mercredi 23 décembre 2009

Les USA demandent le départ de Tandja

Niger: Washington réclame le départ de Tandja et va suspendre son aide
(AFP) –

WASHINGTON — Les Etats-Unis vont réclamer le départ du pouvoir du président Mamadou Tandja et suspendre leur aide au Niger pour protester contre son maintien, a indiqué mercredi à l'AFP un responsable américain sous couvert d'anonymat.

"Nous pensons que (M. Tandja) doit renoncer pacifiquement au pouvoir et permettre qu'aient lieu des élections transparentes. Or il ne veut pas le faire. Nous avons clairement exprimé notre position depuis des mois", a déclaré cette source au sein du département d'Etat.

"Lui-même et ses soutiens combinent pour s'accrocher au pouvoir. Nous sommes totalement opposés à cela", a insisté le diplomate.

"Puisque nous ne voyons pas assez de progrès sur place, nous allons interdire les voyages aux Etats-Unis des personnes qui soutiennent (M.) Tandja et nous allons suspendre notre assistance au Niger", a ajouté cette source.

L'aide non-humanitaire américaine au Niger s'élevait approximativement à 27 millions de dollars en 2009, répartis entre la construction d'école, l'accès des filles à l'éducation, la promotion du commerce, l'agriculture et l'énergie.

Quelque 23 millions sont versés au titre du Millenium Challenge Corporation (MCC), un programme d'aide publique américaine visant à renforcer les politiques nationales visant "la réduction de la pauvreté par la croissance économique".

Quatre autres millions sont apportés par l'agence du développement USAID, qui dépend directement du département d'Etat.

Le responsable n'a pas indiqué si M. Tandja serait lui-même concerné par l'interdiction de se rendre aux Etats-Unis, arguant de la règle américaine selon laquelle les informations personnelles relatives aux visas doivent demeurer confidentielles.

Une annonce officielle devait intervenir dans la journée de mercredi, a enfin précisé la source.

Le deuxième quinquennat successif de M. Tandja devait expirer le 22 décembre mais il a été prolongé par l'adoption controversée d'une nouvelle Constitution en août, suscitant les protestations de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), médiatrice dans les négociations avec l'opposition.

L'Union européenne avait suspendu son aide au développement en novembre.

mardi 22 décembre 2009

Fin du mandat légal de Tandja

Niger : le mandat « légal » de Tandja prend fin, la Cedeao prône le dialogue politique et la retenue
Ouestafnews - La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a lancé un « appel pressant » au peuple nigérien et aux parties prenantes au dialogue politique qui a débuté le 21 décembre 2009, afin qu’ils se gardent de tout acte de nature à menacer la paix ou troubler l’ordre public dans ce pays.


Cet appel est lancé alors que l’opposition nigérienne considère que le deuxième et dernier mandat du président Mamadou Tandja arrive légalement à terme ce mardi 22 décembre 2009.
Pour protester contre le prolongement du régimeTandja, rendu possible par un changement unilatéral et controversé de la constitution, une coalition de syndicats ont appelé ce 22 décembre à une grève générale dans le pays pour protester contre ce qu’ils qualifient de « recul démocratique » pouvant être préjudiciables aux travailleurs en as de sanctions internationales contre Niamey.
Pendant ce temps, le dialogue politique inter-nigérien a été lancé le 21 décembre 2009 à Niamey entre représentants de l’opposition et partisans du régime en place, sous l’égide du Général Abdusalami Abubakar, ancien chef d’Etat du Nigeria et « médiateur de la Cedeao », rappelle l’organisation sous régionale dans un communiqué transmis à Ouestafnews.
Evaluant les premiers pas de ce dialogue, la Cedeao estime que « les différents protagonistes ont fait preuve d’un sens aigu des responsabilités et d’une grande capacité de dépassement pour franchir ce pas si important ».
« L’objectif de ce dialogue est d’arriver à un consensus autour d’un retour à l’ordre constitutionnel normal » rappelle la Cedeao qui affirme prendre acte « du fait que le 22 décembre 2009 sanctionne la fin légale du mandat du Président Mamadou Tandja ».
Alors que son mandat présidentiel devant officiellement prendre fin le 22 décembre 2009, Mamadou Tandja a organisé un référendum, le 20 octobre 2009 pour non seulement s’accorder une rallonge de trois ans supplémentaire sans élection mais aussi pour lui permettre de pouvoir se représenter à de nouvelles élections.
Pour exprimer leur désapprobation, la Cedeao et l’Union interparlementaire de la francophonie ont suspendu le Niger de leurs différentes instances respectives.

22 Décembre : Fin du mandat de Tandja Mamadou

Niger : Le mandat de Tandja expire aujourd’hui

Mardi 22 Décembre 2009 -
La date du 22 décembre 2009, ça ne vous dit rien? Vous n’avez pas besoin de cogiter très longtemps pour le savoir. Cette date concerne un chef d’Etat dont le mandat légal arrive à expiration aujourd’hui même. En un mot, il doit se retirer du pouvoir pour que la démocratie devienne une réalité dans son pays. Mais il a décidé, de son propre chef, de ne pas partir alors qu’il avait juré sur le Coran de respecter la Constitution. C’est un ancien militaire à la retraite qui répond au nom de Mamadou Tandja. Il a osé se dédire et le 4 août dernier, il a remué ciel et terre pour obtenir lors d’un référendum une prolongation d’au moins trois ans de mandat.


Pour parvenir à ses fins, l’homme fort de Niamey n’y est pas allé par quatre chemins pour dissoudre le Parlement et la Cour constitutionnelle. L’opposition a beau multiplier les manifestations et dénoncer cette forfaiture, le colonel n’a eu cure de leurs imprécations. Il a mûri la chose, sachant peut-être que rien ne lui arriverait. Et effectivement, il semble né sous une bonne étoile.
De la date de la révision de la Constitution jusqu’à ce 22 décembre, il est resté imperturbable malgré les sanctions prises par l’Union européenne. Ce passage en force pour une prolongation de son mandat de trois ans est une provocation et c’est encore la preuve que c’est un politicien assoiffé de pouvoir.
Si ce pays vit une grave crise politique, c’est sa faute et on se demande ce qu’il faisait pendant ses deux mandats consécutifs pour n’avoir pas achevé ses chantiers. L’usurpateur croit-il que sans lui d’autres fils de ce pays ne peuvent pas relever le défi du développement ?
Tandja, pour couronner ce qu’il a entrepris, avait organisé le 20 octobre des législatives controversées et boycottées par l’opposition. Le 27 décembre, on ira encore aux urnes pour les élections locales. Il y a quelques jours, dans un message à la nation, il avait son « peuple à lui » à une mobilisation générale pour élire souverainement leurs représentants et doter ainsi leurs entités communales de conseillers avertis.
Comme on le voit, l’homme au boubou regarde droit devant lui sans états d’âme. La CEDEAO, on le sait, avait suspendu le Niger pour violation des textes communautaires sur la démocratie. La Coordination des Forces pour la démocratie et la République ( CFDR), qui ne cesse de demander le départ de Tandja, a eu hier lundi 21 décembre 2009 une rencontre avec le pouvoir sous l’égide du médiateur de la CEDEAO, Abdulsalami Abubakar.
Quel résultat va-t-il sortir de ces consultations que le peuple nigérien attend ? Ce qui est certain, c’est que les deux parties vont camper sur leurs positions. La démission de Tandja va certainement revenir sur le tapis, et on voit mal celui-ci, après tout ce forcing pour se maintenir au pouvoir, lâcher du lest.

mercredi 16 décembre 2009

Voeu du Président Obama

Obama veut un Niger démocratique
Barack Obama a expliqué le souhait, mercredi, que la démocratie progresse au Niger. "L'Amérique attend le jour où le Niger pourra célébrer à la fois la proclamation de la république et sa transition solide vers la démocratie", dit le président américain dans un message adressé à son homologue nigérien, Mamadou Tandja,qui fait l'objet de critiques croissantes pour avoir prorogé son mandat par amendement à la Constitution.

mardi 15 décembre 2009

L'UE doit appliquer les accords de Cotonou

Communiqué du collectif Areva ne fera pas la loi au Niger, de la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie au Niger (CSD) et de Survie, 8/12/2009
Ce 8 décembre, un émissaire du pouvoir nigérien se déplace à Bruxelles pour débuter les consultations avec l'Union Européenne (UE), conformément aux accords de Cotonou [1]. Nos organisations demandent à l'UE de faire en sorte que ces consultations aboutissent, dans les plus brefs délais, à un retour à l'ordre constitutionnel basé sur la constitution de 1999.
Par le référendum sur la révision de la constitution en août dernier, le président du Niger, Mamadou Tandja, a organisé un coup d'Etat constitutionnel pour s’octroyer les pleins pouvoirs et profiter encore de la rente de l'uranium. Il peut ainsi rester à la présidence 3 ans de plus et se représenter à volonté. La société civile, les syndicats et la majorité des partis politiques nigériens refusent cet état de fait et en appellent à une élection présidentielle, au terme du mandat du président le 22 décembre prochain, comme prévu avant la révision constitutionnelle.
En octobre, malgré les menaces de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l'UE, le Niger a maintenu des élections législatives illégitimes. En conséquence, la CEDEAO l’a suspendu au titre d'"une violation grave de son protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance". L'UE a aussi durci le ton, appliquant ce que prévoient les accords de Cotonou en cas de manquements en matière de droits de l'Homme et de gouvernance : en appeler à des consultations et prendre des mesures conservatoires, notamment la suspension de son aide budgétaire au Niger.
Ces consultations UE-Niger pouvant aller jusqu'à 120 jours, leur démarrage a été repoussé au maximum par l'Etat nigérien. Cependant l'action conjointe CEDEAO - UE peut inciter le président nigérien à un dialogue avec l'opposition citoyenne et politique, laquelle exige un retour à l'ordre constitutionnel.
Nous notons avec satisfaction que l'UE ait commencé à appliquer les articles 9 et 96 des Accords révisés de Cotonou qui prévoient la non-exécution de ceux-ci en cas de violation des principes démocratiques et lui demandons de tout faire pour peser sur le cours de la démocratie au Niger, en appliquant ces mesures jusqu'à leur terme, s'il le faut. Nous demandons à l'UE de refuser tout compromis provoqué par des considérations économiques et par une position française complaisante.
Ces consultations sont une occasion et une chance pour l'Union Européenne de concrétiser son attachement à la démocratie et aux droits de l'Homme. Le retour à l'ordre démocratique au Niger serait un signe porteur d'espoir et de changement pour tous les pays africains, notamment ceux qui organisent des élections en 2010 : Togo, Tchad, Centrafrique, Burkina Faso, Madagascar.
Contact presse : - Stéphanie Dubois de Prisque - Chargée de communication Survie

stephanie.duboisdeprisque@survie.org - 01 44 61 03 25

- Moctar Chekaraou, Membre de la CSD - 06 50 40 59 56

[1] L'accord de Cotonou signé en 2000 entre l'Union Européenne et les États d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) a pour objectif de rétablir les équilibres macro-économiques, de développer le secteur privé, d'améliorer les services sociaux, de favoriser l'intégration régionale, de promouvoir l'égalité des chances hommes-femmes, de protéger l'environnement et d'abolir de manière progressive et réciproque les entraves aux échanges commerciaux

jeudi 10 décembre 2009

Les USA suspendent leur aide au Niger

Les Etats-Unis suspendent leur aide au Niger de Mamadou Tandja
Politique
Jeudi, 10 Décembre 2009
Les Etats-Unis ont suspendu les prêts au Niger dans le cadre d'un programme qui lie l'assistance à la bonne gouvernance. Le US Millenium Challenge Corp., qui distribue l'aide, a précisé mercredi qu'il réévaluerait un programme de 23 millions de dollars (15,5 millions d'euros) destiné à lutter contre la corruption ou favoriser l'éducation des filles.

L'organisme explique sa décision par le fait que le président Mamadou Tandja tente "d'étendre la durée de son mandat au delà du second (et dernier) terme".

Le programme soutient particulièrement les pays dont les gouvernement agissent pour améliorer la démocratie. Le chef du programme, Daniel Yohannes, a exprimé sa déception vis-à-vis du Niger.

"Le MCC aurait aimé poursuivre le programme si le Niger lui avait permis d'aller de l'avant", selon lui. AP

mercredi 9 décembre 2009

Rencontre NIGER - UE

Grand oral à l’UE : Les Nigériens sont allés prêcher dans un désert
mercredi 9 décembre 2009.



Hier mardi 8 décembre 2009, une délégation du gouvernement nigérien, conduite par le Premier ministre, Alio Badio Gamatié, devait être entendue par l’Union européenne (UE) à Bruxelles.

De par la volonté du président Mamadou Tandja de sacrifier sur l’autel de l’insouciance toutes les institutions de la république pour rester scotché à son fauteuil, le Niger est plongé depuis dans une crise sociopolitique. Epreuve de taille, ce grand oral l’est vraiment pour l’avenir des relations du pays d’Hamani Diori avec ses partenaires au développement. La délégation devait être reçue par la Commission dans le Palais de l’Europe pour faire des propositions acceptables de sortie de crise.

En rappel, début novembre, précisément le 3, un ultimatum de 30 jours avait été donné au Niger par l’UE pour entamer des consultations avec elle. Injonction lui a été faite d’acheminer à l’Union un carnet de route pour revenir à une vie constitutionnelle normale qui inclurait tous les acteurs de la scène politique du pays, à savoir l’opposition et la société civile.

Décision avait alors été prise de lui suspendre quelque 180 millions d’euros d’aide budgétaire. En outre, l’institution européenne a même menacé de rompre définitivement ses relations avec le pouvoir de Niamey. Raison évoquée, le Niger, qui figure parmi les plus pauvres au monde, depuis plusieurs mois patauge dans une crise politique sans précédent, situation créée par le président Mamadou Tandja, dont le deuxième mandat, n’eût été la constitution taillée sur mesure, arriverait à expiration le 22 décembre 2009.

Coup sur coup il a dissous en août dernier le Parlement et la Cour constitutionnelle, organisé un référendum autorisant une rallonge de sa mission jusqu’en 2012. Deux mois plus tard, ont eu lieu les législatives, boycottées par l’opposition. Contre la machine Tandja, qui écrase tout sur son passage, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui n’approuve pas l’entêtement du premier des Nigériens, a alors décidé de suspendre son pays de ses instances et réclame un retour au statu quo (constitutionnel) ante.

L’Union africaine (UA) également n’y est pas allée de main morte et a condamné la situation, même si elle peine à prononcer des sanctions contre le Niger. La rencontre d’hier devait se faire en présence des représentants des institutions sus-mentionnées, qui font chorus face à la « dérive en cours au Niger » pour exiger le retour sans condition à l’ordre constitutionnel antérieur.

A l’extérieur des lieux où le chef du gouvernement nigérien devait présenter le mémoire en défense de son pays, la diaspora nigérienne et des associations de défense des droits de l’homme devaient organiser une manifestation pour demander le départ du président Tandja de la tête de l’Etat.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la délégation nigérienne a certainement eu des difficultés à convaincre ses vis-à-vis de la justesse des tripatouillages opérés par le chef de l’Etat. Les menaces de l’UE ne peuvent alors qu’être mises à exécution, et c’est tout de même dommage pour le Niger, qui risque de perdre un soutien financier de poids, vu que près de 60% de son budget provient de l’aide extérieure et principalement de l’Union européenne ; une enveloppe de 180 millions d’euros, ce n’est quand même pas rien dans la balance de l’économie du Niger qui, en attendant peut-être de commencer l’exploitation de son or noir, devrait fébrilement s’arracher les cheveux pour trouver des solutions permettant de combler durablement le manque à gagner.

Durablement est vraiment le mot, car, au titre du 2e FED (Fonds européen de développement), l’Europe des 27 privera éventuellement Niamey de la somme faramineuse, tenez-vous bien, de rien moins que 400 milliards de francs CFA.

Et tous ces nuages s’amoncellent sur ce pays au moment où, du fait des changements climatiques, une pénurie de grains y a déjà cours. C’est dire que les folies de Tandja pourraient être très cher payées par toute sa nation. Sans sommation, l’UE aurait pu appliquer ses sanctions à l’encontre du Niger. Mais, comme on peut le constater, en optant d’entrebâiller la porte, elle a voulu donner au pays de Tandja la possibilité de se racheter. L’homme fort de Niamey saura-t-il saisir la balle au bon, ou persistera-t-il et signera-t-il ? préférant faire la sourde oreille, passer son chemin et laisser le chien aboyer vainement ? L’avenir nous le dira.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

mercredi 2 décembre 2009

Tandja dans la tourmente

Niger : Tandja dans la tourmente
- 01. déc, 2009 Catégorie : Politique -
Bien décidé à faire valoir ses droits sur la république, le président Mamadou Tandja a obtenu ce qu’il convoitait depuis belle lurette : un peu plus de pouvoir, un peu plus longtemps. Et le voilà reparti pour trois années de bonus à la tête de l’Etat, en attendant d’être sacré roi du Niger.

Pour ce faire, l’ancien colonel de l’armée n’a pas hésité à jouer de la gâchette du référendum constitutionnel pour parvenir à ses fins, nourrissant ainsi son ambition démesurée. Parmi les victimes de ce coup d’Etat légal, on comptera le Parlement et le Conseil constitutionnel, deux bastions démocratiques tombés au champ d’honneur et dissous par le père de la Sixième République. Dès lors, pour contrer les ambitions présidentielles du colonel-président, il ne restait plus que l’opposition, qui finira bâillonnée et réduite à sa plus simple expression.

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Et Mamadou Tandja a eu le loisir de s’en apercevoir, lui dont la cote d’impopularité a crevé tous les plafonds dans la sous-région et au sein de la communauté internationale. Mais l’impénitent président n’en a eu cure, lui qui, par la force de son référendum, avait réussi son forfait constitutionnel. Et tandis que, sous les auspices du médiateur de la CEDEAO, pouvoir et opposition entamaient à Abuja des discussions de sortie de crise, le président consommait à Niamey « sa chose » mal acquise.

C’était compter sans la grande muette et sa forte tradition putschiste. L’armée, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a su néanmoins se rappeler aux bons souvenirs du président. Et comme pour conjurer un certain mauvais sort, c’est le chef d’état-major, lui-même, qui s’est fendu d’une déclaration mettant les militaires en garde contre « une remise en cause des institution » ou du moins contre ce qu’il en reste après le passage de la réforme Tandja. Allusion à peine voilée à la grogne qui semblait se répandre dans leurs rangs. C’était il y a une quinzaine de jours.

Et depuis, mille et une petites attentions ont été accordées aux hommes de la grande muette, pour calmer quelque peu leurs envies de donner de la voix. Ces derniers temps, il est bon de porter l’uniforme sous la 6e République du colonel Tandja, et la Tabaski, fêtée ce samedi, n’a pas démenti cette nouvelle tendance. On se demande dès lors combien de temps le régime parviendra à faire oublier aux militaires les mauvaises habitudes acquises au fil de l’histoire politique de ce pays.

Pour l’heure, les discussions sont en cours sous l’égide du médiateur de la CEDEAO, qui entend bien trouver une solution civile et démocratique à la crise que traverse le Niger du fait des ambitions démesurées de son premier responsable

Par H. Marie Ouédraogo, l’Observateur

mardi 1 décembre 2009

L'UE accorde une semaine au niger

L'UE accorde un sursis d'une semaine au Niger sur le dialogue
NIAMEY, 1er décembre (Reuters) - L'Union européenne a accordé une semaine de répit au Niger pour que ses dirigeants ouvrent un dialogue politique avec l'opposition après la décision controversée du président Mamadou Tandja d'amender la Constitution afin de perpétuer son pouvoir, a-t-on appris mardi de sources politiques à Niamey.

Début novembre, les Vingt-Sept avaient gelé leur aide au développement à cet Etat sahélien riche en uranium mais déshérité pour protester contre une "grave violation" de l'ordre constitutionnnel.

Dans le même temps, l'UE donnait un mois à Niamey pour dépêcher un émissaire à Bruxelles pour s'entretenir des craintes nourries par les organisations syndicales nigériennes et lancait un appel pour "un retour à l'ordre constitutionnel dans les plus brefs délais".

"Le gouvernement a demandé un délai, que l'UE a accepté (...) Les Vingt-Sept ont accordé cinq jours (supplémentaires) ", a expliqué Morou Amadou, porte-parole de l'opposition et militant des droits de l'homme.

D'après ces sources, un émissaire du pouvoir se rendra à Bruxelles d'ici le 8 décembre.

Les Européens auraient accepté ce délai en raison de leur volonté d'agir de concert avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui a aussi ouvert un dialogue avec le pouvori en place à Niamey, ajoute-t-on.