REUTERS | 21.02.2010 | 21:23
Par David Lewis et Abdoulaye Massalatchi
NIAMEY (Reuters) - Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger jeudi dernier dirigeront le pays jusqu'à ce que la classe politique se soit mise d'accord sur une nouvelle Constitution et soit prête pour de nouvelles élections, a déclaré dimanche le médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest à l'issue d'une rencontre avec la junte.
Aucun échéancier n'a encore été fixé pour la transition vers un régime civil, mais un porte-parole de la junte a déclaré dimanche que des élections se tiendraient le plus tôt possible et que la situation était similaire à celle de 1999, qui a débouché sur des élections transparentes.
Le militaires nigériens ont renversé jeudi le président Mamadou Tandja, mettant fin à un bras de fer politique de plusieurs mois entre le chef de l'Etat et l'opposition.
Ce coup de force a été officiellement condamné, entraînant une suspension du Niger par l'Union africaine, mais il est aussi considéré, tant au Niger qu'à l'étranger, comme une opportunité de sortir de l'impasse politique.
"Ils ont assuré qu'il y aurait une ouverture pour tout le monde, ici au Niger, pour un dialogue inter-nigérien", a déclaré à l'issue de sa rencontre avec la junte, Mohamed Ibn Chambas, président de la commission de la Cédéao.
"C'est ce processus qui débouchera sur une nouvelle Constitution et des élections crédibles", a-t-il ajouté.
"Ils ont dit qu'ils voulaient une transition courte prenant fin le plus tôt possible, mais c'est aussi le dialogue politique qui définira l'échéancier".
ÉLECTIONS
Des milliers de personnes sont descendues samedi dans les rues de la capitale, Niamey, pour manifester leur soutien à l'armée, mais aussi pour demander l'organisation d'élections.
L'opposition reprochait à Tandja des initiatives prises l'an dernier pour prolonger son mandat et étendre les pouvoirs de la présidence.
Bien qu'il ait organisé avec succès un référendum lui accordant trois ans supplémentaires à l'expiration de son mandat, en décembre, le conflit a divisé le pays et a incité l'armée à intervenir.
"Nous sommes encouragés par le fait que les autorités reconnaissent elles-mêmes que ceci n'est pas leur fonction normale et qu'elles sont désireuses de terminer cette tâche et de retourner à leurs tâches militaires et de sécurité normales", a dit Chambas.
Le colonel Djibril Hamidou Hima, porte-parole de la junte appelée Conseil suprême pour le Rétablissement de la Démocratie, a affirmé que la junte, qui a renversé quatre présidents, n'était pas pour autant portée aux coups d'Etat.
"Nous avons laissé les acteurs politiques tenter de trouver une solution. Cela n'est pas arrivé. Les tensions sociales se sont aggravées. Nous n'avons pas lancé de coup d'Etat, nous avons seulement réimposé la légalité parce qu'elle était déjà disparue", a-t-il dit.
Le colonel Hamidou Hima a indiqué que Tandja était détenu dans une villa à Niamey. Le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et le ministre des Finances sont aussi assignés à résidence.
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