vendredi 23 décembre 2011

Niger: Le Fonds monétaire international va accorder au Niger un prêt de 59 milliards FCFA pour l'exercice 2012-2014

Le Fonds monétaire international (FMI) va accorder au Niger un prêt de 59 milliards FCFA (quelque 90 millions EUR), a annoncé jeudi sa directrice générale Christine Lagarde au terme d'une visite de deux jours dans ce pays parmi les plus pauvres du monde. "C'est avec beaucoup de satisfaction que nous avons pu négocier à son terme une Facilité élargie de crédit qui pourra être mise à la disposition du Niger avec un financement de 59 milliards FCFA pour l'exercice 2012-2014", "sous réserve de l'approbation par le conseil d'administration du FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Niamey. Ce prêt permettra d'"accompagner le Niger dans son développement économique" et "s'inscrit dans le partenariat riche et fécond que le FMI veut développer avec l'Afrique", a-t-elle fait valoir. "Les fonds alloués par le FMI doivent servir le programme du gouvernement notamment en matière d'éducation, de santé, dans le secteur de l'énergie, des infrastructures routières et la création des emplois", a expliqué le ministre nigérien des Finances, Ouhoumoudou Mahamadou. Il a salué "l'engagement" du FMI "à appeler les autres bailleurs de fonds à aider" son pays. "La communauté internationale doit être prête à faire plus", indique le FMI dans un communiqué. Mme Lagarde achevait jeudi soir une visite de deux jours au Niger après un séjour au Nigeria voisin, son premier déplacement en Afrique depuis sa nomination. Jeudi, lors d'une rencontre avec le gouvernement, elle a appelé le Niger à bien gérer les revenus tirés des ressources naturelles, en les affectant aux investissements prioritaires mais aussi à un fonds destiné aux "générations futures". Ce pays sahélien, l'un des géants mondiaux de l'uranium, est devenu officiellement en novembre un petit producteur de pétrole. Selon le FMI, le Niger, qui a renoué en 2011 avec un régime civil après un an de junte militaire, pourrait connaître en 2012 l'une des plus fortes croissances économiques du monde, dopée par la production d'or noir.

mercredi 21 décembre 2011

Croissance mondiale 2012: au Niger, Lagarde se dit quasi "certaine" d'une révision à la baisse

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, s'est dite mercredi à Niamey "à peu près certaine" que les prévisions de croissance mondiale pour 2012 seraient révisées à la baisse, en raison notamment de la crise dans la zone euro.
"Je suis à peu près certaine" que les prévisions de croissance que faisait le FMI en septembre pour l'économie mondiale (4%) "seront révisées à la baisse" en janvier prochain, a-t-elle déclaré dans un discours devant l'Assemblée nationale du Niger.
"Ces nuages qui s'amoncellent, à l'horizon européen notamment, entraînent des perspectives baissières", a-t-elle expliqué.
"La menace immédiate est simple: elle est celle d'un engrenage pernicieux, une espèce de cercle vicieux marqué par une détérioration de la confiance, une aggravation de l'instabilité des marchés financiers et l'accumulation de dettes publiques qui sont bien souvent insoutenables (...): ces menaces sont autant de facteurs qui concourent à un affaiblissement inexorable de la croissance", a-elle-souligné.
Les pays avancés de la zone euro "sont au centre de la crise" et "devront se trouver au centre de la solution", a-t-elle jugé, appelant de ses voeux "non seulement le rétablissement de la confiance, non seulement les politiques d'ajustement budgétaire" mais "des perspectives de croissance" et de baisse du chômage.
"Si rien n'était fait, la crise de confiance (...) se poursuivrait, s'aggraverait dans tous les pays (...), tous les pays des économies mondiales en subiraient les conséquences sans aucune exception", a averti Mme Lagarde.
Elle a également évoqué les répercussions de la crise actuelle pour l'Afrique.
"Un ralentissement prolongé de la croissance dans les pays avancés, conjugué au regain d'instabilité des marchés financiers, pèsera sans aucun doute sur la demande d'exportation des produits en provenance d'Afrique" et "pourrait également freiner les flux de financements privés" et les investissements directs étrangers, a-t-elle détaillé.
Déjà le Niger subit depuis quelques mois "la diminution des transferts de fonds des travailleurs expatriés", a-t-elle insisté.
Alors que le Niger est devenu récemment un petit producteur de pétrole, la directrice du FMI a exhorté à "tirer le meilleur parti des ressources naturelles" en les mobilisant au profit d'investissements dans les infrastructures, l'agriculture, la santé et l'éducation.
Dans un rapport publié lundi, le Fonds a conseillé au Niger, l'un des pays les plus pauvres du monde, de dépenser prudemment les revenus qu'il va tirer de l'or noir, ainsi que de l'uranium.
Le Niger pourrait connaître en 2012 l'une des plus fortes croissances économiques du monde (14%), dopée par la production de pétrole qu'il a commencé à extraire en novembre dans une zone désertique de l'est. Il est aussi l'un des plus grands producteurs mondiaux d'uranium.
Mais "les graves pénuries alimentaires de ces derniers mois" rappellent que ce pays sahélien reste "vulnérable à un certain nombre d'aléas climatiques", a souligné Mme Lagarde.
Selon l'ONG Oxfam, six millions des quelque 16 millions de Nigériens sont menacés par une nouvelle crise alimentaire après une mauvaise campagne agricole causée notamment par des pluies insuffisantes.
La directrice du FMI, arrivée mardi soir au Niger après deux jours au Nigeria pour son premier déplacement en Afrique, a rencontré mercredi matin le président Mahamadou Issoufou. Elle achève sa visite jeudi.

Niger : grève de 48 heures des blouses blanches pour exiger une grille salariale spéciale

Les agents de la santé du Niger observent depuis mercredi matin une grève de 48 heures, sur l'ensemble du territoire national à l'appel de leur formation syndicale, le Syndicat unique des agents de la santé (SUSAS), pour exiger de l'Etat une grille salariale spéciale au profit de leur corps.
Selon M. Boubacar Baoubaoua, secrétaire général du SUSAS, "c'est pour exiger du gouvernement la prise en compte des agents de la santé dans l'application de loi portant nouvelles grilles spéciales conformément au nouveau statut général de la fonction publique de l'Etat".

Il faut noter que cette grève des agents de la santé intervient une semaine après l'adoption par le gouvernement, d'un Projet de décret fixant la grille spéciale de traitements des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du cadre de la santé publique du Niger.

L'Algérie et le Niger décidés à combattre ensemble le terrorisme

L'Algérie et le Niger se sont engagés à une "approche commune, concertée et pragmatique" pour combattre ensemble le terrorisme afin de faire de leur espace frontalier "un havre de paix", a indiqué dimanche à Alger le ministre nigérien de l'Intérieur Abdou Labo.

Les deux pays "se sont engagés à faire de leur espace frontalier un havre de paix, de stabilité et de développement socio-économique harmonieux", a déclaré le ministre nigérien à l'ouverture d'une réunion du Comité bilatéral frontalier.

Selon M. Labo "l'espace sous-régional algéro-nigérien fait face à de nouvelles formes de menaces notamment le terrorisme, la criminalité transfrontalière et le le trafic d'armes et de drogue qui affectent sérieusement la paix et la quiétude sociale et hypothèquent dangereusement le développement socio-économique".

Le ministre nigérien, cité par l'agence de presse APS, a estimé que cette situation imposait "la conjugaison des moyens dans une approche commune, concertée et pragmatique".

"Identification des réseaux de soutien"

Parmi les recommandation retenues lors de la réunion du comité frontalier figurent notamment "l'identification et la neutralisation des réseaux de soutien aux groupes terroristes", actifs dans le Sahel.

La région fait face à des problèmes d'insécurité liés notamment aux activités de la branche maghrébine d'Al-Qaïda (Aqmi), et à l'afflux d'armes issues du conflit libyen.

De ses bases dans le nord du Mali, Aqmi organise des attentats et des enlèvements - essentiellement d'Occidentaux - ainsi que divers trafics.

Niger : lancement d'une campagne de réduction de la mortalité maternelle

Une campagne de réduction de la mortalité maternelle a été lancée mardi à Niamey dans le cadre d'un projet de l'Union africaine (UA) visant à accélérer la lutte contre les décès maternels de manière concerté.
Le projet dénommé "Campagne d'accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA)" a été officiellement lancée par l'UA le 7 mai 2009 à Addis-Abeba (Ethiopie).

A l'ouverture de la campagne au Niger, le président Issoufou Mahamadou a révélé que dans son pays "12 femmes décèdent chaque jour en donnant la vie, pendant qu'au même moment meurent 72 nouveaux nés".

"Le décès d'une femme en grossesse, en travail ou dans les suites de couches constitue un véritable drame", a-t-il dit.

Pour réduire le taux, M. Mahamadou a suggéré de prendre en compte toutes les causes liées à la pauvreté, notamment, les mariages précoces, le taux de fécondité très élevé en Afrique et la mauvaise couverture sanitaire "en s'attaquant aux racines de la pauvreté".

Il a indiqué que l'objectif de son gouvernement est d'atteindre un taux de mortalité maternelle de "4,05 pour 1 000 à l'horizon 2015".

Pour atteindre cet objectif, le président nigérien, en plus de la consolidation de la gratuité des soins en vigueur, a annoncé un test pilote dans certaines régions depuis juillet 2011 avec la gratuité de tous les accouchements et la mise sur pied d'un Haut conseil national, interministériel et multisectoriel sur la mortalité maternelle et néonatale.

Niger: le FMI conseille de gérer prudemment la manne pétrolière et minière

Le Fonds monétaire international a conseillé au Niger, dans un rapport publié lundi, de dépenser prudemment les revenus que le pays va tirer du pétrole, dont il est devenu producteur, et de l'uranium.
Le Niger pourrait connaître en 2012 l'une des plus fortes croissances économiques du monde, dopée par la production de pétrole qu'il a commencé à extraire en septembre dans une zone désertique de l'Est du pays.
"Compte tenu de la mise en service à venir du projet pétrolier, la croissance réelle du PIB pourrait atteindre 14% en 2012", a indiqué le FMI dans son rapport annuel sur l'économie nigérienne.
Le Fonds a appelé à gérer judicieusement cette manne, sachant que le pays est "très vulnérable aux chocs exogènes, y compris des crises alimentaires récurrentes et les fluctuations des cours des prix des matières premières".
"Les perspectives favorables pour la croissance des recettes crée une marge de manoeuvre importante en vue d'un accroissement des dépenses de développement", a-t-il relevé, alors que "plus de 40%" des Nigériens vivent avec 1,25 dollar par jour ou moins, le seuil de l'extrême pauvreté d'après la Banque mondiale.
"Les équipes du FMI ont suggéré que les autorités examinent la création d'un coussin de sécurité budgétaire [...] Un tel coussin aiderait les autorités à stabiliser les dépenses publiques et l'activité économique à moyen terme, atténuant les effets négatifs que les chocs peuvent avoir sur l'emploi, la pauvreté et d'autres indicateurs sociaux".
La directrice générale du Fonds Christine Lagarde est attendue à Niamey mercredi, où elle est invitée à participer à un conseil des ministres, à prononcer un discours devant l'Assemblée nationale et à rencontrer des représentants d'institutions financières et du secteur privé.

jeudi 15 décembre 2011

Niger: des milliers de jeunes manifestent après la mort d'un lycéen

Plusieurs milliers de jeunes ont manifesté jeudi à Niamey pour protester contre la mort d'un lycéen tué par les forces de l'ordre début décembre à Zinder, dans le centre-est du Niger, l'université et les écoles ont été fermées, a constaté un journaliste de l'AFP.
A l'appel d'un syndicat, l'Union des scolaires nigériens (USN), plusieurs milliers d'étudiants et d'élèves ont défilé dans les rues de la capitale aux cris de "non à la tuerie de nos camarades" et "à bas la VIIe République!", avant de tenir un meeting devant le Parlement.
Deux personnes, un lycéen et une femme, ont été tuées les 6 et 7 décembre au cours d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre à Zinder, deuxième ville du Niger.
"Nous voulons rendre hommage à notre camarade tué à Zinder et exiger toute la lumière sur sa mort", a déclaré Lawali Maazou, secrétaire général de l'Union des étudiants à l'université de Niamey (UENUN).
Les jeunes se sont dispersés dans le calme peu avant 12H00 (1H00 GMT).
Les manifestants ont jugé insuffisant le limogeage de plusieurs hauts responsables de la police dans le cadre d'une enquête officielle sur ces événements. Le policier auteur présumé du tir qui a tué l'habitante a été arrêté.
Selon les médias privés, la femme avait été touchée par une "balle perdue".
Le lycéen est décédé des suites de "traumatismes crâniens" causés par le jet d'une grenade lacrymogène.
Selon le gouvernorat de Zinder, les forces de l'ordre avaient tenté de disperser des attroupements aux alentours du palais de justice, où se tenait le procès d'Aboubacar Mahamadou, un homme politique proche de l'ex-président Mamadou Tandja.
Aboubacar Mahamadou avait été arrêté le 25 novembre après avoir été accusé de préparer des manifestations de protestation contre l'arrivée du président Mahamadou Issoufou à Zinder pour l'inauguration de la première raffinerie de pétrole du pays.
Finalement relaxé, Aboubacar Mahamadou a été de nouveau arrêté et écroué à la prison de Zinder, selon des proches de M. Tandja. Ceux-ci ont annoncé qu'ils organiseront samedi un meeting à Niamey pour exiger sa libération.