La vie et le parcours « exceptionnel » de Boubou Hama (1906-1982), père de la culture nigérienne, ont été retracés dans un film réalisé par le sociologue nigérien, Gaston Combasset, à l’occasion de la semaine consacrée jusqu’au 8 avril à cet homme qui est aussi le principal artisan de la création du Musée national de Niamey, inauguré le 18 décembre 1959.
Homme de culture, philosophe, romancier, ethnologue, historien et linguiste, Boubou Hama a exploré divers domaines liés aux sciences humaines, créant en 1948 l’Institut des recherches en sciences humaines (IRSH), grand pôle de recherches rattaché aujourd’hui à l’Université de Niamey.
« C’est une figure emblématique de l’Afrique dont le talent et l’humanisme ne sont plus à démontrer. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est difficile aujourd’hui de lui coller une étiquette » selon le réalisateur Combasset.
Né vers 1906 à Fonéko, petit village songhaï à l’ouest du Niger, Boubou Hama avait fréquenté l’école normale William Ponty au Sénégal, avant de devenir le premier instituteur nigérien, au milieu des années 1920.
Militant de première heure de la section nigérienne du Rassemblement démocratique africaine (RDA), il avait occupé les fonctions de président de l’Assemblée nationale du Niger de 1960 à 1974.
Il a écrit une cinquantaine d’ouvrages et légué plusieurs manuscrits, ce qui fait de lui, explique le cinéaste, « un personnage absolument fantastique qui, de par ses travaux, a une dimension aussi bien philosophique qu’humaniste ».
Fervent militant du RDA, Boubou Hama est un « homme de référence » souligne Combasset, qui a consacré 8 années pour réaliser ce film « parce qu’à l’époque il existait une sorte de tabou par rapport au personnage, et que Boubou Hama était toujours vu sous l’angle politique ».
« L’on a tenté de lui mettre sur le dos toutes les exactions politiques, alors qu’en réalité, il est une richesse historique, culturelle, et scientifique pour notre pays » indique-t-il, ne précisant qu’aucun « aucun Nigérien n’ait produit une quarantaine d’ouvrages publiés, excepté Boubou Hama ».
Boubou Hama a aussi touché surtout aux fondements de la civilisation africaine, dont les groupes ethniques nigériens, pour une meilleure compréhension de la culture nigérienne, explicitant dans l’organisation sociale, les mythes et les concepts encore fonctionnels dans notre société actuelle.
En début 2010, le chercheur nigérien, Abdoul Aziz Issa Daouda, a consacré un nouvel ouvrage intitulé « Boubou Hama, Conteur et Romancier » à cet homme de culture.
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