dimanche 2 décembre 2012

Niger: un officier malien échappe à une "tentative d'assassinat" à Niamey

Un colonel de l'armée malienne basé depuis plusieurs mois au Niger avec sa troupe après la prise du nord du Mali par des groupes islamistes, a affirmé avoir échappé dimanche à Niamey à une "tentative d'assassinat", une attaque confirmée côté nigérien. "J'ai échappé ce dimanche à une tentative d'assassinat ici même à Niamey", a déclaré à l'AFP le colonel Alaji Ag Gamou. En treillis et visiblement en bonne forme, le gradé s'est rendu dimanche en fin matinée au palais de la présidence à Niamey, où le chef de l'Etat Mahamadou Issoufou recevait son homologue malien Dioncounda Traoré. Le colonel Gamou, un Touareg, est le chef de plus de 400 soldats maliens cantonnés depuis début mai près de la capitale nigérienne. Ils ont rejoint ce pays voisin après avoir fui face aux rebelles touareg et aux islamistes armés qui ont pris en avril le nord du Mali après avoir mis en déroute l'armée malienne. "Ce matin à 08H30 (locales, 07H30 GMT), je sortais de chez moi quand quelqu'un a foncé vers moi à moto et a commencé à tirer sur moi", a indiqué le colonel malien. "Il a tiré trois balles, qui ont touché ma chemise et mon téléphone portable", a-t-il raconté, soulignant en être sorti indemne. "Mon garde du corps a reçu deux balles dans la cuisse", a-t-il ajouté, précisant que l'agresseur a été "remis aux gendarmes" nigériens. Selon lui, le tireur est un Nigérien de 32 ans, à la "peau noire". Plus tôt, une source gouvernementale nigérienne avait annoncé à l'AFP que le colonel Gamou avait été visé par un inconnu armé à sa résidence à Niamey, mais qu'il s'en était sorti "sain et sauf". Elle a ajouté que le suspect a été interpellé et qu'une enquête est en cours. Une autre source malienne sur place a souligné que la vie du garde n'était "pas en danger". Le colonel Gamou était l'un des piliers du système sécuritaire malien dans le nord du Mali jusqu'à la déroute de Bamako face aux insurgés. Selon des sources concordantes, ses hommes cantonnés près de Niamey pourraient participer à une intervention armée africaine actuellement en préparation pour chasser les islamistes de l'immense Nord malien. Lors d'une visite en juillet, le Premier ministre malien de transition Cheick Modibo Diarra leur avait dit que le Mali comptait sur eux pour relever le "défi" de la reconquête du Nord. Cette région est désormais contrôlée par trois groupes islamistes armés - dont les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) - qui ont chassé les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, laïc) avec lesquels ils avaient combattu l'armée malienne début 2012. Ils y appliquent de façon très stricte la charia (loi islamique). L'attaque contre le colonel malien en plein Niamey survient alors que le président malien de transition se trouve depuis samedi dans la capitale nigérienne. Avant l'entretien de dimanche, Dioncounda Traoré avait déjà rencontre samedi Mahamadou Issoufou. Le président nigérien est l'un des plus fervents avocats d'une opération armée dans le nord du Mali.

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