premier ministre de transition Mahamadou Danda. "Elle ne saurait également cautionner aucun crime, abus ou provocation", avait-il martelé lundi à l'ouverture de la rencontre.
Le Niger est dirigé par une junte militaire depuis le coup d'Etat du 18 février. Les putschistes ont promis de rendre le pouvoir aux civils après une période de transition dont la durée n'a pas été fixée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.