Les services de sécurité nigériens ont interpellé ce mercredi 17 juin 2010 plusieurs personnalités de l’ancien régime soupçonnées de corruption dans des affaires liées à l’octroi de nombreux contrats miniers octroyés entre 2007 et 2009 par le régime déchu du président Mamadou Tandja.
Une source policière interrogée par un collaborateur d’Ouestafnews a précisé que parmi les personnalités arrêtées figurent Mohamed Abdoullahi, un ancien ministre des Mines, Hadiatoulaye Tandja, un fils de l’ex-président ainsi que le journaliste Ibrahim Hamidou, responsable d’une agence de communication et considéré comme « très proche » de la famille de l’ex-chef d’Etat.
Aucune source officielle n’a publiquement évoqué l’affaire mais des proches du parti anciennement au pouvoir ont confirmé les interpellations.
Selon des sources proches des services de sécurité, elles sont liées à la conclusion des rapports de la Commission de lutte contre la délinquance économique et financière lancée récemment par la junte militaire, arrivé au pouvoir le 18 février 2010.
La junte s’est engagée à « assainir » la gestion des finances publiques.
Lors de son premier message à la nation, au lendemain du coup d’Etat contre Mamadou Tandja, le Général Djibo Salou avait affirmé que la junte va engager « l'assainissement de la situation politique et économique ».
Depuis l’adoption par l’ancien gouvernement nigérien d’une nouvelle politique minière qui préconise la diversification des ressources et des partenaires, plus de 120 permis ont été octroyés à des compagnies françaises, chinoises, canadiennes, australiennes, américaines et sud-africaines.
En 2009 déjà des journaux nigériens avaient publié des articles mettant en cause Hadiatoulaye Tandja et le journaliste Ibrahim Hamidou.
Ces articles de presse faisaient état d’un versement à ces deux personnes d’un montant de 5 millions de dollars (plus de 2,5 milliards FCFA) par Niger Uranium Venture SA, une société détenue par des Australiens, après l'obtention d'un permis de recherche d'uranium dans le nord du Niger.
Des ONG nigériennes ont recommandé avec insistance à la junte militaire en place à Niamey de « renégocier » tous les contrats miniers jugés « douteux » signés depuis 2008 sous le régime du président déchu avec des compagnies étrangères.
Une « opacité entoure la délivrance des permis miniers et pétroliers depuis 2008 au Niger et nous recommandons la mise en place d'une Commission d'enquête et la renégociation des contrats », selon Ali Idrissa, le président du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), une coalition d’ONG qui lutte contre la corruption dans les industries extractives.
Pourtant l’ancien régime s’était engagé dès 2005, dans le processus mondial pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), proposée en 2002 par l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, au sommet mondial sur le développement durable.
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