Trois ressortissants nigériens ont été exécutés le 30 mai en Libye pour des "actes criminels", a-t-on appris mercredi de source diplomatique nigérienne.
"Trois émigrés nigériens ont été exécutés le 30 mai dernier pour des +actes criminels+", a déclaré à l'AFP cette source sous couvert d'anonymat.
Mercredi, les médias publics nigériens ont indiqué que Rajab Mittah Abou Dabous, un émissaire du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, s'est entretenu mardi avec le chef de la junte nigérienne, le général Salou Djibo, "au sujet de ces exécutions".
"L'exécution des trois Nigériens était une décision de justice et ne comporte aucun acte politique ou racial", a expliqué mercredi M. Abou Dabous lors d'une rencontre à Niamey avec des ONG locales, selon la radio nigérienne.
"Nous condamnons énergiquement la décision de la justice libyenne de faire exécuter nos trois compatriotes", a lancé Moustapha Kadi, président du Collectif des organisations des droits de l'Homme et de la démocratie (CODDHD), présent à la rencontre.
Les trois Nigériens exécutés sont Sani Maïdouka, originaire de la région de Maradi (centre-sud), Saïdou Mohamed et Harouna Dangoda, tous deux originaires de Tahoua (ouest), selon le collectif, qui regroupe une quarantaine d'associations et syndicats.
Le 2 juin, Amnesty International avait fait état de l'exécution par balles le 30 mai de 18 condamnés à mort en Libye, dont des ressortissants du Tchad, d'Egypte et du Nigeria. L'organisation avait condamné des "événements terribles".
"Le général Djibo nous a déjà reçus et nous a promis qu'il allait prendre en charge la question et va essayer de la régler avec son homologue libyen", a dit à l'AFP Ilguilas Weila, dirigeant de l'ONG Timidria.
Selon cette structure, une "quarantaine" de Nigériens se trouveraient actuellement dans le couloir de la mort en Libye.
Le gouvernement du Niger a annoncé la semaine dernière avoir adopté une convention signée le 2 mai 2008 avec Tripoli et relative "à la mise en place d'un cadre de coopération judiciaire".
Cette convention "permettra aux deux parties de s'accorder une entraide par requête dans toute procédure visant des infractions", selon un communiqué officiel.
Des milliers de Nigériens vivent en Libye, où ils travaillent comme ouvriers sur des chantiers ou comme domestiques.
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