samedi 27 février 2010

Composition CSRD

Le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie est composé ainsi qu'il suit :
• Président : Le Chef d'Escadron SALOU DJIBO
• Secrétaire Permanent : Colonel ABDOULAYE BADIE
Membres du Conseil :
• Colonel DIALLO AMADOU
• Colonel HASSANE MOSSI ;
• Colonel GOUKOYE ABDOULKARIM, Porte-parole du Conseil ;
• Colonel SALIFOU MODY ;
• Colonel DJIBRILLA HIMA HAMIDOU;
• Colonel ABDOULAYE ADAMOU HAROUNA;
• Colonel LAMINOU MAHAMANE MOUSSA ;
• Colonel HAMED MOHAMED;
• Lieutenant-Colonel ADAMOU GARBA ;
• Lieutenant-Colonel AMADOU MADOUGOU WONKOYE ;
• Lieutenant-Colonel CHAÏBOU IDRISSA ;
• Lieutenant-Colonel ABOUBACAR AMADOU SANDA ;
• Lieutenant-Colonel MAMANE SOULEY ;
• Commandant MOCTAR AMADOU MOUNKAÏLA ;
• Commandant MAÏNASSARA SALIFOU ;
• Commandant AMIROU ABDOULKADER ;
• Chef de Bataillon ABDOURAMANE IBRAHIM ;
• Capitaine DJIBRIL ADAMOU HAROUNA ;
• Lieutenant ISSA AMADOU ;
• Sous-Lieutenant ARZIKA TCHIEMOGO.

Sont membres de droit du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie :

• Le Chef d'Etat Major des Armées ;
• Le Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre ;
• Le Chef d'Etat Major de l'Armée de l'Aïr ;
• Le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale ;
• Le Haut Commandant des Forces Nationales d'Intervention et de Sécurité ;
• Le Directeur Général de la Police Nationale ;
• Le Directeur Général des Douanes ;
• Le Directeur Général de la Protection Civile ;
• Le Directeur Général de l'Environnement et des Eaux et Forêts ;
• Le Commandant de la Gendarmerie Territoriale ;
• Le Commandant de la Gendarmerie Mobile ;
• Les Commandants de Zone ;
• Les Commandants de Légion.

Le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie se réunit sur convocation de son Président. Le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie dispose d'un Secrétariat Permanent. Le Secrétariat Permanent est l'organe administratif du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie. A ce titre, il assure la coordination entre le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie et les autres organes de transition. Le Secrétariat Permanent est administré, sous l'autorité du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, par un Secrétaire permanent.

Le Secrétaire permanent assiste aux Conseils de Cabinet. Le Secrétaire Permanent élabore les projets d'ordre du jour des réunions du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie et en dresse les procès-verbaux. Le Secrétaire Permanent assure le suivi de l'exécution des délibérations du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie.

vendredi 26 février 2010

Salou Djibo décrète la composition du CSRD

Le nouvel homme fort du Niger, le chef d’escadron Salou Djibo, a signé jeudi un décret portant composition du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte), constitué de 22 membres ainsi que des membres de droit.

Au terme de ce décret, le conseil dispose d’un secrétariat permanent qui constitue son organe administratif et assure la coordination avec les organes de transition.

Outre Salou Djibo, président du CSRD, le conseil comprend le colonel Abdoulaye Bagué (secrétaire permanent), le colonel Djibo Amadou, le colonel Hassan Mossi, le colonel Goukouye Abdoul Karimou (porte-parole), le colonel Salifou Modi, le colonel Djibrilla Hima Hamidou, le colonel Abdoulaye Adamou Harouna, le colonel Lamine Mahamane Moussa, le colonel Ahmed Mohamed, le lieutenant-colonel Adamou Garba et le lieutenant-colonel Amadou Madougou Wankoye.

Sont également membres, le lieutenant-colonel Chaibou Idrissa, le lieutenant-colonel Aboubacar Amadou Sanda, le lieutenant- colonel Mamane Souley, le commandant Moctar Amadou Mounkaila, le commandant Mainassara Salissou, le commandant Anour Abdoul Kader, le chef de bataillon Abdourahmane Ibrahim, le capitaine Djibril Adamou Harouna, le lieutenant Issa Amadou et le sous-lieutenant Arzika Tiémago.

Sont membres de droit du CSRD : le chef d’état-major des Armées, le chef d’état-major de l’Armée de terre, le chef d’état-major de l’Armée de l’air, le haut commandant de la gendarmerie nationale, le haut commandant des forces nationales d’intervention et de sé curité, le directeur général de la police nationale, le directeur général des douanes, le directeur général de la protection civile, le directeur général de l’environnement et des eaux et forêts, le commandant de la gendarmerie territoriale, le commandant de la gendarmerie mobile, les commandants des zones et les commandants des régions.

Le CSRD a été mis en place par les militaires qui ont déclenché un coup d’Etat contre le régime du président Mamadou Tandjan le 18 février.

Le porte-parole du Conseil, le conolonel Goukouye avait indiqué mercredi, lors d’une conférence de presse à Niamey, que l’action des militaires visait à mettre fin à "la situation de blocage institutionnelle" dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest.

Selon un décret annoncé mardi, le président du CSRD exerce les fonctions de chef de l’Etat et de chef de gouvernement et nomme les membres du gouvernement de transition

mardi 23 février 2010

La junte militaire nomme Mahamadou Dandah Premier ministre

AP | 23.02.2010 | 22:48
La junte militaire qui a renversé le 18 février le président Mamadou Tandja a annoncé mardi soir la nomination d'un Premier ministre civil, Mahamadou Dandah. Il dirigera le gouvernement de transition en attendant l'organisation d'élections promises par la junte, à une date non encore fixée.

Selon une déclaration diffusée par la télévision d'Etat, le leader de la junte, le chef d'escadron Salou Djibo, a signé le décret de nomination de Mahamadou Dandah. Celui-ci a été ministre de l'Information de la précédente junte, arrivée au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat en 1999.

Lundi, la nouvelle junte avait annoncé la formation d'un gouvernement de transition et promis l'adoption à terme d'une nouvelle Constitution par référendum.

Elu en 1999, Mamadou Tandja était accusé de dérive autoritaire par l'opposition depuis plusieurs mois. Il avait notamment imposé un référendum déclaré illégal par la justice pour prolonger son mandat de trois ans, alors qu'il s'était engagé à quitter le pouvoir comme prévu en décembre 2009, et avait depuis gouverné par décret. Mamadou Tandja avait été élu en 1999 après le précédent coup militaire de Daouda Malla Wanke, puis réélu lors de scrutins jugés équitables.

Pays d'Afrique de l'Ouest situé au sud du Sahara, le Niger a connu trois coups d'Etat entre 1974 et 1999. Le pays frappé par la sécheresse et la désertification est riche en uranium mais figure parmi les moins développés selon l'index des Nations unies, avec un taux de 70% d'illettrisme parmi sa population, et le plus fort taux de natalité au monde. AP

La junte à la présidence

Le chef de la junte, Salou Djibo a accédé officiellement lundi à la présidence du Niger, cinq jours à peine après le coup d'Etat qui a secoué le pays.

Il était inconnu du public il y a quelques jours. Le chef d'escadron Salou Djibo, 49 ans, est devenu dimanche le président du Niger "pour une période de transition" dont la durée n'a pas été précisée, a annoncé lundi la junte, baptisée Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). De nouvelles institutions vont être créées, selon l'ordonnance des militaires rendue publique lundi soir à la radio. Après le coup d'Etat de jeudi, le nouveau président "nomme par décret un Premier ministre et les membres du gouvernement et met fin à leur fonction", indique la junte dans sa déclaration, sans fournir davantage de détails sur les éventuels noms choisis pour ces postes.

"Le CSRD est l'instance suprême de conception et d'orientation de la politique de la nation, il est dirigé par un président qui exerce les fonctions de chef de l'Etat, chef du gouvernement", explique le texte. Un "organe" va être mis en place sous l'autorité du président du CSRD et aura pour mission la rédaction d'un code pénal et d'une nouvelle constitution, qui sera ensuite soumise au référendum, annonce aussi l'ordonnance. Un Comité constitutionnel et une Cour d'Etat seront par ailleurs créés, remplaçant ainsi les anciennes Cour constitutionnelle et Cour suprême, toutes deux dissoutes lors du coup d'Etat. Un Observatoire national de la Communication (ONC) va aussi venir remplacer le Conseil supérieur de la Communication (CSC), également dissout au moment du putsch.

"Assainir la situation politique"
Salou Djibo était à la tête du coup d'état mené jeudi par la junte, qui a destitué le président en exercice Mamadou Tandja, et fait au moins trois morts lors de combats autour du palais présidentiel. Depuis ce jour, le chef de l'Etat serait détenu dans une luxueuse villa et serait en bonne santé. Il s'était maintenu au pouvoir en faisant adopter une constitution prolongeant son deuxième mandat de cinq ans, qui avait expiré en décembre dernier. Cette mesure avait fait naître un vent de contestation dans le pays. La communauté internationale avait condamné ce coup d'Etat mais le peuple nigérien avait donné raison à la junte, via des manifestations de soutien de milliers de personnes dans les rues de la capitale, Niamey, et dans d'autres villes du pays.

Les militaires arrivés au pouvoir ont en tout cas promis d'"assainir la situation politique" pour "réconcilier les Nigériens". Lundi après-midi, le Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad), une importante organisation réunissant syndicats et groupes de défense des droits de l'Homme, avait appelé "les militaires à tenir leur promesse de restaurer la démocratie dans les délais les meilleurs". Pour ce faire, la junte a indiqué qu'elle organiserait des élections. Le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, a exhorté samedi les militaires au pouvoir à ne pas perdre de temps: "La France espère que des élections libres pourront être organisées dans les prochains mois au Niger", avait-il déclaré dans les colonnes du Parisien. Mais pour l'heure, aucune date n'a été fixée.

dimanche 21 février 2010

Un des chefs de la junte justifie le coup d'Etat

AP | 21.02.2010 | 21:59
Un des chefs de la nouvelle junte militaire au Niger a justifié dimanche le coup d'Etat de jeudi, affirmant que l'armée avait renversé le président Mamadou Tandja pour rétablir la stabilité, celui-ci ayant refusé de quitter le pouvoir à la fin de son mandat.

Le colonel Djibrilla Hima Hamidou s'est exprimé après qu'une délégation de diplomates des Nations unies, de l'Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) s'est dit encouragée par les garanties données par la junte sur un retour à un régime civil par le biais d'élections.

L'armée s'est retournée contre l'ex-President Mamadou Tandja jeudi, attaquant le Palais présidentiel en plein jour alors qu'une réunion du gouvernement était en cours.

Le coup d'Etat -au cours duquel plusieurs soldats ont été tués- a été condamné par l'ONU, les organisations régionales africaines et des gouvernements étrangers. Mais beaucoup de gens dans la capitale, au moins, ont semblé soulagés de voir leur président évincé du pouvoir.

Hamidou a comparé ce coup d'Etat au précédent qui avait frappé le Niger, en 1999, au cours duquel une junte composée d'une grande partie des mêmes officiers avait organisé des élections démocratiques, remportées deux fois par Mamadou Tandja.

"Ce n'est pas une armée avec une tradition putschiste, ce n'est pas le cas", a déclaré Hamidou dans une caserne de Niamey. "En 1999, nous avons eu une situation similaire. Nous avons rendu le pouvoir et nous avons eu dix ans de stabilité (...) Nous allons faire la même chose" cette fois, a-t-il ajouté.

Après l'expiration du mandat légal de Tandja le 22 décembre, les Etats-Unis et l'Europe ont coupé l'aide humanitaire, vitale pour un pays qui est un des plus pauvres du monde. Toutefois, la crise a continué, et les négociations pour la résoudre n'ont pas abouti.

"Nous avons donné du temps pour voir si les acteurs politiques pouvaient trouver une solution de compromis, mais cela n'est pas arrivé", a observé Hamidou. "Les tensions ont augmenté, et cela (la crise) devait être arrêté (...) maintenant, nous essayons de rétablir la légalité", a-t-il ajouté.

Le patron de la CEDEAO, Mohamed Ibn Chambas, a déclaré, après des discussions avec les leaders de la junte, dont leur chef Salou Djibo, que les diplomates avaient poussé les putschistes à rétablir "un régime civil constitutionnel".

"Nous avons été encouragés par le fait que les autorités elles-mêmes se soucient du fait que ce n'est pas leur fonction normale, et elles sont impatientes de finir leur tâche et de revenir à leurs fonctions normales, l'armée et la sécurité", a ajouté Chambas.

La junte n'a pas encore fixé de calendrier pour les élections, a ajouté Chambas, mais leur chef a déclaré qu'il voulait un scrutin rapide et que la date dépendrait du dialogue national impliquant des leaders de la société civile et politique.

"Ils ont dit qu'ils voulaient une transition rapide qui prendra fin dès que possible", a ajouté Chambas.

Hamidou n'a pas voulu parler de la situation de Mamadou Tandja, enlevé par les putschistes au moment du coup d'Etat, disant seulement: "Pour le moment, nous prenons soin de sa sécurité et de sa santé".

Dimanche, tous les ministres, sauf trois -le Premier ministre, les ministres de l'Intérieur et des Finances- n'étaient plus assignés à domicile, selon Hamidou.

Selon un diplomate basé à Niamey, plusieurs généraux plus âgés, pro-Tandja, avaient aussi été assignés à domicile quand le coup d'Etat a commencé parce qu'ils n'étaient pas considérés comme fiables. Hamidou, toutefois, a affirmé qu'aucun membre des forces armées n'avait été détenu. AP

L'armée dirigera le Niger jusqu'à des élections, dit la Cédéao

REUTERS | 21.02.2010 | 21:23
Par David Lewis et Abdoulaye Massalatchi

NIAMEY (Reuters) - Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger jeudi dernier dirigeront le pays jusqu'à ce que la classe politique se soit mise d'accord sur une nouvelle Constitution et soit prête pour de nouvelles élections, a déclaré dimanche le médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest à l'issue d'une rencontre avec la junte.

Aucun échéancier n'a encore été fixé pour la transition vers un régime civil, mais un porte-parole de la junte a déclaré dimanche que des élections se tiendraient le plus tôt possible et que la situation était similaire à celle de 1999, qui a débouché sur des élections transparentes.

Le militaires nigériens ont renversé jeudi le président Mamadou Tandja, mettant fin à un bras de fer politique de plusieurs mois entre le chef de l'Etat et l'opposition.

Ce coup de force a été officiellement condamné, entraînant une suspension du Niger par l'Union africaine, mais il est aussi considéré, tant au Niger qu'à l'étranger, comme une opportunité de sortir de l'impasse politique.

"Ils ont assuré qu'il y aurait une ouverture pour tout le monde, ici au Niger, pour un dialogue inter-nigérien", a déclaré à l'issue de sa rencontre avec la junte, Mohamed Ibn Chambas, président de la commission de la Cédéao.

"C'est ce processus qui débouchera sur une nouvelle Constitution et des élections crédibles", a-t-il ajouté.

"Ils ont dit qu'ils voulaient une transition courte prenant fin le plus tôt possible, mais c'est aussi le dialogue politique qui définira l'échéancier".

ÉLECTIONS

Des milliers de personnes sont descendues samedi dans les rues de la capitale, Niamey, pour manifester leur soutien à l'armée, mais aussi pour demander l'organisation d'élections.

L'opposition reprochait à Tandja des initiatives prises l'an dernier pour prolonger son mandat et étendre les pouvoirs de la présidence.

Bien qu'il ait organisé avec succès un référendum lui accordant trois ans supplémentaires à l'expiration de son mandat, en décembre, le conflit a divisé le pays et a incité l'armée à intervenir.

"Nous sommes encouragés par le fait que les autorités reconnaissent elles-mêmes que ceci n'est pas leur fonction normale et qu'elles sont désireuses de terminer cette tâche et de retourner à leurs tâches militaires et de sécurité normales", a dit Chambas.

Le colonel Djibril Hamidou Hima, porte-parole de la junte appelée Conseil suprême pour le Rétablissement de la Démocratie, a affirmé que la junte, qui a renversé quatre présidents, n'était pas pour autant portée aux coups d'Etat.

"Nous avons laissé les acteurs politiques tenter de trouver une solution. Cela n'est pas arrivé. Les tensions sociales se sont aggravées. Nous n'avons pas lancé de coup d'Etat, nous avons seulement réimposé la légalité parce qu'elle était déjà disparue", a-t-il dit.

Le colonel Hamidou Hima a indiqué que Tandja était détenu dans une villa à Niamey. Le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et le ministre des Finances sont aussi assignés à résidence.

samedi 20 février 2010

La FIDH et l’ANDDH invitent la junte à former un gouvernement de transition de « taille réduite »

APA-Niamey (Niger) La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation membre l’Association nigérienne pour la défense des droits de l’Homme (ANDDH), ont invité samedi la junte militaire au Niger à former un gouvernement de transition pour un retour « rapide » à l’ordre constitutionnel, après le coup d’Etat du 18 février, a appris APA de bonne source.

Les deux organisations ont invité, dans un communiqué conjoint, le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), organe de direction de la junte, à mettre en place un gouvernement « de taille réduite ».

Ce gouvernement, précise la même source, devrait s’atteler prioritairement à créer les conditions d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel à travers l’organisation dans les plus brefs délais d’élections « démocratiques, libres, transparentes et pluralistes ».

L’ANDDH et la FIDH, qui avaient invité par le passé, le Chef de l’Etat déchu, « à plusieurs reprises » pour le respect de l’ordre constitutionnel, condamnent la prise de pouvoir par un coup d’Etat et disent prendre acte de la déclaration du CSRD à restaurer la démocratie, la bonne gouvernance et la justice au Niger.

Avant le coup d’Etat du 18 février, le Niger était sous une tension politique depuis l’organisation en août dernier par le président Mamadou Tandja, d’un référendum controversé, contre l’avis de la Cour constitutionnelle et de l’opposition politique.

Ce référendum a adopté une nouvelle constitution qui rallonge de trois ans le mandat du Président Tandja, au pouvoir par les urnes depuis 1999 et qui devait quitter son poste en décembre, au terme de son deuxième et dernier quinquennat.

condamnations et espoir d'un règlement démocratique à la crise

PARIS - La communauté internationale a condamné unanimement vendredi la prise de pouvoir "non-constitutionnelle" jeudi au Niger, et a demandé la tenue d'élections rapides, tout en estimant que l'obstination du président déchu avait pu précipiter les événements.

Comme les organisations régionales africaines et des Etats du continent, les Etats-Unis, l'Union européenne, la France, l'Organisation de la conférence islamique ont notamment fait entendre leur voix.

L'Union Africaine (UA) a, tôt vendredi matin, "condamné la prise du pouvoir par la force au Niger" par des militaires et demandé un "retour rapide à l'ordre constitutionnel".

Dans un communiqué, Jean Ping, président de la Commission de l'UA, a rappelé que les textes de l'Union "condamnent systématiquement tout changement anticonstitutionnel" et, en conséquence, "la prise de pouvoir par la force intervenue au Niger".

Le chef de l'exécutif de l'UA s'est dit en contact étroit avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

La Cédéao, qui regroupe 15 pays de la région, avait suspendu le Niger en 2009 après que le président Mamadou Tandja, âgé de 71 ans, avait prolongé son pouvoir au delà de son mandat par des moyens politiques très contestés. Européens et Américains avaient aussi décrété des sanctions.

Le président de la Cédéao, Goodluck Jonathan, chef de l'Etat par intérim du Nigeria, a dénoncé "une fois de plus tous les actes destinés à parvenir ou à se maintenir au pouvoir par des moyens non constitutionnels".

La Cédéao a mené en vain ces dernières semaines une médiation entre l'opposition nigérienne et le président Tandja.

Dans une réaction similaire, le président sud-africain Jacob Zuma, s'est inquiété que cette crise "crée des menaces pour la paix et la sécurité de la région".

"J'appelle les leaders militaires nigériens à respecter l'intervention de la Cédéao et à se plier aux principes constitutionnels du pays sur le transfert du pouvoir politique", écrit-il dans un communiqué.

L'UE et la France ont également "condamné" le coup d'Etat. Bruxelles a demandé "un processus démocratique", alors que Paris "engage tous les acteurs, y compris les forces armées, à trouver par le dialogue et dans les meilleurs délais une solution à la crise constitutionnelle".

Aux Etats-Unis, le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley n'a pas masqué ses "inquiétudes" dès jeudi soir tout en indiquant que "le président Tandja a essayé de rallonger son mandat".

"Et il est évident que cela a très bien pu précipiter ce qui s'est passé aujourd'hui", a estimé jeudi le porte-parole.

M. Crowley a toutefois précisé que Washington ne défendait "en aucune façon" la violence qui s'est exercée contre le pouvoir et il a souligné que "le Niger doit tenir des élections et former un nouveau gouvernement".

Un souhait formulé par l'Organisation de la conférence islamique (OCI), dont fait partie le Niger.

Son secrétaire général, Ekmeleddin Ihsanoglu, a appelé les nouvelles autorités de Niamey à "travailler sérieusement pour une transition politique conduisant à des élections libres, justes et crédibles".

L'ambassadeur d'Espagne au Niger - pays appauvri et menacé de famine -, Maria Soledad Fuentes a elle aussi estimé qu'une intervention militaire était prévisible compte tenu des agissements de Tandja et a dit s'attendre à ce que les putschistes restaurent la démocratie.

"Il était assez clair qu'à un moment où à un autre allait avoir lieu une intervention militaire", a-t-elle dit vendredi.

Les oppositions gabonaise et congolaise ont condamné le coup d'Etat, tout en se montrant très critiques envers le président déposé qui s'était accroché au pouvoir sans respecter les voies démocratiques.

Condamnation de l' UA

AFRICAN UNION
UNION AFRICAINE
UNIÃO AFRICANA
Addis Ababa, Ethiopia, B.P. 3243 Tel.: (251-11) 5513 822 Fax: (251-11) 5519 321
Email: situationroom@africa-union.org, situationroom@ausitroom-psd.org

COMMUNIQUE DE PRESSE

LE PRESIDENT DE LA COMMISSION CONDAMNE LA PRISE DU
POUVOIR PAR LA FORCE INTERVENUE AU NIGER
Le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), M. Jean Ping, suit avec préoccupation les développements de la situation au Niger. Il est en contact étroit avec le Président de la Commission de la CEDEAO, ainsi qu’avec d’autres acteurs internationaux concernés. Ces développements ont donné lieu à une prise de pouvoir par la force armée
dans le contexte de la crise constitutionnelle et politique que le Niger traverse. Le Président de la Commission souligne que les instruments pertinents de l’UA condamnent systématiquement tout changement anticonstitutionnel et, en conséquence,condamne la prise de pouvoir par la force intervenue au Niger. Il demande le retour rapide à l’ordre constitutionnel et affirme la disponibilité de l’UA, en étroite collaboration avec la CEDEAO, à faciliter un tel processus.
Le Président de la Commission rappelle que l’UA a été activement impliquée dans les négociations entre les parties nigériennes et a fermement soutenu les efforts déployés par la CEDEAO, notamment à travers la médiation du Général Abdulsalami Abubakar, en vue de faciliter le règlement rapide de la crise au Niger et le fonctionnement démocratique des institutions du pays, avec la participation et le soutien de l’ensemble des forces politiques.
Lors de sa 207ème réunion tenue à Abuja le 29 octobre 2009, le Conseil de paix et de sécurité a entériné les décisions sur la situation au Niger adoptées par le Sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu à Abuja le 17 octobre 2009. La 14ème session de la Conférence de l’Union,
tenue à Addis Abéba du 31 janvier au 2 février 2010, a exhorté les parties nigériennes à poursuivre le dialogue pour régler la crise dans leur pays.
Le Président de la Commission tient à mettre en évidence, dans le contexte actuel,l’importance et la pertinence de la décision que la 14ème session de la Conférence de l’Union a adoptée sur la prévention des changements anticonstitutionnels de Gouvernement et le renforcement de la capacité de l’UA à faire face à de telles situations, qui repose sur une tolérance zéro pour les coups d’État ainsi que pour les transgressions des normes
démocratiques dont la persistance et la répétition peuvent conduire à des crises constitutionnelles génératrices de tension et d’instabilité.
Addis Abéba, le 19 février 2010

vendredi 19 février 2010

L'ONU comdamne par Ban Ki-moon

Ban Ki-moon condamne le coup d'Etat au Niger

NEW YORK (Nations unies), 19 fév 2010 (AFP) - vendredi 19 février 2010 - 23h27 - Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, condamne le coup d'Etat au Niger et appelle au respect de l'état de droit et des droits de l'homme, a déclaré vendredi son service de presse.

Manif de soutien à la junte

Manifestations de soutien à la junte qui a renversé le président au Niger



NIAMEY (AFP) - vendredi 19 février 2010 - Des centaines de Nigériens ont fait éclater vendredi leur joie après le coup d'Etat de la veille, selon des témoins, et l'opposition a appelé à une grande manifestation en soutien à la junte qui a renversé le président, dans un communiqué.
Dans la ville de Dosso (ouest), des habitants, par centaines, ont défilé pour "exprimer leur joie et leur soutien à la junte", a affirmé à l'AFP Mahamadou Boureima, un commerçant joint par téléphone.

Ils ont fait le tour de la ville à motos, en voiture et à pied en scandant "vive le Conseil (junte)" et "A bas le régime de (du président déchu Mamadou) Tandja", pendant au moins deux heures, a précisé le commerçant.

Des manifestations de joie similaires ont aussi éclaté à Tahoua (ouest), région d'origine de Mahamadou Issoufou, le principal opposant à M. Tandja, selon des habitants joints vendredi au téléphone par l'AFP.

La Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), une coalition d'opposition, a appelé à "participer massivement" à une manifestation devant le siège du Parlement samedi à Niamey, selon un communiqué lu sur des radios privées.

"Nous allons plutôt apporter un soutien au discours des militaires qui ont promis de ramener le Niger à une vie constitutionnelle, ce qui est notre lutte", a précisé à l'AFP Abdoul-Aziz Ladan, l'un des dirigeants de la Coordination.

La CFDR est une coalition de partis politiques, d'organisations de défense des droits de l'Homme et de syndicats qui s'opposait au maintien au pouvoir du président déchu.

Dans une déclaration publiée vendredi après-midi, la CFDR a affirmé qu'elle "accueille avec soulagement la fin de la 6e république illégale et illégitime", en référence à la constitution adoptée en août et qui accorde un rallonge au pouvoir à M. Tandja.

Elle dit "prendre bonne note" de la promesse des militaires et les "encourage dans leur volonté de renouer le Niger avec la démocratie".

L'armée a pris le pouvoir jeudi, déposant le président, suspendant la Constitution et déclarant le gouvernement "dissous".

La Junte assure vouloir retablir la démocratie.

Niger : la junte assure vouloir rétablir la démocratie
LEMONDE.FR avec AFP et AP | 19.02.10 |


Vingt-quatre heures après avoir renversé le président nigérien Mamadou Tandja et dissous le gouvernement, la junte a donné, vendredi 19 février, des signes de normalisation : elle a annoncé qu'elle s'apprêtait à relâcher des ministres, que le président, détenu dans une caserne, était sain et sauf, qu'elle allait lever le couvre-feu et rouvrir les frontières terrestres et aériennes du pays. Le chef de la junte a également annoncé qu'il ouvrirait sous peu des discussions avec des responsables sur les priorités du pays, mais sans évoquer de calendrier électoral.


Dans un communiqué vendredi, le porte-parole de la junte a fait une série d'annonces au nom du "Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD)". Après avoir suspendu, jeudi soir, la Constitution que M. Tandja (voir le portfolio) avait fait adopter au forceps l'an dernier pour se maintenir au pouvoir, il a promis de rétablir la démocratie, sans préciser quand ni comment. Le Niger doit devenir un "exemple de démocratie et de bonne gouvernance", a-t-il déclaré.

Selon un diplomate de la région, les putschistes appartiennent à une faction de l'armée déçue par la décision de Tandja de prolonger son mandat au-delà de la limite constitutionnelle. Le "Conseil suprême pour la restauration de la démocratie" est dirigé par le commandant Salou Djibo, un officier qui a servi sous le drapeau de l'ONU dans des missions de maintien de la paix (lire encadré).

LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE SOULAGÉE ?

Ce coup d'Etat, qui a fait au moins trois morts et une dizaine de blessés, a été vivement critiqué par l'Union africaine, l'Union européenne et la France, ancienne puissance coloniale. L'Union africaine a annoncé vendredi qu'elle allait suspendre le Niger. Le coup de force des militaires a également été critiqué par la presse internationale, qui souligne cependant son caractère "prévisible".

Critique à l'égard des puschistes, la communauté internationale ne l'est pas moins à l'encontre du président Tandja. Au lendemain des élections législatives d'octobre, boycottées par l'opposition qui protestait contre la prolongation du mandat de M. Tandja à la tête du pays, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest avait ainsi décidé de suspendre le Niger, tandis que l'UE gelait son aide au développement.

S'ils condamnent la méthode du coup d'Etat, de nombreux observateurs estiment que Tandja en est le premier responsable et voient dans ce putsch une possibilité de mettre fin à une dérive autocratique. Signe de cet espoir, l'UA a demandé vendredi le retour dans les plus brefs délais à l'ordre constitutionnel "d'avant le 4 août 2009", date de la révision constitutionnelle imposée par Mamadou Tandja. Le porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, a pour sa part estimé jeudi que l'action du président déchu avait "très bien pu précipiter ce qui s'est passé". L'historien nigérien Djibo Hamani résume d'une formule la pensée des diplomates : "La communauté internationale doit être soulagée."




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Les hommes du coup

La junte militaire a pour président le chef d'escadron Salou Djibo. Né en 1965, le nouvel homme fort de Niamey a reçu sa formation militaire en Côte d'Ivoire, en Chine et au Maroc. Il dirige depuis cinq ans l'une des plus importantes garnisons de la capitale. Certains de ces officiers dirigent les garnisons de la capitale et ont participé aux précédents coups d'Etat de 1996 et 1999.

Parmi eux, le colonel Djibrilla Hamidou Hima, puissant commandant de la zone militaire de défense numéro 1, qui couvre plusieurs régions de l'Ouest, dont Niamey. Surnommé "Pelé", en raison de sa passion pour le football, il est également le président de la Fédération nigérienne de football. Il fut le numéro deux de la junte dirigée par le commandant Daouda Malam Wanké, qui avait renversé le président Ibrahim Baré Maïnassara en avril 1999. Le coup fut suivi de l'élection présidentielle remportée par Mamadou Tandja.

Autre figure importante, le commandant Abdoulaye Adamou Harouna, fils d'un ancien officier de la junte du général Seïni Kountché, auteur du tout premier coup d'Etat au Niger, qui avait renversé Diori Hamani, le premier président civil du pays, en avril 1974.

jeudi 18 février 2010

Tandja arrêté et Constitution suspendue.

Coup d'Etat au Niger : le président arrêté et la Constitution suspendue
LEMONDE.FR | 18.02.10 | 14h18 • Mis à jour le 18.02.10 | 22h46




Des militaires ont arrêté et "emmené", jeudi 18 février, le président nigérien, Mamadou Tandja, lors d'un coup d'Etat dirigé par un officier, le commandant Adamou Harouna, a-t-on appris de trois sources militaires. Dans la soirée, les dirigeants du putsch ont annoncé, sur les ondes publiques, la suspension de la Constitution et la dissolution de toutes les institutions. La déclaration a été lue par le colonel Goukoye Abdul Karimou, porte-parole du "Conseil suprême pour le rétablissement de la démocratie", formé par les putschistes.

Une source diplomatique française avait expliqué peu après l'arrestation du président : "Il y a encore un peu de confusion, mais il semblerait que le président Tandja ainsi que ses ministres, qui sont retenus dans un autre endroit, soient aux mains des mutins."

En milieu de l'après-midi, les militaires ont attaqué le palais présidentiel de Niamey à la fin d'un conseil des ministres. Pendant plusieurs heures, des soldats étaient déployés autour du palais présidentiel et dans les rues adjacentes, et des témoins ont affirmé avoir vu les dépouilles de plusieurs d'entre eux. "Il y a une tentative de coup d'Etat", a déclaré à Paris un responsable français, qui a requis l'anonymat.

Sanoussi Jackou, député nigérien se présentant comme non inscrit, quittait l'Assemblée nationale en voiture quand Le Monde.fr l'a joint par téléphone. Il a fait état d'une tentative de putsch, dont il ignorait encore l'issue vers 17 heures :


Augustin Augier, membre de l'ONG Alima, était à environ 1 kilomètre du palais quand les tirs ont retenti. Au moment où il a témoigné, les heurts n'étaient pas encore tout à fait terminés :


Un autre habitant de Niamey préférant garder l'anonymat a confié au Monde.fr qu'"il n'y avait eu aucun renfort massif de l'armée en direction du palais présidentiel. L'armée n'a visiblement pas pris position pour l'un ou l'autre camp". Selon lui, les tirs avaient cessé aux alentours de 18 heures.

Selon RFI, "l'information a vite circulé" dans la capitale nigérienne et les habitants "commençaient à fuir les marchés pour rentrer chez eux". De son côté, le correspondant de la BBC note que les services de télévision et de radio fonctionnaient normalement. Les médias d'Etat ne communiquaient quant à eux aucune information sur une éventuelle tentative de coup d'Etat. Air France a décidé de suspendre ses vols vers Niamey.

Pays pauvre du Sahel mais troisième producteur mondial d'uranium, avec une forte implantation du groupe nucléaire français Areva, le Niger traverse une grave crise politique depuis que Mamadou Tandja, après dix ans de pouvoir, a dissous l'an dernier le Parlement et obtenu une prolongation de son mandat. La nouvelle Constitution lui assure encore au moins trois ans à la tête du pays.

La tenue en octobre de législatives, boycottées par l'opposition, a entraîné la suspension du Niger par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), et l'Union européenne a suspendu son aide au développement. Le dialogue internigérien de sortie de crise entre pouvoir et opposition, qui se déroule sous l'égide d'un médiateur de la Cedeao, a été suspendu la semaine dernière

Coup d'Etat au niger (Le Parisien)

Le président du Niger Mamadou Tandja, visé jeudi par un coup d'Etat qui a fait plusieurs morts et blessés, a été "emmené" par des militaires qui ont ouvert le feu sur le palais présidentiel à Niamey, ont annoncé à l'AFP deux ministres nigériens, eux-mêmes arrêtés.
"Nous voulons savoir ce qui se passe, c'est notre pays et personne ne veut le brûler. Nous ne sommes pas libres de nos mouvements, nous ne pouvons pas sortir. Ils ont emmené Mamadou Tandja", a déclaré de Niamey un ministre sur un téléphone portable.
"Nous ne savons pas ce qui se passe (...) mais nous avons nos portables et nous sommes là où devait se dérouler le Conseil des ministres. Ils ont emmené le président", a confirmé un autre membre du gouvernement, toujours sous couvert de l'anonymat.
Le président Tandja, 71 ans, et son aide de camp "seraient retenus" dans la garnison de Tondibia", située à une vingtaine de kilomètres de la capitale, ont dit auparavant à l'AFP des responsables sous couvert d'anonymat.
Plusieurs ministres, d'après ces sources, seraient quant à eux retenus dans les locaux du Conseil supérieur de la communication, près du palais présidentiel.
Le Niger, pays pauvre du Sahel, mais troisième producteur mondial d'uranium, est confronté à une grave crise politique née de la volonté du président de se maintenir au pouvoir coûte que coûte au-delà de son mandat.
Des témoins ont fait état de tirs nourris dans la journée, notamment autour de la présidence, avec des combats à l'arme lourde dans les rues de la Niamey et autour de la présidence. La capitale était survolée par des hélicoptères de l'armée. Dans la soirée, la radio officielle a suspendu ses programmes pour diffuser de la musique militaire.
Aucun bilan officiel sur d'éventuelles victimes n'avait été communiqué jeudi soir, mais, ont raconté des témoins et une source médicale, au moins trois ou quatre soldats ont été tués -dans un blindé visé par un obus - et "une dizaine" de militaires ont été blessés jeudi à Niamey.
Un responsable français à Paris avait auparavant affirmé qu'une tentative de coup d'Etat était en cours au Niger et que "Tandja n'était pas dans une bonne position".
Paris a demandé jeudi aux Français de Niamey de rester chez eux.
Selon la source diplomatique française, qui déclaré que la garde présidentielle a pris part à ce coup de force, "on savait qu'une partie de l'armée désapprouvait Tandja et son coup de force constitutionnel, on pensait jusque-là cette partie très minoritaire".
"Il y a tradition de coup d'Etat dans ce pays, mais on ne pensait pas que ça viendrait aussi vite", a-t-elle ajouté.
Après dix ans de pouvoir, M. Tandja avait dissous l'année dernière le Parlement et la Cour constitutionnelle et obtenu une prolongation controversée de son mandat pour au moins trois ans à l'issue d'un référendum en août.
L'opposition, qui avait boycotté cette consultation ainsi que des législatives controversées en octobre, avait dénoncé un coup d'Etat et la communauté internationale a fustigé les agissements du président.
Mercredi, le Premier ministre du Niger Ali Badjo Gamatie avait annoncé un Conseil des ministres "important" pour jeudi.
Dans l'après-midi jeudi, des soldats étaient déployés autour du palais présidentiel et dans les rues adjacentes, a constaté l'AFP.
Un témoin a rapporté avoir entendu des coups de feu lorsqu'il se trouvait à la présidence. "Il y avait des armes lourdes (...) et des obus. Je vois une fumée vers le bureau du président", a-t-il dit sur Radio France internationale vers 14H00 GMT.
Une source affirmant se situer à environ un kilomètre de la présidence a indiqué vers 15H00 GMT ne plus entendre "depuis une bonne heure" les tirs en rafales et d'arme lourde.
Le Commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a rappelé que l'UA condamnait "l'usage de la violence pour tout changement de pouvoir politique".
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui avait tenté une médiation au Niger, a également "condamné une fois de plus tous les actes destinés à parvenir ou à se maintenir au pouvoir par des moyens non constitutionnels".

Wade sur le niger en plein coup d'état

Sénégal - Niger - Politique - Réactions



Me Wade pour une nouvelle Constitution au Niger, comme solution à la crise politique

APA –Dakar (Sénégal) - Le président sénégalais Abdoulaye Wade, médiateur dans la crise au Niger, un pays secoué depuis la mi - journée de ce jeudi par une tentative de coup d’Etat, a déclaré « suivre de prés cette situation », réitérant sa proposition d’élaboration d’une nouvelle Constitution comme solution à l’imbroglio politique dans ce pays.

« La constitution du Niger est dépassée et il n’existe pas de fondement juridique dans ce pays », a déploré Me Wade, face à la presse, jeudi à Dakar, de retour de Banjul (Gambie) où il a pris part aux festivités de la célébration de l’indépendance de ce pays voisin du Sénégal.

« Il n’existe pas de Commission électorale indépendante (CENI), encore moins de Conseil Constitutionnel au Niger, où tout est transitoire », a souligné le président sénégalais, faisant remarquer à cet effet que toute négociation ultérieure tendant à faire revenir la paix et la stabilité politique dans ce pays se ferait dans le vide.

Selon le président sénégalais, la nouvelle Constitution du Niger devrait être élaborée avec l’aval de toutes les couches socio-professionnelles du pays, dans le but de susciter un consensus général, avant d’être soumise à l’approbation du peuple de « façon démocratique ».

Il a, par ailleurs, annoncé l’envoi à Niamey du ministre sénégalais des Affaires étrangères pour une concertation avec la classe politique locale.

Cette décision, a-t-il précisé, a été prise en accord avec le président en exercice de la Communauté économique ouest africaine (Cedeao), le président nigérian Jonathan Goodluck.

Le Chef de l’Etat nigérien Mamadou Tandja serait déposé jeudi au cours d’un coup d’Etat militaire dont on ignore encore les instigateurs, selon plusieurs témoignages recueillis à Niamey.

Le président Abdoulaye Wade a été nommé médiateur au Niger par ses pairs réunis mardi à Abuja à l’occasion du 37-ème sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).

Le chef de l’Etat sénégalais travaillera sur ce dossier avec l’ancien médiateur, l’ex président du Nigeria, le Général Abdusalami Abubakar, et un représentant de l’Union africaine.

Le Niger est sous le coup d’une tension politique qui divise profondément pouvoir et opposition, depuis que le Président Mamadou Tandja, élu deux fois par les urnes en 1999 et 2004, a changé au moyen d’un référendum controversé, la Constitution pour se maintenir au pouvoir.