Le président nigérien Mahamadou Issoufou a mis en garde dimanche contre les risques qu'une nouvelle rébellion touareg ferait peser sur le nord du Niger, quelques jours après des affrontements entre armée malienne et rebelles touareg au Mali voisin, a constaté l'AFP.
"Les rébellions récurrentes et l'insécurité résiduelle qui en découle toujours, le terrorisme qui gangrène la zone sahélo-saharienne, les trafics d'armes et de drogue qui ont semé l'insécurité, ont mis fin à l'âge d'or et freiné le développement économique et social de la zone", a-t-il déclaré.
M. Issoufou s'exprimait lors d'une cérémonie à une quinzaine de kilomètres à l'est d'Arlit, près d'Agadez, la grande ville du nord désertique du Niger, pour inaugurer un "Forum paix et développement", dont les travaux se dérouleront lundi et mardi.
"L'insécurité, liée tout particulièrement aux conflits fratricides, tue non seulement l'économie d'un pays, mais le pays lui-même", a averti le chef de l'Etat. "Cessons de nous replier sur nos ethnies, sur nos régions, n'encourageons plus l'irrédentisme et unissons-nous".
M. Issoufou a annoncé la mise en place prochaine d'un programme de développement de la zone, qui prévoit une réinsertion sociale des ex-rebelles touareg.
Le nord du Niger a été fortement déstabilisé par les rébellions touareg des années 1990 et de 2007-2009, puis par les opérations d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui multiplie les rapts, en particulier d'Occidentaux, dans la bande sahélo-saharienne.
Aqmi retient toujours quatre Français enlevés en septembre 2010 à Arlit, grand site d'exploitation d'uranium. La zone a été fuie par les touristes depuis plusieurs années.
Lors de la cérémonie à laquelle assistaient le Premier ministre du Mali, Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, et de nombreux Touareg, le président nigérien a également lancé le Festival de l'Aïr, un événement culturel suspendu avec la dernière rébellion touareg.
Mme Sidibé a exhorté à "une coopération dynamique et franche" impliquant une "mutualisation de nos moyens face à une menace transnationale qui se caractérise de plus en plus par l'interconnexion de nombreux réseaux terroristes".
Mohamed Anako, président du conseil régional d'Agadez et figure emblématique de la rébellion touareg nigérienne des années 1990, a de son côté lancé "un appel pressant" aux Touareg maliens "pour qu'ils privilégient le dialogue au détriment de la violence".
"La situation actuelle au Mali voisin nous préoccupe à juste titre", a-t-il souligné.
Trois villes du nord-est du Mali ont été attaquées par des rebelles touareg cette semaine avant d'être reprises par l'armée, une première depuis l'accord conclu en 2009 et le retour de Libye de centaines d'hommes armés - essentiellement des Touareg - qui avaient combattu pour le leader libyen Mouammar Kadhafi, renversé et tué fin 2011.
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