Une vingtaine de personnalités poursuivies au Niger pour des malversations financières présumées sous le régime du président déchu Mamadou Tandja (1999-2010) sont interdites de quitter le territoire, a annoncé mardi le gouvernement.
"Vingt-et-une ou vingt-trois personnes sont interdites de quitter le pays (...) relativement aux poursuites pénales engagées contres elles et pour les nécessités de l'instruction", a déclaré devant les députés Labo Bouché, ministre de la Communication, chargé des relations avec le Parlement.
Parmi les personnes concernées figurent d'anciens ministres, des parlementaires et des hommes d'affaires.
M. Bouché réagissait à une déclaration de députés du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, parti de M. Tandja), qui ont "condamné" l'interdiction faite à l'un des leurs, Ibrahim Foukori, de quitter le pays.
Ex-patron de la Société nigérienne d'électricité (Nigelec) poursuivi pour des malversations financières présumées, M. Foukori a été refoulé le 30 juillet par la police à la frontière alors qu'il tentait d'entrer au Burkina Faso voisin, selon le MNSD.
Etant en "liberté provisoire", Ibrahim Foukori ne pouvait quitter le Niger que sur autorisation du juge, a expliqué Labo Bouché.
La junte qui a renversé Mamadou Tandja en février 2010 avait révélé des malversations de plus de 86 milliards de FCFA (129 millions d'euros) commises durant son règne.
Des proches de l'ex-président, dont un de ses fils, d'anciens responsables de sociétés publiques et d'anciens ministres, arrêtés pour détournements de fonds ou corruption présumés, ont été remis en liberté, y compris Seïni Oumarou, ex-Premier ministre de M. Tandja et candidat malheureux à la présidentielle en mars.
Le nouveau président Mahamadou Issoufou a promis de faire de la lutte contre la corruption l'une de ses priorités, et a créé fin juillet une Haute autorité à cet effet.
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