L'UE donne un mois au Niger pour ouvrir des "consultations" sous peine de sanctions
(AFP) –
LAGOS — L'Union européenne (UE) a donné un mois aux autorités nigériennes pour ouvrir des "consultations" avec elle, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu'à la suspension totale de la coopération, a-t-on appris vendredi.
Dans une lettre conjointe adressée mardi au président Mamadou Tandja, dont l'AFP a pris connaissance, Jose Manuel Barroso pour la commission européenne et Carl Bildt au nom de la présidence suédoise de l'UE ont exprimé leur "profonde préoccupation" face à la situation politique au Niger et demandé "un retour à l'ordre constitutionnel dans les meilleurs délais".
Qualifiant de "violation de la constitution" le référendum du 4 août dernier, grâce auquel M. Tandja a obtenu une rallonge de trois ans au pouvoir après 10 ans à la tête du pays, l'UE a décidé de recourir à l'article 96 des accords de Cotonou, qui traite du non respect des critères démocratiques et de défense des droits de l'Homme.
Cet article 96 de l'accord signé en 2000 entre l'UE et les pays Afrique/Caraïbes/Pacifique prévoit en dernier ressort, en cas d'échec des quatre mois de discussions prévues, la possibilité d'une suspension de la coopération communautaire.
L'UE avait déjà suspendu une aide budgétaire de 180 millions au Niger pour protester contre le référendum du 4 août.
Sans préjuger du résultat des prochaines discussions, Bruxelles a décidé et annoncé des "mesures conservatoires" concernant ses actions de coopération au Niger.
Le 10ème FED (Fonds européen de développement) pour le Niger se monte à environ 450 millions d'euros.
Le 20 octobre, Niamey avait organisé des législatives controversées et boycottées par l'opposition, qui avait entraîné sa suspension de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour violation des textes communautaires sur la démocratie.
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