Le chef de la junte, Salou Djibo a accédé officiellement lundi à la présidence du Niger, cinq jours à peine après le coup d'Etat qui a secoué le pays.
Il était inconnu du public il y a quelques jours. Le chef d'escadron Salou Djibo, 49 ans, est devenu dimanche le président du Niger "pour une période de transition" dont la durée n'a pas été précisée, a annoncé lundi la junte, baptisée Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). De nouvelles institutions vont être créées, selon l'ordonnance des militaires rendue publique lundi soir à la radio. Après le coup d'Etat de jeudi, le nouveau président "nomme par décret un Premier ministre et les membres du gouvernement et met fin à leur fonction", indique la junte dans sa déclaration, sans fournir davantage de détails sur les éventuels noms choisis pour ces postes.
"Le CSRD est l'instance suprême de conception et d'orientation de la politique de la nation, il est dirigé par un président qui exerce les fonctions de chef de l'Etat, chef du gouvernement", explique le texte. Un "organe" va être mis en place sous l'autorité du président du CSRD et aura pour mission la rédaction d'un code pénal et d'une nouvelle constitution, qui sera ensuite soumise au référendum, annonce aussi l'ordonnance. Un Comité constitutionnel et une Cour d'Etat seront par ailleurs créés, remplaçant ainsi les anciennes Cour constitutionnelle et Cour suprême, toutes deux dissoutes lors du coup d'Etat. Un Observatoire national de la Communication (ONC) va aussi venir remplacer le Conseil supérieur de la Communication (CSC), également dissout au moment du putsch.
"Assainir la situation politique"
Salou Djibo était à la tête du coup d'état mené jeudi par la junte, qui a destitué le président en exercice Mamadou Tandja, et fait au moins trois morts lors de combats autour du palais présidentiel. Depuis ce jour, le chef de l'Etat serait détenu dans une luxueuse villa et serait en bonne santé. Il s'était maintenu au pouvoir en faisant adopter une constitution prolongeant son deuxième mandat de cinq ans, qui avait expiré en décembre dernier. Cette mesure avait fait naître un vent de contestation dans le pays. La communauté internationale avait condamné ce coup d'Etat mais le peuple nigérien avait donné raison à la junte, via des manifestations de soutien de milliers de personnes dans les rues de la capitale, Niamey, et dans d'autres villes du pays.
Les militaires arrivés au pouvoir ont en tout cas promis d'"assainir la situation politique" pour "réconcilier les Nigériens". Lundi après-midi, le Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad), une importante organisation réunissant syndicats et groupes de défense des droits de l'Homme, avait appelé "les militaires à tenir leur promesse de restaurer la démocratie dans les délais les meilleurs". Pour ce faire, la junte a indiqué qu'elle organiserait des élections. Le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, a exhorté samedi les militaires au pouvoir à ne pas perdre de temps: "La France espère que des élections libres pourront être organisées dans les prochains mois au Niger", avait-il déclaré dans les colonnes du Parisien. Mais pour l'heure, aucune date n'a été fixée.
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