L'ex-Premier ministre Hama Amadou, arrivé troisième au premier tour de l'élection présidentielle du 31 janvier au Niger, a décidé de soutenir l'opposant historique Mahamadou Issoufou au second tour le 12 mars, a annoncé mercredi son parti.
"Après une large consultation des militants de base, le Mouvement démocratique nigérien (Moden) choisit de soutenir M. Mahamadou Issoufou au deuxième tour de l'élection présidentielle du 12 mars", indique un communiqué du Moden.
Avec 19,8% des suffrages au premier tour, Hama Amadou fait figure d'arbitre du second tour.
Mahamadou Issoufou, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) et opposant historique au président Mamadou Tandja renversé par un putsch en février 2010, est arrivé en tête avec 36,06% des voix.
Il affrontera au second tour Seïni Oumarou, ex-Premier ministre de M. Tandja comme Hama Amadou. Candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD) du président déchu, M. Oumarou avait recueilli au premier tour 23,2% des suffrages.
La présidentielle est destinée à rétablir un régime civil après un an de junte militaire dans ce pays parmi les plus pauvres du monde et placé sous la menace grandissante d'Al-Qaïda, qui y multiplie les rapts d'Occidentaux.
"Le PNDS fait partie de nos partenaires dans le combat pour la restauration de la démocratie", a expliqué devant la presse Hama Amadou, ex-dauphin de M. Tandja ensuite tombé en disgrâce.
Les partis de Mahamadou Issoufou et Hama Amadou avaient avec d'autres fait front commun en 2009 quand le président Tandja avait causé une grave crise en cherchant à se maintenir au pouvoir au terme de ses deux quinquennats légaux.
"Nous voulons pour ce pays un responsable capable de respecter la Constitution et les règles de la démocratie", a ajouté M. Amadou.
Il a dit "ne plus faire partie" de l'Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), conclue avec cinq autre candidats, dont Seïni Oumarou, quelques jours avant le premier tour pour barrer la route à Mahamadou Issoufou.
Il y a eu "trahison" de "certains partis" au sein de l'alliance, a-t-il accusé, sans plus de précision.
MM. Amadou et Issoufou ont effectué ces derniers jours une tournée dans des capitales africaines et ont notamment été reçus ensemble par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, selon la télévision libyenne.
L'ex-colonel à la retraite Moussa Moumouni Djermakoye (3,95% au premier tour) avait assisté à l'entretien.
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