samedi 18 décembre 2010

La junte nigérienne va construire un hôpital avec les montants recouvrés par la Commission de lutte contre la délinquance économique

Les sommes recouvrées dans le cadre de l’opération d’assainissement de la gestion des deniers publics déclenchée par la junte militaire au Niger, serviront à construire et à équiper un « hôpital de référence » à Niamey, la capitale, a annoncé samedi le général Djibo Salou, dans message à la nation.
Ces recouvrements s’élèvent à 4 milliards 769 millions FCFA, en ce qui concerne les dossiers traités et s’y ajoutent les biens meubles et immeubles reversés au patrimoine de l’Etat, a dit le général Salou, qui s’exprimait à l’occasion de la célébration des 52 ans de la proclamation de la république du Niger.
« L’ensemble des dossiers transmis à la justice met en cause un préjudice évalué à ce jour à 21 milliards 700 millions, causé à l’Etat », a dit le président intérimaire du Niger invitant à « cultiver le respect du principe de la dévotion du pouvoir d’Etat par le choix libre et responsable du peuple ».
Il s’agit aussi d’assurer la conduite des affaires de l’Etat selon les procédures appropriées, à travers des institutions légales et légitimes .
Créée par la junte militaire, la Commission de lutte contre le détournement des deniers publics, rattachée au Chef de l’Etat auquel elle rend compte, est en train d’enquêter sur plusieurs dossiers relatifs à la gestion des biens publics, notamment sous le régime déchu.
Plusieurs anciens collaborateurs de l’ex-président Mamadou Tandja ont déjà été entendus par cette instance dont les pouvoirs ont été renforcés par le Chef de la junte qui a signé une ordonnance selon laquelle « en cas de refus ou d’impossibilité de rembourser les fonds détournés, les personnes mises en cause peuvent voir leurs biens mis sous séquestre par la Commission, qui peut aussi porter l’affaire devant les tribunaux ».
D’autres dossiers ont également été bouclés par la Commission qui aurait déposé plusieurs rapports dont une enquête administrative sur le Ministère de la Défense et plusieurs sociétés étatiques.
L’ex-Premier ministre, Seini Oumarou, a été interpellé en juillet dernier et placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie, après une audition de la Commission de lutte contre la délinquance économique, sur un dossier lié au Fonds de l’énergie institué pour subventionner l’essence et le gaz domestique et évalué à plusieurs milliards FCFA.
Actuellement, l’ancien patron du Trésor national, le directeur de la Société nigérienne d’électricité ainsi que l’ex-responsable de la Société des produits pétroliers, sont écroués pour des « malversations » constatées dans leur gestion.

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