Les journalistes nigériens ont mis en place un organe d’autorégulation pour accompagner le processus de dépénalisation du délit commis par voie de presse dont un avant-projet a été remis fin mars à la junte militaire au pouvoir, au terme des états généraux de la communication, a appris APA lundi,en marge de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse.
L’instance dénommée Observatoire nigérien indépendant des médias pour l’éthique et la déontologie (ONIMED), dont les quinze membres ont été élus, sera installée officiellement mardi au cours d’un atelier national sur le thème « autorégulation dans un contexte de dépénalisation du délit par voie de presse ».
« Nous voudrons accompagner le processus de dépénalisation du délit de presse par la création de l’ONIMED, qui sera un outil nécessaire pour éviter d’éventuels dérapages q’une suppression des peines d’emprisonnement pourrait causer dans le milieu des journalistes » a expliqué Ousseini Issa, membre de l’ONIMED.
Les participants aux états généraux de la presse, tenus du 27 au 29 mars dernier, a-t-il rappelé, ont recommandé la mise en place urgente d’un organe d’autorégulation, dont la mission est de veiller à un strict respect de l’éthique et de la déontologie au sein des médias nigériens.
Composé de quinze membres, dont huit journalistes en exercice, des promoteurs de radios et télévisions et un représentant des associations des consommateurs, l’ONIMED poursuit des objectifs liés à la protection du public à une information libre, complète, saine et honnête, a souligné Saidou Arji, consultant média, ancien chef de programmes à Médiafoundation.
Par le passé, les professionnels nigériens de l’information ont expérimenté l’autorégulation de leur secteur à travers le Centre indépendant d’éthique et de déontologie (CIMED) dont la léthargie a justifié la création d’un nouvel observatoire, qui poursuivra sensiblement les mêmes objectifs.
La presse nigérienne, dont la composante privée est née à la faveur de la démocratisation au début des années 1990 éprouve plusieurs difficultés liées souvent à la précarité des entreprises de presse et au déficit de professionnalisme constaté chez nombre de ses animateurs.
De même, souligne-t-on, plusieurs journalistes ont été emprisonnés au cours de ces dernières années, comme en 2009 lorsque huit éditeurs de la presse indépendante ont été auditionnés à la police, après avoir dénoncé un cas présumé de corruption impliquant des proches de l’ex Président Mamadou Tandja.
Actuellement une radio privée, Sahara Fm, émettant à Agadez, la principale ville du nord-Niger, reste toujours muette, depuis sa fermeture il y a deux ans, par les autorités nigériennes sous le régime de l’ex-président Mamadou Tandja.
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