Hassane Mossi, le chef d’état-major de l’armée de l’air a été arrêté à Niamey mercredi soir. Il est suspecté d’être à la base de fausses dénonciations ayant conduit à l’arrestation de quatre officiers dans une sombre affaire de complot présumé visant à éliminer le président de transition et chef de la junte, Salou Djibo.
Nouveau rebondissement dans l’affaire des quatre colonels arrêtés à Niamey. Le chef d’état-major de l’armée de l’air, le colonel Hassane Mossi, a été mis aux arrêts mercredi 17 novembre au soir. Sa détention fait suite à une plainte contre lui pour « déclaration mensongère, faux témoignage et fausse accusation » émise par Falmata Waziri Diallo, l’épouse de l’ancien ministre de l’Équipement, le colonel Amadou Diallo, arrêté le 14 octobre.
Celle-ci réclame une confrontation avec le colonel Mossi, qu’elle suspecte d’être à l’origine de l’affaire qui a entraîné l’arrestation des quatre officiers - le colonel Diallo (son époux), le colonel Abdoulaye Badié (ex-numéro 2 de la junte), le lieutenant-colonel Abdou Sidikou, (ex-commandant de la grade nationale) et le lieutenant-colonel Sanda Boubacar (ex-membre du Conseil suprême de restauration de la démocratie, CSRD, junte).
Selon la plainte qu’elle a déposée, c’est le ministre de l’Intérieur, Ousmane Cissé, qui l’a informée que le colonel Hassane Mossi était à la base des dénonciations contre les quatre hommes, et en particulier contre le colonel Badié, qui aurait projeté de « tirer sur le président Salou Djibo ».
Procédure disciplinaire
Selon Mme Diallo, Hassane Mossi, qu’elle a rencontré avant de porter plainte, se serait défaussé sur Ousmane Cissé. « Il m’a dit que c’est le ministre de l’Intérieur qui est à l’origine de cette manigance et qu’il veut me faire porter le fardeau », a-t-elle expliqué dans sa plainte.
Pour l’instant, les quatre prévenus sont détenus à la « Coordination », les services secrets rattachés à la présidence. Ils sont sous le coup d’une procédure disciplinaire que le chef d’état-major des armées, le général de brigade Souleymane Salou, a engagé contre eux. L’enquête menée par la gendarmerie n’a en effet apporté aucune preuve de leur implication dans un quelconque complot et aucune inculpation n’a été prononcée jusqu’à présent à leur encontre.
Une situation qui peut paraître embarrassante pour le général Souleymane Salou qui, dans un discours prononcé le 5 novembre, avait choqué plusieurs officiers en promettant d’apporter les preuves de la culpabilité de l’ex-numéro 2 de la junte. « Faut-il attendre que Badié tire et rate pour l’arrêter ? », s’était-il interrogé. Aujourd’hui, la famille du colonel Badié n’exclut pas de porter plainte contre lui pour diffamation.
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