Le "oui" a recueilli 90,18% des voix lors du référendum de dimanche au Niger sur une nouvelle Constitution, censée amorcer le retour à la démocratie après le coup d'Etat de février, selon les résultats complets provisoires annoncés mardi par la commission électorale.
"Le +oui+ a recueilli 3.124.152 voix, soit 90,18%", contre 9,82% pour le "non", a déclaré à Niamey le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Gousmane Abdourahamane.
Le taux de participation a atteint 52,65%, sur quelque 6,7 millions d'inscrits, a-t-il précisé lors d'une cérémonie au Palais des congrès en présence du gouvernement et de diplomates. Il a salué "une importante mobilisation des électeurs".
Ces "résultats globaux provisoires" doivent être transmis "dès mercredi au Conseil constitutionnel" pour validation et proclamation des résultats définitifs, a précisé M. Abdourahamane.
Le ministère français des Affaires étrangères a estimé avant même cette annonce que le référendum "marque une étape essentielle" vers la restauration de la démocratie au Niger.
La junte au pouvoir depuis le putsch contre le président Mamadou Tandja (1999-2010) avait appelé à voter "oui" à ce texte approuvé par tous les partis.
L'adoption d'une nouvelle Constitution, instaurant une VIIe République, est censée marquer le coup d'envoi du processus de retour à un régime civil, prévu en avril 2011. Une présidentielle et des législatives sont fixées au 31 janvier 2011.
Le référendum s'est tenu deux semaines après l'arrestation mi-octobre de l'ex-numéro deux de la junte, le colonel Abdoulaye Badié, et de trois autres hauts gradés, accusés de "complot" contre la transition devant aller jusqu'à "attenter à la vie" du chef de la junte, le général Salou Djibo.
Le texte fixe notamment la durée du mandat présidentiel à "cinq ans, renouvelable une seule fois". Cette disposition ne pourra être révisée.
En août 2009, le président Tandja avait créé une grave crise politique en modifiant la Loi fondamentale pour se maintenir au terme de son second mandat.
La future Constitution prévoit aussi une "amnistie aux auteurs et co-auteurs du coup d'Etat du 18 février", qui ne peut faire non plus l'objet d'une révision.
La junte avait réussi à créer l'unanimité entre les partis après avoir éliminé les dispositions controversées sur l'éligibilité des candidats à la présidence contenues dans une première version du texte.
Elles prévoyaient que les prétendants devaient être âgés de "35 à 70 ans" et "titulaires d'un baccalauréat plus trois années d'études supérieures".
Certains chefs de parti avaient dénoncé une discrimination, craignant de se voir écartés du scrutin. La junte avait finalement décidé que l'éligibilité ne serait liée à aucun niveau de formation et qu'il n'y aurait pas d'âge maximum pour une candidature.
Pays parmi les plus pauvres du monde, cette ex-colonie française du Sahel est en proie à l'instabilité et aux coups d'Etat depuis l'indépendance de 1960
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