Le Niger a réitéré jeudi son refus d'extrader Saadi Kadhafi, après la requête d'Interpol d'arrêter le fils de l'ex-dirigeant libyen à la demande des nouvelles autorités du pays.
L'organisation policière internationale Interpol a annoncé jeudi avoir émis une "notice rouge" pour demander à ses 188 pays membres l'arrestation de Saadi Kadhafi, l'un des fils de Mouammar Kadhafi, "à la demande des autorités libyennes".
"Saadi Kadhafi est en sûreté, en sécurité à Niamey, dans les mains de l'Etat du Niger", et il n'est "pas question" de l'extrader "en Libye pour l'instant", a répondu le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini.
Pour l'extrader en Libye, il faut un accord avec ce pays, et "il faut être sûr qu'il aura droit à une défense équitable" et à "un traitement équitable", a expliqué M. Rafini à l'AFP à Saint-Brieuc, dans le nord-ouest de la France, où il se trouvait pour des entretiens sur la coopération décentralisée.
"Est ce que ces conditions sont rassemblées aujourd'hui? Non", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Saadi Kadhafi et les autres responsables libyens qui ont fui au Niger "ne sont pas à notre connaissance poursuivis par la Cour pénale internationale" (CPI), a-t-il souligné.
"Peut-être le seront-ils un jour, c'est possible", mais ce n'est pas le cas actuellement, a-t-il souligné.
Pour sa part, le ministre nigérien des Affaires étrangères Mohamed Basoum a précisé que Saadi Kadhafi se trouvait "en résidence surveillée" au Niger, dans un entretien à la télévision France 24.
"Nous sommes signataires des protocoles en vertu desquels Interpol existe et agit. Nous allons être en contact avec les autorités de la Libye et Interpol. Ensemble nous définirons ce que doit être notre attitude. Notre position va toujours se baser sur le droit et ce qu'il prescrit", a-t-il assuré.
"Nous avons une recrudescence des accrochages entre nos forces armées et les hommes qui transportent ces armes, de la drogue, de l'explosif Semtex destiné à Al-Qaïda au Maghreb. C'est une situation qui inquiète tout le monde, pas seulement le Niger", a-t-il ajouté.
Saadi Kadhafi est recherché par les nouvelles autorités libyennes qui l'accusent de "s'être emparé de biens par la force et l'intimidation quand il dirigeait la fédération libyenne de football", selon Interpol.
"En tant que commandant d'unités militaires qui auraient été impliquées dans la répression de manifestations de civils durant la révolte libyenne, Saadi Kadhafi est aussi soumis à une interdiction de voyager et un gel de ses biens ordonnés par les Nations unies en mars", a rappelé Interpol.
Saadi Kadhafi a trouvé refuge le 11 septembre au Niger. Footballeur à la réputation de playboy, il avait tenté sans succès une carrière professionnelle en Italie, avant de diriger une unité d'élite de l'armée libyenne.
Le 9 septembre, Interpol avait diffusé une "notice rouge" pour demander l'arrestation de Mouammar Kadhafi, de son fils Seif Al-Islam et de son beau-frère Abdallah Al-Senoussi, ancien chef des services de renseignement, visés par un mandat d'arrêt international émis par la CPI.
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